A Madère

Réputée pour son vin fortifié adoré des Anglais mais peu considéré, dit-on, par les Français, cette île portugaise située dans l’Océan Atlantique à hauteur du sud du Maroc étonne par son relief volcanique, sa végétation luxuriante, et ses traditions.


C’est au cours d’un séjour découverte parrainé par la Fédération Internationale des Confréries Bachiques et organisé par la Confraria Enogastronomica da Madeira que nous avons eu la chance de la découvrir.

La confrérie, fondée en 2000, a pour mission de défendre, préserver, promouvoir, diffuser, honorer et mettre en valeur le patrimoine œnogastronomique de la région autonome de Madère, y compris ses coutumes et pratiques, ses traditions et les techniques et technologies inhérentes à leur production.

de g. à d: Gregorio Freitas, ex-président ; Lino Dionisio, ambassadeur ; Alcides Nobrega, président ; Olga Mendes, VP

Le costume comporte une cape rouge à rabat beige, inspirée du costume des juges de Madère du XVIIIe siècle ; sur la tête, la «Carapuça», la casquette madérienne, et autour du cou, un ruban beige avec des broderies d’animaux différents et une tomboladeira en forme de demi-barrique.

A chaque repas la devise « Comer e beber e divinal » est proclamée.

(On pourra aussi lire une relation de ce « séjour-découverte » sur le site de la FICB.)

Mais parlons du vin de Madère. Le marché de l’Angleterre, de sa marine et de ses colonies, a été sa chance. C’est un vin issu des cépages Malvoisie, Boal, Verdelho et Sercial pour les plus prestigieux, fortifié (à l’alcool de canne au départ, de raisin aujourd’hui), étuvé, et élevé en contact avec l’air dans des barriques. Il en est des secs, demi-secs, demi-doux et doux, des « blended » (assemblés), plus ou moins vieillis en fût, et des millésimés, les plus recherchés.

Blandy’s, mais aussi Henriques et Henrique, Luis Pato, Barbeitos, etc. sont des producteurs réputés.

Une dégustation chez Blandy’s, un des plus importants producteurs. Chaque cépage avec un chocolat approprié ! (de g. à dr. Sercial (sec), Verdelho (demi-sec), Boal (demi-doux) et Malvasia (doux))
les principaux cépages

Instruments anciens, et foudres toujours en service chez Blandy’s

pressoir à l’ancienne

Un témoignage de l’ancienneté de la réputation du vin de Madère.

Ces fresques ornent la salle de dégustation.

Et voici quelques publicités anciennes.

Accueil en musique à l’Adaga da Quinta, à Camarão dos Lobos. Foulage du raisin, brochettes et beignets de sabre.

quem não fuma, quem não bebe, que alegria pode ter ?

A cachaça alegra a gente
O fumar nos da prazer
Quem nao fuma , quem nao bebe
Que alegria puede ter
?

(Paroles trouvées sur
https://issuu.com/acclleopoldina/docs/trovas_populares_de_alagoas_-_theo_/31)

Au marché central de Funchal, cette « caraferie » a un drôle de plafond.

A la Quinta do Barbusano, dégustation des vins locaux (de table, non madérisés). Les vignes, à hauteur d’homme, laissant l’espace libre pour d’autres cultures au sol, sont vendangées à la main sur ces terrains pentus.

Un déjeuner dans une maison de particulier permet de découvrir le « panelo », sorte de potée des lendemains de fête, posée à même la nappe sur un lit de feuilles de chou, et qui a sa chanson !

O panelo ja chegou, bem de madrugada, vai bebendo devagar pra nāo tomares uma mamada… Deixa-me beber em paz, uma bebedeira não e nada, para o ano venho aqui curar esta mamada…

Madeira produit aussi du rhum, comme Engenhos do Norte à Porto Da Cruz, dont la machinerie marche encore à la vapeur.

Ce rhum est la base de la poncha, apéritif fait de rhum, additionné de jus de citron et miel, ou encore de jus de fruit.

A Arco de São Jorge, petit village posé sur une falaise au nord de l’île, un concentré des attributs de l’île :

la roseraie de la Quinta do Arco, à Arco de S. Jorge

mer, fleurs, vignes,

vieille rhumerie,

azulejos à la gloire du rhum (poème d’un poète paysan)

le poème est signé : feiticeiro do norte

et un petit musée du vin…

où l’on peut voir le « borracho » (outre de 45 litres en peau de chèvre servant à transporter le moût ou le vin à dos d’homme) et les borracheros en action

Ne quittons pas Madère sans visiter la Quinta das Cruzes, ancienne demeure du découvreur de l’île Zarco, et voir quelques oeuvres pouvant intéresser les lecteurs du bon clos.

Cette intaille, en pâte de verre imitant le nickel, qui devait servir de sceau, mesure moins de 2 cm de long et date du 18ème siècle, 

Scène de taverne d’auteur non identifié : l’une boit, un autre fume, un troisième se tait…

Voici aussi une treille marine

et d’intéressantes gravures qui racontent l’histoire du transport du vin, et dont on a retrouvé des bonnes reproductions tirées du livre « History of Madeira »

sur le site https://www.traces-h.net/costumes/madere-1820-11.html qui donne de nombreuses explications.

Adeus Madeira, e muito obrigado aos nossos anfitriões

de g. à dr. Carlos Soares, Marcio Ribeiro, et Lino Dionisio

e anfitriã!

Dina Silva

Nouvelles du confinement

On commence à sérieusement s’inquiéter du côté des producteurs comme des amateurs de bon vin et de fêtes. Va-t-on pouvoir écouler sa production ? Devra-t-on boire son beaujolais nouveau tout seul ?

Les compagnons du Devoir Parisien du Beaujolais nous admonestent :

le meilleur moyen de ne pas baisser les bras, c’est de lever le coude !

Après enquête, l’aphorisme serait de Grégoire Lacroix, écrivain membre de l’Académie Alphonse Allais.

Il en a sorti d’autres (154 là) comme:
Quand la grande majorité d’une population est très au-dessous de la moyenne, il y a de quoi s’inquiéter.

Il y a du Pierre Dac chez celui qui dit : Ceux qui comprennent à demi-mot, ne dorment que d’un oeil, n’écoutent que d’une oreille, et ne boivent que des demis, feraient bien de mener une double vie.

Baste. On nous a fermé les restaurants et les bars. Que n’a-t-on retenu la proposition d’Avtipus Patents and Inventions, cette entreprise israélienne qui a conçu le masque spécial restauration !

Le masque s’ouvre à volonté grâce à une commande manuelle.

(voir la video diffusée sur France info en mai)

Mais non, pas de commande, on devra s’en passer et se restaurer chez soi. Par contre pour boire avec une paille, il y a des ouvertures. Voici ce que l’on peut trouver chez un grand vendeur en ligne.

Et voici un masque à couvercle artisanal, bien pratique.

Si l’on aime boire à la bouteille, celui-là a trouvé la solution.

Evidemment, pour humer le bouquet des grands crus, il faudra repasser.

Patience. Faisons front contre l’adversité, avec la perspective d’une mutation consonantique visant à remplacer les consonnes explosives par des nasales, afin de réduire drastiquement le volume des postillons, et partant la contagiosité du virus. Annoncé fin mars par l’Académie française, où en est-on ?

On pourra faire le point sur le très complet site de l’initiateur et chef de projet https://www.plaf.org/. On y apprend qu’une démarche analogue est en cours pour l’anglais, l’allemand, le russe, et même le marseillais ! Ne pas rater le journal imaginaire d’André Dussolier…

De la science-fiction ? sans doute si l’on se souvient de l’arrivée de l’euro en 2001, et de la discussion sur la langue commune européenne et la réforme de l’orthographe du français : Le ref de l’unite kulturel de l’Europ zera defenu realite… On es est loin !

Avec les Francs Mâchons

Connaissez-vous les Francs Mâchons ? C’est une Société philanthropique pour la défense et l’encouragement de la tradition du mâchon, une tradition lyonnaise de repas chaud pris tôt le matin.

Nous y étions conviés par l’ami Gérard : Rendez-vous à 9h rue du Four, au Parisien, où des tables dressées sur le trottoir nous attendaient. Nous y avons retrouvé aussi l’ami Olivier, animateur de la section parisienne, ainsi que quelques têtes connues du Devoir Parisien du Beaujolais parmi une vingtaine d’autres francs mâchons.


Il faisait grand beau, point trop chaud, et l’on pouvait se rafraichir d’emblée avec un Hautes-Côtes de Beaune blanc proposé par un viticulteur bourguignon.

Après les charcuteries, on nous présenta un os a moelle accompagné d’une tête de veau gribiche, puis une poitrine de veau farcie.

Des magnums de chiroubles, venus en nombre, comblaient sans cesse les verres et les gosiers.

Et l’on finit en musique avec Maxime Andrieu…

Merci aux organisateurs pour cette belle matinée, et la démonstration qu’un repas matutinal peut remplir la panse toute une journée !

A la soupe !

C’est une tradition de nos terroirs, qui s’est bien perdue mais qui vit encore dans nos souvenirs, la soupe de vin sucrée au pain. On  l’appelle miot ou miotte en Touraine, nous rappelle l’ami Armand. Mais aussi bijane en Anjou, mijet en Poitou (ou mijhot), trempée, trempine en Vendée, trempusse en Bourgogne, tosti en Provence, Rôtie quand elle est chaude (en poitevin, on demandait :  « É-t-o de la trempaïe ou de la routie ? comme est-ce du lard ou du cochon).

Soupeauvinsucre

Elle rafraichissait les travailleurs dans les champs.

Sganarelle en prescrit à une fille muette dans le Médecin malgré lui, car   “Il y a dans le vin et le pain, mêlés ensemble, une vertu sympathique qui fait parler ; ne voyez-vous pas bien qu’on ne donne autre chose aux perroquets, et qu’ils apprennent à parler en mangeant de cela ?

Peut-être pour cela l’appelle-t-on soupe au perroquet en région bordelaise ?
La recette est simple : vin rouge, un peu d’eau, sucre ou miel, pain rassis.

Miot, miotte, miget viendraient de mie (de pain). Tremper signifiait mélanger au 13ème siècle ds liquides, d’où les trempées,  etc. (cf. les mots de l’ivresse et du vin de Martine Courtois)

Les nostalgiques pouvaient aller à la fête du miget , chaque année début juillet à Coulon, dans le Marais Poitevin. Las, c’est fini depuis cette année ! mais la fête continue, annonce le Comité des Fêtes, et qu’on se rassure, « le miget, la grillée de mogettes et le préfou sont toujours au rendez-vous ! « 

Weck, Worscht un Woi : et le jambon ?

ou encore en allemand plus classique :Brötchen, Wurst und Wein, c’est à dire : du pain, des saucisses et du vin, c’est le tiercé gagnant en pays rhénan.

WWW

C’est quasi une devise à Mayence, nous ont dit Thomas et Sibyle rencontrés loin de chez eux dans les Cévennes.

Nous sommes loin du Wein, Weib und Gesang bien connu des lecteurs du bon clos, mais l’un n’empêche pas l’autre. Il faut bien nourrir son homme !

moineWWW

Ce moine, qui tient la croix d’une main et de l’autre ce panneau aux 3 W semble bien de cet avis. Il siège sur la fontaine de Carnaval, monument de neuf mètres de haut construit dans les années 60.

Curieusement le jambon de Mayence n’évoque rien chez nos amis. Il était bien connu au temps de Rabelais qui rapporte dans Gargantua que son géniteur Grandgouzier « avoit ordinairement bonne munition de iambons de Magence et de baione« . Et de Boileau qui le met en scène dans une Satire :

Sur ce point, un jambon d’assez maigre apparence,
Arrive sous le nom de jambon de Mayence.

Mais il aurait quasiment disparu au début du 20 ème siècle. Sans être oublié de ce côté-ci du Rhin, car combien ont entonné la chanson :

« Un jambon de Mayence,
v’la qu’ça commence déjà bien,
nous allons faire bombance,
à ce festin il ne manquera rien
car j’aperçois…
deux jambons de Mayence (etc.)  » ?

(Cette chanson, inconnue de nos amis de Mayence, pourrait avoir une connotation érotique, apprend-on dans un forum du site languefrancaise.net)

Une autre chanson, elle semble-t-il bien oubliée,  mentionne aussi ce fameux jambon. On la trouve dans Romania, un livre sur les chants de quêtes, de Victor Smith (p 68), mais on peut en écouter une variante sous le titre « la jolie flamande » dans l’Anthologie de Marc Robine. Elle évoque la bien connue « aux marches du palais ». Elle commence ainsi :

Dans le palais du roi, – le long du bois, le joli mois de mai- Il y a -t-une flamande.
Y sont trois serviteurs, tous trois qui la demandent…
L’y en a un qui est boulanger, L’autre valet de chambre,
Et l’autre cordonnier, celui qui la contente…
Et plus loin
Aux quatre coins du lit, rossignolet il chante.
Chante rossignolet, tu auras ta récompense.
Tu auras pour déjeuner un jambon de Mayence.

En voici encore une, publiée en 1615 par Jacques Mangeant dans son recueil de bacchanales, où l’on entend :

« Je voudrais à déjeuner
Que d’un bon jambon parfumé
Ma table fut bien garnie
Ou de Magence ou d’Italie

 

(nous reviendrons sur ce recueil, une mine !)

Ce n’est pas tout : dans Roti-Cochon,  « Méthode tres-facile pour bien apprendre les enfans a lire en latin & en françois« , un ouvrage du 17ème siècle, on trouve ce dit :

le jambon du pourceau bien mayencé
Est bon à manger , mais pas sans boire.

Voila qui nous va bien !

bienmayence (Le même ouvrage fait aussi l’apologie du vin, « lorsqu’il est pris à propos ».

raisin

On croirait entendre Pasteur…)

On trouve aussi sur le site languefrancaise.net une intéressante contribution sur l’origine de ce jambon de Mayence, dont aucun ouvrage gastronomique germanique ne parlerait, alors que les jambons de Westphalie et de Forêt Noire y sont bien connus. Serait-ce finalement une fiction française ? Il va falloir aller voir.

 

A la Bonne Franquette

Cette vénérable institution de Montmartre, dont la devise « aimer, manger, boire et chanter » est toujours d’actualité,  accueillait ce samedi 9 mars la 1ère édition de la Fête du Livre de Bistrot, à l’initiative de  «  Bistrots et Terrasses de Paris « , une association qui milite pour l’inscription de cet Art de Vivre au Patrimoine Immatériel de l’UNESCO.La maison Fournier Père et Fils assurait un accueil apéritif avec ses chenin blanc, pinot noir et autres crus du Cher, que ne dédaignaient pas compagnons du Beaujolais, Républicains de Montmartre  et autres Francs-Mâchons.

On croisait l’ami Alain Turban venu avec son CD « bistrot » qui nous plonge au milieu des cosaques envahissant Paris il y a 200 ans, et à l’origine de ce mot bien de chez nous.

Sylvie Malys, qui joue tous les mardis au Petit Gymnase pour faire connaître le génie du vin, et son metteur en scène Michel Thibaud.

Ministre de l’oenologie de la République de Montmartre, elle doit savoir de quoi elle parle !

Et Joël, le chef tambour des Poulbotset l’incontournable Alain Coquard, le Président de la République de Montmartre.Une 15aine d’auteurs présentaient leurs ouvrages, comme Cendrine Bonami-Redler (ci-dessous présentant « dans son jus« , un carnet de voyage illustré dans les rades parisiens)

Le plu prolifique était sans doute Pierrick Burgault, avec ses 200 bars-concerts, ses 150 bistrots et brasseries, coécrit avec Hélène Milon ci-dessousses « bars du monde » etc (ci-dessous avec Martin de la Soudière, son co-auteur d' »un bistrot sinon rien » – itinéraire parmi les bistrots d’Auvergne et d’ailleurs)

Sur le plan de la prolificité il se heurte à la concurrence de Pierre Josse et des ses guides du routard (ci-dessous avec « la nostalgie est derrière le comptoir« )Difficile d’échapper au charme de Gab et de ses recettes de cuisine « les doigts dans le nez ». Il faut essayer sa dinde au whisky !     Voici aussi Michel Bessières, l’ancien patron du Wepler qui en raconte l’histoire…    et Fabienne Borie qui nous parle des origines de nos bougnats parisiens (Paris-Aubrac)On a croisé aussi Ingrid Astier (ci-dessous présentant quai de enfers),

Faujour (« In vino Musica« ), Gérard Letailleur (auteur d’une monographie sur « chez Walczak« ) et quelques autres qui nous pardonneront de ne pas être cités, ce sera pour une autre fois !

Mozart à Lyon

L’ami Alain nous fait connaître cette adaptation (musique Roger Miller, paroles John Allison) de la petite musique de nuit, du divin Mozart, à la non moins divine gastronomie lyonnaise.

Qu’elles vont bien ensemble ! N’en déplaise aux puristes… Et que coule le beaujolais !

En voici une version par le choeur de l’île présenté le 8 juin 2014 à Gatineau, Québec

En voici une version plus ancienne (1997) par la chorale voix sans frontière en l’église Saint Denis d’ Avion (Pas de Calais)

Une partition est disponible aux Editions A Coeur Joie.

back chez mélac

restomelac

Toujours à l’affût de déco originale, nous avons déniché ces bouteilles peintes chez l’ami Mélac. Nous auraient-elles échappé lors de notre précédente visite ?

Nous retrouvons des noms connus, comme Jean-Paul Chambas , et sommes heureux d’accueillir beaucoup de nouveaux dans la galerie du bon clos…

lapidusetc.

Ils ont nom Olivier Lapidus, Brito (dessinateur bien connu des lecteurs du Canard), Alain Challier,

Gérard Guyomard , Arthur Beatty, Christine Ankaoua

guyomardetcetera

Et de gauche à droite Paul Jacquette (*), Charlelie Couture (sic), Lelia (?) Pissarro, Bonnin….

 

pauljacquetteetc.

(Photos Bernard Chatreau)

* « Peintre contemporain »,comment ne pas aimer ce « pique-nique »?

sansrien

Poursuivant notre tour voici un alambic rutilant

alambic

Déjà l’heure de rentrer ?

horloge

l’origine du tire-bouchon

Nous en étions restés avec Pierre Dac à dater cette invention de 1638 , sans plus de détails, tandis que d’aucuns s’obstinent à le dater du 18eme siècle.

La lecture des Poësies de Lainez , nous permet d’en savoir un peu plus.

Certes cet ouvrage n’a été publié qu’en 1753, mais son auteur, Alexandre Lainez, né en 1660, décédé en 1710, avait écrit bien avant « l’Origine du Tire-bouchon », ce qui prouve qu’au début du « siécle de fer » cet ustensile était déjà bien connu.

Qui était Alexandre Lainez ? Un poète qui n’écrivait guère, mais qui disait ses vers dans les sociétés qu’il prisait. Est-ce que j’écris moi ? disait-il. Voltaire l’aurait jugé digne de figurer dans la liste des auteurs célèbres du règne de Louis XIV. Grand voyageur, (il avait parcouru l’Europe et une partie de l’Asie), grand mangeur, érudit et brillant causeur, il appréciait plus que tout le vin de Champagne (il avait fait  fait ses études à Rheims) qu’il vanta dans ses poésies. Nous y reviendrons.

Mais revenons à l’origine du tire-bouchon dont Lainez nous dit tout en 64 vers de dix pieds, ce que le bon clos résume en deux mots :

les dieux du Vin et de l’Amour, pour sceller leur alliance, doivent « vuider une bouteille« . Un grand vin, qu’ « Auvile« , (c’est à-dire Hautvillers en Champagne, patrie de Dom Perignon, si l’on en croit Charles de saint-Evremond qui lança la mode du Champagne à la Cour d’Angleterre), ou Hermitage ne donnerait pas en cent mille ans ! Pour arracher son bouchon trop serré, l’Amour se sert d’une  flêche de son carquois…

Mais place aux vers !

loriginedutirebouchon

lorigine2

lorigine3

 

JAZZ en vignes

C’est le programme proposé cet été par Jean Duval, réalisateur d’événements musicaux, et le Domaine de l’Olivette, au Castellet près de Bandol, lors de 4 soirées en juin, juillet et août.

bouteillesdelolivette

Nous avons pu assister à celle du jeudi 22 juillet. Au programme le pianiste Elie Portal et son blue birds « septet », et les chanteurs Faby Medina et Marc Thomas, jouant et chantant Gershwin, Art Blakey, etc.

On pouvait bien sûr déguster les vins délicats du domaine de l’Olivette autour d’un comptoir où nous avons retrouvé notre caviste préféré, Fabrice Doneddu, et sa délicieuse compagne ; et ne plus rien ignorer des cépages régionaux grâce à ce tableau.

cepages

Soirée magique entre pins et vignes, face aux deux éminences de la Cadière et du Castellet.

lascene

Il n’est pas trop tard pour en goûter une nouvelle jeudi prochain 12 août et écouter le Bandol Jazz Orchestra de Denis Gauthier. Et peut-être revoir Jean Duval, dans son grand numéro de faux timide, refuser de monter sur cène pour recueillir l’ovation du public !

En leur souhaitant que le mistral ne soit pas de la partie comme le 23 juillet où il fit, dit-on, des dégâts…

Voici quelques oeuvres présentées au domaine qui intéresseront les amis du bon clos.

herisson

hérisson de verre au pied de la muraille

grappedeliege

une grappe qui en bouche un coin

douelle

Cette série de vignettes humoristiques sur le thème du vin est de Michel Jean, dit Mimi , peintre et sculpteur

copeaux

cirrhose

marin

boisé

perverres

polygloute

saoulquecon

on pensera ce qu’on voudra des jeux de mots, mais ce dernier vaut bien le déplacement !

vouslavalezbien

L’auteur de celles-là reste obscur, apprécions son imagination,

entre acrobates…

jongleur

bilboquet

 

empilee

bouteillealechelle

 

et crocodiles

bouteillecroco

 

croco4

croco3

croco1

croco2

Quant à ces céramiques, elles viennent du Périgord

assiette

plat

broc