On rejouait ces temps-ci l’opéra d’Ambroise Thomas inspiré de la pièce de WS bien sûr. C’est à l’Opéra de Saint-Etienne que l’ami François, fidèle rabatteur du Bon Clos, a repéré deux airs qui ont toute leur place ici.
Il y d’abord cet air assez classique de l’acte II « O vin dissipe la tristesse ». Hamlet, qui vient de comprendre que son père a été assassiné, demande, au cours d’un festin, à des comédiens de jouer l’assassinat d’un roi.
Ò vin, dissipe la tristesse Qui pèse sur mon coeur! A moi les rèves de l’ivresse Et le rire moqueur! O liqueur enchanteresse, Verse l’ivresse Et l’oubli dans mon coeur! Douce liqueur! La vie est sombre Les ans sont courts; De nos beaux jours Dieu sait le nombre Chacun hélas! Porte ici-bas Sa lourde chaîne!
Ecoutons le grand baryton Robert Merril
Mais c’est le dialogue des fossoyeurs, préparant la tombe d’Ophélie, au Vème acte qui nous frappe le plus :
Dame ou prince Homme ou femme descendez chez les morts. La terre reprend les corps, que Dieu reçoive l’âme. Ici-bas tout est vain, amour richesse et gloire Hors le plaisir de boire, la vie est dans le vin !
Voici la version de l’Opéra de Toulouse, avec les fossoyeurs Jean-Louis Mélet et Rodolphe Briand.
On peut voir ces temps-ci cette farce grinçante de Molière avec ses intermèdes musicaux, comme elle fut jouée à Versailles en 1668 lors du Grand Divertissement Royal, en célébration de la paix signée avec l’Espagne à Aix-la-Chapelle, et de l’entrée de la Flandre dans les domaines royaux.
Voir le compte rendu sur le site Première Loge du spectacle présenté à l’Opéra Royal de Versailles.
Si l’histoire de ce paysan, bafoué après avoir troqué sa fortune contre un titre de noblesse et une épouse, est bien connue, les intermèdes musicaux signés Lully le sont moins.
C’est à la fin de la pièce, alors que Georges Dandin parle de se jeter à l’eau, que commence le 4ème intermède.
Vient un paysan de ses amis, qui lui conseille de noyer dans le vin toutes ses inquiétudes (scène 1).
Survient alors une troupe de bergers et bergères chantant le dieu de l’Amour (scène 2). Puis une troupe de satyres et bacchantes louant Bacchus (scène 3). Ils se disputent :
Ah ! quel plaisir d’aimer ! Ah ! quel plaisir de boire !
Le plus grand Dieu de tous
C’est l’Amour !C’est Bacchus !
et finissent par se réconcilier :
L’Amour a des douceurs, Bacchus a des appâts ; Ce sont deux déités qui sont fort bien ensemble ; Ne les séparons pas. Mêlons donc leurs douceurs aimables. Mêlons nos voix en ces lieux agréables, Et faisons répéter aux échos d’alentour Qu’il n’est rien de plus doux que Bacchus et l’Amour.
Voici encore une de ces oeuvres d’un jour du prolifique Offenbach, vite écrites, à peine jouées, déjà oubliées.
Jacques Offenbach
Curieusement, le seul article de wikipedia sur Luc et Lucette est en tchèque ! Luc et Lucette est une opérette pastorale, nous dit son biographe Jean-Claude Yon, jouée un soir de mai 1854 salle Herz, au cours de laquelle le maître, au violoncelle, avait régalé l’assistance des ses fantaisies et d’une « Hexentanz » (Danse des sorcières,« d’une bizarrerie indescriptible : on dirait une musique de colibri, jouée avec un cure-dent » selon le journaliste Jules Lovy). On aurait bien aimé voir ça !
L’infatigable Jean-Christophe Keck, qui explore depuis des années les archives du maître détenues par certains de ses descendants, a réussi à mettre la main sur cette oeuvre. Le livret est en ligne et nous y avons trouvé cet échange entre les deux protagonistes (un jeune homme et une jeune fille qui se retrouvent dans une même chambre et vont tomber amoureux… ils s’apprêtent à partager un repas).
Quel air pour chanter cela ? Il se trouve peut-être dans cet extrait de l ‘ouverture ?
C’est un peu frustrant. Accordons nous une petite consolation en écoutant Pierre Perret et son cul à lucette dont le titre un peu vulgaire ne doit pas occulter la grande sensibilité.
Le même document mis en ligne par le même Jean-Christophe Keck recèle une autre pépite bien cachée au sein d’une saynète jouée en 1855 aux Bouffes Parisiens, le Rêve d’une nuitd’été. Deux Englishmen, Master John et Captain Frog, en goguette a Paris courtisent Rosita… Ils vont boire du champagne…
Chanson.
Rosita.
Vin charmant dans ce cristal
Vin sans pareil !
John.
Sans égal
Grog.
Oh ! yes encor mioux que sans égal
Rosita.
Son mérite est bien goûté
C’est la gaité !
John.
La gaité !
Grog.
Biouvons la gaité !
Rosita.
Vin joyeux ! on choisit
Même parmi les meilleurs crus d’Espagne
Vin joyeux on choisit
Pour raviver le plaisir
Un semblable élixir !
John.
Oh ! Très bien ! c’est le vin !
Rosita.
C’est le vin des amours
Grog.
O ! Très bien ! very good ! le bon vin
Very good ! Very good ! etc.
Rosita.
Sans le champagne
Qui battrait gaiment la Campagne
Sans le champagne
Qui donc pourrait rire toujours !
Ensemble. Rosita, John et Grog.
Sans le champagne ! Very good ! very good !
John.
Haow ! que c’était jôli !
Grog.
Oh ! mademoiselle Miousette encor une petite paragraphe !
Transportons nous cent quarante ans en arrière, au temps où l’électricité était une magnifique promesse pour l’humanité. C’est ce qu’ont fait Jean Echenoz et Philippe Hersant, auteurs de Les Eclairs, un opéra récemment créé à Paris à l’Opéra Comique qui met en scène l’aventure américaine d’un inventeur inspiré de Nikola Tesla.
On y boit souvent, et il s’y trouve un air à boire peu commun !
Buvons à la santé du courant électrique !, lance l’homme d’affaire Horace Parker (inspiré par George Westinghouse et incarné par le baryton Jérôme Boutillier). Puis..
Mais pourquoi ce silence, et que font tous ces gens assoiffés sans nul doute, à me considérer ?
Buvons messieurs, buvons ! Buvez mon cher Gregor ! (personnage inspiré de l’inventeur Nikola Tesla)
Quand Horace Parker boit, tout le monde boit ! (il offre une tournée générale de bière)
On lira avec profit l’article d’olyrix sur cette impressionnante production que l’on peut voir sur operavision.eu jusqu’au 3 juin 2022 12h CET
Voici encore une oeuvre musicale magnifiant l’ivresse et la boisson pour « supporter le monde tel qu’il est ».
C’est le chant de la terre (Das Lied von der Erde) composée en 1908 par Gustav Malher, une symphonie pour tenor, alto et grand orchestre, suite de six chants sur des textes de poètes chinois.
Malher par Rodin
Le pauvre Malher, qui venait de perdre sa fille ainée, son poste à l’opéra de Vienne et de se découvrir une maladie incurable, découvrit ces poèmes traduits par Hans Bethge et en choisit 6 pour ce Chant de la Terre.
Le premier chant est la chanson à boire de la douleur de la terre (Das Trinklied vom Jammer der Erde), d’après Li Bai, appelé aussi Li Po, un poète que les lecteurs du bon clos ont déjà rencontré !
Dunkel ist das Leben, ist der Tod :sombre est la Vie, sombre est la Mort
Citons wikipedia : » le thème de l’ivresse, remède à toutes nos peines, s’ouvre en fanfare avec les cors sur un motif de trois notes répété à plusieurs reprises. Mais le répit ne dure qu’un temps, le leitmotiv de la triste réalité résonne une première fois sombre est la Vie, sombre est la Mort. L’espoir renait le firmament depuis toujours est bleu, la Terre longtemps encore fleurira au printemps. Développement où les états d’âme se suivent, du sentiment de révolte, à l’exaltation due au vin et enfin la prise de conscience douloureuse du monde tel qu’il est. Et le mouvement en conclusion reprend le leitmotiv résigné sombre est la vie, sombre est la mort« .
Ecoutons ce chant par l’Israel Philharmonic Orchestra – Tel Aviv (1972) dirigé par Leonard Bernstein avec Christa Ludwig, mezzo-soprano et René Kollo, tenor.
Voici le texte de la chanson à boire de la douleur de la terre
I. Das Trinklied vom Jammer der Erde
Schon winkt der Wein im goldnen Pokale. Doch trinkt noch nicht, erst sing ich euch
ein Lied! Das Lied vom Kummer soll auflachend In die Seele euch klingen. Wenn der Kummer
naht, Liegen wüst die Gärten der Seele, Welkt hin und stirbt die Freude, der Gesang. Dunkel ist das Leben, ist der Tod.
Herr dieses Hauses! Dein Keller birgt die Fülle des goldenen Weins! Hier diese lange Laute nenn ich mein! Die Laute schlagen und die Gläser leeren, Das sind die Dinge, die zusammenpassen. Ein voller Becher Weins zur rechten Zeit Ist mehr wert als alle Reiche dieser Erde.
Dunkel is das Leben, ist der Tod.
Das Firmament blaut ewig, und die Erde Wird lange feststehn und aufblühn im Lenz. Du aber, Mensch, wie lang lebst denn du? Nicht hundert Jahre darfst du dich ergötzen
An all dem morschen Tande dieser Erde!
Seht dort hinab! Im Mondschein auf den Gräbern hockt Eine wild-gespenstische Gestalt. Ein Aff ist’s! Hört ihr, wie sein Heulen hinausgellt In den süßen Duft des Lebens! Jetzt nehmt den Wein! Jetzt ist es Zeit,
Genossen! Leert eure goldnen Becher zu Grund! Dunkel ist das Leben, ist der Tod.
Drinking Song of the Earth’s Sorrow
The wine in its golden goblet beckons. But drink not yet. I’ll sing you a song first.
The song of sorrow shall laughingly Enter your soul. When sorrow draws near,
Desolate lie the gardens of the soul, Joy, song, fade and perish. Dark is life, is death.
Lord of this house! Your cellar holds golden wine in abundance! Mine I call this lute here! Striking the lute and draining glasses, Those are the things which go together. A full beaker of wine at the proper time Is worth more than all the kingdoms of
this earth. Dark is life, is death.
The sky is forever blue, and the earth Will long stand firm, and blossom in spring. But you, man, how long will you live? Not a hundred years are you permitted
to delight In all the brittle vanity of this earth!
Look down there! On the graves, in the moonlight, squats A wild spectral figure. An ape it is! Hear how its howls screech out Into the sweet fragrance of life! Take now the wine. Now is the time,
friends! Drain your golden beakers to the last! Dark is life, is death.
Le 5 ème chant: Der Trunkene im Frühling (« L’Ivrogne au printemps »), est aussi d’après Li Bai :
« Un ivrogne chante trop haut et un oiseau vient annoncer le printemps, l’ivrogne proteste « que m’importe le printemps, laissez moi à mon ivresse ».(cf wikipedia). A 30 mn et 4s sur la video ci-dessus
V. Der Trunkene im Frühling
Wenn nur ein Traum das Leben ist, Warum dann Müh und Plag’? Ich trinke, bis ich nicht mehr kann, Den ganzen lieben Tag.
Und wenn ich nicht mehr trinken kann, Weil Kehl’ und Seele voll, So tauml’ ich bis zu meiner Tür Und schlafe wundervoll!
Was hör ich beim Erwachen? Horch, Ein Vogel singt im Baum. Ich frag ihn, ob schon Frühling sei,— Mir ist als wie im Traum.
Der Vogel zwitschert: Ja! der Lenz ist da, Sei kommen über Nacht,— Aus tiefstem Schauen lauscht ich auf, Der Vogel singt und lacht!
Ich fülle mir den Becher neu Und leer ihn bis zum Grund Und singe, bis der Mond erglänzt Am schwarzen Firmament.
Und wenn ich nicht mehr singen kann, So schlaf ich wieder ein. Was geht mich denn der Frühling an!? Lasst mich betrunken sein!
The Drunkard in Spring
If life is but a dream, Why, then, toil and torment?
I drink, until I can no more, The livelong day.
And when I can drink no more, Because my gorge and soul are full,
I stumble to my door And I sleep wonderfully!
And, waking, what do I hear? Hark, A bird sings in the tree. I ask him whether spring has come— I am as if in a dream.
The bird twitters. Yes, spring is here! Overnight it has come— From deepest contemplation I started, The bird sings and laughs!
Afresh I fill my beaker And drain it to the dregs And sing until the moon gleams In the black firmament.
And when I can sing no more, I fall asleep again. What has spring to do with me!? Let me be drunk!
On peut trouver le texte intégral du Chant de la Terre (allemand et traduction en anglais) là.
Sur un poème de Thomas Moore (ci-dessous à g.) traduit par Thomas Gounet, Hector Berlioz (à d.) a composé en 1829 une chanson à boire qui mérite notre intérêt. Elle figure dans le recueil de mélodies : mélodies d’Irlande.
Amis, la coupe écume! Que son feu rallume Un instant nos cœurs! Du bonheur ce gage N’est que de passage; Noyons nos douleurs!
Oh! ne crois pas qu’à mon âme Les tourments soient épargnés! Mes chants, échos de ma flamme, Seront toujours de larmes imprégnés. Ce sourire qui rayonne Sur mon front sombre et pensif, Est semblable à la couronne Dont on pare un roi captif.
Mais la coupe écume, etc.
Les plus heureux sur la terre, Que comptent-ils de plaisirs, Sans quelque pensée amère, Quelques fatals et tristes souvenirs? A l’âme tendre et sensible Le moindre mal est cuisant, Comme à l’arbrisseau flexible Un roitelet est pesant.
Mais la coupe écume, etc.
Thomas Moore, poète prolifique, a composé des dizaines de mélodies irlandaises, sur des airs connus comme c’était l’usage à l’époque (toutes les partitions sont en ligne sur le site LibraryIreland.com).
Parmi celles-ci plusieurs font référence à la boisson, mais de laquelle Thomas Gounet a-t-il tiré sa chanson à boire, une traduction très libre assurément ! ? On pourra peut-être répondre à cette question en analysant les oeuvres complètes !
La vie parisienne, le spectacle proposé cette année par Frank T’Hézan, Jean-Christophe Keck et leur bande allait-il attirer les foules à Bruniquel comme l’an dernier la Grande Duchesse de Gerolstein ?
La réponse est oui, mais malheureusement le temps n’était pas un rendez-vous. Le 31 juillet est un jour à marquer d’une pierre noire car le spectacle fut annulé, et les imprévoyants d’un soir furent privés de leur annuel plaisir. Bruniquel m’a tuer !
Malin, l’ami Bernard avait prévu d’y rester quelques jours et put donc voir par deux fois cette Vie Parisienne.
(ci-dessous des affiches de 1922, 1927 et 1919 !)
Voici ses mots : »pas la moindre goutte. Carole Delga, JM Baylet présents. Triomphe. »
Mieux. Averti par l’auteur de ces lignes, il s’est rendu au récital de chansons humoristiques donné par Dominique Desmons au domaine Vayssette à Gaillac.
Dominique Desmons trinquant avec son compère Jean-Christophe Keck
Dominique Desmons ! (assisté de Jean Christophe Keck pour les bruitages).
Nous attendrons donc la sortie du DVD pour découvrir la version 2021 de la Vie Parisienne, et nous consolons avec ces quelques photos anciennes et actuelles de Bruniquel .
l’hôtel café Rigal, successeur Doubac, promenade du Ravelin, il y a un siècle
C’est le toast porté par les personnages des P’tites Michu d’André Messager au Général des Ifs, venu retrouver sa fille laissée pour cause de veuvage et d’ obligations militaires aux bons soins de la famille Michu.
On a pu le voir en ce début avril sur la chaine Culturebox, jouée par les Brigands. Dommage qu’elle ne soit plus en ligne.
(Au lever du rideau, un punch flambe sur une table au milieu du salon.
Les invités, le verre en main, entourent le général)
Nous avons déjà rencontré Faust, celui de Gounod, et son choeur qui clameVin ou bière, bière ou vin, que mon verre soit plein !
Voici maintenant celui de Berlioz, composé 13 ans plus tôt en 1846. L’histoire est sensiblement la même.
On y trouve aussi un choeur de buveurs, qui clament : « A boire encore ! du vin du Rhin! »
Le voici, par le Choeur de l’Orchestre Symphonique de Montréal, dirigé par Charles Dutoit.
Oh! qu’il fait bon quand le ciel tonne Rester près d’un bol enflammé, Et se remplir comme une tonne Dans un cabaret enfumé! J’aime le vin et cette eau blonde Qui fait oublier le chagrin. Quand ma mère me mit au monde, J’eus un ivrogne pour parrain. Oh! qu’il fait bon quand le ciel tonne . . . Qui sait quelque plaisante histoire? En riant le vin est meilleur.
(C’est ensuite que l’on entend l’ histoire de la rate et celle de la puce…)
Voici un air à boire.. du jus de pomme, enfin, du cidre. On le trouve dans une opérette d’Offenbach créée en 1864, Jeanne qui pleure et Jean qui rit, que l’ami Keck a eu le bon goût de faire jouer ces jours-ci en version de concert à l’Odeon de Marseille. Evidemment, par les temps qui courent, il n’y avait guère de spectateur, mais le spectacle a été filmé pour le plus grand bonheur des aficionados, dont nous sommes.
Avec nos chouchous Isabelle Philippe (Jeanne), Frank T’Hézan (Cabochon) et Dominique Desmonds (Nicolas), et aussi Charles Mesrine (Savinien), et au piano Diego Mingolla.
En voici un court extrait
Doux jus de la pomme, Fruit du paradis Qu’Éve au premier homme Fit croquer jadis, Celui qui t’ consomme Est toujours content. L’ buveur d’eau pleur constamment. Voilà c’qui fait qu’à toute heure Jeanne pleure Et moi je ris. Qu’al’ plus d’esprit, D’ Jeann’ qui pleure Ah ! ah ! ah ! D’ Jeanne qui pleure Ou d’ Jean qui rit ? À coup sûr c’est Jean qui rit !
Liqueur adorée, Joli cidre doux, De couleur dorée, Aux joyeux glous glous, Ta mousse sucrée Nous rend gais et gris. L’ buveur d’eau pleure jours et nuits. Voilà c’qui fait qu’à toute heure Jeanne pleure Et moi je ris ! Je vous le dis, Jeanne pleure, C’est Jean qui rit !