Ils font du vin en ville…

Ce dernier week-end quelques vignerons de « chais urbains » s’étaient retrouvés au Hoba, un lieu de vie dédié à la « cuisine durable et joyeuse », « niché au cœur du Parc Martin Luther King, dans l’écoquartier de Clichy-Batignolles, Paris 17e », pour débattre est faire déguster leur production.

L’affiche était prometteuse :

C’est Alvina Ledru-Johansson, du magazine « des bonnes femmes et de la bonne bouffe » Culs-de-poule, à l’origine de cette initiative, qui animait la table ronde. Y participaient Géraldine Dubois et Florent Sabourin.

Géraldine Dubois à installé La Têtue, un chai en pleine zone urbaine lyonnaise, et y vinifie ses raisins d’un domaine des coteaux du Lyonnais, situé à une vingtaine de kilomètres. L’idée est d’être au plus près des consommateurs, de privilégier les circuits courts, en recyclant les bouteilles voire en vendant le vin en vrac. Et bien sûr de faire des vins nature, sans levures exogènes, avec un sulfitage réduit à l’essentiel à la mise en bouteille.

Florent Sabourin, avec son compère Marc Event, fait de même à Montreuil, avec des raisins bio qu’ils vont chercher un peu partout. Leur marque Michtovino renvoie à l’argot local, Michto, d’origine romani, qui veut dire agréable, cool. Nous avons particulièrement apprécié leur claret.

(En apprendre plus sur Francebleu.fr et sur radiovino)

Les deux reconnaissent que leur modèle économique est loin d’être profitable, en raison des coûts et des contraintes urbaines. La comparaison avec les brasseurs, qui peuvent multiplier les cuvaisons, ne tient pas. Des cinq producteurs présents, le seul à s’en sortir pour l’instant est adossé à un bar où il peut écouler sa production. Dira-t-on qu’ils font ça pour la gloire ?

Lors de la dégustation nous avons aussi pu rencontrer le cadet des Ferchaud, Benjamin, qui produit avec son frère aîné ses vins sur l’île de Nantes, et les fait boire au Bras de Fer, un espace attenant à la cave de partage musical et oenologique. Les raisins vinifiés proviennent de la région ou de l’Anjou voisin.

A Courbevoie en banlieue parisienne, c’est un fils et un père (Antoine Et Fady Sfeir) qui proposent le Pif à Papa. En attendant d’avoir leurs propres vignes en Ile de France, ils vinifient des raisins de Loire et proposent une douzaine de cuvées originales, dont les noms (fiston, mamie, etc.) rappellent le jeu des 7 familles.

Nous avons été séduits par la cuvée Mamie, assemblage élevé sous voile de grolleau gris et d’un gamay vinifié en macération carbonique, aux arômes de noisette grillée étonnants.

Last but not least, c’est au D.O.C.K de Reims que nous donnons la palme, pour son Dock power, un délectable assemblage de muscat et de viognier, et son Dock en stock, un rouge complexe, puissant et épicé. Merci et bon courage à Laure et Fabrice Renaud !

Etonnant, non ?

Des cochons dans les vignes

Depuis quelques jours, toute la presse spécialisée en parle : des cochonnets venus de Nouvelle Zélande, les kunekune, sont à la manoeuvre pour pour désherber les rangs de vigne.

Car désherber est un vrai problème. Si l’enherbement est recommandé, pour le renforcement des sols, il faut bien, quand vient l’été, éliminer cette engeance avide d’eau et d’azote qui vient concurrencer la production des grappes. Mais la chimie a mauvaise presse (la tendance est à l’interdiction du glyphosate), et le travail mécanique nécessite de l’huile de coude coûteuse et peu disponible, du fuel, bref des coûts et de la pollution.

Dans certaines régions on a recours aux moutons qui viennent volontiers paître dans les vignobles, mais ils ne font que tondre l’herbe qui repart de plus belle à la moindre ondée.

Dans ces circonstances, il faut faire preuve de créativité ! C’est ce qu’ont fait des viticulteurs champenois et bordelais, en faisant appel aux kunekune, dont le nom en maori signifie rond et gros.

Ces petits cochons nains (mesurant une 40 aine de centimètres) se nourrissent essentiellement d’herbes. Trop petits pour s’attaquer aux feuilles, ils enfouissent leurs groins sous les mottes qu’ils déterrent, et avalent en passant les feuilles mortes porteuses le cas échéant de spores de mildiou. Disciplinés, ils parcourent les rangs en bon ordre. On connaissait le métier de promeneur de chiens, voici donc celui de promeneur de kunekune, un métier d’avenir ?

Créateur : BLANCHARDON | Crédits : LP/MARIEBLANCHARDON

« On ne pourra pas tout révolutionner avec les cochons », mais ils sont un « complément », « un outil en plus pour les parcelles les plus difficiles », juge M. Bonnaire, un viticulteur champenois. Notamment « sur les sols en côteaux, où avec les orages, on perd quatre à cinq cm de terre par an ».

Lire dans Le Figaro l’interview d’Olivier Zebic, consultant viticole, à l’origine de cette expérimentation.

Etonnant, non ?

Au coup d’état

C’est une petite brasserie à Versailles qui porte ce nom, et dont la décoration est remarquable.

On y trouve en effet une adaptation de » La liberté guidant le peuple« , de Delacroix, où fusils, sabres et pétoires sont remplacés par chopes, bouteilles et guitare…

sous l’oeil du maître et de son orpheline, assis devant une bouteille d’absinthe.

Remarquables aussi les héros de la liberté qui l’entourent : Mandela, Gandhi, Zapata, Geronimo et Walesa, géants résistant au temps, qui nous parlent en creux des icônes disparues…

Etonnant, non ?

Le tableau est signé Stefberg (Stéphane Bergougnou ?), « artiste peintre décorateur » dont on peut voir quelques oeuvres sur Instagram.

Mirabilis

C’est l’exposition proposée au Palais des Papes d’Avignon pour mettre en valeur des oeuvres des différents musées de la ville.

Nous y avons découvert  » l’Automne, le Retour des Vendanges dans une ferme fortifiée »une grande toile verticale d’Hubert Robert, dont voici quelques détails :

scène généralela charrettevendangeuse

le tonnelierle pressoir   On a pu voir aussi quelques Bacchus en pied. Celui-ci en terre vernissée est debout sur un tonneau. Il date du 18ème mais fait étonnamment moderne. Ces deux-la sont en bronze. Bacchus enfant est du début 16ème,

le nain Morgante en Bacchus de Jean de Bologne, du 17ème.(Le nain Morgante était un favori de Cosme 1er de Médicis)

La scène qui suit illustre un chevalet de peintre et porte comme légende « de wijn ist een spotter« . On reconnait en néerlandais une citation des Proverbes 20.1 : le vin est insolent, l’alcool tapageur ; n’est pas sage celui qui s’en grise(d’après le comparateur biblique)Elle évoque  un tableau célèbre de Jan Steen, portant ce titre Finissons avec ce bas-relief vu au musée Calvet,  destiné à rendre accessible aux non-voyants ce « sur le zinc » de Vlaminck. Etonnant, non ?

A ta santé (suite)…

On se souvient de cette photo glaçante de celui qui n’était pas encore le maréchal Staline trinquant avec l’allemand von Ribbentrop à la santé du Fürher.

Boire à la santé est une tradition tenace, à laquelle se prêtent volontiers les grands de ce monde. Nous en avons trouvé, avec plus ou moins de difficulté, dans la caverne aux trésors du Net. En voici un florilège.

Et commençons avec Churchill, ce héros.

Voici sir Winston Churchill un verre de champagne à la main : « Je ne peux vivre sans champagne, en cas de victoire, je le mérite ; en cas de défaite, j’en ai besoin. » disait-il.

photo prise en Suisse en août 1946

Il a dit aussi que quand il était jeune, il avait comme règle de ne jamais boire d’alcool avant son lunch. Plus tard il changea la règle : jamais avant le breakfast !

Il a également déclaré pour encourager ses compatriotes à la lutte : « Souvenez-vous messieurs, ce n’est pas seulement pour la France que nous nous battons, c’est aussi pour le Champagne ! »

Voici maintenant Charles de Gaulle, cet autre héros, qui a donné son nom à un type de tire-bouchon.Le voici  sur une pub du Champagne Drappier dont il était, dit-on, grand amateur,

et là à une réception donnée en l’honneur des délégués de la Conférence syndicale mondiale à Paris en octobre 1945. Que boivent-ils donc dans ces petits verres ?

Nikita Khroutchev aussi était un bon client. Le voici avec Fidel Castro dégustant le vin géorgien en 1963

mais pas moyen de dégotter une photo du Che buvant autre chose que du maté !

Revoici Khroutchev avec  Richard Nixon, alors vice-président des Etats-Unis

Et voici les Présidents Ho Chi Minh et Mao Tsétoung. La guerre n’était pas finie…

Jacques Chirac trinque à la bière (ci-dessous en 1999)

Ach !Angela ! Prosit !

Obama aussi

mais pas que (ci-dessous avec François Hollande)

On dirait que Poutine médite ses prochains coups  et que Kim Jong Un  est amateur de vin. Son maillon faible ?   Quoiqu’ils en disent, Sarkozy et Trump sacrifient  aussi au rite

Celle qui suit, cruelle, devrait rester dans les annales. François Fillon fête avec son challenger sa victoire aux primaires fin janvier 2017. Le ciel ne lui est pas encore tombé sur la tête…

Etonnant, non ?

 

 

shopping d’art au Carrousel du Louvre

On connait ce salon qui réunit chaque année plusieurs centaines d’exposants, peintres, sculpteurs, photographes, etc. Nous y avons déjà fait de belles rencontres.

Cette année peu de « touches », mais de qualité.

Cette  » femme du monde » est de Fauve, alias Martine Dechavanne, une artiste déjà rencontrée

Libecq s’est spécialisé dans le travail du métal, réalisant notamment de grandes statues animalières, mais aussi des belles bouteilles

Voici des scènes de bar de Rouge William, un artiste peintre autodidacte

Et voici maintenant un sculpteur géorgien, Levan Bujiashvili, qui réalise des statues en bronze. Celles-ci-dessous, de petite taille, ont toutes leur place dans la galerie du Bon Clos! Leur sujet n’étonnera pas ceux qui connaissent l’histoire et les pratiques des géorgiens en matière de vins.

Plus d’information sur cet artiste autodidacte qui « pense avec ses mains » dans le georgian journal

Sur le même stand de sculptures nous avons rencontré Daredjane qui proposait ce banquet « pirosmanien« , une remarquable pièce de bronze.     Voici enfin la photographie d’une publicité atypique pour le Saint-Pourçain, au slogan douteux mais qui fait son effet ! Après enquête, on découvre que ce slogan fait partie d’une chanson de Gérard Morel, Cantique en toque,  dont on trouvera les paroles là et que l’on peut découvrir dans cette video

Œil pour œil dent pour dent

 C’est dans la bible et cependant

Œil pour œil Saint-Pourçain

C’est cent pour cent plus sain

Etonnant, non ?

Un alambic de fortune

C’est bien tentant, lorsqu’on est amateur de vin, et un peu bricoleur, de pratiquer l’ancien art de la distillation.Ne dit-on pas que Denys l’ancien, tyran de Syracuse, en était adepte et qu’il en est mort ?

denys et damoclès, par Richard Westall (1812)

Mais c’est interdit, ou du moins soumis à déclaration, et à taxe. Sous cette condition, on peut en acquérir un pour quelques centaines d’euro.

Bien moins coûteuse est la solution mise en oeuvre par, tel un moderne Denys (ne lui souhaitons pas la même fin !), l’ami D. , avec une bonbonne de gaz, une vieille cocotte minute,

une casserole du même âge dans laquelle on aura aménagé un trou pour laisser passer un tuyau de cuivre prélablement entortillé, et quelque bouchon en guise de joint. Tout y passe : reliquats de dégustation, résultats de distillation antérieurs qui demandent une deuxième chance pour plaire…

Mais attention à éliminer la tête au possible mauvais goût dû à la présence d’esters plus volatiles.

Vieilli en fût de chêne (il en est de petits que l’on peut facilement se procurer en ligne), le résultat est saisissant.

randonnée des vignes à Paris

C’est à une randonnée dans l’Est parisien que les amis de la vigne étaient conviés ce samedi 7 octobre à l’occasion de la fête de la vigne et du raisin. Au programme : la vigne du parc de Bercy, et celles du parc de Belleville et de la butte Bergeyre.

Mais n’anticipons pas. Avec l’ami Marcel, nous sommes d’abord passés à l’Institut Clorivière qui forme des spécialistes des vins et spiritueux. Une centaine de pieds de vigne y ont été plantés dont le jus est vinifié sur place.

Denis Boireau, des Vignerons Franciliens Réunis, nous y a accueilliet nous a éclairé sur les nouveaux cépages résistants aux maladies de la vigne et ne nécessitant donc pas de traitement, comme ceux commercialisés par piwi.

Merci à lui de nous avoir fait déguster des vins intéressants comme ce vin des copains, qui vient de Melz-sur-Seine, près de Provins

et cette cuvée Suzanne, de la treille d’Antony

Le départ de la rando est donné Cour Saint-Emilion avant de traverser le parc de Bercy tout proche. Une curieuse cheminée de terre cuite se dresse devant les rangs de chardonnay et de sauvignon.

Un peu plus loin, rue Léon Frot, voici » Melac » et sa célèbre vigne dont le pied naît en sous-sol.

Il faut pousser sur les mollets pour monter au parc de Belleville
Nous y sommes attendus et pouvons déguster le clos des Envierges, un vin blanc sec assemblage de pinot meunier et de chardonnay.
Encore un effort et nous voici sur la butte Bergeyre, d’où la vue sur la capitale est saisissante.

On y concocte un étonnant et goûteux pinot noir.Beau parcours pour cette randonnée qui mérite bien l’effort fourni. Un grand merci aux organisateurs !