Quelques buveurs

Remercions nos amis de l’Ordre Illustre de Méduse qui ont mis en ligne ce jeune buveur d’Annibale Carracci, dit Carrache, peint dans les années 1580.

Il en existe plusieurs versions, à Cleveland, Zurich, Oxford, Londres… On en trouvera une analyse intéressante sur le site OpenEditions Books

Celle d’Oxford a été volée il y a deux ans

Un air de ressemblance avec ce mangeur de haricots peint en 1584 ?

Annibale Carracci, avec son frère Agostino et son cousin Lodovico, est connu pour son style baroque et son refus du maniérisme. Nous en connaissons le Triomphe de Bacchus, peint sur la voûte du palais Farnese. Il a aussi peint ce Bacchus en pied…

et dessiné ces tonneliers…

et ce porteur de vin en pleine action.

Une partie de pêche sur le Net ramène toujours quelques surprises, comme ce triomphe de Silène du néerlandais Gerrit van Honthorst (« Gérard de la Nuit », années 1620) qui se trouve au Musée des Beaux-Arts de Lille et que nous n’y avions pas vu lorsque nous l’avions visité.

Terminons avec cette scène de beuverie (dessin à l’encre) qui était en vente il y a quelques jours chez Ka-Mondo, commissaire priseur à Drouot. Elle daterait de la fin du 18ème.

De Proust à Signac

Le musée Carnavalet, musée d’Histoire ce la ville de Paris, a rouvert ses portes, après des années de travaux. On y trouve toujours ces enseignes de marchands de vins qui ont fait notre joie.

Actuellement on peut y voir une exposition sur le parisien Marcel Proust et son temps, celui des calèches,

des dandys et de l’élégance.

Dessin pour un éventail
la journée d’un homme du monde (détail), de Léon Gabriel Coffinières de Nordeck (1877)
Promenade le matin en voiture à cheval aux Champs-Elysées, ateliers d’artistes, achats, soirée à l’Opéra et jeux au Cercle….

C’était le temps béni des Folies.

Le Musée d’Orsay n’est pas bien loin, on peut y voir ce portrait de Robert de Montesquiou, inspiration dit-on du baron de Charlus, par Whistler.

Et pendant que nous sommes au musée d’Orsay, faisons un tour à la collection Signac où l’on peut voir cette très jolie coupe bachique du brillant céramiste André Metthey

et le buveur de Georges Seurat (crayon et gouache), qui n’était autre que son père Chrisostome-Antoine.

A quoi ressemblait le port de Saint-Tropez en 1908 ? le voici par par Jean Puy.

A la même époque les tonneaux roulaient quai Saint-Bernard à Paris.

Chéri Hérouard

Voici un illustrateur qui, après s’être intéressé aux livres pour enfants, a fait les belles heures des revues de mode et de fantaisies de l’entre-deux guerres, comme la vie parisienne (et dont le titre de l’opérette éponyme est tiré).

Il est né en 1881 à Rocroi (Ardennes), et nous en connaissions cette publicité pour les vins Viénot

En voici une autre, pour les vins Bichot

Celle-ci illustre un menu pour le Cognac Martell

Et celle-ci de 1924 promeut le Royal Provence (vin mousseux) pour célébrer une naissance peut-être ?

Aquarelle originale d’une illustration créée en 1924 pour le Royal Provence (Camis & Cie)

Voici encore deux scènes de vendanges

et une scène de taverne

Allez encore une, parue dans la vie parisienne en 1924, le roi boit !

Il faut boire ! le roi l’ordonne…
Mais l’orgueil trouble son cerveau.
Il y voit double et sa couronne
Se pare de fleurons nouveaux

Pour les amateurs, il y a un groupe Herouard sur Facebook.

On en saura plus sur Hérouard, le « génial coquin de Rocroi », sur le site de l’union.fr, journal local de la Marne et des Ardennes.

Quentin Blake

C’est un artiste anglais, très connu pour ses illustrations des livres de Roald Dahl. Voici quelques unes de ses réalisations qui intéresseront les lecteurs du bon clos, notamment pour leurs souhaits d’anniversaire, fête des pères, etc.

Comment résister à cette invitation ?

Ceux-là aussi font la fête, mais dans un autre style…

Et voici à quoi ressemble Quentin Blake…

Bravo l’artiste !

Né en 1932, il a dû attendre d’avoir 70 ans pour recevoir le Prix Hans-Christian-Andersen (surnommé le petit prix Nobel de littérature, catégorie illustration), puis 80 ans pour être nommé Sir par la reine Elizabeth, et un an de plus encore pour recevoir la Légion d’Honneur!

Le Chat nous parle

Accueillons Philippe Geluck et son chat philosophe qui, sous ses dehors de béotien, profère parfois des pensées profondes entre deux éclats de rire.

Le Chat, c’est un état d’esprit. Ce n’est pas la première visite sur ce site (voir lhumour-au-temps-du-corona).

Sur FB le groupe Le chat vous parle réunit déjà plus de 120 000 groupies, nous en sommes ! On y poste toutes sorte de dessins du Chat, il y en a de bons et de moins bons, y en a-t-il d’ authentiques ? Manifestement le camarade Philippe voit sa pensée lui échapper !

En voici quelques unes qui pourront intéresser les lecteurs du bon clos.

Et ce dernier est dans l’air du temps..

les dieux ont soif

Le Bon Clos joint sa voix à tous ceux qui comme le chat de Gelluck appellent à la réouverture des lieux de culte bachique. Non seulement une consommation modérée n’est pas préjudiciable à la santé (voir ici l‘article sur le séminaire du Wine Information Council), mais elle serait efficace in vitro contre le virus ! Alors buvons dans un verre, ou même à la bouteille !

Trop c’est trop, et les dieux ont soif. C’est façon de parler car ils ne se privent pas, eux. Grr.

Merci au père Gérard d’avoir mis en ligne cette scène du regretté Gotlib.

Gardez PIEM…

et non Carpe Diem, comme une tenace tradition le prétend.

PIEM « au rapport » (avec Jacques Martin animant l’émission le petit rapporteur)

Hélas, à 97 ans l’homme à la pipe vient de la casser, et il ne nous reste que nos yeux pour sourire en revoyant les dessins qu’ils nous a laissés.

Natif de Saint Etienne, il était fidèle aux vins du pays.

Il en sera récompensé.

Entre autres titres de gloire, Piem est le seul dessinateur qui ait par deux fois fait l’étiquette de la ficelle de Saint-Pourçain, en 1988 et 1996.

Voici quelques dessins.

Ce dessin est paru sur l’Indépendant

Prodigieux, Irrésistible, Extraordinaire, Modeste : c’était PIEM

Aubrey Beardsley

C’est un grand dessinateur britanique qui est actuellement à l’honneur au Musée d’Orsay. Il vécut brièvement, connaissant cinq années de succès (1893-97) avant de mourir prématurément de la tuberculose. Il est vu comme un précurseur de l’art nouveau.

Beardsley vers 1895

D’un style unique, élégant, très reconnaissable, il a illustré en noir et blanc recueils de poésies et pièces de théâtre, scandalisant souvent la bonne société victorienne. Voici une couverture du Yellow Book, revue de poésie et de dessins qu’il avait fondée.

Voici quelques autres images rapportées pour les lecteurs du Bon Clos. Ci-dessous Oscar Wilde en Bacchus.

Oscar Wilde en Bacchus

Oscar Wilde, rencontré chez le peintre préraphaélite Burne-Jones, l’avait encouragé à étudier à la Westminster School of Art. Beardsley illustra sa scandaleuse Salomé, censurée en Angleterre.

Cette « fat woman » attablée devant sa bouteille serait l’épouse du peintre James Whistler.

Touchante scène, avec un faune faisant la lecture à une jeune personne.

Voici une scène de vendanges un peu olé-olé..

A snare of vintage, dessin non publié

Ces personnages illustrent l’Histoire Véritable, un récit de voyage imaginaire de Lucien (de Samosate, 2ème siècle(sic) dont la première étape est une ile aux vignes magiques. Une histoire à raconter un jour…

Le fruit de la vigne est souvent représenté, comme ci-dessous avec ces majestueux porteurs et cette adulatrice.

Beardsley mourut à 25 ans à Menton, où il se soignait. Converti au catholicisme, il ordonna qu’on brûlât ses oeuvres licencieuses. Mais son éditeur n’en fit rien. Qui s ‘en plaindra ?

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Ne quittons pas le Musée d’Orsay sans jeter un coup d’oeil à l’exposition Léon Spilliaert, un flamand un peu inquiétant qui vécut à la même époque.

Un personnage féminin apporte une grappe de raisin à un homme au lit. Pourquoi ? Que va-t-il se passer ?

Le roman d’Alexandre

Ce roman, qui relate la vie légendaire d’Alexandre de Macédoine, a connu un succès considérable au Moyen Age. Il en existe de nombreuses versions, en toutes langues, comme celle écrite en vers français (alexandrins) par Alexandre de Paris vers 1180. Il en reste plusieurs manuscrits richement enluminés. C’est dans le manuscrit MS Bodley 264 de la Bodleyan Library d’Oxford que se trouve cette illustration, montrant des singes vuidant un tonneau et remplissant jarres et calices.singes

Comme souvent, le texte voisin n’a strictement rien à voir, on lit en effet  :

Puis a pris le c(h)eval dont il éstoit méstiers, (dont il avait besoin)
si l’a rendu son frere qui monta volentiers

(Il se situe vers la fin du roman, dans l’épisode de la mort du roi Sorin. On peut trouver le texte complet en pdf ici.)

Il reste que cette image qu’on peut qualifier de drôlerie ou de grotesque, est bien belle et l’on remercie l’ami François qui nous l’a fait connaitre.

 

Dessins d’humour au Musée du Vin

Nous signalons une exposition de dessins de Michel Roman,

affiche

connu pour ses BD et son humour ravageur. Voici sa proposition de foi (sur lapassionduvin.com) :

Bonjour, je me prénomme Michel et je suis dessinateur humoristique et je dessine essentiellement sur le vin rouge. On ne peut rire que de personne ou de choses que l’on aime. Alors moi, le vin m’inspire de l’humour.

Et voici un avant-goût de l’expo (c’est jusqu’au 25 janvier)

Encore un peu ?

Outre ces dessins, l’album Vino Sapiens un calendrier 2020 y attend les amateurs. Avis !

calendrier

Finissons avec un quizz qui n’a rien à voir, proposé par Claude Josse, Grand-Maître  du Conseil des Echansons de France.

Voici une étrange scène : où se situe-t-elle, de quoi s’agit-il, et qui est ce personnage ?

vendangeetrange

Réponse à adresser au bon clos, qui transmettra.