Nous affectionnons les grilles géantes de l’été de Gaétan Goron, verbicruciste au Nouvel Obs, après l’avoir été à Libé. Encouragé par l’enthousiasme de ses fans, il a pris le challenge d’en convoquer une douzaine chez un caviste du père Lachaise, et de construire une grille en direct, sur le thème du vin, avec eux.
Le vin a son vocabulaire, et les amateurs de mots croisés en rencontrent bien souvent sous des définitions réjouissantes.
André Deyrieux en a recensé une cinquantaine avec les définitions correspondantes de Michel Laclos, dans un article récent :Cruciverrebiste. Donnons en une : le pays du goût, en 7 lettres…
Les mots du vin sont bien plus nombreux. Martine Courtois en a dénombré plus d’un millier (les mots du vin et de l’ivresse, chez Belin),

et encore sans puiser dans l’immense lexique des noms de cépages (plus de 20000).
C’est un sujet que nous avons déjà abordé : voir les mots pour le boire, ou encore rouge-bord, un mot quasiment disparu qu’on n’entend plus guère.
On s’installe. On compte bien sur l’inspiration des canons servis généreusement par le maitre des lieux, Gaylord Van Wymeersch, qui privilégie les « vins d’auteurs et vins d’artisans ».
Il nous en a fait déguster quelques uns.

Celui de droite, « Mon coeur » de la cidrerie du golfe (du Morbihan), est une cofermentation de jus de pomme et de gamay. Résultats, 7° d’alcool, robe rouge clair, goût pommé évidemment, et ça pétille ! Réjouissant !
Son étiquette nous a un petit air de déjà vu (mais pas bu) : Bon sang mais c’est bien sûr, elle est sur le Bon Clos : c’est l’ouvrier ivrogne du Boulon, un ballet de Chostakhovitch, 1931 ).
Le suivant est un Mauzac de 2017, un Gaillac bien élevé nommé Zaucma du domaine des Causses Marines. Mais concentrons nous, il y a fort à faire.
On commence par lister une bonne cinquantaine de mots qui pourront nous inspirer.

On part sur une grille de 12 lignes et d’une dizaine de colonnes. « Gueule de bois » pour le 1 vertical, et Effervescent pour le 12 Vertical font l’unanimité.
En 1 horizontal, quelqu’un propose « grenouille » , un cru du Chablisien. Pourquoi pas. On pourra donner une définition genre « a de la cuisse du côté de Chablis ».
Plus on avance, plus ça se complique. Heureusement, on a les cases noires, à consommer avec modération. Et jamais 2 côte à côte ! Il en faut une en (2,2), du coup on peut placer tanin, et if (accueille les cadavres en cave) !

Difficile de se rappeler dans quel ordre les mots sont placés. Longue hésitation avant d’opter pour « épépinée », en ligne 6. « Liège » trouve sa place (bouche-trou ?), « rosier » aussi ( lanceur d’alerte en tête de rangée de ceps, car première victime d’une attaque d’oïdium).
Ca commence à coincer grave. Gaylord fait déguster deux autres crus : un Sémillon du Périgord (pure S du domaine Jonc Blanc) et un assemblage Syrah Cabernet franc.
In vino veritas ! On forme 2 groupes, espérant que la vérité jaillira de l’un ou des deux.
Philtre finit par s’imposer (celui d’amour est sûrement alcoolisé !)
En bas de grille, pas d’autre choix que Sénégal. Ca va être difficile de trouver une définition ad hoc. Mais non : on y fait du vin depuis 2021 (le clos des baobabs –véridique)
Au bout de 2 heures, on arrive au bout. Il manque encore une lettre à côté d’un G. C’est le moment où Gaétan en plante triomphalement un deuxième : GG, ses initiales ! Il avait prévu le coup depuis le début en s’ingéniant à laisser cette case vide. Il vient marquer son terr(it)oir(e), c’est la clé de voûte, la cerise sur le gâteau…
Et voilà le travail !

Il lui restera à trouver des définitions en rapport avec le thème. On a mis quelques propositions en italique dans ce texte, mais, pour certains mots ce ne sera pas évident. Bon courage Gaétan ! Et merci d’avoir organisé cette sympathique séance.

Et merci aussi à Gaylord et sa cave des collines !











































(Le même ouvrage fait aussi l’apologie du vin, « lorsqu’il est pris à propos ».


















Attention !












