quelques photos vues en Arles

Nous en avons été privés l’an dernier, les voici revenues ces expos de photos qui donnent l’occasion de passer et repasser dans la cité romaine pendant tout l’été. Et comme chaque année il y avait des grains à presser pour les habitués du bon clos…

A l’espace Van Gogh c’est l’Orient Express et la Compagnie Internationale des Wagons-Lits qui ressuscitaient, avec ces vues des caves des ateliers de Saint-Ouen.

C’est qu’il fallait nourrir et bien sûr donner à boire aux voyageurs au long cours.

Wagon bi-foudre pour le transport du vin destiné aux passagers de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits

Dans quel pays se trouvait ce birou de voiaj ?

Un hommage appuyé était rendu à Sabine Weiss qui, à 96 ans, se revendique toujours comme « photographe-artisan » plutôt qu’artiste. La voici festoyant avec ses camarades de l’agence Rapho à gauche sur cette photo de Robert Doisneau en 1953

Ces photos de Brassai représentent des couples attablés date des années 1930 et ont été publiées dans l’éphémère revue NEUF, qui incarna « toute l’effervescence artistique et intellectuelle des années 1950, donnant une place centrale à la photographie et à ses auteurs ».

La même revue NEUF a donné carte blanche à des dessinateurs comme André François qui publia dans le numéro IX une histoire de crocodile domestiqué (enfin, pas complètement)…

ils savent raconter de jolies histoires…

Mais c’est avec l’architecte, designer et amateur de photos Charlotte Perriand (1903-1999), dont les collections sont humblement exposées dans une salle du Monoprix, que la vendange fut la plus conséquente.

On a retrouvé cette touchante photo d’auteur inconnu dans ses archives. Trois hommes, aux couvre-chefs marquant sans doute des origines diverses (casquette, béret, feutre), qu’on imagine touchés par la crise économique, assis sur un banc public…

Paris vers 1930

Voici quelques autres photos des années 30 de Wide World Photos, publiées par le New York Times, représentant des vendangeuses du Bordelais, d’Oléron, d’Italie…

Cette grappe a été prise par Emmanuel Sougez

et cette vue des vignes de Gevrey-Chambertin en 1931-32 par François Kollar

Dans ces foudres de Cognac, les eaux-de-vie attendent le filtrage (1930, auteur inconnu)

tandis qu’à Londres, les tonneaux de la brasserie Whitbreads sont fabriqués à la main par 3 hommes.

1934, agence non identifiée

Très engagée pour le progrès social dans les années suivant la crise de 1929, Charlotte Perrinad contribue à différents salons et expositions comme l’exposition internationale des arts et techniques de la vie moderne, (Paris 1937) avec notamment cette fresque appelant, sur un paysage de vignes et de champs, à faire bénéficier les travailleurs de la campagne comme de la ville de la législation sociale.

Arles 2021, une belle cuvée donc.

Bruniquel m’a tuer

La vie parisienne, le spectacle proposé cette année par Frank T’Hézan, Jean-Christophe Keck et leur bande allait-il attirer les foules à Bruniquel comme l’an dernier la Grande Duchesse de Gerolstein ?

La réponse est oui, mais malheureusement le temps n’était pas un rendez-vous. Le 31 juillet est un jour à marquer d’une pierre noire car le spectacle fut annulé, et les imprévoyants d’un soir furent privés de leur annuel plaisir. Bruniquel m’a tuer !

Malin, l’ami Bernard avait prévu d’y rester quelques jours et put donc voir par deux fois cette Vie Parisienne.

(ci-dessous des affiches de 1922, 1927 et 1919 !)

Voici ses mots : »pas la moindre goutte. Carole Delga, JM Baylet présents. Triomphe. »

Mieux. Averti par l’auteur de ces lignes, il s’est rendu au récital de chansons humoristiques donné par Dominique Desmons au domaine Vayssette à Gaillac.

Dominique Desmons trinquant avec son compère Jean-Christophe Keck

Il a pu y écouter « ya d’la mise en bouteilles au château », bien connue des lecteurs du bon clos.

Dominique Desmons ! (assisté de Jean Christophe Keck pour les bruitages).

Nous attendrons donc la sortie du DVD pour découvrir la version 2021 de la Vie Parisienne, et nous consolons avec ces quelques photos anciennes et actuelles de Bruniquel .

l’hôtel café Rigal, successeur Doubac, promenade du Ravelin, il y a un siècle
Il est toujours là mais c’est maintenant un restaurant
(cf https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA82116130)
Bruniquel, le château en surplomb de l’ Aveyron, et le train à vapeur
(vu au musée la villa des peintres de Diego Lara à Montricoux)
colonne « bachique » en l’église de Montricoux, à une lieue de Bruniquel
paysage de vignes à l’Abri-Niquel de Brigitte Artusi

Un arbre de Noël alcoologique ?

Nous retrouvons dans nos archives cette image du photographe américain Ajit Dutta prise en 2013 et publiée alors sur ce blog.

Suite à la polémique autour de la décision du Maire écologiste de Bordeaux de priver ses administrés de leur arbre de Noël traditionnel, cet arbre alcoologique n’est-il pas une solution capable de répondre aux arguments des uns et des autres ?

Fierté nationale oblige, on pourra essayer de battre le record chinois !

A ta santé (suite)…

On se souvient de cette photo glaçante de celui qui n’était pas encore le maréchal Staline trinquant avec l’allemand von Ribbentrop à la santé du Fürher.

Boire à la santé est une tradition tenace, à laquelle se prêtent volontiers les grands de ce monde. Nous en avons trouvé, avec plus ou moins de difficulté, dans la caverne aux trésors du Net. En voici un florilège.

Et commençons avec Churchill, ce héros.

Voici sir Winston Churchill un verre de champagne à la main : « Je ne peux vivre sans champagne, en cas de victoire, je le mérite ; en cas de défaite, j’en ai besoin. » disait-il.

photo prise en Suisse en août 1946

Il a dit aussi que quand il était jeune, il avait comme règle de ne jamais boire d’alcool avant son lunch. Plus tard il changea la règle : jamais avant le breakfast !

Il a également déclaré pour encourager ses compatriotes à la lutte : « Souvenez-vous messieurs, ce n’est pas seulement pour la France que nous nous battons, c’est aussi pour le Champagne ! »

Voici maintenant Charles de Gaulle, cet autre héros, qui a donné son nom à un type de tire-bouchon.Le voici  sur une pub du Champagne Drappier dont il était, dit-on, grand amateur,

et là à une réception donnée en l’honneur des délégués de la Conférence syndicale mondiale à Paris en octobre 1945. Que boivent-ils donc dans ces petits verres ?

Nikita Khroutchev aussi était un bon client. Le voici avec Fidel Castro dégustant le vin géorgien en 1963

mais pas moyen de dégotter une photo du Che buvant autre chose que du maté !

Revoici Khroutchev avec  Richard Nixon, alors vice-président des Etats-Unis

Et voici les Présidents Ho Chi Minh et Mao Tsétoung. La guerre n’était pas finie…

Jacques Chirac trinque à la bière (ci-dessous en 1999)

Ach !Angela ! Prosit !

Obama aussi

mais pas que (ci-dessous avec François Hollande)

On dirait que Poutine médite ses prochains coups  et que Kim Jong Un  est amateur de vin. Son maillon faible ?   Quoiqu’ils en disent, Sarkozy et Trump sacrifient  aussi au rite

Celle qui suit, cruelle, devrait rester dans les annales. François Fillon fête avec son challenger sa victoire aux primaires fin janvier 2017. Le ciel ne lui est pas encore tombé sur la tête…

Etonnant, non ?

 

 

Hara-Kiri

Lait maternel qui a abreuvé notre jeunesse, caustique élixir qui  a éduqué toute une génération « bête et méchante », Hara-Kiri n’est plus, mais il revit toujours avec cette exposition que l’on peut voir en Arles (jusqu’au 25 septembre).

On se souvient qu’à sa façon, Hara-Kiri a participé à la cause anti-alcoolique que le bon clos soutient, pardi. En voici quelques témoignages.

C’est le regretté Fred qui avait prêté son visage  à une campagne imagée.

lalcoolismedonnetillenezrouTous les arguments sont bons pour une juste cause !

napoleonalcooliqueOn a quand même le droit de boire un coup un soir de réveillon

bonneannéebonnechantéMais attention aux accidents avec le champagne ! Pas avec les pieds !

réveilloncataCet appareil qu’arbore le Professeur Choron permet de garder l’haleine fraîche…

alcooldanslesangmaishaleinefraicheen cas de contrôle (au cas où il n’aurait pas sur lui le document qui suit)…autorisationIl faut bien rentrer chez soi. Boire et conduire avec Bison Bourré !

bisonbourré bisonbourré2 bisonbourré3C’était une belle bande de fêtards ! R.I.P.

charliematinmars81Celle qui suit a été vue dans une autre expo, consacrée à la ligne Maginot. Elle provient du petit ouvrage de Bousse. On ne rigole plus.

lalcooltuelhommeMais ne quittons pas Arles sans nous remémorer le vin croate servi par l’ami Guy.

vincroateUn vin capiteux, alcoolisé (15,5°), mais assez délicieux finalement, du vignoble de Pelješac. Le cépage « petit bleu » (plavac mali) est un cousin du zinfandel. vincroate2Comment font-ils cela ? Il faudrait aller voir sur place.

Bacchanales à Bordeaux

Belle exposition que ces « Bacchanales modernes » que l’on peut voir jusqu’au 23 mai au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Il y est question de « nu, d’ivresse et de danse » dans « l’art français du 19ème siècle ».

La figure de la Bacchante semble avoir inspiré particulièrement les sculpteurs de cette époque. Voyons l’effet qu’elle fait à James Pradier (que nous avons déjà rencontré), dans les bras d’un satyre en 1834

satyreetbacchantepradierJames Pradier satyre et bacchante 1834

ou jouant avec le jeune Bacchus en 1844.

bacchantepradierJames Pradier bacchante couchée et bacchus enfant 1844 plâtre patiné venu de Genève

Voici maintenant l’Automne (tête de bacchante) de Charles-Auguste Arnaud (1857)

tetedebacchantedarnaudCette nymphe dénichant des faunes est de Gustave Doré (vers 1880) dont nous connaissons le poème de la vigne. D’un érotisme moins flagrant que les précédentes, elle apporte une touche d’humour.

bacchatededore2De Gustave Doré également le dessin ci-dessous.

IMG_3609Voyons maintenant la Bacchanale d’Aimé-Jules Dalou (1899 bronze), qui ressemble diablement à celle exposée aux Serres d’Auteuil, elle-même reprise d’un grand médaillon en plâtre présenté en 1879 à Londres et conservée au V&A Hall.

bacchanaledalou Toujours en bronze, « je ris, je chante, vive le vin » (1910), du girondin Raoul Larche

jerisraoullarcheEt voici maintenant comment Bourdelle  voit la Bacchante

bachanteauxraisinsbourdelle  Jeune bacchante aux raisins (1907)

bacchantejambescroiseesbourdellebacchante aux jambes croisées (1911)

bacchanteportanterosbourdellebacchante portant Eros (1923)

Ci-dessous les poèmes idylliques païens, superbe terre cuite de  Jean-Antoine Injalbert (1904) où il s’en passe de belles !

poemeterrecuiteinjalbertinjalbertdetailDu côté des peintres, c’est plus calme.

La Bacchante d’André Lhote (1912) semble faire la sieste.

bacchantelhoteLes jeunes dieux Bacchus et l’Amour trinquent comme des garnements que les parents (à droite) auraient oublié de surveiller (Jean-Léon Gérôme, 1850).

bacchusetlamourivresBacchus et l’Amour ivres, Jean-Léon Gérôme 1850

Mais revoici l’humour avec Edouard-Antoine Marsal et sa version de satyre et bacchante (1887) Il est vrai que c’est l’époque d’Alphonse Allais, des fumistes et des arts incohérents.

satyredemarsalRevenons aux temps héroïques de la photographie, avec François Benjamin  Lamiche et ses diableries, vers 1860. Ce sont des vues stéréoscopiques en daguerréotype

souperchezsatan balchezsatan vendangesenenferAvec ces vendanges en enfer, ce souper et ce bal chez satan, on retrouve l’univers de Dave Lebow découvert à l’expo Hey3.

Quittons Bordeaux par ces portes art déco du quartier de l’avenue de la République

porte2porteabordeaux2A la popote de l’antiquaire, une sympathique table à Pugnac, près de Bourg sur Gironde, nous avons déniché ce biscuit bachique.  Quelle en est l’histoire ?

biscuitbachiqueHasard des pérégrinations ? Au F de Fontaines à Taussat, sur la baie d’Arcachon, nous reconnaissons ces tableaux de Martine Gonnin, rencontrée au GMAC l’an dernier.  Elle a sa galerie à Andernos…

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Le vin des poilus

Sur le site « lapassionduvin« un internaute (Oliv)  a mis récemment en ligne toute une collection de cartes postales consacrées au Pinard, ce Saint Patron des Poilus.

pinarddespoilus

Elles témoignent de l’esprit de l’époque, qui peut laisser froid aujourd’hui.

lesvertus

« Un coup d’Aramon, ça vous remet d’aplomb »

(l’Aramon est un cépage oublié qui faisait « pisser la vigne dans le Languedoc à l’époque)

la reine

ledivin

bientassé

pinard

Mais elles illustrent aussi la fraternité des combattants,

fraternité

vivele

la rencontre entre belligérants, amis, alliés

poilusettommies

europeenne

ou ennemis

orient

Voici d’autres photos dénichées par l’ami Michel, qui témoignent de l’humour dont les hommes ont besoin aux pires moments pour survivre.lecolisdunantais verdun1917On pense au vigneron champenois d’Apollinaire,

… C’est maintenant le soir et l’on joue à la mouche
Puis les soldats s’en iront là-haut
Où l’artillerie débouche ses bouteilles crémantes
Allons Adieu messieurs tâchez de revenir
Mais nul ne sait ce qui peut advenir

L’origine du mot pinard est incertaine ; on constate sa proximité avec pineau/pinot et pommard, mais aussi avec le grec pino (boire), ou encore avec le vigneron bourguignon Jean Pinard.  Son usage est attesté depuis 1886, apprend-on sur Wikipedia, mais c’est la Grande Guerre dont il fut un carburant essentiel qui le rendit fameux.

mudros
Cette photo provient de Mudros, ville de l’île grecque de Lemnos où fut signée l’armistice avec l’Empire Ottoman. Elle donne une idée de l’ampleur des besoins d’une armée en campagne.

Et l’intendance suit !

ravitaillement

Voir aussi l’intéressant article Histoire de la vigne sur le site saint-pons-la-calm.fr où l’on apprend que « Dès août 1914, les vignerons du Midi avaient offert 200 000 hectolitres à l’Armée. Celle-ci commanda six millions d’hectolitres en 1916 et douze millions en 1917. Le “quart du soldat” de 1914 deviendra cinquante centilitres en 1916 puis soixante-quinze centilitres de vin en 1917.« . Il  rapporte plusieurs chansons de l’époque comme la bien connue Madelon de Louis Bousquet

qui écrivit aussi avec Georges Picquet « vive le pinard » (le pinard c’est d’la vinasse ça fait du bien par où qu’ça passe….),

la Rosalie de Théodore Botrel (Rosalie, verse à boire …),

l’Ode au Pinard de Max Leclerc (Salut Pinard, pur jus de treilles… ici par la compagnie les Insolents…)

Au Salon d’Automne

Le « salon des arts contemporains depuis 1903 » est de retour sur les Champs-Elysées jusqu’à dimanche 18 octobre 19h.

Nous y avions découvert des oeuvres intéressantes il y a deux ans. Cette année-là, c’est notre regretté Cabu qui en était le Parrain d’Honneur, suivi l’an suivant par l’ami Wolinski.

C’est Jean Giraud, alias Moebius, qui porte cette charge cette année.

salon-automne-2015-moebiusNous nous y sommes promenés avec délectation et en ramenons quelques trouvailles.

Lire la suite « Au Salon d’Automne »

Chez Daniel Botti

Voici un « Maître Artisan Photographe » installé rue Jean-Pierre Timbaud, au pied de Belleville dans le onzième. Le passant bachique peut y voir en vitrine, quelque nature morte qui l’intéressera.

loiseauIl faut franchir la porte pour en voir d’autres…

beaune gevrey  polrogerDaniel Botti est un passionné de l’argentique. Il développe ses photos dans son atelier dans une  Chambre Linhof 4x5L. Elles sont tirées ensuite sur papier baryté ton chaud sous l’Agrandisseur Priox et enfin virées en Sépia, Sélénium partiels ou à l’or.

Les amateurs trouveront plus d’information sur le site foto2.fr.

Amis photographes : vous pouvez concourir avant le 30 avril 2015 au Concours Photo (voir sur le site foto2.fr)

La France travaille

Dans les années trente, le photographe d’origine slovaque François Kollar entreprit de fixer la France au travail sur le papier. Voici quelques images que nous avons recueillies sur le site culture.fr, illustrant le travail des vignerons :

un métier d’galère !

vigneron

les vendanges en Champagne,

vendangesvendangeuse champenoisevendangeschampenoisesla mise en bouteillesmisenbouteillesbourgogne1932le rangement en cavende 	Rangement des bouteilles dans une cavesans oublier la pause, bien entenduBuveur à la régalade dégustant un vin1935

buveurs d'arbois
buveurs d’arbois

buveur d'arbois
buveur d’arbois

Quelques dizaines d’année plutôt, on en était encore réduit à pratiquer la gravure pour fixer de telles scènes. Le résultat n’est pas moins intéressant. (gravures trouvées dans un vieux numéro de l’illustration).

illustrationvendanges2illustrationvendanges