Le fond de la besace

Voici une chanson que l’on n’ entend plus guère, et qui eut son heure de gloire aux 18ème et 19ème siècle, si l’on en croit Charles Nisard, auteur en 1867 de l’ essai historique « DES CHANSONS POPULAIRES chez les anciens et chez les français ».

Cette chanson moque des moines qui font bombance en oubliant leurs compagnons. Nous verrons comment ceux-ci voudront se venger et ce qu’il en advint.
Nous sommes bien là dans une tradition rabelaisienne, que l’auteur décrit ainsi : « Il n’ a rien de plus agile, de plus spirituel et de plus malin que le Fond de la besace. On dirait que le souffle de Voltaire a passé la-dessus ».
Et plus loin il confesse : « Je l’avoue humblement, il n’y a guère de chansons que nous n’ayons plus chantées que celle-ci, mes camarades de collège et moi, aux heures de promenades et de récréations… »

les 3 frères Etienne, Eugène et François

Un jour le bon frère Etienne
Avec le joyeux Eugène,
Tous deux la besace pleine,
Suivis du frère François,
Entrant tous à la Galère*,
Y firent si bonne chère
Aux dépens du monastère,
Qu’ils s’enivrèrent tous trois.

Ces trois grands coquins de frères,
Perfides dépositaires
Du dîner de leurs confrères,
S’en donnent jusqu’au menton :
Puis, ronds comme des futailles,
Escortés de cent canailles,
Du corps battant les murailles,
Regagnèrent la maison.

Le portier, qui les voit ivres,
Leur demande où sont les vivres.
« Bon ! dit l’autre, avec ses livres,
Nous prend-il pour des savants ?
Je me passe bien de lire,
Mais pour chanter, boire et rire,
Et tricher la tirelire,
Bon! à cela je m’entends.»

Au réfectoire on s’assemble,
Vieux dont le râtelier tremble
Et les jeunes tous ensemble
Ont un égal appétit.
Mais, ô fortune ennemie !
Et bien fou qui s’y confie,
C’est ainsi que dans la vie,
Ce qu’on croit tenir nous fuit.

Arrive frère Pancrace,
Faisant piteuse grimace
De ne rien voir à sa place,
Pour boire ni pour manger.
A son voisin il s’informe,
S’il serait venu de Rome,
Quelque bref portant réforme
Sur l’usage du dîner.

« Bon ! répond son camarade,
N’ayez peur qu’on s’y hasarde,
Sinon, je prends la cocarde
Et je me ferai Prussien.
Qu’on me parle d’abstinence
Quand j’ai bien rempli ma panse,
J’y consens ; mais sans pitance,
Je suis fort mauvais chrétien.

Resterons-nous donc tranquilles
Comme de vieux imbéciles ?
Répliqua père Pamphile
Oh ! pour le moins vengeons-nous ;
Prenons tous une sandale,
Et sans la crainte du scandale,
Allons battre la cymbale
Sur les fesses de ces loups. »

Chacun ayant pris son arme,
Fut partout porter l’alarme ;
Mais au milieu du vacarme,
Frère Etienne fit un p…
Mais un p… de telle taille,
Que jamais jour de bataille,
Canon chargé de mitraille,
Ne fit un pareil effet.

Ainsi finit la mêlée ;
Car la troupe épouvantée,
S’enfuyant sur la montée,
Pensa se rompre le cou ;
Tandis que le frère Etienne,
Riant à perte d’haleine,
Et, frappant sur sa bedaine,
Amorçait un second coup.

* un cabaret situé rue Saint-Thomas-du-Louvre (disparue vers 1850)

Les paroles sont de je ne sais qui (anonyme). S’appuyant sur la phrase « et je me ferais prussien », Nisard date la chanson de l’époque de la guerre de sept ans (1756-1763).

L’air est celui des Trembleurs de Lully (Isis, 1677), consigné dans la Clé du Caveau (731),  dont s’inspirera Purcell pour son fameux Cold Song dans King Arthur (1691), et que reprendront des dizaines d’oeuvres comme on peut le voir sur le site Theaville.

 

Des chansons bachiques, dont Nisard va chercher les origines jusqu’aux scolies des Grecs (Alcée, Anacréon, Simonide), son ouvrage en écrit l’histoire, jusqu’à la glorieuse époque du Caveau fondé en 1729 ou 35, c’est selon, dont il cite les plus populaires à son époque :

« Plus on est de fous, plus on rit », et « l’Eloge de l’eau », avec le refrain :
C’est l’eau qui nous fait boire Du vin (ter);
l’une et l’autre d’Armand Gouffé;
le Cabaret: « A boire je passe ma vie »,., par J.-J. Lucet; le Mouvement perpetuel,« Loin d’ici, sœurs du Permesse, » etc., et le refrain fameux « Remplis ton verre vide, Vide ton verre plein, » etc.; Vive le vin! la Barque à Caron; les Glouglous; plus récemment, une demi-douzaine de chansons de Désaugiers, comme le Panpan bachique :
Lorsque le champagne. Fait en s’échappant Pan pan, Ce doux bruit me gagne L’âme et le tympan
le Délire bachique:
Quand on est mort, c’est pour longtemps. Dit un vieil adage Fort sage
le Carillon bachique :
Et tic, et tic et tic, et toc et tic, et tic et toc, De ce bachique tintin Vive le  son argentin
enfin le « Nec plus ultra de Grégoire »

J’ai Grégoire pour nom de guerre. 
J’eus en naissant horreur de l’eau
Jour et nuit, armé d’un grand verre
Lorsque j’ai sablé mon tonneau,
Tout fier de ma victoire
Encore ivre de gloire,
Reboire,
Voilà,
Voilà
Le Nec plus ultra
Des plaisirs de Grégoire

Ensuite, « dès que Béranger commença de faire un peu de bruit… Lui seul ou à peu près chanta pendant trente ans, et l’on ne chanta que ce qui venait de lui. »

Mais nous avons vu qu’on n’en avait pas fini avec la chanson bachique…

Monsieur et madame Denis

Nous attendions depuis des années de le revoir, ce petit opéra-comique créé en 1862 aux Bouffes parisiens, et donné par les Délasscoms en 2012 au petit théâtre de Naples. C’est qu’il recèle un des plus beaux airs à boire que notre génial Offenbach a composé. Il a été donné en version de concert à l’Odéon de Marseille ce dimanche 6 avril, dans le cadre des dimanches d’Offenbach.

Maestro, pianiste, chanteurs, les voilà !

L’intrigue en elle-même est un peu maigre, mais qu’importe ! On est là pour se faire plaisir. L’action se passe en 1750. Le filleul (Gaston) de M. Denis vient en son absence chez celui-ci avec leur nièce (Lucile) qu’il a enlevée de son pensionnat ; mais les soldats du guet (Brindamour et Jolicoeur), conduits par le sergent Bellerose, ont vite fait d’y rattraper les tourtereaux. Heureusement, il y a à la cave un vieux Jurançon (« excellent, mais sournois en diable« ). Et une accorte chambrière (Nanette), qui sait y faire. Car comment ne pas boire à la santé du roi et de la reine (« des militaires ne peuvent pas refuser !« ?

Screenshot

Ecoutons cet air avec on l’espère, la bénédiction des chanteurs, du pianiste et du maitre de cérémonies !

Versez et buvons à pleins verres/ Bellerose ici l’obtempère/ Buvons buvons buvons !
Vive un vin frais et clair qui pétille / Dès qu’il mousse et qu’il brille / rougissant un pur cristal / Du plaisir est le signal.
C’est un ami qui charme qui console / Par son pouvoir s’envole / des ennuis des soucis fâcheux /  salut vin généreux
A notre reine (à notre roi) à notre reine au roi je bois etc.
Ah pour eux quelle aubaine / Buvez la coupe est pleine / Ce vin vieux les entraine
Mes amis il faut boire /A notre souveraine / A la reine buvez je bois au roi buvons à sa gloire

Voyez ce Jurançon plein de flammes / Il électrise l’âme / Fils d’un rayon du soleil / Comme lui vif et vermeil
Frais compagnon oui partout il sait plaire / Il anime à la guerre /Il charme et distrait en garnison / Vive le jurançon!
Merci pour le roi pour la reine mais vous ne pouvez refuser de boire aussi à votre capitaine

Allons buvons à notre capitaine ça ne peut pas se refuser
Ni de trinquer à notre belle demoiselle/Et puis mes amis au bon monsieur Denis, à madame Denis souvenez vous en et finalement buvons çà la ronde à tout le monde
buvons buvons buvons buvons…
chantons oui trinquons oui chantons et vidons les flacons
Ce vin est vraiment un nectar un velours je le préfère à tou les amours et je voudrais en boire toujours
buvons buvons…

Notons qu’on n’aura pas vu  de tout le spectacle ni monsieur ni madame Denis, partis à la campagne. Mais ce ne sont pas des inconnus pour les spectateurs de l’époque. En effet, en 1808, avait été créé au Théâtre des Variétés «  Monsieur et madame Denis ou la veille de la Saint-Jean »,

un Tableau conjugal en un acte et en vaudevilles par MM. Desaugiers et De Rougemont ».


Ces deux vieux amoureux touchants étaient aussi les héros d’une chanson gentiment grivoise du même Désaugiers : les SOUVENIRS NOCTURNES DE DEUX EPOUX DU 17e SIÈCLE, 

 Monsieur Denis, lui offrant une prise de tabac.

Demain, songez s’il vous plaît,
    À me donner mon bouquet. 

Madame Denis, tenant la prise de tabac sous le nez.

 Quoi ! c’est demain la Saint-Jean ?

Monsieur Denis, rentrant dans son lit.

Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en… 
    Époque où j’ai des retours 
    Qui me surprennent toujours.

Madame Denis, se recouchant.

    Oui, jolis retours, ma foi !
    Votre éloquence avec moi 
    Éclate une fois par an ;
Souvenez-vous-en, souvenez-vous-en…
 Encor votre beau discours 
    Ne finit-il pas toujours.

dont l’air charmant est celui d’un Noël bourguignon (Guillo prend ton tambourin), qu’Offenbach a repris à plusieurs reprises, pour notre plus grand plaisir, dans son Monsieur et Madame Denis.

Belle lurette

Voici une oeuvre posthume de Jacques Offenbach, un opéra-comique dont l’orchestration a été terminée par Léo Delibes (dixit J.C. Yon dans sa biographie du maitre). Belle Lurette fut créée en 1880, 3 semaines après sa mort. Ils se sont mis à trois pour écrire le livret : Ernest BlumÉdouard Blau et Raoul Toché

Belle Lurette est une blanchisseuse fort courtisée qui épousera un duc !

Quelques scènes intéresseront le lecteur du bon clos.

A la fin du 1er acte Belle Lurette invite ses amis à faire la fête :

 oui le palais d’un grand seigneur
de vous fêter aura l’honneur
je veux ce soir que de bon coeur
chacun de vous boive au bonheur
de Belle Lurette

Screenshot

Au début du 2ème acte, c’est le choeur des amis du duc qui invite aussi à la fête :

Chantons au nom de l’amitié, Chantons et buvons à pleins verres…
Buvons mes chers amis au nom de l’amitié, Buvons Buvons Buvons Buvons

Screenshot

Et à l’acte 3 c’est Marceline, la patronne de la blanchisserie qui se remémore un souper bien arrosé!

Et tu remplis deux verres jusqu’au bord
Et le Champagne on a dû le finir.

Carine Séchaye a chanté cet air

Felicity aussi

Et voici la partition

Des chapitres de printemps

C’est l’printemps, la vigne renaît, les confrères et consoeurs des confréries vineuses, bachiques, oenogastronomiques retrouvent les festivités et retrouvailles.


Samedi 30 avril, c’était le jour de notre affectionné Clos de Clamart, auquel nous n’avons malheureusement pas pu participer. 17 Confréries s’y sont retrouvées aux sons des trompettes et percussions de Stéphane Guérinet!


Une semaine plus tard, le 7 mai, les Echansons fêtaient la fleur de la vigne au Musée du Vin.

Après trois intronisations, et l’adoubement du secrétaire général et désormais Vice-Président Didier comme Grand Officier,

un défilé de mode atypique nous fut présenté, faisant revivre les tenues de vendange des siècles passés, et voir ou revoir des robes de grands couturiers.

On a été particulièrement impressionné par celle, représentant Bacchus, peinte par la plasticienne et peintre Adélaïde (à droite sur la photo ci-dessous),

Le dîner qui fut proposé faisait écho aux cinq couleurs du vin : le blanc, servi à l’apéritif était un sauvignon de Touraine tout neuf (2020) du domaine des souterrains qui reçut une approbation générale.

Vinrent ensuite un Gaillac rosé 2018 du chateau Labastidié bien connu des échansons, accompagnant la terrine aux deux saumons ; puis un vin orange (blanc vinifié après macération) accompagnant la poularde … à l’orange ; un côte du jura blanc accompagna les comtés, et finalement c’est sur un dessert aux framboises que fut servi un vin rouge rafraichi, un pinot noir 2020 « côte châlonnaise vieilles vignes » du domaine Masse à Barizey. C’est peu dire que ce festin fut apprécié !


A peine remis de ces agapes, on apprit qu’un chapitre allait se tenir le mardi 10 mai dans le petit square qui jouxte l’église de Saint-Germain des Prés, où la Confrérie de Saint-Juliénas des Prés a fait planter six pieds.

Originaire du village du Beaujolais dont elle porte le nom, cette confrérie a l’originalité de s’être établie à Paris où les consommateurs sont nombreux. L’actuel Grand-Maître, Vincent Audras, précéda à l’intronisation d’une dizaine de postulants méritants, vignerons, bistrotiers, taverniers, dégustateurs (comme l’ami Gérard Maurice,

Patrick Barzic du Devoir Parisien faisant l’éloge devant le Grand Maître Vincent Andras

bien connu des lecteurs du bon clos, venu avec ses camarades du Devoir Parisien du Beaujolais) ;

on apprécie le beau diplôme dessiné par Bridenne

on remarqua aussi Magali, qui anime une association de « mâchonnes »,

mâchons et mâchonne

et Emilie, auteure de « J’aime la saucisse » !

Chacun d’eux devait pour cela absorber une bonne lampée de Juliénas dans un tastevin géant.

La suite, d’aucuns diraient la deuxième mi-temps, se tint au prix d’une petite marche apéritive à l’Annexe de la Petite Périgourdine (22 rue des Ecoles), où fut servi un repas mémorable

(pâté en croûte maison, chou farci, cantal, prune crousti), où l’on n’avait que l’embarras du choix entre les crus apportés par les vignerons présents.

On entendit quelqu’une fredonner :

A la !… A la !… A la !…
A la santé du confrère,
qui nous régal’ aujourd’hui.
Ce n’est pas de l’eau de rivière
Encor’ moins de celle du puits.

autrement dit, l’hymne des typographes, qui daterait du second Empire.

Tiens, voilà une jolie affiche d’Eliane Thiollier

Voir le reste des paroles


Last but not least, le Clos Saint-Vincent de Noisy le Grand fêtait samedi 21 mai ses 20 ans. L’occasion de tester ses capacités olfactives avec le char des arômes,

d’admirer le plan relief fraichement réalisé représentant le Noisy du temps béni des coteaux viticoles,

de revoir la vigne plantée de sauvignon, chardonnay et seyval (un hybride unique en Ile de France),

et aussi de déguster le vin de Noisy-le-Grand qui gagne régulièrement des médailles lors des concours organisés par la Coordination Cocorico.

cru 2009, à l’étonnante tenue

De nombreuses confréries étaient venues participer à cette belle fête

et applaudir les fondateurs de la Confrérie.

ci-dessus les deux fondateurs Michel Miersman et Ruben Martinovski entourant le président Jean-Pierre Gimbert

Le Chat nous parle

Accueillons Philippe Geluck et son chat philosophe qui, sous ses dehors de béotien, profère parfois des pensées profondes entre deux éclats de rire.

Le Chat, c’est un état d’esprit. Ce n’est pas la première visite sur ce site (voir lhumour-au-temps-du-corona).

Sur FB le groupe Le chat vous parle réunit déjà plus de 120 000 groupies, nous en sommes ! On y poste toutes sorte de dessins du Chat, il y en a de bons et de moins bons, y en a-t-il d’ authentiques ? Manifestement le camarade Philippe voit sa pensée lui échapper !

En voici quelques unes qui pourront intéresser les lecteurs du bon clos.

Et ce dernier est dans l’air du temps..

vendanges clamartoises 2020

Comme chaque année, les clamartois se sont mobilisés pour apporter leur raisin à la grange municipale et faire « un vin comme nous l’aimons ».

Ci-dessus, une oeuvre sur tuile de notre ami et producteur Jean Dessirier, « le raisin »
Et le Grand-Maître du Clos de Clamart et Président Marcel, prêt à l’action.

Enfin, pas tout à fait. On a perdu en route une dizaine de producteurs, peut-être restés confinés, ou alors découragés par le mauvais temps qui sévit fin septembre. Mais les bénévoles étaient là, avec leurs masques et la bonne humeur.

Le clos Franquet, la vigne municipale, déçut. Plus de 200 kilos de raisin attaqués par l’oidum ont été perdus. Ce sera une toute petite année (moins de 100 litres).

une grappe du clos Franquet (Sémillon)

Quant au clos de Clamart, le passe-tous-grains des treilles clamartoises, il était mûr à souhait mais on n’en fit que 400 litres compte tenu des absents. Tant pis : mieux vaut moins mais mieux, et les deux cuvées, qui n’ont pas eu besoin d’être chaptalisées, sont plaisantes. Pour l’instant.

A la pause déjeuner, on respecta les distances réglementaires mais on mit bas les masques. On fit un peu le ménage dans la réserve et décida de faire un sort à de respectables flacons.

Ci-dessus l’ami Jean-Claude présentant son dessert.

A noter la sympathique visite d’un pompier apportant le raisin d’une caserne parisienne, malheureusement pas assez mûr pour être incorporé dans le Clos de Clamart. On le pressa avec le marc du Franquet, et l’on en fit une cuvée spéciale, dite cuvée du pompier, à toutes fines utiles…

On eut la visite des enfants des écoles, mais la fête de la vigne, prévue le 27 septembre, à dû être annulée compte tenu du mauvais temps…

Les vendanges ne seraient pas terminées sans les maintenant traditionnelles cuvées spéciales (baco, chasselas, sémillon) et autres produits dérivés. On reprit aussi la route d’Epinay et l’on fit des découvertes.

Qu’il est doux le temps, le temps de la grappe offerte
le temps des vendanges.
Qu’il est bon le vin, le vin de la coupe offerte
qu’on boit dans la grange.

En Grande Canarie

C’est derrière Tenerife, la deuxième plus grande ile des Canaries par la population (près d’1 million d’habitants). Un peu moins grande (1560  vs. 2034 km2), elle l’égale par ses paysages inouis, ses quartiers et monuments coloniaux et la surpasse sûrement sur le plan archéologique.

carte

Bien sûr, pour ce qui est du vin, rien ne vaut  Lanzarote et ses vignes plantées dans des trous volcaniques, mais il y a quand même ici quelques vignes, comme ci-dessous  du côté du pico de Bandama (les premiers bourgeons apparaissent début mars).

vigne

Il devait y en avoir plus dans le passé, comme en témoigne ce fouloir et cette réserve vus dans une maison troglodyte du centre montagneux (museo etnografico Casas cuevas, Artenara)

fouloir

oenothequetroglo

Voici une carte des principales exploitations trouvée dans le guide des vins de grande canarie

cartevignobles

Dans le nord de l’île, une rhumerie est installée depuis 1884.

statue

rhumerietableau

On y trouve des barriques joliment décorées, comme celles ci-dessous,  signée César Manrique (le grand homme de Lanzarote), ou par le groupe rock Ilegales

 

rocknron

Réserves impressionnantes !

 

Après la mise en bouteilles

bouteilles

Une vaste gamme est produite : rhum blanc, añejo, au miel, liqueurs diverses… que l’on peut déguster après la visite.

 

Un bel endroit pour prendre l’apéro est la locanda El Roque, sur la côte Nord. Le patron s’appelle Attilio, c’est un italien volubile.

 

Elle est située dans un village perché sur un éperon rocheux avançant en pleine mer, où l’on ne circule qu’à pied. Un lieu magique qu’il faut mériter et où on ne tombe pas par hasard.

A l’autre extrémité de l’île, au sud-ouest, se trouve Puerto de Mogan. Un village balnéaire plein de charme aux multiples recoins.  On peut y  découvrir la Casetilla, un débit de boisson improbable.

basrelief1

et déguster les produits du pays à la Casita.

casita22casita11

Smoke & Wine

C’est un portrait désabusé, l’histoire d’un jeune désargenté, que sa copine a plaqué mais qui se dit heureux parce qu’il fume et qu’il boit. ParHank William III , la troisième génération d’une famille de musiciens country.

If I think I’m gonna have a bad time,
I got a little bit of smoke an’ a whole lotta wine.

paroles ici

Une autre chanson caustique racontée à la première personne est All the wine, du groupe The National qui dresse un portrait au vitriol d’un californien infatué pour qui All the wine is for me parce que God is on my side… (sortie en 2005)

https://www.youtube.com/watch?v=qEYwz3zxGNc

De la poésie dépressive, disent les critiques…
paroles

NB : ces chansons ont été sélectionnées, avec d’autres, par des journalistes du Monde en les accompagnant du message sanitaire : « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération. »

Le roman d’Alexandre

Ce roman, qui relate la vie légendaire d’Alexandre de Macédoine, a connu un succès considérable au Moyen Age. Il en existe de nombreuses versions, en toutes langues, comme celle écrite en vers français (alexandrins) par Alexandre de Paris vers 1180. Il en reste plusieurs manuscrits richement enluminés. C’est dans le manuscrit MS Bodley 264 de la Bodleyan Library d’Oxford que se trouve cette illustration, montrant des singes vuidant un tonneau et remplissant jarres et calices.singes

Comme souvent, le texte voisin n’a strictement rien à voir, on lit en effet  :

Puis a pris le c(h)eval dont il éstoit méstiers, (dont il avait besoin)
si l’a rendu son frere qui monta volentiers

(Il se situe vers la fin du roman, dans l’épisode de la mort du roi Sorin. On peut trouver le texte complet en pdf ici.)

Il reste que cette image qu’on peut qualifier de drôlerie ou de grotesque, est bien belle et l’on remercie l’ami François qui nous l’a fait connaitre.

 

Dry January

Que penser de la campagne lancée par l’association Alcohol Concern au Royaume Uni depuis bientôt 7 ans, incitant les buveurs à décliner toute boisson alcoolisée pendant tout le mois de janvier ? D’après le site doctissimo, 4 millions de britanniques auraient relever le défi l’an dernier, avec des bénéfices patents pour leur santé. Et une telle campagne a-t-elle une chance de marcher en France ?

L’initiative est louable, et au Bon Clos nous menons campagne pour le bien boire et le boire modérément. Il est bon de suspendre régulièrement sa consommation, mais le mois de Janvier est-il pertinent ?

dry3

Nous pensons que le mois de Février conviendrait mieux, et que c’est le seul mois qui pourrait convenir.

Janvier, c’est le mois des voeux et des galettes des rois. Comment faire des voeux sincères sans lever un verre ? Comment tirer les rois sans un verre même de cidre, à défaut de champagne ou de bière comme dans les pays nordiques ? Et comment feront les vignerons pour fêter leur patron, St Vincent ?

jan-miense-molenaer-le-roi-boit
le roi boit (jan miense molenaer)

Mars ne convient pas : va-t-on priver les buveurs de la bière de Mars ?

mars2

Avril, Mai : v’là l’printemps, saison des amours. Imagine-t-on Vénus sans Bacchus ?

sprangerbacchusvenus
Bacchus et Venus (Spranger)

Juin, Juillet, Août, c’est l’été, les vacances, la convivialité  : va-t-on supprimer l’apéro, le rosé, le pastaga, le pineau, le petit muscat ?

rosedelete

Septembre, Octobre : les vendanges. On oublie.

1967fetedesvendangesaromangnatles vendanges à Romagnat en 1967

Novembre, le mois du vin nouveau, une tradition qui remonte à l’Antiquité que le Beaujolais Nouveau fait revivre avec intelligence.

bruegelstmartinle vin de la saint martin (Breughel)

Décembre : les fêtes. On oublie aussi.

drysauvignon

Reste Février, qui comporte l’avantage d’être un mois de 28 jours (en général), rendant l’effort 10% moins élevé qu’en Janvier. On objectera que le Carnaval tombe le plus souvent ce mois là. Et bien, on fera une exception pour la semaine précédant Mardi Gras!