Ce bâtiment magnifique, érigé en 1772 au Nord-Est de la place Louis XV (qui deviendra ensuite la place de la Concorde) sous la direction de l’architecte Gabriel, a abrité un temps le Garde Meuble de la Couronne puis le Mobilier Imperial, avant d’accueillir l’administration de la Marine.
Après le départ de la Marine en 2015, le palais est restauré et son premier étage accueille désormais le public. On peut y voir quelques oeuvres pouvant intéresser les lecteurs du Bon Clos, comme cette pendule bachique
et ce dessus de porte portant une treille
Cette table dressée et richement ornée, où l’on fit bonne chère d’huitres et de champagne, fait envie
avec ses biscuits qui valent le coup d’oeil
Evoquons avec Voltaire les soupers qui s’en tinrent (in Le Mondain)
Allons souper. Que ces brillants services, Que ces ragoûts ont pour moi de délices ! Qu’un cuisinier est un mortel divin ! Chloris, Églé, me versent de leur main D’un vin d’Aï dont la mousse pressée[15], De la bouteille avec force élancée, Comme un éclair fait voler le bouchon ; Il part, on rit ; il frappe le plafond. De ce vin frais l’écume pétillante De nos Français est l’image brillante.
Voici un pays viticole dont on ne voit pas souvent les bouteilles sur nos tables, il fallait y aller pour en savoir plus !
C’est une fête,qui nous en a donné l’occasion, le Festival Cavaleresc al Vinului Romanesc organisé par le le Consulat Roumain de l’Ordo Equestris Vini Europae.
Elle a eu lieu du 1er au 3 octobre à Alba Iulia, Transylvanie,
Une visite des vignobles et chais de la société JIDVEI, propriétaire d’un domaine de 2500 ha dans la région d’Alba Iulia et sponsor du festival,
fut suivie d’une mémorable dégustation dans son chateau Bethlen-Haller sis à Cetatea de Balta .
Elle permit de découvrir les cépages locaux (notamment Feteasca Alba, régala, et neagra ; Budureasca )
la gastronomie roumaine,
(voir troisième et quatrième à partir de la droite, Sergiu Nedelea et Marius Farmazon, respectivement Ambassadeur et Consul d’OEVE Consulat Romania)
Sergiu est journaliste, formateur et dégustateur international
et le talent du chanteur et cymbaliste Romulus.
La fête se poursuivait le lendemain avec un défilé en costumes dans la citadelle d’Alba Iulia,
chevaliers roumains et… clamartois
Le Père Oliviu Botoi, un des rares francophones rencontrés en Roumanie, procéda à une bénédiction dans la salle historique de l’Union, où fut proclamée le 1er décembre 1918 l’union de la Transylvanie et du reste de la Roumanie,
Le diner, apothéose de la fête, permit d’approfondir la connaissance des vins et de la musique de Roumanie.
(ci-dessus les 3 chanteuses Adina Sima, Andra Oproiu et Luana Toader)
Remercions nos amis roumains, organisateurs de cette belle fête, de nous avoir donné l’occasion de découvrir leur beau pays, et ses vins. On en saura plus sur cette fête, qui se termina verres en main à pas d’heure et en chansons à l’hôtel Transilvania, en consultant le site de la Fédération Internationale des Confréries Bachiques.
Une des appellations les plus réputées est celle de Cotnari, au Nord-Est du pays en Moldavie.
(à gauche, panneaux de sortie de ville ; à droite, la station de lavage de voitures de Cotnari)
Les grappes étaient mûres et les vendanges battaient leur plein.
Un peu plus au sud, à Odobesti, nous n’avons pu visiter les caves du Beciul Domnesc (Cave princière) construite au 15ème siècle sous Stefan cel Mare, le bâtiment historique étant fermé.
Mais sur le bâtiment qui lui fait fasse, une bouteillerie semble-t-il, une gigantesque fresque, aux personnages bachiques comme sortis d’un rêve, mérite le détour.
la signature est intrigante, qui nous éclairera ?
Ce tonneau a été vu à Cacica, au fond d’une mine de sel désaffectée.
Voici aussi quelques objets, horloge, tonnelets et fiasques, vus à Sighisoara, cité fortifiée de Transylvanie.
Ce couple qui s’amuse avec un verre de vin, vu au musée de Sibiu, est l’oeuvre de Caspar Netscher (1639-1684)
Ce tableau de Gheorghe Petrascu (1872-1949) vu à Brasov représente les chais de « la Nicoresti »
Cette femme au piano et au verre de vin a été vue dans l’ hotel Casa Iurca de Calinesti, à Sighetu Marmatiel (Maramures)
Terminons s ce tour de Roumanie par la visite d’un surprenant cimetière, à Sapanta (Maramures). Les tombes y sont ornées de stèles en bois peintes, représentant les activités des trépassés ou encore les circonstances de leur fin.
En voici un florilège pour les lecteurs du bon clos. Accros à la țuică ou à la palinka (terme local pour la gnôle), musiciens, barmen, cavistes, amateurs, ils sont tous là, peints avec tendresse et simplicité. Bonne visite, et paix à leurs âmes !
C’est en 1935 qu’un artisan local lança cette « mode », renouant ainsi avec d’anciennes traditions valaques (joyeuses obsèques, rituels funéraires festifs, libations et toasts portés au cours de repas commémoratifs…).
Construit en 1762 à la demande de Louis XV, ce petit château de plan carré est reconnu comme un chef d’oeuvre du néo-classicisme naissant…
Construit sous Louis XV, inauguré par la comtesse du Barry, il fut plus tard offert à Marie-Antoinette qui en fit sa maison de campagne, avec ferme, hameau, jardin à l’anglaise et à la française etc.
Voici la vigne :
et une longue et jolie tonnelle :
Ce tableau de Noël Hallé (1776), aux détails truculents (voir le putto qui boit à la paille dans une jarre) orne la salle à manger du château,
(Ce peintre que décriait Diderot a peint aussi un Triomphe de Bacchus qui se trouve à Rouen)
L’on peut aussi voir ce miroir bachique monumental :
Dans cette petite ville située au nord de Paris, sur une butte, se dresse ce château qui date de la Renaissance et qui héberge le Musée National de la Renaissance. Il fut construit dans les années 1540-50 par le connétable Anne de Montmorency, esthète, mécène et grand collectionneur.
On y trouve une collection respectable de tapisseries. Celle intitulée « le dîner du général« , en laine et soie, mesure plus de 4m sur 8m et date du milieu du 16ème siècle. Elle provient de l’atelier du bruxellois Jehan Baudouyn, d’après des dessins de Giulio Romano. Elle représente une belle tablée servie en plein air.
Il est plaisant d’y voir les serveurs remplissant les verres
et les convives les levant…
ou réclamant qu’on les remplît…
A propos de verres, le musée en présente toute une collection.
ces flûtes sont des flandres et des pays-bas
En voici d’autres, accompagnées de verres tout aussi splendides
C’est une belle région aux toits couverts de lauzes. Dans un de ses nombreux châteaux, nous avons trouvé cette bibliothèque bachique en trompe l’oeil.
A l’auberge du Barrez, excellente table à Mur de Barrez dont nous n’oublierons pas les tartines de pied de cochon, on peut rencontrer ce buveur qu’une clope ne gênait pas pour croquer aussi son pain.
On peut voir aussi de nombreux ceps en décoration.
Retourner à Pompéi, c’est ce que l’on peut faire pendant tout l’été au Grand Palais avec cette nouvelle expo qui permet de découvrir les trouvailles des dernières fouilles. Les moyens modernes sont mis en oeuvre pour revivre l’éruption de 79 et découvrir en grandeur réelle la ville, ses villas, ses tavernes, ses fresques, ses graffitis….
Nous en avons rapporté quelques images bachiques.
Ariane et Bacchus sont les sujets de cette mosaïque qui vient d’être extirpée de la gangue volcanique au pied d’une fontaine d’une maison jusque là inexplorée.
Sur ces plaques faites de couches de verre camée bleu et blanc superposées, retrouvées dans le salon de la maison de Marcus Fabius Rufus, on retrouve le mêmes personnages.
Mointenant quelques fresques comme ce Bacchus sur son char
ou cette scène d’initiation dionysiaque dans la villa des mystères.
et la fameuse scène du bouc dégustant le raisin (voir aussi le léopard intéressé par le cratère sans doute empli de vin).
Ce cratère en bronze était doré à l’origine. On y mixtait le vin à l’eau et à des épices avant de le consommer.
Voici aussi une belle scène de banquet.
En ligne on peut en savoir plus sur les coutumes romaines et l’art de la commissatio (cliquer en haut à droite dans la video pour accéder directement à la 2ème video : les banquets à Pompéi, l’art de boire du vin).
Ce roman, qui relate la vie légendaire d’Alexandre de Macédoine, a connu un succès considérable au Moyen Age. Il en existe de nombreuses versions, en toutes langues, comme celle écrite en vers français (alexandrins) par Alexandre de Paris vers 1180. Il en reste plusieurs manuscrits richement enluminés. C’est dans le manuscrit MS Bodley 264 de la Bodleyan Library d’Oxford que se trouve cette illustration, montrant des singes vuidant un tonneau et remplissant jarres et calices.
Comme souvent, le texte voisin n’a strictement rien à voir, on lit en effet :
Puis a pris le c(h)eval dont il éstoit méstiers, (dont il avait besoin) si l’a rendu son frere qui monta volentiers
Londres est un de ces lieu rêvé pour les amateurs de belles choses, encore faut-il aller les chercher dans leurs cachettes comme à la Fondation Wallace.
On y retrouve dès l’abord Lady Hamilton en bacchante (d’après Vigée Lebrun)
puis cette superbe bacchante noir et d’or et cette autre avec l’enfant Bacchus.
On découvre de joyeuses bachanales sur ce piédestal et cette horloge en ivoire.
Encore une horloge… et un miroir bachiques
Et encore un florilège de sculptures bachiques en bronze, porcelaine, marbre, de ou d’après des sculpteurs comme Etienne Maurice Falconet, Jean-Pierre Antoine Tassaert, Jean-Joseph Foucou, Joseph Charles Marin, Joseph ou Jean Baptiste Broche, François Duquesnoy…
Ce petit vendangeur de Bernardino Luini, élève de Léonard de Vinci, a été transféré d’une fresque de la villa Pelucca près de Milan.
Remontons vers le Nord, au Siècle d’Or où la peinture flamande et néerlandaise connait son heure de gloire. Voici La richesse de l’automne (encore une bacchanale) de Jacob Jordaens
On reconnait un thème cher à Frans von Mieris et à ses descendants sur ce tableau représentant un couple prenant du bon temps (vers 1680)
Celui-ci, représentant une joueuse de luth, serait de Willem von Mieris (1711) le petit-fils
Ferdinand Bol (1616-1680) un des meilleurs élèves de Rembrandt, a peint ce buveur
Ian Steen a peint vers 1674 cette scène de taverne où l’on s’amuse bien et qui mérite d’être regardée en détail. Elle nous en rappelle d’autres !
Continuons notre périple.
On tombe en arrêt devant ce déjeuner de chasse. Un air de déjà vu ? Il est de Jean-François de Troy (1737)…
C’est l’époque des fêtes galantes et des marivaudages, le raisin et le vin ne sont jamais loin.
Watteau peint vers 1719 ce petit concert en plein air (noter à droite le seau où les bouteilles sont mises à rafraichir par un petit serviteur) « les charmes de la vie »
Des couples batifolent sur des meubles précieux et des vases
Cette petite paysanne italienne de Dominique Papety (1815-1849) fait la pause pendant la vendange.
Mort à Marseille à 34 ans du choléra, Ingres aurait dit de lui : « Ce ne fut jamais un élève, c’était un maître dès qu’il toucha un pinceau« .
Le thème des paysannes semble l’avoir inspiré, voici une autre vendangeuse
On ne quittera pas cette magnifique demeure sans saluer le collectionneur Richard Wallace, et Sir John Murray Scott son secrétaire qui après sa mort en 1890 en fit un musée ouvert au public. Le voici un verre à la main vu par Herman G.Herkomer
A 1h30 en train de Londres, Bath est une digne cité construite autour d’une source chaude qui coule toujours deux mille ans après que les Romains y ont construit des thermes. Abandonnée puis redécouverte au 16ème siècle, elle devint un lieu de villégiature fameux. Galeries d’arts, antiquaires y sont en nombre. La ville vaut le voyage. Quelques grapilles ont aussi intéressé les reporters du Bon Clos.
Rex Whistler, (1905-1944) a peint vers 1933 ce tableau intitulé « the foreign bloke », soit l’étranger. Sans doute celui de droite qui boit du vin. Un Français ?
Ce « château Latour » vu chez RedRag est du britannique Michael Kidd
Près de la gare, dans une librairie cette gravure de Benozzo Gozzoli (le vignoble de Noé)
La scène est tirée d’une fresque du Cimetière de Pise (le Camposanto, vers 1470)
Sur Bartlett Street nombreux antiquaires, beaux seaux à Champagne et jarres à vin comme cet in vino veritas
ou encore cette tapisserie aux grappes de raisin.
Concluons cette promenade en Angleterre par cette pub trouvée dans un pub !
» Renversant, quand art et design s’emparent du verre « , cette exposition en cours à la Cité du Vin de Bordeaux (et jusqu’à fin juin) nous ramène à la mémoire Matali Crasset, découverte il y une dizaine d’années chez Artcurial, et associée à cette exposition. Manifestement le travail du verre et du cristal à de nombreux adeptes. En voici quelques exemples.
Anthony Duchêne présente ses verres à nez, plus pratiques pour humer que pour boire!
Achille Castiglioni propose ses verres paro en cristal soufflé (1983)
Pratique pour passer du blanc au rouge, mais attention les taches !
On en dira de même de ces équilibres d’Alain Villechange
Voici un ingénieux dispositif pour déguster hygiéniquement à plusieurs.
Hubert Legall présente son calendrier de verre adapté à la vigne, sur 4 mois : janvier, avril, juillet et septembre
On peut passer du temps à chercher quel motif correspond à quel mois…
Nicolas Boulard présente cette palette de 1000 magnums Romanée Conti 1946
(millésime inexistant because le phylloxera)
et ces « fragments » d’une bouteille reconstituée après qu’elle a été explosée au… .Magnum ?
Sa « diagonale du fou » est un tube de néon empli d’un mélange de vins d’alsace et du pays basque.
Voici maintenant une bouteille de Klein (objet ne présentant qu’une seule surface) qui représente un tube digestif
et une bouteille arborescente Cette carafe-ci, dûe à Francoise Quardon, est dite « crâneuse » (2014)
On ne peut pas ignorer « Ariane et Bacchus » de Bouke de Vries (2014)
mais la métaphore est bien elliptique. Et d’abord, qui est qui ?
Le tchèque Arik Levy accroche ses bouteilles colorées
Ces tours de Penzo+Fiore (2017)sont un assemblage « ready-made »
Comment tout ça tient-il debout ? Et combien de cassés pour cet accomplissement ?
Finissons avec cet appareil à sous qui permet d’illuminer ce qui s’apparente au Saint Graal.