Depuis quelques jours, toute la presse spécialisée en parle : des cochonnets venus de Nouvelle Zélande, les kunekune, sont à la manoeuvre pour pour désherber les rangs de vigne.
Car désherber est un vrai problème. Si l’enherbement est recommandé, pour le renforcement des sols, il faut bien, quand vient l’été, éliminer cette engeance avide d’eau et d’azote qui vient concurrencer la production des grappes. Mais la chimie a mauvaise presse (la tendance est à l’interdiction du glyphosate), et le travail mécanique nécessite de l’huile de coude coûteuse et peu disponible, du fuel, bref des coûts et de la pollution.
Dans certaines régions on a recours aux moutons qui viennent volontiers paître dans les vignobles, mais ils ne font que tondre l’herbe qui repart de plus belle à la moindre ondée.
Dans ces circonstances, il faut faire preuve de créativité ! C’est ce qu’ont fait des viticulteurs champenois et bordelais, en faisant appel aux kunekune, dont le nom en maori signifie rond et gros.
Ces petits cochons nains (mesurant une 40 aine de centimètres) se nourrissent essentiellement d’herbes. Trop petits pour s’attaquer aux feuilles, ils enfouissent leurs groins sous les mottes qu’ils déterrent, et avalent en passant les feuilles mortes porteuses le cas échéant de spores de mildiou. Disciplinés, ils parcourent les rangs en bon ordre. On connaissait le métier de promeneur de chiens, voici donc celui de promeneur de kunekune, un métier d’avenir ?
« On ne pourra pas tout révolutionner avec les cochons », mais ils sont un « complément », « un outil en plus pour les parcelles les plus difficiles », juge M. Bonnaire, un viticulteur champenois. Notamment « sur les sols en côteaux, où avec les orages, on perd quatre à cinq cm de terre par an ».
On se souvient de ce petit pays de l’ex-Yougoslavie, entouré de montagnes et planté de vignes. Nous l’avons parcouru en 2016. Des circonstances favorables nous y ont ramenés.
Nous avons retrouvé Ljubliana et son charme austro-hongrois. Nous y avons été accueillis par Janesz, un membre de la ZDRUZENJE SLOVENSKEGA REDA VITEZOV VINA (l’Association de l’Ordre slovène des chevaliers du vin), grand amateur de vin bien sûr. Il est Vice-Président de la FICB (Fédération Internationale des confréries bachiques). Il nous a fait déguster un pinot noir domaine Jamešk de la vipavska dolina, vallée à l’ouest de la Slovénie jouxtant l’Italie où sont les meilleurs crus ;
Janesz nous présente aussi son ami Marin Berovič, un homme aux multiples talents : professeur d’université en biotechnologie, membre de jurys internationaux de dégustation, peintre, guide touristique… ; Marin est aussi Ambassadeur de sa Confrérie, le « Consulat de Slovénie de l’Ordo Equestris Vini Europae », où il nous accueillera le lendemain pour participer à un chapitre exceptionnel.
tableau de Marin Berovič, vignobles prés de la frontière italienne
Avant de rallier Celje, nous sommes entraînés au château qui domine la ville. Là nous rencontrons Milan Podgačnik, grand-maître (Ambassador) de la ZDRUZENJE SLOVENSKEGA REDA VITEZOV VINA, qui nous a invité à déjeuner. Docteur vétérinaire de formation, il été ministre de l’agriculture et promeut tant qu’il le peut les vins de son pays !
Le chemin de la gare passe par les jardins de la maison des écrivains, où se tenait un salon des vins effervescents (penečih vin). Nous en avons bu d’excellents, comme celui de Mika ou d’Anna…
A l’arrivée en soirée à Celje, à une heure de route, c’est Tomislav, Senator du Consulat Slovène de l’OEVE, qui nous accueille et nous remet un carton de pinot gris, des fois que nous aurions une petite soif.
Tomislav Kovačič inaugurant la journée
Le lendemain samedi, rassemblement des « légatures » venues de toute la Slovénie, ainsi que des délégations d’Autriche, de Croatie, de Slovaquie, d’Italie… qui vont défiler au son de l’harmonie jusqu’à l’église abbatiale Saint Daniel, lieu de la cérémonie.
Nous y rencontrons le Professeur Julij Nemanič, universitaire, longtemps représentant de son pays à l’OIV, qui va y recevoir le diplôme d’honneur de la FICB.
remise du diplôme d’honneur de la FICB à Julij Nemanič
Nous assistons aux intronisations de dizaines d’impétrants
et sommes charmés par le concert donné par deux harpistes.
C’est au Celjski Dom que sera servi le déjeuner attendu par tous. Mais il faudra auparavant boire le verre de la fraternité
avec les chanteurs du groupe Erosi
qui régalent le public de chants slovènes traditionnels, dont certains titres sont évocateurs.
– Mi Slovenci vinca ne prodamo (nous les slovènes ne vendons pas de vin, parce que nous savons bien boire. On se réunit, on est de bonne humeur, et on chante gaiement.)
Le repas gastronomique fut servi avec les vins ad hoc. On s’en convaincra en découvrant le menu
Ce déjeuner bien arrosé commencé vers 15h se termina vers 18h. Rentré à l’hôtel, le Professeur Sénateur Karl (historien officiant à Klagenfurt) nous a convaincu de partager une bouteille de ce pinot gris dont on a parlé plus haut.
Ce qui fut fait !
Terminons cette visite éclair en Slovénie avec quelques belles pièces découvertes dans les musées et échoppes.
Nous y avons cette fois-ci trouvé cette scène d’auteur inconnu représentant Bacchus en bonne compagnie.
Et voici un buveur, lui aussi d’auteur inconnu, du 17ème siècle (ces tableaux auraient été récupérés par les partisans à l’issue de la dernière guerre).
Ce jeton circulaire fait partie d’une série de 12 tous différents et représente un jeune homme buvant au tonneau ; il ne mesure que quelques centimètres de diamètre.
et voici quelques chopes et verres.
Ce n’est pas les mains vides, mais avec ce précieux rouge mousseux, offert par un grand amateur, issu de vignes de la région karstique au-dessus de Trieste, et élevé 10 ans sur lies,
chateau intanto
et avec le désir sincère d’y retourner, que nous quittons cette terre de vin et de miel.
tableau de marin berovič, qui prépare un séjour-découverte des vignes et des vins de Slovénie pour 2023
Quelle plus belle occasion que ce jour du vin nouveau pour rendre visite à l’ami Jean-Pierre Dutilheul dans son Clos Nenesse.
Situé aux alentours d’Etampes, ce clos longiligne d’une cent-cinquantaine de pieds (de Gaillard 2, un enfant de Noah (principalement), pinot noir et baco)a été planté par son père, il y a quelques lustres.
Jean-Pierre s’est inscrit dans sa suite et faisait déguster aux amateurs ses crus 2015 à 2020,
Au centre Jean-Pierre Dutilheul, avec à sa droite le président de Cocorico Michel Devot
agrémentés de saucisses marinées, tomme de Savoie affinée au marc, et bien d’autres bonnes choses.
On pouvait y faire de belles rencontres comme celle de cet autre Jean-Pierre
producteur, à Méréville aux confins de l’Essonne, d’un petit cabernet-sauvignon intéressant.
Et c’est le coeur joyeux que l’on a rejoint ensuite les fêtards clamartois réunis aux trois garçons par le Président Marcel pour célébrer le vin nouveau
Il s’est finalement tenu, ce Symposium tant attendu. Nulle nième vague ne l’a contrarié, et quelques vingt-cinq confréries et associations franciliennes s’y sont retrouvées, dans ce joli village d’Auvers/Oise, pour partager des connaissances, parader, admirer des oeuvres artistiques mais aussi trinquer, faire bonne chère et la fête.
Si l’on se replace en novembre 2020, date où le comité d’organisation s’est pour la première fois réuni, il fallait avoir un sacré optimisme pour investir dans ce projet. Saluons donc Michel Devot, président de Cocorico, la municipalité d’Auvers/Oise et le Pressoir Auversois, association invitante, pour s’être lancés dans l’aventure.
Une fois montrée patte blanche (on aura compris qu’il s’agissait du passe sanitaire) la journée commença par des conférences sur des thèmes viticulturel, oenologique, historique, artistique et gastronomique.
Denis Boireau, un scientifique bien connu des amis du bon clos, fit le point sur les cépages résistants aux maladies de la vigne comme l’oïdum et le mildiou, fruits de recherches ancienne et récente,
et incita vivement les cultivateurs de vignes patrimoniales à s’y intéresser. (Nous avons déjà visité son « arboretum » d’Epinay/Orge.)
Gabriel Lepousez, neurobiologiste, chercheur à l’institut Pasteur et concepteur d’une formation à l’Ecole du Nez de Jean Lenoir, fit sensation en décrivant précisément les fondements anatomiques et physiologiques de l’olfaction : 400 capteurs, situés dans l’épithélium olfactif, permettant d’identifier des milliers (potentiellement des milliards) de molécules, sont reliés aux neuronesde la zone nasale du cerveau.
Encore faut-il avoir les bons gènes pour que ces associations soient activées. D’un individu à l’autre, on observe des seuils de sensibilité extrêmement variés, dans un rapport de 1 à 1000 voir plus. Le plus beau nez du monde ne peut donner que ce qu’il a ! L’entrainement n’y remédiera pas, mais il permettra (ce qui n’est pas rien) de mettre des mots sur ce qui est ressenti. Il décrivit également le phénomène de rétro olfaction, qui opère lors de l’ingurgitation et échappe donc aux dégustateurs qui recrachent le vin. Et il fit valoir que les neurones de la zone nasale du cerveau ont la faculté de se régénérer.
Michel Miersman, de la Confrérie du Clos Saint-Vincent de Noisy-le -Grand, est venu faire part de la démarche qui lui a permis d’écrire un livre sur 1300 ans d’histoire de la vigne et des vignerons de Noisy-le-Grand,
sans quasiment sortir de son bureau, tant il y a d’informations et de documents (comme le « terrier ») disponibles en ligne.
Robin Bourcerie, jeune musicien et musicologue auteur d’une thèse sur les airs à boire du 17ème siècle en exprima la substantifique moëlle en les situant dans le contexte des moeurs de l’époque :
types de vins, circuits d’approvisionnement et lieux de consommation, en mettant l’accent sur l’explosion créatrice (des milliers d’airs publiés dont 2425 analysés dans sa thèse) et l’importance du cabaret.
Enfin Thierry Bitschené, de la confrérie du Brie de Meaux, a présenté son fromage d’élection au moyen d’un petit film,
et invité les participants à s’en faire une idée plus précise lors du déjeuner qui s’ensuivit.
Après le buffet campagnard, qui valait bien celui du temps béni des Galeries Barbès,
l’heure est venue de se mettre en tenue pour défiler dans les rues d’Auvers,
ci-dessus Jean-Claude Pantellini, président du pressoir Auversois, entre à gauche Isabelle Mézières, maire d’Auvers/Oise, et à droite Martine Rovira, maire adjointe
et, au son des corps de chasse du Rallye Vau-Vent
et des cabrettes, accordéons et vielles de la Bourrée Montagnarde,
rallier l’église, immortalisée jadis par Vincent Van Gogh,
où une bénédiction attendait les quelques vingt-cinq confréries présentes.
C’est un autre Vincent qui tenait fièrement la bannière de Clamart.
De l’église, en longeant les vignes où sont Saint-Vincent et Bacchus,
, on partit vers la mairie où les véhicules du Vexin Classic paradaient à l’arrêt. On y retrouva la conseillère régionale Babette de Rozières, déléguée à la gastronomie, heureuse de retrouver les confréries.
Quelques heureux trouvèrent là une alerte guide pour explorer en privé les ruelles du village,
On aura reconnue Edith Monti, artiste peintre anversoise dont les lecteurs du bon clos ont déjà fait la connaissance et que nous remercions pour son accueil
découvrir le musée et les vignes Daubigny et pousser jusqu’à l’atelier du maître en passant au pied de l’escalier de Van Gogh.
Le reste de la troupe put découvrir la médiathèque où le dessinateur humoriste Michel Roman
et les enfants des écoles exposaient leurs oeuvres artistiques et poétiques.
Enfin vint l’heure du diner servi par le traiteur Bernard Dieu et animé par Frank Dorès, Léna et leurs danseuses.
Après les salamalecs et remerciements de tous ordres,
On reconnaitra au centre Pierre Douglas, avec sa gauche Isabelle Mézières, maire d’Auvers, puis J.C.Pantellini, président de Pressoir Auversois, et Michel Devot, président de Cocorico ; et à sa droite, Michel Mella, Jean-Pierre Gimbert, Marc Lesk, J.P.Faury et Martine Rovira, maire-adjointe
vint l’heure de la proclamation des résultats du concours des vins d’ile de France et de la remise des diplômes par l’accorte Edith Monti.
Le jury était présidé par Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde… 1992 et président de l’Union Française des Sommeliers, assisté de Laetitia Trouillet Martin, de l’institut oenologique de Paris. Avec 4 autres dégustateurs chevronnés, ils avaient eu à juger 51 vins des années 2019 et 2020, principalement des blancs, présentés par 23 confréries et associations, et ont décerné 3 médailles d’or, 7 d’argent et 8 de bronze et quelques prix d’encouragement.
Comme les résultats étaient annoncés en commençant par les diplômes de moindre importance, l’on pouvait lire sur les visages des premiers nominés la déception d’être appelés si tôt, et sur ceux de ceux qui ne l’étaient pas encore l’espoir, de plus en plus ténu au fur et à mesure des appels, de l’être pour une plus haute récompense… Dura lex sed lex!
les lauréats du concours des vins
Ce n’est pas si facile de faire un bon vin, le Bon Clos adresse ses félicitations aux médaillés, et ses encouragements à tous les participants !
On pourra voir les résultats complets sur le site de Cocorico.
Voici un pays viticole dont on ne voit pas souvent les bouteilles sur nos tables, il fallait y aller pour en savoir plus !
C’est une fête,qui nous en a donné l’occasion, le Festival Cavaleresc al Vinului Romanesc organisé par le le Consulat Roumain de l’Ordo Equestris Vini Europae.
Elle a eu lieu du 1er au 3 octobre à Alba Iulia, Transylvanie,
Une visite des vignobles et chais de la société JIDVEI, propriétaire d’un domaine de 2500 ha dans la région d’Alba Iulia et sponsor du festival,
fut suivie d’une mémorable dégustation dans son chateau Bethlen-Haller sis à Cetatea de Balta .
Elle permit de découvrir les cépages locaux (notamment Feteasca Alba, régala, et neagra ; Budureasca )
la gastronomie roumaine,
(voir troisième et quatrième à partir de la droite, Sergiu Nedelea et Marius Farmazon, respectivement Ambassadeur et Consul d’OEVE Consulat Romania)
Sergiu est journaliste, formateur et dégustateur international
et le talent du chanteur et cymbaliste Romulus.
La fête se poursuivait le lendemain avec un défilé en costumes dans la citadelle d’Alba Iulia,
chevaliers roumains et… clamartois
Le Père Oliviu Botoi, un des rares francophones rencontrés en Roumanie, procéda à une bénédiction dans la salle historique de l’Union, où fut proclamée le 1er décembre 1918 l’union de la Transylvanie et du reste de la Roumanie,
Le diner, apothéose de la fête, permit d’approfondir la connaissance des vins et de la musique de Roumanie.
(ci-dessus les 3 chanteuses Adina Sima, Andra Oproiu et Luana Toader)
Remercions nos amis roumains, organisateurs de cette belle fête, de nous avoir donné l’occasion de découvrir leur beau pays, et ses vins. On en saura plus sur cette fête, qui se termina verres en main à pas d’heure et en chansons à l’hôtel Transilvania, en consultant le site de la Fédération Internationale des Confréries Bachiques.
Une des appellations les plus réputées est celle de Cotnari, au Nord-Est du pays en Moldavie.
(à gauche, panneaux de sortie de ville ; à droite, la station de lavage de voitures de Cotnari)
Les grappes étaient mûres et les vendanges battaient leur plein.
Un peu plus au sud, à Odobesti, nous n’avons pu visiter les caves du Beciul Domnesc (Cave princière) construite au 15ème siècle sous Stefan cel Mare, le bâtiment historique étant fermé.
Mais sur le bâtiment qui lui fait fasse, une bouteillerie semble-t-il, une gigantesque fresque, aux personnages bachiques comme sortis d’un rêve, mérite le détour.
la signature est intrigante, qui nous éclairera ?
Ce tonneau a été vu à Cacica, au fond d’une mine de sel désaffectée.
Voici aussi quelques objets, horloge, tonnelets et fiasques, vus à Sighisoara, cité fortifiée de Transylvanie.
Ce couple qui s’amuse avec un verre de vin, vu au musée de Sibiu, est l’oeuvre de Caspar Netscher (1639-1684)
Ce tableau de Gheorghe Petrascu (1872-1949) vu à Brasov représente les chais de « la Nicoresti »
Cette femme au piano et au verre de vin a été vue dans l’ hotel Casa Iurca de Calinesti, à Sighetu Marmatiel (Maramures)
Terminons s ce tour de Roumanie par la visite d’un surprenant cimetière, à Sapanta (Maramures). Les tombes y sont ornées de stèles en bois peintes, représentant les activités des trépassés ou encore les circonstances de leur fin.
En voici un florilège pour les lecteurs du bon clos. Accros à la țuică ou à la palinka (terme local pour la gnôle), musiciens, barmen, cavistes, amateurs, ils sont tous là, peints avec tendresse et simplicité. Bonne visite, et paix à leurs âmes !
C’est en 1935 qu’un artisan local lança cette « mode », renouant ainsi avec d’anciennes traditions valaques (joyeuses obsèques, rituels funéraires festifs, libations et toasts portés au cours de repas commémoratifs…).
Construit en 1762 à la demande de Louis XV, ce petit château de plan carré est reconnu comme un chef d’oeuvre du néo-classicisme naissant…
Construit sous Louis XV, inauguré par la comtesse du Barry, il fut plus tard offert à Marie-Antoinette qui en fit sa maison de campagne, avec ferme, hameau, jardin à l’anglaise et à la française etc.
Voici la vigne :
et une longue et jolie tonnelle :
Ce tableau de Noël Hallé (1776), aux détails truculents (voir le putto qui boit à la paille dans une jarre) orne la salle à manger du château,
(Ce peintre que décriait Diderot a peint aussi un Triomphe de Bacchus qui se trouve à Rouen)
L’on peut aussi voir ce miroir bachique monumental :
Nous étions une bonne douzaine, ce vendredi 5 mars, à nous retrouver pour la taille annuelle au Clos Franquet où est la vigne municipale de Clamart. Notre mentor, le vigneron champenois Jean-Pierre Léguillette, après avoir rappelé les fondamentaux, veillait au grain et vérifiait le travail. On na taille jamais assez !
A gauche Nadine, A droite Claude, au centre l’homme invisible !
Une innovation cette année : la récupération des sarments pour le compost et l’usage de broyeurs.
Comme chaque année, les clamartois se sont mobilisés pour apporter leur raisin à la grange municipale et faire « un vin comme nous l’aimons ».
Ci-dessus, une oeuvre sur tuile de notre ami et producteur Jean Dessirier, « le raisin » Et le Grand-Maître du Clos de Clamart et Président Marcel, prêt à l’action.
Enfin, pas tout à fait. On a perdu en route une dizaine de producteurs, peut-être restés confinés, ou alors découragés par le mauvais temps qui sévit fin septembre. Mais les bénévoles étaient là, avec leurs masques et la bonne humeur.
Le clos Franquet, la vigne municipale, déçut. Plus de 200 kilos de raisin attaqués par l’oidum ont été perdus. Ce sera une toute petite année (moins de 100 litres).
une grappe du clos Franquet (Sémillon)
Quant au clos de Clamart, le passe-tous-grains des treilles clamartoises, il était mûr à souhait mais on n’en fit que 400 litres compte tenu des absents. Tant pis : mieux vaut moins mais mieux, et les deux cuvées, qui n’ont pas eu besoin d’être chaptalisées, sont plaisantes. Pour l’instant.
A la pause déjeuner, on respecta les distances réglementaires mais on mit bas les masques. On fit un peu le ménage dans la réserve et décida de faire un sort à de respectables flacons.
Ci-dessus l’ami Jean-Claude présentant son dessert.
A noter la sympathique visite d’un pompier apportant le raisin d’une caserne parisienne, malheureusement pas assez mûr pour être incorporé dans le Clos de Clamart. On le pressa avec le marc du Franquet, et l’on en fit une cuvée spéciale, dite cuvée du pompier, à toutes fines utiles…
On eut la visite des enfants des écoles, mais la fête de la vigne, prévue le 27 septembre, à dû être annulée compte tenu du mauvais temps…
Les vendanges ne seraient pas terminées sans les maintenant traditionnelles cuvées spéciales (baco, chasselas, sémillon) et autres produits dérivés. On reprit aussi la route d’Epinay et l’on fit des découvertes.
Qu’il est doux le temps, le temps de la grappe offerte le temps des vendanges. Qu’il est bon le vin, le vin de la coupe offerte qu’on boit dans la grange.
Plutôt que de mener un combat sans fin, à coup de soufre et de bouillie bordelaise, contre le mildiou et l’oidum, désespérants destructeurs de nos vignes, certains viticulteurs font le pari des variétés résistantes mises au point ces dernières années par hybridation de Vitis vinifera avec des vignes dites « sauvages » (américaines ou asiatiques).
Denis Boireau présentant la vigne de l’AMAP
C’est le cas des viticulteurs amateurs des « paniers d’Epinay », l’AMAP d’Epinay/orge, qui ont planté il y a à peine deux ans sur un terrain prêté par une association, quelques dizaines de ceps réputés résistants. On trouve ainsi de l’opaline (variété de chasselas doré), du phoenix (blanc à gros grains, juteux au léger goût de muscat), de l’excelsior (type chasselas), du palatina (jaune doré, arôme de muscat), rondo (rouge, teinturier), perdin (produit de l’INRA, bien adapté à la région francilienne), chambourcin (baies bleu-noir), ainsi que des hybrides rouges plus anciens, l’oberlin et le bon vieux baco.
Ces variétés peuvent indifféremment être consommés comme raisins de table ou être vinifiées. La maturité varie selon la variété, de fin août à début octobre. Chaque pied est parrainé par un membre de l’AMAP, qui a pour mission d’en assurer le soin. Les seuls traitements envisagés sont à base de purin d’ortie et de tisanes de plantes. A noter que ces cépages ne peuvent être utilisés en AOC. Voila une piste qui a l’air intéressante pour les viticulteurs amateurs, qui privilégient en Ile de France les classiques sauvignon, chardonnay et sémillon, et sont souvent confrontés à de sérieux problèmes de maladies.
Affaire à suivre donc. Nous reviendrons à Epinay faire le point avec l’accueillant Denis !