1, 2, 3 Chapitres de Printemps

Après un hiver frais et long, le printemps est bien venu, et avec lui les fêtes des Confréries.

Le 16 avril, nous voila chez nos amis les Compagnons d’ Irminon de Combs-la-Ville, qui fêtaient les 35 ans de leur Confrérie, l’une des plus anciennes d’Ile de France. Nous y avons retrouvé les 3 grand-maitres qui se sont succédés à sa tête : Joseph Perret, Michel Courtois et Didier Charles, sous l’édicule récemment construit pour abriter l’antique pressoir sous la devise « NON QUANTUM SED QUAM BENE » que l’on pourrait traduire par « mieux vaut moins mais mieux »,

NON QUANTUM SED QUAM BENE

passé en revue les blasons personnalisés que chacun arbore sur son plastron,

revu avec bonheur le clos aux 600 pieds de sémillon, sauvignon, et maintenant chardonnay,

considéré le pressoir désormais hydraulique

admiré les étiquettes renouvelées artistiquement chaque année,

fait un clin d’oeil au chat de Barberousse et à un jardinier en pause, esquissé une prière

et assisté au chapitre proprement dit et aux nombreuses intronisations parmi lesquelles des gens bien connus des lecteurs du Bon Clos…

Ils ont prêté serment

bu le vin local

cul sec par Irminon ! et signé le Livre d’Or.

Le 29 avril, c’était au tour du Clos de Clamart de faire la fête.

Un cortège de 14 confréries s’est formé et, passant par le Clos Franquet où sont les vignes et les chais, a parcouru les rues de la ville, accompagné par les trompettes du Berry.

Lors du chapitre proprement dit, entouré par les dignitaires,

le Grand-Maître exposa à l’assistance les efforts réalisés pour faire de nouveau du vin du Clos de Clamart, dont la qualité ces dernières années laissait à désirer, « un vin comme nous l’aimons ».

Il y eut 7 intronisations :

Daniel Fréry, Echanson conservateur de Musée du Vin de Paris ;
Vincent Carrière, Meudonnais Président du Lyons Club de Saint Cloud, actif au Clos de Clamart et qui avec son groupe musical avait animé notre dernière « galette » ;
Gilbert Delaveau, Grand Prévôt de la Confrérie des coteaux de Sucy-en-Brie ;
Stéphanie SIMONIN-EDWARDS, une jeunesse du Devoir Parisien du Beaujolais (venue avec son papa);
Catherine FAUCHERON , de la Confrérie Balnéolaise des Chevaliers de Bacchus ;
Evelyne PRIE, de la Confrérie de la Faisanderie de Sully/Loire (qui promeut la terrine de faisan et la chasse à courre) ;
et Anne-Marie LOCQUET, de la Confrérie des Talmeliers d’Ile de France du bon pain

On les reconnaitra sur ces photos (mais qui est qui ? piste : la cape des talmeliers est couleur de la mie crème du pain ; la plume orne la coiffe des chasseurs…)

Le chapitre fut suivi d’un déjeuner servi par le traiteur MBRA d’Arnouville-lès-Mantes, et animé musicalement par Jacky Bouleaux – Le Roi du Bal.

Nous avons eu la joie d’y accueillir Daniel Cunin, bruxellois ami du Bon Clos à qui l’on doit la traduction d’un poème néerlandais ancien (« Wijns gebruik en misbruik » : Usage et mesusage du vin, en commentaire à notre article sur le musée Magnin), ainsi qu’une bonne bouteille de « là-bas » (i.e. Maastricht), la Cuvée des XII Apôtres.

Une coupe fut offerte par le Grand-Maître pour saluer l’ancienne statue de Saint-Vincent, qui date 17ème siècle, et a été transmise, à la dernière St-Vincent, à la Confrérie par les Amis de Clamart.

Le président des Amis ce Clamart Christian Hamon remettant le bâton de St Vincent au GM Marcel

Une tombola aux nombreux lots permit à une quinzaine de chanceux de recevoir des mains d’un charmant tandem des bouteilles de Champagne et d’autres vins, certaines offertes par des donateurs qui tiennent à rester anonymes.

Enfin le samedi 13 mai se tenait le Chapitre de la Fleur au Musée du Vin, chez les Echansons.

On y retrouva nos amis choristes du Souffle de Bacchus, dans la dernière ligne droite pour leur concert commun avec la chorale Aperto (Dimanche 18 juin à 17h, Eglise Sainte Rosalie, 50 Bd Auguste Bianchi Paris 13ème).

Un nouvel Echanson fut adoubé Compaignon, et 3 autres montèrent en grade

Ils n’ont pas dérogé au rituel.

Le thème du dîner, la Méditerranée, fut décliné avec la soupe de poissons, suivi d’un buffet d' »antipasti » (pissaladière, salade de poulpe, etc.) précédant le fameux Poulet sauce Echanson inspiré d’un ancien restaurant de Perpignan (L’Echanson, aujourd’hui disparu), les fromages (fameux brebis), les tartes tropézienne et mentonnaise et la salade de fruits.

Plusieurs réclamèrent des doggybags.

On n’oubliera bien sûr pas de parler des vins servis : un vermentino (=rolle) et un Viognier du pays d’oc, un côtes de Provence Rosé du château Mauvanne, et un rouge de La Clape, appellation peu connue du Languedoc. Frontignan et Rivesaltes furent servis au dessert.

« Ah quel repas je viens de faire, et quels vins extraordinaires ! », pouvait-on fredonner, en s’intéressant aux cadeaux reçus par le Grand-Maître Claude qui atteindra un âge doublement canonique dans quelques jours !

Lequel, de cette bouteille de Cognac » fine champagne » de 1805,

et de ce « lampion », aux bas reliefs évocateurs, sorti d’une imprimante 3D, donnerait-on la palme ?

A l’Hôtel de la Marine

Ce bâtiment magnifique, érigé en 1772 au Nord-Est de la place Louis XV (qui deviendra ensuite la place de la Concorde) sous la direction de l’architecte Gabriel, a abrité un temps le Garde Meuble de la Couronne puis le Mobilier Imperial, avant d’accueillir l’administration de la Marine.

C’est là que fut notamment signé par Victor Schœlchersous-secrétaire d’État à la Marine le 27avril 1848 le décret d’abolition de l’esclavage.

Après le départ de la Marine en 2015, le palais est restauré et son premier étage accueille désormais le public. On peut y voir quelques oeuvres pouvant intéresser les lecteurs du Bon Clos, comme cette pendule bachique

et ce dessus de porte portant une treille

Cette table dressée et richement ornée, où l’on fit bonne chère d’huitres et de champagne, fait envie

avec ses biscuits qui valent le coup d’oeil

Evoquons avec Voltaire les soupers qui s’en tinrent (in Le Mondain)

Allons souper. Que ces brillants services,  
Que ces ragoûts ont pour moi de délices !  
Qu’un cuisinier est un mortel divin !  
Chloris, Églé, me versent de leur main  
D’un vin d’Aï dont la mousse pressée[15]
De la bouteille avec force élancée,  
Comme un éclair fait voler le bouchon ;  
Il part, on rit ; il frappe le plafond.  
De ce vin frais l’écume pétillante  
De nos Français est l’image brillante. 

Just Rosé, le retour

3 ans qu’on l’attendait, le voilà revenu : Just Rosé, qui met la cité de Sanary en fête, et permet aux milliers de festivaliers de déguster les crus, exclusivement rosés, de 72 domaines, la plupart Varois, comme le château Saint Martin, cru classé en 1955,

ou encore les Annibals, où le confrère Henri de Wulf ne chômait pas,

Il faut quand même saluer la présence de 4 Champenois, un Bourguignon, un Corse, un Tarnais et un Meusien, le Cellier de Révigny, qui fait un vin de fraise délicieux et avait déjà tout vendu lors de notre passage, et de quelques autres des départements limitrophes !

Le vin était bien frais, certains diront trop frais, grâce au service innovant ICE CAR,

Le rosé donc, IGP, Côtes de Provence, Bandol… coulait à flot, dans la bonne humeur.

Cette « peinture sur soi » méritait le coup d’oeil !

Et le tuk-tuk de Matthieu assurait le retour au bercail.

Merci Sanary !

Le chant des Pochards

Pochard, cet adjectif et aussi substantif est apparu semble-t-il au début du 19ème siècle. Dérivant de poche, il renvoie à sac, sac à vin, et signifie donc ivrogne, poivrot…

Nous connaissons le thermomètre du pochard, qui permet de mesurer le degré d’ébriété;

les Pochards, une toile d’Ensor (1883),

et aussi la chanson j’suis pocharde d’Yvette Guilbert (1927).

Mais pas le chant des pochards, une chanson écrite par Marcel Pagnol et publiée dans la revue Massilia en 1911, à l’âge de 16 ans !

Le maestro J.C.Keck l’a déniché on ne sait comment. La voici.

Gloire à nous, buveurs insatiables !

On aimerait bien la chanter cette chanson, mais quel en est l’air ?

Ils font du vin en ville…

Ce dernier week-end quelques vignerons de « chais urbains » s’étaient retrouvés au Hoba, un lieu de vie dédié à la « cuisine durable et joyeuse », « niché au cœur du Parc Martin Luther King, dans l’écoquartier de Clichy-Batignolles, Paris 17e », pour débattre est faire déguster leur production.

L’affiche était prometteuse :

C’est Alvina Ledru-Johansson, du magazine « des bonnes femmes et de la bonne bouffe » Culs-de-poule, à l’origine de cette initiative, qui animait la table ronde. Y participaient Géraldine Dubois et Florent Sabourin.

Géraldine Dubois à installé La Têtue, un chai en pleine zone urbaine lyonnaise, et y vinifie ses raisins d’un domaine des coteaux du Lyonnais, situé à une vingtaine de kilomètres. L’idée est d’être au plus près des consommateurs, de privilégier les circuits courts, en recyclant les bouteilles voire en vendant le vin en vrac. Et bien sûr de faire des vins nature, sans levures exogènes, avec un sulfitage réduit à l’essentiel à la mise en bouteille.

Florent Sabourin, avec son compère Marc Event, fait de même à Montreuil, avec des raisins bio qu’ils vont chercher un peu partout. Leur marque Michtovino renvoie à l’argot local, Michto, d’origine romani, qui veut dire agréable, cool. Nous avons particulièrement apprécié leur claret.

(En apprendre plus sur Francebleu.fr et sur radiovino)

Les deux reconnaissent que leur modèle économique est loin d’être profitable, en raison des coûts et des contraintes urbaines. La comparaison avec les brasseurs, qui peuvent multiplier les cuvaisons, ne tient pas. Des cinq producteurs présents, le seul à s’en sortir pour l’instant est adossé à un bar où il peut écouler sa production. Dira-t-on qu’ils font ça pour la gloire ?

Lors de la dégustation nous avons aussi pu rencontrer le cadet des Ferchaud, Benjamin, qui produit avec son frère aîné ses vins sur l’île de Nantes, et les fait boire au Bras de Fer, un espace attenant à la cave de partage musical et oenologique. Les raisins vinifiés proviennent de la région ou de l’Anjou voisin.

A Courbevoie en banlieue parisienne, c’est un fils et un père (Antoine Et Fady Sfeir) qui proposent le Pif à Papa. En attendant d’avoir leurs propres vignes en Ile de France, ils vinifient des raisins de Loire et proposent une douzaine de cuvées originales, dont les noms (fiston, mamie, etc.) rappellent le jeu des 7 familles.

Nous avons été séduits par la cuvée Mamie, assemblage élevé sous voile de grolleau gris et d’un gamay vinifié en macération carbonique, aux arômes de noisette grillée étonnants.

Last but not least, c’est au D.O.C.K de Reims que nous donnons la palme, pour son Dock power, un délectable assemblage de muscat et de viognier, et son Dock en stock, un rouge complexe, puissant et épicé. Merci et bon courage à Laure et Fabrice Renaud !

Etonnant, non ?

Au rendez-vous annuel d’Artshopping

Comme chaque année, nous sommes allés faire un tour au Carrousel du Louvre pour cette nouvelle édition de « l’art contemporain accessible » (entendons : à moins de 5000 euro). De taille plus réduite que les années précédentes, il y avait quand même quelques images à grappiller pour les amateurs du bon clos.

Tout d’abord, cette « Cène des Médecins », une huile du peintre chinois Cai Pingpei, installé à la Grande Chaumière depuis plus de 20 ans, la Cène des Médecins, sur un thème suggéré par la pandémie.

Cai Pingpei est aussi restaurateur. Son restaurant, le Mandarin Dunois, au 77 de cette rue du 13ème arrondissement de Paris, mérite sûrement une visite !

Voici aussi une scène onirique avec un verre, de l’artiste turque Gülay Hakgönül. Un homme (dans le verre), une femme (au pied du verre), une lune, un arbre, une mer, une île ? Cette symbolique reste à décrypter…

Et voici pour finir une jolie photo d’un verre de vin avec pour fond un glacier. Tchin !

Quelques buveurs

Remercions nos amis de l’Ordre Illustre de Méduse qui ont mis en ligne ce jeune buveur d’Annibale Carracci, dit Carrache, peint dans les années 1580.

Il en existe plusieurs versions, à Cleveland, Zurich, Oxford, Londres… On en trouvera une analyse intéressante sur le site OpenEditions Books

Celle d’Oxford a été volée il y a deux ans

Un air de ressemblance avec ce mangeur de haricots peint en 1584 ?

Annibale Carracci, avec son frère Agostino et son cousin Lodovico, est connu pour son style baroque et son refus du maniérisme. Nous en connaissons le Triomphe de Bacchus, peint sur la voûte du palais Farnese. Il a aussi peint ce Bacchus en pied…

et dessiné ces tonneliers…

et ce porteur de vin en pleine action.

Une partie de pêche sur le Net ramène toujours quelques surprises, comme ce triomphe de Silène du néerlandais Gerrit van Honthorst (« Gérard de la Nuit », années 1620) qui se trouve au Musée des Beaux-Arts de Lille et que nous n’y avions pas vu lorsque nous l’avions visité.

Terminons avec cette scène de beuverie (dessin à l’encre) qui était en vente il y a quelques jours chez Ka-Mondo, commissaire priseur à Drouot. Elle daterait de la fin du 18ème.

Les derniers mots de Picasso

On raconte que la veille de son décès en avril 1973 l’illustre peintre avait des invités à dîner et qu’il eut ces mots en leur versant du vin :

“Buvez pour moi, buvez à ma santé, car vous savez que je ne peux plus boire”, avant de les laisser pour « retourner travailler”.

Paul Mc Cartney en fit sur le champ une chanson avec les Wings, ultime hommage de Paul à Pablo.

PICASSO’S LAST WORDS (DRINK TO ME)

The Grand Old Painter Died Last Night

His Paintings On The Wall

Before He Went He Bade Us Well

And Said Goodnight To Us All.

Drink To Me, Drink To My Health

You Know I Can’t Drink Any More

Drink To Me, Drink To My Health

You Know I Can’t Drink Any More

3 O’clock In The Morning

I’m Getting Ready For Bed

It Came Without A Warning

But I’ll be Waiting For You Baby

I’ll Be Waiting For You There

So Drink To Me Drink To My Health

You Know I Can’t Drink Any More

Drink To Me Drink To My Health

You Know I Can’t Drink Any More

Jet… Drink To Me

Drink To Me… Ho Hey Ho

Les lecteurs du bon clos se souviennent que 24 ans plus tôt, le Maestro avait levé son verre à la santé de… Staline. C’était une autre époque…

Voir aussi l’exposition Picasso et l’effervescence des formes à la Cité du Vin de Bordeaux visitée l’été dernier.

Des cochons dans les vignes

Depuis quelques jours, toute la presse spécialisée en parle : des cochonnets venus de Nouvelle Zélande, les kunekune, sont à la manoeuvre pour pour désherber les rangs de vigne.

Car désherber est un vrai problème. Si l’enherbement est recommandé, pour le renforcement des sols, il faut bien, quand vient l’été, éliminer cette engeance avide d’eau et d’azote qui vient concurrencer la production des grappes. Mais la chimie a mauvaise presse (la tendance est à l’interdiction du glyphosate), et le travail mécanique nécessite de l’huile de coude coûteuse et peu disponible, du fuel, bref des coûts et de la pollution.

Dans certaines régions on a recours aux moutons qui viennent volontiers paître dans les vignobles, mais ils ne font que tondre l’herbe qui repart de plus belle à la moindre ondée.

Dans ces circonstances, il faut faire preuve de créativité ! C’est ce qu’ont fait des viticulteurs champenois et bordelais, en faisant appel aux kunekune, dont le nom en maori signifie rond et gros.

Ces petits cochons nains (mesurant une 40 aine de centimètres) se nourrissent essentiellement d’herbes. Trop petits pour s’attaquer aux feuilles, ils enfouissent leurs groins sous les mottes qu’ils déterrent, et avalent en passant les feuilles mortes porteuses le cas échéant de spores de mildiou. Disciplinés, ils parcourent les rangs en bon ordre. On connaissait le métier de promeneur de chiens, voici donc celui de promeneur de kunekune, un métier d’avenir ?

Créateur : BLANCHARDON | Crédits : LP/MARIEBLANCHARDON

« On ne pourra pas tout révolutionner avec les cochons », mais ils sont un « complément », « un outil en plus pour les parcelles les plus difficiles », juge M. Bonnaire, un viticulteur champenois. Notamment « sur les sols en côteaux, où avec les orages, on perd quatre à cinq cm de terre par an ».

Lire dans Le Figaro l’interview d’Olivier Zebic, consultant viticole, à l’origine de cette expérimentation.

Etonnant, non ?

Adieu Louchebem

Un de plus ! Un de moins ! C’est le tour du Garçon Boucher, personnage atypique du rock alternatif, de mettre les bouts, gros bébé joufflu mort avant terme.

Il y quelques années, nous avions eu le bonheur d’assister au Trianon à une de ses manifestations, où il avait convié ses amis vignerons et chefs bistrotiers réputés. Il y avait des vins d’un peu partout, mais bizarrement pas… Du beaujolais (1989).

François Hadji-Lazaro était donc un amoureux des bonnes choses et du vin, ce doux nectar...

Il existe une sensation à portée de tire-bouchon 

Elle ravit les yeux, le nez, et pis surtout le gosier 

Faut pas hésiter 

Une espèce de résumé de ce que la terre peut nous donner 

À apprécier ! 

Toute la saveur de la pierre, du soleil et des rivières 

Là dans le verre ! 

Hommage au doux nectar 

Au vin, pas au pinard 

Il faut savoir goûter 

Tous les sens éveillés 

Hommage au doux nectar 

Au vin, pas au pinard 

On va pas laisser ça 

Aux beaufs qu’apprécient pas 

Faire de quelques grains de raisin 

Un moment de plaisir divin 

Comment un viticulteur 

En y mettant tout son cœur 

Nous crée le bonheur 

Quand pète enfin le bouchon 

Le vin parle de sa région 

Avec passion ! 

Quand ce qu’on a sous le nez 

Sent la violette et les prés 

Sans déconner ! 

Quand dans la bouche le miel 

A rencontré la cannelle 

Sensationnel ! 

Et quand le verre qui brille 

Ressemble à la bouche des filles 

La bouche des filles ! 

Il existe une sensation à portée de tire-bouchon 

Elle ravit les yeux, le nez, et pis surtout le gosier 

Faut pas hésiter 

Une espèce de résumé de ce que la terre peut nous donner 

À apprécier ! 

Toute la saveur de la pierre, du soleil et des rivières 

Là dans le verre ! 

Hommage au doux nectar 

Au vin, pas au pinard 

Il faut savoir goûter 

Tous les sens éveillés 

Hommage au doux nectar 

Au vin, pas au pinard 

On va pas laisser ça 

Aux beaufs qu’apprécient pas 

Faire de quelques grains de raisin 

Un moment de plaisir divin

 Comment un viticulteur 

En y mettant tout son cœur 

Nous crée le bonheur 

Quand pète enfin le bouchon 

Le vin parle de sa région 

Avec passion ! 

Quand ce qu’on a sous le nez 

Sent la violette et les prés 

Sans déconner ! 

Quand dans la bouche le miel 

A rencontré la cannelle 

Sensationnel ! 

Et quand le verre qui brille 

Ressemble à la bouche des filles 

La bouche des filles ! 

Hommage au doux nectar 

Au vin, pas au pinard 

Il faut savoir goûter 

Les papilles écartées 

Hommage au doux nectar 

Au vin, pas au pinard 

Si t’as pas les moyens 

Vas boire chez les voisins 

Hommage au doux nectar, 

Au vin, pas au pinard 

Au vin, pas au pinard 

L’occasion de voyager 

Au grand air sans se déplacer 

Derrière une bouteille de vin 

Y a des hommes et du raisin 

Et pis un patelin 

De la Bourgogne à Bordeaux 

Du Cabernet, jusqu’au Pinot 

Plus jamais d’eau ! 

Se contenter de ce qui a de mieux 

De Bandol à Condrieu 

Au nom de Dieu ! 

Remonter toute la Loire 

Simplement le long d’un bar 

Ou au plumard ! 

Un coup de Corton Charlemagne 

Que l’on goutte avec une femme 

Ah ! Je me pâme ! 

Hommage au doux nectar 

Au vin, pas au pinard 

Pas besoin de pognon 

Pour faire la collection 

Hommage au doux nectar 

Au vin, pas au pinard 

Une grande bouteille de vin

Vaut bien un petit larcin 

Hommage aux doux nectar

Vacarmélite ou la nonne bruyante ((GARCONS BOUCHERS (Les))

L’esthétique a précédé l’éthique : Avec Bourré bourré ratatam (1992, même album que l’hommage au doux nectar) , non pas hymne à l’ivresse mais à la responsabilité, on aborde le dilemme Boire (pour ne pas voir le monde) ou ne pas boire (pour affronter le monde)?

Sors un peu de ta bouteille…
La vie, même si elle est dure Est une belle aventure Si on se bat pour qu’elle soit digne de soi…

Devant les horreurs des hommes 

T’as la solution en somme 

Se mettre un écran liquide devant les yeux 

Il n’y a plus de sang qui coule 

Tout le monde est vachement cool 

Plus de guerres, de maladies, un paradis 

Bourré, bourré ratatam 

Bourré, bourré 

Pour ne pas voir le monde 

Bourré, bourré ratatam 

Bourré, bourré 

Pour se cacher le monde 

Ecroulé dans la vinasse 

Tu vois pas la mort qui passe 

Tu vis bien dans ton cocon, sous protection 

L’alcool rend la vie si belle 

Même ta copine est fidèle 

Te voilà riche et heureux, plus près des dieux 

Bourré, bourré ratatam ….

Sors un peu de ta bouteille 

Des soirées toujours pareilles 

Où tu trouves des solutions 

À coups d’tir’bouchon 

La vie, même si elle est dure 

Est une belle aventure 

Si on se bat pour qu’elle soit digne de soi 

Bourré, bourré ratatam 

FHL a aussi chanté la bière avec les Garçons Bouchers, mais il ne faut pas se méprendre, La bière… n’est pas un hymne non plus : Qu’est-ce qu’elle a fait de moi la bière ?

La bière. La bière.

Qu′est-ce qu’elle à fait de moi la bière?

La bière. La bière.

C′est comme si c’était mon frère.

Nous buvons jusqu’à la dernière,

On se remplit comme des porcs de bière

KRO-NEN-BOURG

Et toujours on r′tourne au fond des chiottes

On se dégueule en choeur sur les bottes.

La bière. La bière…

A la pression, en boite, en cannette.

On boit, on fait des rots et on pète.

KRO-NEN-BOURG

Ca fait mal à la nuque le lendemain

Mais on va remettre ça sans fin.

La bière, la bière…

La bière, moi, ça me rend amoureux.

Amoureux?

La nuit, ça me réveille la queue

KRO-NEN-BOURG

Mais si jamais j’ai trop abusé,

Y′a rien à faire, elle veut pas bander

La bière, la bière…

Et en buvant mon avant dernière

Avant qu′on ne me rentre dans ma dernière

KRO-NEN-BOURG

Je veux recevoir l’extrême onction.

A grand coup de malt et de houblon.

La bière, la bière,

Qu′est-ce qu’elle à fait de moi la bière.

La bière, la bière.

C’est comme si c′était mon frère.

On n’en a pas fini avec la lutte contre l’alcool et son emprise. Voici, Je bois ma vie (avec le groupe Pigalle) : si j’avais su j’aurais pas bu, mais là, tous les jours, je bois ma vie…

Tous les jours je bois ma vie,

Pour oublier les déboires: il faut boire

Ma vie, elle n′est pas bien solide,

Elle s’rait plutôt liquide

Et oui, le verre est plein,

Mais ma vie, elle est vide

Alors …si j′avais su, j’aurais pas bu

Mais là, tous les jours, je bois ma vie

Les discussions avec mon verre

Dépassent les débats stériles

En plus il n’est pas très disert

Pas de bruit, pas de soupir futile

Parler, passe par les mains,

Le verre, je le palpe, je le tripote

Et nous ne faisons qu′un

Lui c′est vraiment mon pote

Un jour, je stopperai ce calvaire

Paraît qu’on ne s′arrête

Pas immédiatement

Mais je saurai y faire,

J’y arriverai, je suis confiant

Tous les jours, je bois ma vie

Pour oublier les déboires, il faut boire

Ma vie, elle n′est pas bien solide

Elle s’rait plutôt liquide

Quand la bouteille m′appelle

Je suis toujours présent

Quel que soit le flacon

Me voilà en mission

Avec mon tire-bouchon

Et encore tous les jours, je bois ma vie

Quand j’aurai cassé le godet

Je serai en forme bien frais

Parfois un peu de nostalgie

Mais plus vraiment d’envies

On s′adressera de nouveau à moi

Mes économies retrouveront du poids

Vu que je ne boirai plus mon argent

On n′en est pas encore là

Mais c’est imminent.

En attendant…

Avec la petite Cirrhose du port de Copenhague, chantée avec Pigalle, il nous raconte une histoire peut-être banale, celle d’un marin « furieux du goulot » fou d’amour qui casse Berg et tue Borg (blague à part) et se retrouve au placard.. .mais tout est à double sens…

Un gars nommé Andersen furieux du goulot

Tournait dans les bars des ports de Nantes à Oslo

C’est dans l’pays danois qu’il devait trouver

Les pires emmerdes d’sa vie, triste destinée

Et la petite Cirrhose du port de Copenhague

Allait l’envoyer direct au creux de la vague

Dans le port de Copenhague on la connaît bien

La petite Cirrhose, celle qui a un grain

Et tous les gars qu’elle entraîne, s’ils n’sont pas crétins

Au bout de quelques fredaines, passent vite leur chemin

Elle fricote sans pudeur avec deux mat’lots

Berg et Borg, c’est leur noms de sacrés charlots

Tous deux, limités du bulbe, ils supportent bien

Qu’Cirrhose soit débile vu sa chute de rein

En effet ses avantages sont bien évidents

Jamais vu telle morue au pays des Harengs

Dans le port de Copenhague on la connaît bien

La petite Cirrhose, celle qui a un grain

Et tous les gars qu’elle entraîne, s’ils n’sont pas crétins

Au bout de quelques fredaines, passent vite leur chemin

C’est au bar de la crevette qu’Andersen la voit

Et au fond de sa culotte l’activité s’accroit

Mais les deux proprios de la p’tite Cirrhose

Déboulent dans la rade : « touche-la si tu l’oses! »

Andersen, fou d’amour, tente alors son va-tout

Il casse Berg et tue Borg en tapant comme un fou

Pour la petite Cirrhose du port de Copenhague

Il casse Berg et tue Borg c’est pas des blagues

Moralité il se trouve dans de beaux draps

Car il casse Berg et tue Borg et se retrouve au plaquard

Il casse Berg et tue Borg, blague à part

(Carlsberg et Tuborg)

Multi-instrumentiste, jouant dans tous les styles, amoureux de la vie et des mots, c’était François Hadji-Lazaro, natif de Paris 14ème, dont il reste beaucoup à découvrir. Adieu Louchebem !