Cuba… Si !

Le voyageur qui débarque sur cette île des Caraïbes ne s’attend certes pas à y trouver du vin, mais bien plutôt du rhum décliné sous toutes sortes de formes. Nous ferons donc une exception à notre ligne éditoriale, même si…

C’est bien sûr l’esprit du jus fermenté de la caña que l’on va fréquenter assidûment. Les cocktails sont légion (l’ouvrage Aromas y cocteles de Cuba en recense une vingtaine)

du mentholé « mojito », omniprésent,

au « marasqué » daïquiri, sans oublier le cuba libre à la cola (pero sin cocacola), sans oublier la miellée canchánchara que l’on boit à Trinidad.

L’ombre d’Ernest Hemingway plane sur les bars antiques, aujourd’hui monuments historiques envahis de musique de La Havane, comme la Bodeguita del Medio

ou le Floridita (voir la statue du maître au fond à gauche)

L’homme était routinier semble-t-il…

Il ne devait pas fréquenter la casa del Ron de Varadero, la grande plage du Nord

mais peut-être ne dédaignait-il pas un simple verre de « guarapo » (jus de canne) ?

Quant au jus de la. treille, nous en avons rencontré en écoutant le trovador Pavel Esquerra.

Ce troubadour, « auteur-compositeur-interprète » comme on dirait chez nous, féru de poésie française et auteur de milliers de chansons (une par jour ?!?), avait réuni quelques amis à l’occasion de la semaine de la culture. (Voir à son sujet cet article : Avec la fièvre de l’art dans les veines)

Il faisait chaud et une bouteille fit son apparition.

Du vin cubain ! produit non loin de Trinidad, à Sancti Spiritus, rosé, un peu douceâtre peut-être, à boire bien frais !

Renseignement pris, il semble qu’il y ait eu un essai sans grand succès de vignoble (voir l’article de la RVF l’incroyable histoire du vignoble de Cuba, de Benoist Simmat novembre 2019) à San Cristobal, dans l’ouest de l’île (voir aussi les références de l’article de wikipedia en espagnol).

Voici une belle treille découverte dans le patio du café Trinidad à Trinidad.

Il nous reste les musées pour trouver des oeuvres anciennes de l’univers de la vigne et du vin. En voici quelques jolies en faience ou porcelaine, évoquant bacchanales et vendanges.

Ces scènes bachiques décorent un secrétaire au musée historique de Trinidad.

Voici aussi deux statues

et ce médaillon dont on ne sait trop à quelle tradition il se réfère.

Ce vase a été vu à Cienfuegos

Ce panneau décoratif avec une bouteille de vin de Beaune et ces porte-bouteilles se trouvent dans un restaurant de Playa Giron (Giron Especial !) !

Concluons ce tour de l’île avec cette photo historique de Fidel partageant le réveillon de Noël avec des « carboneros ».

Et ne quittons pas Cuba sans saluer cet autre Fidel, manifestement heureux d’ouvrir et de partager cette bouteille de « nectar de Paris »

N’y a t-il pas meilleure illustration de la chanson:

« et puis on a débouché, en riant à l’avance, du champagne de France et l’on a dansé ! » ?

A Madère

Réputée pour son vin fortifié adoré des Anglais mais peu considéré, dit-on, par les Français, cette île portugaise située dans l’Océan Atlantique à hauteur du sud du Maroc étonne par son relief volcanique, sa végétation luxuriante, et ses traditions.


C’est au cours d’un séjour découverte parrainé par la Fédération Internationale des Confréries Bachiques et organisé par la Confraria Enogastronomica da Madeira que nous avons eu la chance de la découvrir.

La confrérie, fondée en 2000, a pour mission de défendre, préserver, promouvoir, diffuser, honorer et mettre en valeur le patrimoine œnogastronomique de la région autonome de Madère, y compris ses coutumes et pratiques, ses traditions et les techniques et technologies inhérentes à leur production.

de g. à d: Gregorio Freitas, ex-président ; Lino Dionisio, ambassadeur ; Alcides Nobrega, président ; Olga Mendes, VP

Le costume comporte une cape rouge à rabat beige, inspirée du costume des juges de Madère du XVIIIe siècle ; sur la tête, la «Carapuça», la casquette madérienne, et autour du cou, un ruban beige avec des broderies d’animaux différents et une tomboladeira en forme de demi-barrique.

A chaque repas la devise « Comer e beber e divinal » est proclamée.

(On pourra aussi lire une relation de ce « séjour-découverte » sur le site de la FICB.)

Mais parlons du vin de Madère. Le marché de l’Angleterre, de sa marine et de ses colonies, a été sa chance. C’est un vin issu des cépages Malvoisie, Boal, Verdelho et Sercial pour les plus prestigieux, fortifié (à l’alcool de canne au départ, de raisin aujourd’hui), étuvé, et élevé en contact avec l’air dans des barriques. Il en est des secs, demi-secs, demi-doux et doux, des « blended » (assemblés), plus ou moins vieillis en fût, et des millésimés, les plus recherchés.

Blandy’s, mais aussi Henriques et Henrique, Luis Pato, Barbeitos, etc. sont des producteurs réputés.

Une dégustation chez Blandy’s, un des plus importants producteurs. Chaque cépage avec un chocolat approprié ! (de g. à dr. Sercial (sec), Verdelho (demi-sec), Boal (demi-doux) et Malvasia (doux))
les principaux cépages

Instruments anciens, et foudres toujours en service chez Blandy’s

pressoir à l’ancienne

Un témoignage de l’ancienneté de la réputation du vin de Madère.

Ces fresques ornent la salle de dégustation.

Et voici quelques publicités anciennes.

Accueil en musique à l’Adaga da Quinta, à Camarão dos Lobos. Foulage du raisin, brochettes et beignets de sabre.

quem não fuma, quem não bebe, que alegria pode ter ?

A cachaça alegra a gente
O fumar nos da prazer
Quem nao fuma , quem nao bebe
Que alegria puede ter
?

(Paroles trouvées sur
https://issuu.com/acclleopoldina/docs/trovas_populares_de_alagoas_-_theo_/31)

Au marché central de Funchal, cette « caraferie » a un drôle de plafond.

A la Quinta do Barbusano, dégustation des vins locaux (de table, non madérisés). Les vignes, à hauteur d’homme, laissant l’espace libre pour d’autres cultures au sol, sont vendangées à la main sur ces terrains pentus.

Un déjeuner dans une maison de particulier permet de découvrir le « panelo », sorte de potée des lendemains de fête, posée à même la nappe sur un lit de feuilles de chou, et qui a sa chanson !

O panelo ja chegou, bem de madrugada, vai bebendo devagar pra nāo tomares uma mamada… Deixa-me beber em paz, uma bebedeira não e nada, para o ano venho aqui curar esta mamada…

Madeira produit aussi du rhum, comme Engenhos do Norte à Porto Da Cruz, dont la machinerie marche encore à la vapeur.

Ce rhum est la base de la poncha, apéritif fait de rhum, additionné de jus de citron et miel, ou encore de jus de fruit.

A Arco de São Jorge, petit village posé sur une falaise au nord de l’île, un concentré des attributs de l’île :

la roseraie de la Quinta do Arco, à Arco de S. Jorge

mer, fleurs, vignes,

vieille rhumerie,

azulejos à la gloire du rhum (poème d’un poète paysan)

le poème est signé : feiticeiro do norte

et un petit musée du vin…

où l’on peut voir le « borracho » (outre de 45 litres en peau de chèvre servant à transporter le moût ou le vin à dos d’homme) et les borracheros en action

Ne quittons pas Madère sans visiter la Quinta das Cruzes, ancienne demeure du découvreur de l’île Zarco, et voir quelques oeuvres pouvant intéresser les lecteurs du bon clos.

Cette intaille, en pâte de verre imitant le nickel, qui devait servir de sceau, mesure moins de 2 cm de long et date du 18ème siècle, 

Scène de taverne d’auteur non identifié : l’une boit, un autre fume, un troisième se tait…

Voici aussi une treille marine

et d’intéressantes gravures qui racontent l’histoire du transport du vin, et dont on a retrouvé des bonnes reproductions tirées du livre « History of Madeira »

sur le site https://www.traces-h.net/costumes/madere-1820-11.html qui donne de nombreuses explications.

Adeus Madeira, e muito obrigado aos nossos anfitriões

de g. à dr. Carlos Soares, Marcio Ribeiro, et Lino Dionisio

e anfitriã!

Dina Silva

retour en Slovénie

On se souvient de ce petit pays de l’ex-Yougoslavie, entouré de montagnes et planté de vignes. Nous l’avons parcouru en 2016. Des circonstances favorables nous y ont ramenés.

Nous avons retrouvé Ljubliana et son charme austro-hongrois. Nous y avons été accueillis par Janesz, un membre de la ZDRUZENJE SLOVENSKEGA REDA VITEZOV VINA (l’Association de l’Ordre slovène des chevaliers du vin), grand amateur de vin bien sûr. Il est Vice-Président de la FICB (Fédération Internationale des confréries bachiques). Il nous a fait déguster un pinot noir domaine Jamešk de la vipavska dolina, vallée à l’ouest de la Slovénie jouxtant l’Italie où sont les meilleurs crus ;

Janesz nous présente aussi son ami Marin Berovič, un homme aux multiples talents : professeur d’université en biotechnologie, membre de jurys internationaux de dégustation, peintre, guide touristique… ; Marin est aussi Ambassadeur de sa Confrérie, le « Consulat de Slovénie de l’Ordo Equestris Vini Europae », où il nous accueillera le lendemain pour participer à un chapitre exceptionnel.

tableau de Marin Berovič, vignobles prés de la frontière italienne

Avant de rallier Celje, nous sommes entraînés au château qui domine la ville. Là nous rencontrons Milan Podgačnik, grand-maître (Ambassador) de la ZDRUZENJE SLOVENSKEGA REDA VITEZOV VINA, qui nous a invité à déjeuner. Docteur vétérinaire de formation, il été ministre de l’agriculture et promeut tant qu’il le peut les vins de son pays !

Le chemin de la gare passe par les jardins de la maison des écrivains, où se tenait un salon des vins effervescents (penečih vin). Nous en avons bu d’excellents, comme celui de Mika ou d’Anna…

A l’arrivée en soirée à Celje, à une heure de route, c’est Tomislav, Senator du Consulat Slovène de l’OEVE, qui nous accueille et nous remet un carton de pinot gris, des fois que nous aurions une petite soif.

Tomislav Kovačič inaugurant la journée

Le lendemain samedi, rassemblement des « légatures » venues de toute la Slovénie, ainsi que des délégations d’Autriche, de Croatie, de Slovaquie, d’Italie… qui vont défiler au son de l’harmonie jusqu’à l’église abbatiale Saint Daniel, lieu de la cérémonie.

Nous y rencontrons le Professeur Julij Nemanič, universitaire, longtemps représentant de son pays à l’OIV, qui va y recevoir le diplôme d’honneur de la FICB.

remise du diplôme d’honneur de la FICB à Julij Nemanič

Nous assistons aux intronisations de dizaines d’impétrants

et sommes charmés par le concert donné par deux harpistes.

C’est au Celjski Dom que sera servi le déjeuner attendu par tous. Mais il faudra auparavant boire le verre de la fraternité

avec les chanteurs du groupe Erosi

qui régalent le public de chants slovènes traditionnels, dont certains titres sont évocateurs.

 Dvigni zlato kupico

En starček je živel (un vieil homme vivait dans un vignoble de montagne…)

En hribček bom kupil (je vais acheter une colline pour y planter des vignes…)

Kolkor kapljic tolko let

Le pij, le pij (bois, bois et verse encore…)

Mi Slovenci vinca ne prodamo (nous les slovènes ne vendons pas de vin, parce que nous savons bien boire. On se réunit, on est de bonne humeur, et on chante gaiement.)

Ta glažek je prazen (ce verre est vide, on rentre à la maison)

Le repas gastronomique fut servi avec les vins ad hoc. On s’en convaincra en découvrant le menu

Ce déjeuner bien arrosé commencé vers 15h se termina vers 18h. Rentré à l’hôtel, le Professeur Sénateur Karl (historien officiant à Klagenfurt) nous a convaincu de partager une bouteille de ce pinot gris dont on a parlé plus haut.

Ce qui fut fait !

Terminons cette visite éclair en Slovénie avec quelques belles pièces découvertes dans les musées et échoppes.

L’ancien manoir des comtes de Celje qui abrite une partie des collections du musée régional est fameux pour son plafond (Celjski strop), représentant des scènes de vendanges repérées lors d’un précédent séjour.

Nous y avons cette fois-ci trouvé cette scène d’auteur inconnu représentant Bacchus en bonne compagnie.

Et voici un buveur, lui aussi d’auteur inconnu, du 17ème siècle (ces tableaux auraient été récupérés par les partisans à l’issue de la dernière guerre).

Ce jeton circulaire fait partie d’une série de 12 tous différents et représente un jeune homme buvant au tonneau ; il ne mesure que quelques centimètres de diamètre.

et voici quelques chopes et verres.

Ce n’est pas les mains vides, mais avec ce précieux rouge mousseux, offert par un grand amateur, issu de vignes de la région karstique au-dessus de Trieste, et élevé 10 ans sur lies,

chateau intanto

et avec le désir sincère d’y retourner, que nous quittons cette terre de vin et de miel.

tableau de marin berovič, qui prépare un séjour-découverte des vignes et des vins de Slovénie pour 2023
élément de ruche, une tradition slovène

Au musée Magnin

Il est à Dijon, ville fière de ses climats de Bourgogne inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco,

un petit musée qui abrite quelques oeuvres qui devraient intéresser les lecteurs du bon clos.

Maurice (1861-1939) et sa soeur Jeanne Magnin (1855-1937), lui haut fonctionnaire, directeur de la banque de France, ministre.., elle artiste, critique et historienne de l’art, tous deux passionnés d’art, ont constitué cette impressionnante collection magnifiquement présentée dans un ancien hôtel particulier, l’hôtel Lantin, leur maison natale.

Commençons la visite avec ces deux terracotta fin 18ème, représentant Jupiter et Ganymède, et Silène ivre.

Un peu plus loin, nombreuses peintures hollandaises et flamandes ; voici une scène bachique du peintre liégeois Gérard de Lairesse (1641-1711)

Le festin des Dieux, de Jan van Bijlert (Utrecht, 1603-1671), a des airs de Cène.
On reconnait Dionysos avec son raisin, un satyre, mais aussi une figure christique (Apollon reconnaissable à sa lyre).

La femme au livre, de Bartholomeus Van der Helst (Haarlem, vers1598-1670) présente un poème de Jan Vos, un ami du peintre.

Jan Vos, par Karel Dujardin

Ce poème est un dialogue sur le vin, entre un homme qui vante la boisson de Bacchus et l’ivresse, et une femme qui rappelle les méfaits de l’intempérance et prône la modération.

Nous avons retrouvé ce texte en néerlandais dans un recueil de poèmes de Vos.

Wijns gebruik en misbruik.

ZANG. 
Wie ‘t nat van Bacchus wraakt betoont zich zonder reeden:
De wijn is wetsteen van het dof en stomp verstandt. 
De disch der wijzen ziet men staâg met wijn bekleeden.
De wijnstok wordt tot hulp van lijf en geest geplant.

TEEGENZANG.
Wie wijn tot noodtdruft drinkt wordt reedelijk gevonden:
Maar d’overdaadt betoont hoe Lot door wijn verviel.
Het gulzig zwelgen is de moeder aller zonden.
In overmaat verdrenkt men wijsheidt, lijf en ziel.

Qui nous en donnera une traduction de qualité ?

Voici maintenant l’enfance de Bacchus, de Jan Van Balen (Anvers, 1611-1654)

et l’allégorie de lAllégresse et la Mélancolie, d’Abraham Janssens (Anvers, 1575-1632)

On ne négligera pas Saint François adorant l’Enfant, d’Annibale Castelli (Bologne, 1573-1623), rare évocation du raisin dans ce genre de scène.

Cette tête en marbre représente l’automne

Ces carafes à liqueur sont des oeuvres de Jeanne Magnin

Cet tableau de Thomas Couture (1815-1873) ne porte pas de titre et laisse sur sa soif… ; il fait penser à son grand tableau « la décadence chez les Romains« 

un homme au lit tenant une coupe

Voici maintenant un paysage qui peut sembler banal avec son long mur.

paysage, effet de soir tombant, vers 1770 ; attribué àJean-Pierre Houël

Qu’y-a-t-il derrière et que voit ce promeneur ?

C’est un clos, pardi !

Non loin du musée Magnin, rue des bons enfants, on tombe sur le chat curieux, une librairie pour collectionneurs, où l’on peut voir ces charmantes gravures d’Antonio Santos :

Il y a aussi ces 4 ceps, de Joyce Delimata (encre de chine et lavis), une artiste qui vit en Bourgogne et s’intéresse au vin….

Parcourant la ville, on voit enfin ce joli portail.

A bientôt, Dijon !

En Roumanie

Voici un pays viticole dont on ne voit pas souvent les bouteilles sur nos tables, il fallait y aller pour en savoir plus !

C’est une fête,qui nous en a donné l’occasion, le Festival Cavaleresc al Vinului Romanesc organisé par le le Consulat Roumain de l’Ordo Equestris Vini Europae.

Elle a eu lieu du 1er au 3 octobre à Alba Iulia, Transylvanie,

Une visite des vignobles et chais de la société JIDVEI, propriétaire d’un domaine de 2500 ha dans la région d’Alba Iulia et sponsor du festival,

fut suivie d’une mémorable dégustation dans son chateau Bethlen-Haller sis à Cetatea de Balta .

Elle permit de découvrir les cépages locaux (notamment Feteasca Alba, régala, et neagra ; Budureasca )

la gastronomie roumaine,

(voir troisième et quatrième à partir de la droite, Sergiu Nedelea et Marius Farmazon, respectivement Ambassadeur et Consul d’OEVE Consulat Romania)

Sergiu est journaliste, formateur et dégustateur international

et le talent du chanteur et cymbaliste Romulus.

La fête se poursuivait le lendemain avec un défilé en costumes dans la citadelle d’Alba Iulia,

chevaliers roumains et… clamartois

Le Père Oliviu Botoi, un des rares francophones rencontrés en Roumanie, procéda à une bénédiction dans la salle historique de l’Union, où fut proclamée le 1er décembre 1918 l’union de la Transylvanie et du reste de la Roumanie,

Le diner, apothéose de la fête, permit d’approfondir la connaissance des vins et de la musique de Roumanie.

(ci-dessus les 3 chanteuses Adina Sima, Andra Oproiu et Luana Toader)

Remercions nos amis roumains, organisateurs de cette belle fête, de nous avoir donné l’occasion de découvrir leur beau pays, et ses vins. On en saura plus sur cette fête, qui se termina verres en main à pas d’heure et en chansons à l’hôtel Transilvania, en consultant le site de la Fédération Internationale des Confréries Bachiques.

Une des appellations les plus réputées est celle de Cotnari, au Nord-Est du pays en Moldavie.

(à gauche, panneaux de sortie de ville ; à droite, la station de lavage de voitures de Cotnari)

Les grappes étaient mûres et les vendanges battaient leur plein.

Un peu plus au sud, à Odobesti, nous n’avons pu visiter les caves du Beciul Domnesc (Cave princière) construite au 15ème siècle sous Stefan cel Mare, le bâtiment historique étant fermé.

Mais sur le bâtiment qui lui fait fasse, une bouteillerie semble-t-il, une gigantesque fresque, aux personnages bachiques comme sortis d’un rêve, mérite le détour.

la signature est intrigante, qui nous éclairera ?

Ce tonneau a été vu à Cacica, au fond d’une mine de sel désaffectée.

Voici aussi quelques objets, horloge, tonnelets et fiasques, vus à Sighisoara, cité fortifiée de Transylvanie.

Ce couple qui s’amuse avec un verre de vin, vu au musée de Sibiu, est l’oeuvre de Caspar Netscher (1639-1684)

Ce tableau de Gheorghe Petrascu (1872-1949) vu à Brasov représente les chais de « la Nicoresti »

Cette femme au piano et au verre de vin a été vue dans l’ hotel Casa Iurca de Calinesti, à Sighetu Marmatiel (Maramures)

Terminons s ce tour de Roumanie par la visite d’un surprenant cimetière, à Sapanta (Maramures). Les tombes y sont ornées de stèles en bois peintes, représentant les activités des trépassés ou encore les circonstances de leur fin.

En voici un florilège pour les lecteurs du bon clos. Accros à la țuică ou à la palinka (terme local pour la gnôle), musiciens, barmen, cavistes, amateurs, ils sont tous là, peints avec tendresse et simplicité. Bonne visite, et paix à leurs âmes !

C’est en 1935 qu’un artisan local lança cette « mode », renouant ainsi avec d’anciennes traditions valaques (joyeuses obsèques, rituels funéraires festifs, libations et toasts portés au cours de repas commémoratifs…).

Au château royal de Cazeneuve

Quelle émotion de mettre les pieds dans ce château du bon Roy Henri, III de Navarre et futur IV de France, qu’il dut se résoudre à vendre en 1583,

d’explorer son cellier,

d’y découvrir ces verreries et carafes anciennes,

et autres vieilles bouteilles

et d’y tomber nez à nez avec ce Bacchus de pierre et son tonnelet.

Cette série de bouteilles va du quart à la Margot (27 litres)

Dans les appartements, noter cette armoire à la treille finement sculptée.

Cazeneuve est à Préchac au bord des gorges du Ciron en Gironde, à 1 heure de Bordeaux, en bordure du parc régional des landes de Gascogne.

A noter une bonne adresse pour déjeuner sous les érables locaux à feuilles de frêne : chez Pitras.

Au petit Trianon

Construit en 1762 à la demande de Louis XV, ce petit château de plan carré est reconnu comme un chef d’oeuvre du néo-classicisme naissant…

Construit sous Louis XV, inauguré par la comtesse du Barry, il fut plus tard offert à Marie-Antoinette qui en fit sa maison de campagne, avec ferme, hameau, jardin à l’anglaise et à la française etc.

Voici la vigne :

et une longue et jolie tonnelle :

Ce tableau de Noël Hallé (1776), aux détails truculents (voir le putto qui boit à la paille dans une jarre) orne la salle à manger du château,

(Ce peintre que décriait Diderot a peint aussi un Triomphe de Bacchus qui se trouve à Rouen)

L’on peut aussi voir ce miroir bachique monumental :

Aux confins du Cantal et de l’Aveyron

C’est une belle région aux toits couverts de lauzes. Dans un de ses nombreux châteaux, nous avons trouvé cette bibliothèque bachique en trompe l’oeil.

A l’auberge du Barrez, excellente table à Mur de Barrez dont nous n’oublierons pas les tartines de pied de cochon, on peut rencontrer ce buveur qu’une clope ne gênait pas pour croquer aussi son pain.

On peut voir aussi de nombreux ceps en décoration.

Nous n’avons pu, hélas, honorer ce rendez-vous !

Plus au sud est le beau village d’Estaing. Petite appellation : une douzaine de viticulteurs, les Coustoubis, y font un vin en coopérative que l’on peut déguster à la maison de la vigne, du vin et des paysages, où sont rassemblées aussi quelques sculptures sympathiques, comme ce gentleman naturiste (les titres sont de l rédaction du Bon Clos),

cette demoiselle de la vigne d’oc (signée sylvie tichtcheck),

ou encore ce faune au gobelet.

Etc.

On aimerait bien  en connaitre les titres et l’auteur !

Terminons avec cette belle affiche en l’honneur d’un apéritif qui eut son heure de gloire, le Clacquesin. (vue à Villefort dans les Cévennes)

et avec ces recommandations toujours utiles pour bien se tenir à table vues au château de Portes dans le Gard.

 

 

En Grande Canarie

C’est derrière Tenerife, la deuxième plus grande ile des Canaries par la population (près d’1 million d’habitants). Un peu moins grande (1560  vs. 2034 km2), elle l’égale par ses paysages inouis, ses quartiers et monuments coloniaux et la surpasse sûrement sur le plan archéologique.

carte

Bien sûr, pour ce qui est du vin, rien ne vaut  Lanzarote et ses vignes plantées dans des trous volcaniques, mais il y a quand même ici quelques vignes, comme ci-dessous  du côté du pico de Bandama (les premiers bourgeons apparaissent début mars).

vigne

Il devait y en avoir plus dans le passé, comme en témoigne ce fouloir et cette réserve vus dans une maison troglodyte du centre montagneux (museo etnografico Casas cuevas, Artenara)

fouloir

oenothequetroglo

Voici une carte des principales exploitations trouvée dans le guide des vins de grande canarie

cartevignobles

Dans le nord de l’île, une rhumerie est installée depuis 1884.

statue

rhumerietableau

On y trouve des barriques joliment décorées, comme celles ci-dessous,  signée César Manrique (le grand homme de Lanzarote), ou par le groupe rock Ilegales

 

rocknron

Réserves impressionnantes !

 

Après la mise en bouteilles

bouteilles

Une vaste gamme est produite : rhum blanc, añejo, au miel, liqueurs diverses… que l’on peut déguster après la visite.

 

Un bel endroit pour prendre l’apéro est la locanda El Roque, sur la côte Nord. Le patron s’appelle Attilio, c’est un italien volubile.

 

Elle est située dans un village perché sur un éperon rocheux avançant en pleine mer, où l’on ne circule qu’à pied. Un lieu magique qu’il faut mériter et où on ne tombe pas par hasard.

A l’autre extrémité de l’île, au sud-ouest, se trouve Puerto de Mogan. Un village balnéaire plein de charme aux multiples recoins.  On peut y  découvrir la Casetilla, un débit de boisson improbable.

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et déguster les produits du pays à la Casita.

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De Londres à Bath

Londres est un de ces lieu rêvé pour les amateurs de belles choses, encore faut-il aller les chercher dans leurs cachettes comme à la Fondation Wallace.

On y retrouve dès l’abord Lady Hamilton en bacchante (d’après Vigée Lebrun)

ladyhamilton

puis cette superbe bacchante noir et d’or et cette autre avec l’enfant Bacchus.

On découvre de joyeuses bachanales sur ce piédestal et cette horloge en ivoire.

Encore une horloge… et un miroir bachiques

Et encore un florilège de sculptures bachiques en bronze, porcelaine, marbre, de ou d’après des sculpteurs comme Etienne Maurice Falconet, Jean-Pierre Antoine Tassaert, Jean-Joseph Foucou, Joseph Charles Marin, Joseph ou Jean Baptiste Broche, François Duquesnoy

Ce petit vendangeur de Bernardino Luini, élève de Léonard de Vinci,  a été transféré d’une fresque de la villa Pelucca près de Milan.

petitvendangeur

Remontons vers le Nord, au Siècle d’Or où la peinture flamande et néerlandaise connait son heure de gloire. Voici La richesse de l’automne (encore une bacchanale) de Jacob  Jordaens

richessedelautomnejordaens

On reconnait un thème cher à Frans von Mieris et à ses descendants sur ce tableau représentant un couple prenant du bon temps (vers 1680)

couplemieris

on peut en trouver un semblable sur le site connectvermeer ou encore sur le site fineartamerica.

Celui-ci, représentant une joueuse de luth, serait de Willem von Mieris (1711) le petit-fils

joueusedeluth

Ferdinand Bol (1616-1680) un des meilleurs élèves de Rembrandt, a peint ce buveur

ferdinandbolbuveur

Ian Steen a peint vers 1674 cette scène de taverne où l’on s’amuse bien et qui mérite d’être regardée en détail. Elle nous en rappelle d’autres !

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Continuons notre périple.

On tombe en arrêt devant ce déjeuner de chasse. Un air de déjà vu ? Il est de Jean-François de Troy (1737)…

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C’est l’époque des fêtes galantes et des marivaudages, le raisin et le vin ne sont jamais loin.

Watteau peint vers 1719 ce petit concert en plein air (noter à droite le seau où les bouteilles sont mises à rafraichir par un petit serviteur) « les charmes de la vie »

sortiemusicaewatteau(extrait)

Des couples  batifolent sur des meubles précieux et des vases

couplesbatifolant

vaseaucouple

François Boucher déploie son art (un automne pastoral, 1749, détail)

extraitautomnepastoralboucher

et Greuze nous propose sa Bacchante (1780)

bacchantedegreuze

Cette petite paysanne italienne de Dominique Papety (1815-1849) fait la pause pendant la vendange.

paysanneitalienne

Mort à Marseille à 34 ans du choléra, Ingres aurait dit de lui : « Ce ne fut jamais un élève, c’était un maître dès qu’il toucha un pinceau« .

Le thème des paysannes semble l’avoir inspiré, voici une autre vendangeuse

paysannepaysageflorentin

On ne quittera pas cette magnifique demeure sans saluer le collectionneur Richard Wallace, et Sir John Murray Scott son secrétaire qui après sa mort en 1890 en fit un musée ouvert au public. Le voici un verre à la main vu par Herman G.Herkomer

johnmurrayscott


 

A 1h30 en train de Londres, Bath est une digne cité construite autour d’une source chaude qui coule toujours deux mille ans après que les Romains y ont construit des thermes. Abandonnée puis redécouverte au 16ème siècle, elle devint un lieu de villégiature fameux. Galeries d’arts, antiquaires y sont en nombre. La ville vaut le voyage. Quelques grapilles ont  aussi intéressé les reporters du Bon Clos.

Rex Whistler, (1905-1944) a peint vers 1933 ce tableau intitulé « the foreign bloke », soit l’étranger. Sans doute celui de droite qui boit du vin. Un Français ?

theforeignblokerexwhistler1933Ce « château Latour » vu chez RedRag est du britannique Michael Kidd

Michael KIDD - Chateau Latour…

Près de la gare, dans une librairie cette gravure de Benozzo Gozzoli (le vignoble de Noé)

vignobledenoe

La scène est tirée d’une fresque du Cimetière de Pise (le Camposanto, vers 1470)

Benozzo_Gozzoli_-_The_Vintage_and_Drunkenness_of_Noah_-_WGA10335

Sur Bartlett Street nombreux antiquaires, beaux seaux à Champagne et jarres à vin comme cet in vino veritas 

ou encore cette tapisserie aux grappes de raisin.

tapisserie


Concluons cette promenade en Angleterre par cette pub trouvée dans un pub !

taddypaleale

Cheers !