Bacchanales classiques

« Charmant Bacchus, dieu de la liberté, tu nous permets de rire ».

Cette citation tirée du Platée, ballet bouffon de J.Ph. Rameau, résume bien l’intérêt pour la mythologie et singulièrement pour Bacchus, des classiques depuis la Renaissance.

Les Bacchanales, les voyages et aventures de Bacchus (retour des Indes, rencontre d’Ariane, etc.) sont un sujet central de l’art du 17ème siècle où elles offrent un espace de liberté. Car « ces sujets d’origine antique, donc respectables, permettaient d’aborder des thèmes difficiles pour des raisons de morale ou de décence : le rire grotesque, la débauche, l’ivresse. »

C’est ce qu’a voulu expliciter Philippe Malgouyres, Conservateur en chef du Patrimoine au Louvre, lors d’une conférence donnée au Musée du Vin de Paris le 13 novembre dernier.

Après un rappel historique sur les cérémonies bachiques importées à Rome depuis la Grèce, célébrées nuitamment dans les bois, les participants ont eu le privilège de voir sur grand écran une sélection d’oeuvres des plus grands peintres,  depuis  les italiens Mantegna,

Bacchanale à la cuve, plaque gravée, Mantegna, vers 1458

Bellini, Titien,

Bacchanale des Andriens, Titien vers 1526

Carracci… 

Triomphe de Bacchus, voûte du Palais Farnese, Carrache,1595

jusqu’à Rubens et Poussin, lequel se détache singulièrement, avec son cycle de bacchanales, commande du Cardinal de Richelieu…

la grande bacchanale (bacchanale à la joueuse de guitare, N.Poussin vers 1628)
bacchanale devant une statue de Pan, N.Poussin, vers 1631

Les sarcophages antiques aux riches bas-reliefs sont la source majeure d’inspiration.

On retrouve les thèmes du triomphe de Bacchus, rentrant victorieux d’Orient, accompagné de son fidèle Silène quand ce n’est pas le dieu Pan, Priape ou Venus, ou rejoignant Ariane à Naxos, entouré de ces « putti » (petits enfants) vendangeurs, de bacchantes dénudées, de faunes et de satyres entreprenants.

Le thème des bacchanales ne s’arrête pas à l’époque classique. Il en est de modernes, comme on a pu le voir à Bordeaux il y a quelques années avec l’exposition le vin et la musique à la Cité du Vin en 2018), ou celle intitulée les bacchanales modernes au Musée des Beaux Arts en 2016. On peut voir aussi des putti vendangeurs sculptés sur des immeubles fin 19ème-début 20ème , un peu partout à Paris.

Signalons pour terminer une exposition Poussin et l’Amour, qui comprendra un volet Picasso Poussin Bacchanales. Elle vient de commencer au Musée des Beaux Arts de Lyon (jusqu’au 5 mars, voir le dossier de presse).

Boire avec les dieux

Que voici une belle exposition sur le vin dans l’Antiquité, proposée par la Cité du Vin !

Nous y avions suivi il y a quelques semaines une conférence en ligne du professeur François Lissarague sur « le banquet des grecs« , où l’on apprenait que les symposiums (boire ensemble) commençaient généralement par des libations aux dieux.

Cette exposition nous donne à voir les représentations de ces dieux, essentiellement Dionysos et son avatar romain Bacchus, sur des amphores, rhytons et autres jarres, mais aussi sur des reliefs, des sculptures et des objets décoratifs.

On est accueilli par ces mots d’Euripide :

Dionysos, fils de Sémélé, prince divin des Bienheureux, maître des gais banquets tout fleuris de couronnes, dont l’apanage est de conduire les choeurs au son des flûtes, de rire, et d’endormir nos soucis, quand le jus du raisin brille au festin sacré…

Le voyage commence en Egypte avec cette stèle calcaire(-VII à -IVème siècle) représentant des femmes vendangeant et foulant le raisin

à mettre en regard avec cette autre scène de vendange et foulage du raisin en musique par des satyres (Italie du sud, IVème siècle avant J.C.)

Le voyage se poursuit en Perse (au Louristan) avec cette situle (seau à vin) ornée d’une scène où deux époux font le geste de trinquer (vers -1000) devant un serviteur portant la jarre.

voir le déroulé di-dessous

Mais l’essentiel se passe en Grèce. Ce rhyton et cette jarre trouvés à Santorin datent de -1600…

Ce rhyton à tête de mulet, percé, permettait de boire à la régalade (IVème siècle av. J.C., Attique)

Le vin est un don de Dionysos aux hommes. Sur ce situle dit « Rothschild »(du nom du donateur d’une importante collection) venant d’ Italie du Sud (vers -350) et conservé à Genève, on voit le dieu entouré d’Aphrodite, Eros et Eirenè (la Paix), en offrir au roi de Thrace Maron convaincu par Peithô (la Persuasion).

Il faut donc remercier les dieux ce qu’on fait à chaque libation en versant quelques gouttes de vin sur le sol, avant de le boire mélangé à de l’eau.

Dionysos, dieu errant, offrait la vigne et le vin à ceux qui l’accueillaient, comme sur cette amphore trouvée en Attique (-550 -530) où on le voit apportant du vin à des jeunes hommes porteurs de présents.

Voici aussi un vase (pelikè) représentant Dionysos sur un char (Attique, vers -380)

Sur ce pied de table en marbre, Dionysos est représenté la main sur la tête en signe d’extase.

Ce cratère à volutes représente Héraclès et Dionysos (Italie du Sud, -350). Tous deux ont acquis l’immortalité en récompense de leur oeuvre civilisatrice.

Ce psykter (vase à rafraichir le vin) représente les deux compères (Héraclès est reconnaissable à sa peau de lion) avant un concours de boisson…

Voici encore Dionysos sur une « nestoris » (Italie du sud, vers -350) avec Eros (le vin passait pour être aphrodisiaque) : Dionysos est étendu sur un lit, face à un satyre, tandis qu’au dessus Eros tient dans ses mains un cerceau (filtre d’amour ?).

Le dieu caprin Pan se joint volontiers à Dionysos-Bacchus. Celui-ci en bronze vient de Suisse (à g. 150-200 ap.J.C.). Voici aussi Silène, vieux satyre, précepteur de Dionysos, pressant contre lui une outre à vin (Grèce, marbre, 1er siècle).

Voici maintenant deux masques représentant Dionysos sous deux formes très différentes : jeune homme pressant le raisin dans ses mains( Botrys -la grappe, à gauche) et vieillard barbu à cornes de taureau (Tauros). Asie Mineure, IIème-Ier siècle avant JC)

Cette applique de lit en bronze représente un autre Dionysos Tauros (Alexandrie IIème siècle av.JC)

Le thème de la mort est là évidemment, avec cette hydrie funéraire en bronze dorée (Grèce, fin du 4ème siècle avant JC) qui représente Dionysos et son amant Ampélos, « dont la mort prématurée causée par un taureau laissa le dieu inconsolable », et qui se serait métamorphosé en vigne.

Plus monumental encore est ce cratère découvert à Vix dans la tombe d’une princesse celte (fin du VIème siècle av. J.C.), qui témoigne des échanges existant alors entre Bourgogne et Italie. C’est le plus grand vase que l’Antiquité nous ait légué, il pouvait contenir 1100 litres.

Ci-dessous deux vases provenant d’un sanctuaire des Cabires, à Thèbes représentant ces divinités proches de Dionysos donnant du vin au cours d’un banquet à un serpent et à un cygne, deux animaux « symboliquement en lien avec la mort ». (Vème siècle av. JC). Le vin et le banquet seraient donc ici associés à l’idée de vie sublimée après la mort.

Cette mosaïque ornait la salle de banquet d’une riche villa, semblant inviter à jouir de la vie… : carpe diem

Un proverbe latin ne dit-il pas :

Les bains, les vins, Vénus nous ruinent la santé. Mais la vie, c’est les bains, les vins, Vénus…

Et pour finir, voici la stèle d’un cabaretier de Bordeaux tenant la cruche d’une main et le gobelet de l’autre semblant inviter le passant à boire.(II-IIIème siècle)

Bien d’autres oeuvres valent le déplacement, notamment des modernes, on a jusqu’au 30 août 2021 pour les voir Avant qu’elles ne joignent les collections du Louvre, du Musée Archéologique d’Athènes, de la Fondation Gandur et autres musées genevois et collections privées dont elles proviennent. Avis aux amateurs !

Loth et ses filles

C’est le décès tout récent du peintre Walter Spitzer qui nous conduit sur ce thème biblique, où ivresse rime avec inceste.

Le vieux Loth, neveu d’Abraham, fuyant Sodome vouée à la destruction, ayant perdu sa femme changée en statue de sel pour s’être retournée afin de voir la ville en flammes, est saoulé par ses filles qui, désespérant de trouver des époux, décident d’abuser de lui pour lui donner une descendance. L’une donnera naissance aux Moabites, l’autre aux Ammonites.

Loth et ses filles, par Walter Spitzer

Walter Spitzer, juif polonais déporté à 16 ans, que son talent de dessinateur (il fut protégé par ses camarades dans les camps pour plus tard témoigner) et sa résistance extrême aidèrent à survivre , fit sa vie en France, s’y illustra comme peintre, sculpteur (il est l’auteur du monument commémoratif à la rafle du vel d’hiv) et illustrateur.

Il faut salué par les plus grands. Pour Joseph Kessel, ce fut un coup de foudre :

 » Un monde à la fois réel et fantastique, construit avec rigueur et pourtant léger comme un conte avec ses enluminures d’Orient, ses nàivetés de folklore, la crudité de l’étal, la vagabonde liberté des’ nomades, les grâces d’ûne noce villageoise.  Un monde chaud, léger, éclatant, presque féérique mais tenant solidement à la terre par la densité des champs et des pierres, la tendre sensualité des chairs et un sens étonnant de l’humain … « 

Des générations de peintres ont mis l’ histoire de Loth en images. On trouvera sur le site du musée virtuel du vin les reproductions de dizaines d’oeuvres sur le même thème, comme celle-ci de Marc Chagall (1931)

La version d’Otto Dix (1939) (détail)

Les lecteurs du bon clos reconnaitront le style de Jean-François de Troy (1745) dans le tableau suivant

Remontant le temps, voici la version de Rubens

et celle de Le Guerchin (1651)

On s’arrête là ! On pourra lire toute l’histoire racontée sur un ton décalé et en tableaux sur le site « mieux vaut art que jamais ».

En vadrouille à Versailles

On imagine difficilement à quoi pouvait ressembler Versailles à l’époque du Roi-Soleil. Il y a le château certes, et ses somptueux jardins. Mais regardons de l’autre côté. Face aux château deux grands bâtiments semblables construits par Mansard abritaient les Ecuries du Roi et les milliers de chevaux de selle (logés avec leurs écuyers et palefreniers aux grandes Ecuries) , et ceux de trait, avec les carrosses et berlines, logés aux petites Ecuries.

lesecuriesdeversailles

Ce dernier bâtiment ( au fond à droite sur le tableau) abrite aujourd’hui la galerie des sculptures et des moulages qui recèle une impressionnante collection de statues en marbre, retirées des jardins ou elles étaient en proie à l’érosion, et restaurées, et de moulages dits aussi tirages en plâtre. Voici quelques specimens intéressant le bon clos.

fauneencage
faune de Jacques Houzeau (marbre, vers 1687)

bacchante
bacchante de l’arlésien Jean Dedieu (marbre, 1686)

bacchusditlautomne
bacchus dit aussi l’automne de Jean Degoullons et Jean Raon (marbre, 1687-93)

2dionysos
Dionysos dit de Richelieu (4ème s. av. JC, à droite), et Dionysos romain -villa Albani-, 2ème s. av. J.C. )

Evidemment Versailles recèle bien d’autres merveilles, qu’on découvre au hasard des promenades. Comme ce bassin de Bacchus, où le dieu est entouré de 4 satyres (plomb, vers 1673, frères Marsy).

bassinbacchus

C’est bien simple, dans les jardins de Versailles, il y a des Bacchus partout ! André La Nôtre en a fait un recensement, voir son article « Bacchus : mythe et représentation dans les jardins de Versailles » : on pourra le voir rampe Nord, allée d’Apollon, sur le parterre du bassin d’Apollon, sur le Corps Central, allée sud du Bassin d’Apollon, bosquet de la Girandole…

Celui-là, adressé par Laura, une amie du clos, s’est semble-t-il mis à l’abri dans les couloirs du château.

bacchuschateau
Bacchus ou l’Automne, de Thomas Regnaudin

 

 

 

 

le retour d’ulysse

On jouait ces jours-ci le retour d’Ulysse, d’Hervé, au théâtre Marigny Studio. L’ami François des terres d’Auvergne nous a fait savoir qu’il s’y trouve un air qui nous concerne. Bien vu ! Et merci au Palazetto Bru Zane qui rejoue cette bouffonnerie musicale.

https://www.theatremarigny.fr/spectacle/les-bouffes-de-bru-zane-mars/

Résumons l’affaire bien connue.
Pénélope a peur de faillir, elle se sent tressaillir et sent son sang bouillir quand un amant (Coqcigru) vient l’assaillir !
Mais voici Ulysse qui revient et que chacun palisse !
Dzing badaboum badaboum boum boum !
Et Coqcigru qui a mérité la corde et la potence pour sa témérité n’a plus qu’à se lamenter :

Tic et toc tintin
Noyons dans le vin
La mélancolie
Et que la folie
Succède soudain
A tout noir chagrin
Bouteille jolie
A toi mon refrain

Vous qui voulez le premier rang
Rimeurs courant après la gloire
C’est le vin qui rend éloquent
Le vrai talent consiste à boire
Qu’un tonneau soit votre sujet
Prenez un robinet pour lyre
Car les verres au cabaret
Sont meilleurs à vider qu’à lire

Et Pénélope de rétorquer

Que faut-il pour fuire le chagrin ?
Mettre un tonneau de vin en perce…

Voici une version diffusée par la RTF en 1956 (Orchestre lyrique de la RTF sous la direction de Marcel CARIVEN, avec Denise DUVAL : Pénélope, Jean GIRAUDEAU : Ulysse, et Joseph PEYRON : Coqcigru)

Et, merci à Gallica, voici la partoche des couplets de Coqcigru : RetourdUlyssecoupletscoqcigru

Autour de Meknès

Nous n’avions guère trouvé de quoi nous mettre sous la langue à Marrakech, aurions nous plus de chance dans le Nord du Maroc ?

L’Histoire y a vu la vigne et l’amour du vin prospérer, comme en témoignent ces mosaïques de l’antique cité romaine de Volubilis, à quelques lieues de Meknès.

Bacchus découvrant Ariane endormie

Dionysos et les 4 Saisons

Quant au présent, on ne se fait guère d’illusion dans un pays qui bannit vin et alcool, aussi a-t-on le droit d’être surpris en découvrant ce vénérable cep dont le tour doit bien faire un mètre dans un fondouk de Meknès.A Moulay-Idriss, cité sainte, on sera aussi surpris de découvrir cette treille

qui donne du raisin !

Des vignobles, il y en a tout de même, mais ils se font très discrets cachés derrière des haies.

Celui-ci pratique l’arrosagele vignoble CASTEL, sur la route de Fes

Quant aux vins, outre les classiques Boulaouane et Guerrouane que l’on trouve chez nos bons couscous, on en trouve de plaisants comme ce Médaillon rouge (du pur cabernet, le 2012 serait  un des cent meilleurs vins du monde d’après Wine Enthusiast), bu dans une bonne table de Rabat (Le Petit Beur pour ne pas le nommer).

 

Bacchus et Erigone

Nous avons déjà rencontrés Erigone et Bacchus, tendrement enlacés dans une peinture d’Octave Tassaert.Erigone était la fille d’Icarios, roi d’Attique, à qui Bacchus  avait enseigné la culture de la vigne et la fabrication du vin. Il la séduisit en prenant l’apparence d’une grappe de raisin. Destin funeste, le roi invita à boire avec lui des bergers qui, ivres, le tuèrent. Erigone, désespérée, se pendit au-dessus de sa tombe et Bacchus la changea alors en constellation de la Vierge.

Voici un dessin du pastelliste Jacques-Philippe Caresme (1734-1796)et une peinture de François Boucher (1745)

A ne pas confondre avec Francois Bouchot (1800-1842) dont voici la version

Vers la même époque Léonor Mérimée (1757-1836, le père de Prosper) peignit ce gracieux tableau plein de vie

Celui-ci, plus ancien ( Bertholet Flemal (17ème) semble raconter la fin de l’histoire,

Très pudique la version de Simon Vouet (début 17ème, dite aussi l’automne)

Le mythe d’Erigone inspira aussi musiciens et chorégraphes. Un ballet (de Jean Joseph Cassanea de Mondonville, livret Le clerc de la Bruère)  fut ainsi joué à la cour de Louis XV en 1747 (Madame de Pompadour était Erigone..). Il fut ensuite intégré comme acte 2 dans les fêtes de Paphos.

On remercie l’université Harvard d’en avoir mis une interprétation en ligne.

Voici l’argument :

Érigone se lamente ( dieu des amans recois les voeux d’un coeur tendre qui t’implore, mets ta flamme dans mes yeux pour triompher du héros que j’adore) : Bacchus ne lui rend pas l’amour qu’elle lui porte. Mercure vient la rassurer : Jupiter souhaite son mariage avec Bacchus. Il lui conseille de séduire Bacchus en réunissant les Plaisirs. On entend les Sylvains approcher pour célébrer Bacchus. Mercure veut rester seul avec ce dernier. Bacchus arrive sur un char tiré par les Sylvains. Comus et les Plaisirs l’accueillent. Mais Bacchus ne cherche que le repos. Bacchus confie à Mercure que sa gloire ne le satisfait pas. Mercure et Comus vantent les mérites d’une enchanteresse dont on aperçoit le palais. Érigone apparaît, richement parée et accompagnée de ses Nymphes. Bacchus s’enflamme pour celle qui a les charmes de Vénus et les traits de l’Amour. Érigone est celle que Bacchus recherchait pour connaître le bonheur. Bacchus appelle Ménades et Sylvains à célébrer le triomphe de l’Amour. Ballet.

Une version de concert a été jouée à Versailles en 1996 par le choeur Accentus et les Talens Lyriques.

 

Ariane consolée par Bacchus

C’est un thème régulièrement rencontré (on se souvient de la grande fresque vue à l’expo Pompei, des tableaux de Titien et de Breughel…), qui revient avec cette exquise cantate de François Couperin dénichée par Christophe Rousset et interprétée par le baryton Stéphane Degout et les Talens Lyriques.

cdcouperinAriane en cette langueur allait finir son destin déplorable, lorsqu’une main secourable verse en sa bouche une douce liqueur qui rappelle  ses sens et ravive son coeur.
Elle ouvre un oeil mourant mais quel objet l’étonne ? Elle voit à ses genoux un dieu jeune et charmant que le pampre couronne.  Il a la coupe en main les yeux brillants et doux.
L’Amour l’avait instruit du sort de la princesse, et vers ce lieu fatal avait conduit ses pas.
Buvez, lui disait-il, que votre douleur cesse, Bacchus vient secourir et venger vos appâts.
Pouvez vous pleurer un barbare ? Vous méritez un sort plus doux.
Ariane que perdez vous que ma tendresse ne répare ? Bacchus de vos chaines content vous jure une ardeur éternelle.
Un dieu soumis tendre et fidèle ou bien un mortel inconstant ?
Chantons sans fin le dieu du vin !

On peut l’écouter sur deezer.

Voila qui nous amène à découvrir d’autres illustrations du thème, comme celle de Michel Pignolet de Monteclair (1667-1737), avec ici, la mezzo-soprano Ashlee Bickley en Floride

et, dans un tout autre genre, à découvrir  Bacchus et Ariane d’Albert Roussel  (ballet 1931). Ci-dessous la 2ème suite.

On en profite pour attirer l’attention sur l’ensemble chronochromie de Jean-Michel Hasler où Bacchus, revenant d’Inde, s’exprime avec un instrument indien.

et l’on terminera ce concert avec la chaconne de Marin Marais

Des dessins à Sceaux

Voici quelques dessins vus au château de Sceaux où s’exposent des chefs-d’oeuvre du musée de Besançon.

afficheCelui-ci, dessin à la pierre noire de Nicolas Chaperon (1612-1655) est intitulé l’Alliance de Vénus et de Bacchus, mais il pourrait s’agir aussi de Bacchus et Aura. .

alliancedebacchusetvenusIl en a été tiré un tableau

alliancetableauchaperon Cet autre dessin représente Bacchus et Midas à la source du Pactole (vers 1640)

bacchusetmidasalasourcedupactole(le mythe de Midas, qui dut se baigner dans le Pactole pour se débarrasser d’un don gênant, est très bien conté )

Nous sommes déjà venus au château de Sceaux qui recèle de superbes faïences, mais ne connaissions pas les scènes champêtres  (Pêche, Chasse, Fruits, Vendanges) de Théodore Caruelle d’Aligny

Ci-dessous : les vendangesvendanges