En Dalmatie

Cette région de la côte adriatique est une des quatre régions viticoles de la Croatie.

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 » Le Plavac mali, (*)parmi les vins rouges et le pošip, parmi les vins blancs sont les fleurons de la viniculture dalmate. Cependant, c’est le grand nombre de sortes autochtones, comme le kujundžuša, le plavina, le maraština, le bogdanuša, le debit et bien d’autres sortes, dont le potentiel est reconnu par de plus en plus de viniculteurs dalmates, qui attirent l’attention de nombreux passionnés. » (cf le site croatia.hr)
(*) cépage déjà rencontré dans ces colonnes

Avec l’ami slovène Janesz nous y sommes rendus  à la rencontre la belle confrérie des chevaliers du vin croate, qui célébrait son chapitre à Imotski dans le sud du pays.

Janesz avec le grand-duc

C’est Zeljko,  grand amateur de vins et sabreur de champagne, qui nous a accueilli et d’abord conduit dans ses terres de Vodice. Là nous attendaient Ivo, Susana et leurs amis (Maria, qui parle un peu français, Natalia, Zvomko …), là nous avons eu un avant-goût de l’hospitalité croate.

Pour accompagner Prosciutto/pancetta/fromage, asperges (que l’on consomme avec de l’huile d’olive du jardin pressée la veille), Soupe de fèves au lard, Octopus grillé… les vins se succèdent : « debit » lučica réservas 2016, vin jaune foncé après 18 mois de barrique, malvoisie istarska 2023 « festigia »,    » plavac mali  » 2018 de l’île de Hvar, Zlatan plavac 2020…

Après la visite  du moulin à huile, dont le patron est aussi un chevalier amateur de vin, la dégustation va se poursuivre dans la cave à Zeljko, jusqu’à plus soif, en écoutant des chansons françaises ( « rappelle-toi Barbara », « non rien de rien » etc.) dont ces fins gourmets sont friands.

Zeljko en sa cave, prêt à sabher

Imotski est un village situé au fin fond de la Croatie près de la frontière bosniaque, dans une région karstique au paysage impressionnant de collines et de lacs.

La maison d’Ivan Turic, un moine, collectionneur d’oeuvres d’art, est en passe de devenir un musée. Les chevaliers croates en ont la primeur, et nous en ramenons quelques images, comme cette gravure de Friedrich Kraus (1826-1894)

Friedrich Kraus, gravure « ein gastmahl bei tizian » (visite chez Titien).

Nous avons retrouvé le tableau original en couleurs

Sur celle-ci, on reconnait « le roi boit » de Jordaens.

Et voici dans une charmante scène de chasse(?) d’auteur inconnu,

un détail charmant

Voici quelques autres oeuvres découvertes au fil des vignobles, comme ce portrait d Ivan Jerkovic, fondateur du domaine du même nom, , vu par le peintre Denis Kujundzic

ou cette mosaïque des années 70, du temps de la Yougoslavie, vue dans une ancienne coopérative, Imota.

En consultant l’article paru sur le site de la FICB, on en saura plus sur les chevaliers du vin croate et leurs rituels, toujours ponctués par leur devise :

SLOVA BOGU ČAST VINU. (Gloire à Dieu, Honneur au Vin).

Sur le chemin du retour faisons étape à Ljubljana en Slovénie retrouver l’ami Marin. Il nous reçoit chez lui, entouré de tableaux et de bouteilles.

la vie est trop courte pour boire du mauvais vin

On va fêter ces retrouvailles à table à la Gostilna Narobe, une bonne adresse à Trzin, à la déco sympathique !

Y sont affichés les dix commandements de l’aubergiste

A savoir :

  1. Je suis ton aubergiste, ne va pas boire dans une autre taverne !
  2. N’appelle pas l’aubergiste pour rien !
  3. Souviens toi de venir boire chez moi, tous les dimanches et jours fériés ou pas !
  4. respecte l’aubergiste et sa femme si tu veux être bien servi
  5. ne casse rien dans ma maison
  6. n’importune pas les femmes dans ma maison
  7. n’oublie pas les droits de propriété dans ma maison
  8. n’omets pas de dire ce que tu manges, bois et fumes dans ma maison
  9. ne demande pas ce que je ne peux pas te donner
  10. ne demande pas à boire à crédit : méfiance!

Nous y retrouvons aussi l’ami Stefan, industriel, aviateur, producteur de Štefanjak (« žganje iz vino » = brandy).

Décidément, ces slaves du Sud n’ont rien à nous envier. Merci à tous, amis croates et slovènes !

Avec la commune libre de Montmartre

Ce mardi 17 juin, la Commune libre de Montmartre recevait dans le local de la commanderie du clos de Montmartre, « une ancienne fontaine à eau devenu « temple bachique » ,  curieuse bâtisse octogonale, de style néo-renaissance datant de 1835,  entourée d’un jardin agrémenté de ceps de vignes.

Nous étions une bonne quarantaine, rassemblés autour de la présidente, Colette PRÉMESNIL, et du maire, Jean-Loup BOUVIER,

Au centre en veste rouge Colette, et Jean-Loup au micro

tout juste élu après le décès l’an passé de la regrettée Marielle-Frédérique Turpaud, maire depuis 1998. Mais l’heure n’était plus aux lamentations, bien plutôt aux libations, de beaujolais blanc et de pinot noir d’Auvergne , soutenues par un buffet de haute tenue charcutière.

Aux fourneaux Fred préparait son aligot

et faisait mijoter ses saucisses de Toulouse,

délaissant pour un soir son restaurant de la rue des acacias (le petit acacia 3, 47 rue des acacias (du côté de la place des ternes).

Que fêtait-on au juste ? L’été peut-être ? ou bien l’exposition de photos « bistrots et cafés de France », de Pierrick Bourgault et Pierre Josse sur les grilles au pied du Sacré Coeur ? En voici une :

Il semble de toute façon que chez ces gens là, dont la devise est  : Pour ce qui est contre et Contre ce qui est Pour,  on n’ait pas besoin de de raison pour faire la fête.

Et Guy poussait la chansonnette.

Guy Léger chante Paris

Merci à tous !
On pourra en savoir plus sur l’histoire de la commune libre de Montmartre .

quelques anniversaires

Mille ans, qui dit mieux ? Sûrement pas la Confrérie du Brie de Melun, qui fêtait ce 5 octobre ses 30 ans. Ni le Conseil des Echansons de France, qui fêtait ses 70 ans le 12 du même mois. Ni même le Moulin Rouge ses 135 ans…

Mille ans, c’est l’âge attesté de Villiers/Marne, si l’on se réfère à « la transcription au 14° siècle
d’un acte de 1024 enregistré dans le cartulaire de l’abbaye de Saint Maur » (in Villiers/Marne, son devenir, publié par la Société Historique de V/M et de la Brie Française).

Pour ce jubilé, la municipalité, accompagnée par la Confrérie des 3 Grappes, avait vu grand : organiser le 28 septembre un banquet de 1000 convives pour célébrer ces 1000 ans. Avec, pour mettre toutes les chances de son côté, un prix d’appel de… 20 euro.

le maire, Jacques Alain Bénesti

In fine ce ne furent que 400 à 500 personnes qui ont répondu à l’appel, un record tout de même pour ce genre de festivités.

Les confréries étaient venues en masse de Noisy le Grand, voisine d’outre-Marne, Yerres, Clamart, sans oublier l’autre Villiers (/Morin), Sully/Loire etc. On y a retrouvé avec plaisir le Grand Chambellan Marc, et Nadine, souvent rencontrés dans ces fêtes.

Au cours du repas, on put déguster le vin local, un chardonnay 2022 qui portait fièrement la devise de la Confrérie : le vin d’ici vaut mieux que l’eau de là.

On assista aux intronisations,

et l’on chanta les grappilleurs, hymne de la Confrérie des 3 Grappes, sur l’air des Chevaliers de la Table Ronde.

Et puis on se laissa emporter au pays des souvenirs par Quai des brunes et son florilège de chansons françaises des années 1920 à 1960 ..

C’est une autre ambiance qui régnait au Bar à Bulles, à Montmartre, où l’on fêtait quelques jours plus tard les 135 ans du Moulin Rouge !

A l’étage du Bar à bulles

Entre deux coupes de champagne, on pouvait y feuilleter le numéro 16 de Montmartre en revue, et prendre connaissance d’ « Il était une fois le Moulin Rouge », l’article de Gérard Letailleur qui raconte l’histoire incroyable du Moulin Rouge,

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ou encore de l’interview du propriétaire des lieux Jean-Victor Clérico, tout en prêtant l’oreille, entre deux roulements de tambour des Poulbots, au discours du Président de la République de Montmartre, Alain Coquard.

Gérard Letailleur de profil au 1er plan, et Alain Coquard en tenue montmartroise

Toute autre était la manifestation proposée à Melun la semaine suivante, à l’occasion de la fête du Brie. La confrérie du Brie de Melun fêtait ses 35 ans.

Etait bien sûr présents les représentants de la Dive Bouteille de Gaillac,

les deux confréries s’étant « mariées » en 1995, car, comme l’indiquait alors Monique Josse :

« Bien affiné, le Brie de Melun atteint la plénitude de sa puissance et de sa personnalité. Il fallait trouver un vin pour l’épouser. Après une dégustation « à l’aveugle » de plusieurs appellations, le Gaillac fut élu pour son caractère, sa structure, un boisé léger et surtout ses tanins qui conviennent tellement bien au salé du Brie de Melun. »

Brie de Melun et Dive bouteille de Gaillac, deux conjoints clairement genrés

On y retrouva les Echansons Claude et Monique Josse, véritable incarnation de ce mariage, respectivement en habit de la Dive Bouteille de Gaillac (terroir de leur domaine du château Labastidié) et en celui de la Confrérie du Brie de Melun (ville où ils ont longtemps fait prospérer les caves de la Côte d’Or).

La cave qu’ils tenaient encore rue Paul Doumer il y a vingt ans porte toujours leur nom !

De nombreuses confréries avaient fait le déplacement

On défila dans les rues et le marché en fanfare avec Mammouth, la fanfare des bois,

(à voir en musique !)

On assista ensuite à la remise des prix du Concours des Brie de Melun.

3 jurys s’y étaient attelés, le Pro, celui de l’UTEC (école de la CCI77), et celui du Grand Public, qui devaient départager les cinq candidats. Les jugements ont été concordants. Trois concurrents ont reçu un accessit. Le 1er prix est allé à la société fromagère de Meaux !

Nous conclurons cette litanie d’anniversaires par celui des Echansons, confrérie fondée en 1954 pour défendre les vins français. L’actuel Grand chancelier Claude JOSSE en prit la présidence en 1984.

Après une messe célébrée en l’église Ste-Odile par l’archevêque de Paris Laurent Ulbrich, et accompagné par le Souffle de Bacchus, les participants se rassemblèrent dans la crypte.

Claude JOSSE y rappela les grandes lignes de l’histoire de la Confrérie : l’acquisition  en 1984 des caveaux des moines Minimes, rue des Eaux à Passy, désormais caveau des Echansons, siège de la confrérie et abritant le Musée du Vin ; la constitution de la collection de ce musée sous l’égide du conservateur Jean-Jacques Hervy ; l’acquisition en 1990 du Château Labastidié et de ses 51 hectares de vignes dans le vignoble gaillacois. Il conclut son allocution par ces mots :

« L’eau sépare les hommes, mais le vin les rassemble.« 

On procéda ensuite à une vingtaine d’intronisations dont celle de Jean-Marc Jost, vigneron alsacien, dont les vins allaient irriguer la journée.

Chaque intronisé souscrit à l’injonction : « humez, dégustez, buvez« 

Et puis l’on passa aux choses sérieuses avec un déjeuner typiquement alsacien (Ste-Odile oblige):

Merci aux scouts et guides-ainées du groupe RP Doncoeur pour le service à table.

L’ami Jacky était au son, il nous interpréta sa création « c’est dans la vigne que je suis né »,

tandis que les échansons fraichement intronisés s’entraînaient au sabrage du crémant rosé.

Bon anniversaire, amis Echansons !

Entre Gaillac et Rabastens…

s’étend le vignoble de Gaillac, et bien au-delà.

Ce petit vignoble de près de 7000 hectares s’étend sur une région de plus de 1000 km2, jusqu’à Albi et au-delà à l’Est, Cordes/Ciel au Nord, Rabastensà l’Ouest, et s’étend encore plus au Sud sur la rive gauche du Tarn.

En ce début août, on pouvait y être facilement, « entre Gaillac et Rabastens » (expression qui signifie être pompette), tant sont bons les vins du cru que l’on pouvait déguster à loisir lors de la fête des vins qui se tenait, comme chaque année, le premier week-end d’août, au parc de Foucaud.

Une cinquantaine de domaines y faisait gouter leurs vins. Des vins jeunes pour la plupart, à l’exception du château Labastidié qui proposait ses vieux millésimes.

Nous avons particulièrement apprécié le mauzac blanc du domaine de Carcenac, ainsi que les vins Vigné-Lourac (les perles blanc, Assemblage de Mauzac, de Loin de l’Œil et de Sauvignon , de la cave Gayrel, un vin simple et savoureux servis au Buffet VIP offert par les vignerons Gaillacois) ; signalons aussi de la même maison le rond et gourmand  Le Rubis rouge, Assemblage de Braucol, de Duras, de Syrah et de Merlot.

On pourra lire là un article sur le chapitre de l’Ordre de la Dive Bouteille de Gaillac qui se tenait concomitamment. Notre ami Pierre, grand Amphitryon du Conseil des Echansons de France, y fut intronisé, entouré d’une délégation de celui-ci, ainsi que 3 autres personnalités régionales.

A Cordes/Ciel, sublime village perché à l’histoire imposante, le vin de Gaillac nous était conté : l’ancienneté de son histoire,

la diversité de ses vins,

les caractéristiques des cépages locaux

Recvenons sur l’expression « Estre entre Gaillac et Rabastens ». Guillaume Gratiolet de France Bleue Occitanie nous assure ici qu’il s’agit d’une expression occitane très ancienne, à rapprocher d’autres comme « aver un pe dins las vinhas » ou « , prener la cigala « .

« La légende raconte que cette maxime trés ancienne vient [] de Lisle-sur-Tarn on y disait que les gens ivres n’avaient pas su choisir entre les vins de Gaillac et Rabastens et avaient donc dû les déguster à plusieurs reprises. »

Il rapporte aussi :
« A Graulhet per d’aiga avèm pas set ! : (À Graulhet, pour de l’eau, nous n’avons pas soif ! )
De pan e de vin, lo rei pòt venir (Pain et vin, le roi peut venir).
Cada jorn, un còp de vin, estalvia cinc sòus del medecin, (tous les jours, un verre de vin, épargne les cinq sous du médecin.) »

et conclut :
« Nous faisons bien la différence avec Estre Sadol coma un pòrc o bandat coma una ascla être ivre mort si vous préférez et estre entre Gaillac et Rabastens, qui reste synonyme d’une légère consommation d’alcool« .
Ouf !

jardinière à Cordes sur Ciel

Quand Thomery fête Saint-Vincent

Cette commune s’enorgueillit d’avoir été pendant deux siècles un haut-lieu de la culture du raisin de table en région parisienne. Les pieds de chasselas doré étaient cultivés sur espaliers le long de murs qui couraient sur plus de deux cents kilomètres tout le long du village.  (en savoir plus ici)

Une fois cueillies, une innovation au milieu du 19eme siècle a permis de conserver les grappes, qui avaient l’extrémité de leur sarment plongée dans une solution d’eau et de charbon de bois en poudre,  pendant plusieurs mois, et d’être servies  jusqu’au printemps sur les tables des parisiens et jusqu’à la cour de Russie !

Si cette industrie a périclité avec les temps modernes, la mémoire en reste vive et une confrérie, la Confrérie Saint-Vincent de Thomery, la fait vivre, qui fêtait ce samedi 20 janvier la Saint-Vincent, patron de vignerons.
Plus de 400 familles en font partie.

Une dizaine de confréries avaient répondu à l’appel, venues beaucoup des environs (St-Fargeau Ponthierry, Brie de Melun, Ville St-Jacques, Flagy…) et du nord de la Bourgogne voisine (Sens, Crèvecoeur, Villeneuve la Guyard, Villeneuve sur Yonne).

Mais aussi de les Echansons de France, venus de Paris, et le Clos de Clamart !

Au programme : défilé en musique des confréries,

les trompettes de l’aubépine de Champagne/Seine

messe, accueil du « bâtonnier » (chaque année un nouveau bâtonnier est désigné pour représenter la Confrérie), puis en route pour un vin chaud devant la maison du nouveau « bâtonnier »!

Beaucoup des participants se sont retrouvés ensuite aux « Tilleuls » pour un déjeuner aux petits oignons. Une bonne adresse !

Merci au Grand-Maître Michel Héluin et à toute la confrérie pour leur accueil, et pour maintenir cette tradition séculaire !

Pasteur et le vin

C’est à une conférence sur les travaux de Louis Pasteur que nous étions conviés, ce jeudi 23 novembre, par la Coordination COCORICO des Confréries d’Ile de France.

Alain Marchal entouré des organisateurs M.Devot et M.Mella

Alain Marchal, président d’honneur de la Société des Amis de Louis Pasteur, docteur en pharmacie et ex-chef de service au laboratoire de biologie du CHG Louis-Pasteur de Dole, a captivé l’auditoire en décrivant le parcours du grand homme, né à Dole en 1822, élevé à Arbois, intéressé très jeune par le dessin (il a laissé de nombreux portraits), reçu à l’Ecole Normale Supérieure où il étudie la Physique et la Chimie, puis Professeur en faculté des sciences à Strasbourg et à Lille.

Albert EDELFELT (1854-1905): Louis Pasteur (1822-1895), chimiste et biologiste – détail – 1885 – huile sur toile – DO1986-16 – Photo Credit: Musée d’Orsay Paris / Aurimages

C’est là que ce spécialiste de la cristallographie, qui aime aller sur le terrain, rencontre un distillateur de jus de betterave, père d’un des élèves, qui lui fait part de ses problèmes de production.
Au microscope, Pasteur découvre les bacilles lactiques en forme de bâtonnets, responsables d’une fermentation lactique.  Son mémoire sur la fermentation lactique sera l’acte de naissance de la microbiologie.

Il s’intéresse dès lors à la fermentation alcoolique, butyrique, acétique, et découvre les «animalcules infusoires» vivant sans oxygène libre déterminant les fermentations. C’est une révolution qui remet en cause la croyance en une génération spontanée, qui verra s’opposer s’opposer avec acharnement deux camps, tant il est vrai que « le plus grand dérèglement de l’esprit, c’est de croire les choses parce qu’on veut qu’elles soient, et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet » (Bossuet).

Poursuivant ses recherches, encouragé par le couple impérial, Pasteur s’intéresse aux maladies du vin et dépose un brevet sur la pasteurisation en 1865. Il prouve que le mycoderme acétique est responsable de la transformation du vin en vinaigre (et non les copeaux de bois comme le soutenait l’allemand Von Liebig). Il étudie aussi l’effet de l’air sur le vieillissement et met en évidence l’existence de levures dans l’air.

De Pasteur nous reste cette formule « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ».

Enoncée dans le contexte de l’époque (eau non potable, alcools forts…), elle a été instrumentalisée abusivement par les propagandistes du vin. Ce débat n’est pas clos, mais il est clair que le grand homme n’en préconisait pas un usage immodéré !

Alain Marchal devant la statue de Pasteur à Dole

Merci Alain Marchal pour cette passionnante conférence,

et cette bouteille issue du clos des Rosières à Arbois, la « vigne de Pasteur ».

Avec les pompons…

Avec les pompiers.

La caserne de pompiers de la rue Blanche s’enorgueillit depuis bientôt cent ans d’une vigne

qui produit bon an mal quelques bouteilles d’un vin rouge, le Château Blanche.

Ce vendredi 13 octobre, c’était le repas champêtre traditionnel, où les familles et amis se pressaient pour assister à la vendange et au foulage par un jeune marié de l’année.

Les Echansons de France, menés par leur grand-Maître Claude Josse y étaient invités pour inaugurer les 3 nouveaux ceps que Xavier Ley, aumônier de la Confrérie, conjointement avec l’aumônier de la BSPP, allait bénir.

3 nouveaux Compaignons furent intronisés à cette occasion : le colonel Frédérick Zimmermannchef de corps en place, le capitaine Alexandre Clastrier (organisateur de l’événement) , et le sergent Antoine Hachet, grand-maître vendangeur de Blanche.

Nous eûmes le bonheur d’y croiser l’artiste-peintre Dominique Parent, à qui l’on doit l’immense fresque qui embellit depuis 26 ans l’intérieur du bâtiment.

Qui y reconnaitra les visages tous peints d’après nature ?

Ah oui, voilà Anatole, garde champêtre de Montmartre à l’époque.

Et voici Dominique, en chair et en peinture !

De bonnes bouteilles furent proposées par Robin Lenfant, caviste voisin à la cave Pigalle, rue Victor Massé,

Mais il y en avait d’autres !

Elles accompagnèrent avec bonheur le cochon de lait rôti et les grillades partagées convivialement sous la fresque.

Amis de la caserne Blanche, qui nous avez si bien accueillis, nous ne vous quittons pas sans évoquer l’immortelle chanson des années 30, Avec les pompiers !, dont on pourra connaitre l’histoire et écouter différentes versions sur le site « du temps des cerises aux feuilles mortes« .

Ci-dessous la version de Georges Milton.

A l’Académie du Cep de Genève

Le 16 septembre dernier, l’Académie du Cep de Genève fêtait son 70ème anniversaire.

C’est une belle confrérie, qui compte plus de 500 membres, très implantée dans le canton de Genève parmi les vignerons, les personnalités, et les amateurs de vin.

Elle a cette particularité de proposer régulièrement des challenges de reconnaissance de cépages, ouvrant droit à des grades dans la confrérie. Le plus « capé » l’a relevé avec succès 22 fois. C’est le Grand-Maître Jacques Jeannerat.

Le genevois produit sur 1500 hectares de vignes des crus variés et de qualité, malheureusement aux prix suisses et donc peu exportés : le Chasselas et le Chardonnay y sont dominants pour les blancs, à côté de l’Aligoté, des pinot blanc et gris, etc. ;  côté rouge, on trouve Gamay et Pinot noir, mais aussi les Gamaret et Garanoir  (croisements de Gamay et Reicheinsteiner très résistants à la pourriture) dont on fait aussi des rosés. Ce chapitre, et la fête des vendanges de Russin, village viticole où il se tenait,  était donc l’occasion de découvrir ces crus. Nous ne serons pas déçus !

Le savoureux déjeuner permit de découvrir la Longeole, la saucisse de Genève faite de chair, de couenne, de gras, et aromatisée au fenouil. Il faut la faire frémir pendant 3 heures et demi dans de l’eau à 74°…

La confrérie de la Longeole vient d’être créée, son Gouverneur est Alain Jenny (ci-dessus), et son vice-gouverneur Jacques Jeannerat.

D’autres confréries étaient présentes, comme les Vignolants du vignoble neuchâtelois et les Olifants du bas-lac en pays neuchâtelois, les confréries du Guillon (pays de Vaud), du Gruyère, des Vignerons de Vevey, les Chevaliers du Bon pain de la Suisse Latine et des Pays de Savoie, et la Fédération des Confréries oenogastronomiques de Suisse.

Ici comme ailleurs on boit et on prête serment pour intégrer la confrérie.

Les conversations allaient bon train d’une table à l’autre…

Quelques choses bues…

Un pour tous, tous pour un : c’est la devise de la Suisse.

insignes sur le costumes de Vignolants

L’Académie du Cep dispose d’un ensemble vocal, dirigé par le chef Christophe Orsor.

Il compte une petite huitaine de membres et nous a régalé d’une dizaine de chants, à boire bien sûr, comme« C’est le bon vin » (popularisé jadis par Raymond Souplex).

Le Chant de la Confrérie, composé par le chef Christophe, résonnera longtemps dans les rues de la ville.

In Vino, in Vino, in Vino
In vino veritas
A Genève on dit que le bon vin est notre ami
Et nous serons toujours l’ami du bon vin

Refrain :Bois ce vin compagnon, fruit de la vigne
Et du travail des Hommes
Ô Genevois, soyons fiers et sans soucis
A l’eau de-là, je préfère le vin d’ici

Gloire à nos vignerons, à la vigne et aux raisins
Car ils nous procurent cet excellent vin

Refrain

A NOUS, A LA VIGNE ET AU VIN ! SANTE !

Au centre profil le chef Christophe, et à droite tenant son livret Laurent Fridmann, le talentueux animateur du Chapitre

A l’issue du chapitre, on se retrouva pour une dégustation d’une sélection de vins primés au mondial du chasselas, cépage rarement vinifié dans le grand pays voisin (à l’exception de l’Alsace, où le « gutedel » entre dans la composition de l’Edelzwicker, et du clos de Clamart…).

Il y en avait des jeunes et des vieux, ah que d’aimables sensations!

(Voir la  BD « didactique et ludique » Sur la piste du chasselas, parue en 2022.)

Le lendemain, c’est par une messe oecuménique, menée par un abbé et un pasteur  dans le petit temple de Russin, que commença la journée. Une formation malgache, SOGA (SOisa-GAsy) l’anima de ses chants.

Elle fut suivie d’une réception dans une ferme viticole du village.

la vue depuis la ferme

Avec les édiles du canton

et les éleveurs descendus de la montagne,

on put s’y restaurer et approfondir sa connaissance des crus du canton de Genève.

Ce récipient portant une maxime latine a un cousin germain.

Enfin vint l’heure du défilé, avec ses musiciens, tracteurs, costumes d’antan, et vignerons servant à boire encore et encore avec en toile de fond le Chant de l’Académie du Cep.

Il fallait bien un vin d’honneur dans la cour de la mairie pour conclure cette folle journée. On y but un dernier(?) verre. Mais Genève n’est qu’à 15 minutes de train.

Amis de Genève, Russin, Satigny et de tous les cantons helvétiques : à bientôt !

Au village international de la gastronomie

Cela fait déjà quelques années que ce village de tentes, dédié à la cuisine populaire du monde entier, se tient sur le quai Jacques Chirac au pied e la Tour Eiffel, entre pont d’Iéna et passerelle Debilly.

Les confréries de France y étaient conviées, et ce sont près d’une trentaine qui ont fait le déplacement, qui pour promouvoir son fromage (de Meaux), son pâté (de Saint-Prest), ses coquilles Saint-Jacques (pêchées en Côte d’Armor), son andouillette de Cambrai … voire son musée du vin, celui des Echansons de France sis à Passy Paris 16ème.

Un diplôme d’honneur a été remis à chacune d’entre elles.

Daniel Fréry, conservateur de musée du vin, recevant le diplôme d’honneur de la FCRF au nom du Conseil des Echansons de France

Voir la relation de l’événement sur le site de la FCRF .

Le stand de la FCRF était particulièrement bien situé, à touche-touche avec ceux des cuisiniers, notamment les disciples d’Escoffier très présents, qu’il fallait voir s’activer à leurs préparations avant d’en goûter les délices : brochettes épicées de viande, jarret de boeuf sur son lit de poireaux et son crumble de parmesan, poulet aux champignons ou à l’indonésienne, langouste moelleuse, melon rôti, recettes de la mère Brazier…

On pouvait aussi goûter sur le stand lyonnais, particulièrement accueillant, les savoureux chardonnay et pinot noir appellation Dijon de Manuel Olivier

Les costumes de confrérie pesaient lourd sous le soleil estival, avec un thermomètre proche de 35°C. Dans la partie internationale, certains stands ont fait preuve d’hospitalité envers les consoeurs et confrères déshydratés, et d’abord celui du Portugal, avec son Porto de la Quinta Pacheca.

Nous avons été heureux de goûter aussi quelques crus roumains, arméniens,

et espagnols de Teruel avec cette Garnacha 2017

Mais la palme revient aux africaines du Congo (qui nous ont fait découvrir le mikaté, sorte de beignet), du Gabon et de Tanzanie où l’on pouvait déguster un fameux cocktail (au choix avec ou sans alcool.)

Les nourritures intellectuelles ont complété ces festivités avec la passionnante conférence de Philippe Faure-Brac, ( dont on ne dira jamais assez qu’il fut le meilleur sommelier du monde en 1992), sur les métiers de la sommellerie (il fut longtemps le président de l’Union de la Sommellerie Française). Il s’est largement étendu sur l’histoire de ce métier et du vin. On apprit ainsi comment le sommelier, au Moyen-Age garçon d’écurie chargé des bêtes de somme, est devenu l’officier chargé de la cave et de la dégustation avant le service, puis le conseiller du client, de plus en plus requis en restauration.

Plongée dans le vignoble de Slovénie : en Primorska

De Borgomaro à la frontière slovène on traverse bien des régions viticoles aux noms inspirants : Alba, Asti au Piémont ; Lambrusco en Lombardie ; Bardolino, Valpoliccella, Prosecco, Soave en Vénétie… Mais tel Ulysse insensible aux chants des sirènes, on ne déviera pas de l’itinéraire. Nous sommes attendus.

Pour qui ne la connaît pas, la Slovénie est un pays d’à peine 20 000 km2 aux multiples terroirs viticoles. Nous en connaissions quelques uns, mais pas ceux de l’ouest, voisins de l’Italie. Le voyage-découverte organisé en juillet dernier par la FICB nous a donné l’occasion de les découvrir.

La Primorska (région du Littoral), comprend 4 terroirs où les influences méditerranéenne et alpine (avec Burja/Bora, le vent du nord) jouent diversement. On y produit principalement des blancs, tranquilles et effervescents, à partir de cépages autochtones (on entendra souvent parler de teran, de rebula, de malvazija, de refošket de pinela) et internationaux.

La viticulture y existe depuis l’époque romaine, comme l’attestent ces trouvailles archéologiques.

grains de raisin et céramiques d’époque romaine

La culture de la vigne a perduré jusqu’aux temps modernes,

(ci-dessous un pressoir à deux vis, et des photos de moyens de transport d’époque)

étiquettes du temps de la Yougoslavie

Depuis les années 90 la passion des hommes et la technologie lui valent, on le verra, un nouvel essor.

Nova Gorica est la principale ville de la région, elle s’est développée à côté, après son attribution à l’Italie après chacune des guerres mondiales, de l’ancienne ville de Gorizia, tragiquement fameuse pour la meurtrière bataille de 1916 (près de 100 000 morts) immortalisée par cette chanson. La région fut aussi le théâtre en 394 d’une autre bataille entre l’empereur très chrétien d’Orient Théodose, qui l’emporta aidé par le terrible vent du Nord Borja, et le co-empereur d’Occident, favorable aux païens, Eugène

Du nord au sud, Goriška Brda (Collio en Italie) s’étend de part et d’autre de la frontière, le cépage emblématique est la rebula (ribolla), aux arômes d’agrumes et fruités, parmi de nombreux autres.

Dans la Vallée de la Vipava on trouve les variétés autochtones zelen, pinela et autres cépages blancs, Klarnica, Pikolit, Pergolin, Planinka.. mais aussi merlot, sauvignon, chardonnay…

Dans le Kras (Karst) prédomine le cépage rouge Teran (ou Terrano, de » terra rossa »)

Štanjel, village emblématique du Kras

En Istrie slovène, Refosco et Malvazja Istarka sont renommés.

vignoble Rodica en Istrie

(Voir des articles très documentés sur ces terroirs sur le site terroirdumondeeducation.com)

Marjan Simčič est un des vignerons emblématiques de Goriška Brda.

Dégustation chez Marjan Simčič

Voici deux tableaux vus chez lui.

Impossible de ne pas citer aussi en Brda Aleš Kristančič et son domaine Movia, ci-dessous avec notre guide Marin Berovič

Dégustation au domaine Movia

Un exemple d’accord mets-vins au restaurant gastronomique Pikol, à Nova Gorica

Dégustation matinale d’un zelena effervescent au chateau Zemono

Les dégustations se succèdent, nous voici maintenant à Vipava, dans un local de l’Université de Nova Gorica, avec les vignerons de la vallée de Vipava. Il y a fort à faire.

L’ambiance aidant, des slovènes se sont mis à chanter.

choeur improvisé chantant majolka, (on l’a retrouvée !)

Sur le plateau du Karst se dresse le petit village fortifié de Štanjel, un bel endroit pour déguster l’étonnant Teran rouge effervescent.

La côte adriatique n’est qu’à une petite heure de route. C’est à Koper qu’on y boira les meilleurs vins.

La maison Vinakoper dont on peut admirer le portail ci-dessous, s’enorgueillit du plus grand foudre d’Europe (41 427 litres).

Elle produit ses vins sur 570 hectares répartis dans toute l’Istrie. A côté,la maison Rodica sur ses 15 hectares fait piètre figure en quantité, mais quels vins !

dans la cave du domaine Rodica

Trois jours pour cette pléthore de cépages et de vins, c’est peu , et c’est beaucoup ! Manifestement, la production se positionne à la fois sur des vins « classiques » à partir de cépages internationaux, et sur des vins à base de cépages autochtones, les plus intéressants pour l’amateur curieux. Quoiqu’il en soit, on en conclura, comme dit la chanson, qu’en Primorska, il y a du bon vin !

Salut à nos amis slovènes qui nous ont guidé et accompagné,

Janesž Dežman, (Chevalier de l’Ordre Slovène du vin (ZDRUZENJE SLOVENSKEGA REDA VITEZOV VINA)
Pr. Dr. Marin Berovič OEVE Consulat Za Slovenjo

et à tous les amis rencontrés, venus d’Autriche, Hongrie et de Suisse.

un choeur franco-suisse improvisé

Une mention spéciale pour Susanne Duacsek à qui l’on doit plusieurs photos.

V Čast Vini in Domovini ! (En l’honneur du vin et de la patrie)

  In Honorem Dei et In Honorem Vini !

Tchin

Quelques bouteilles bues…

Ce voyage s’est déroulé dans le cadre d’un séjour-découverte, formule proposée par la FICB (Fédération Internationale des Confréries Bachiques). Il est proposé en priorité aux membres des confréries adhérentes mais ouvert à tous. On en trouvera le programme ici et un bref compte-rendu .

L’oenotourisme à vélo se développe. Celui-ci exposé au restaurant Kogo de Vinakoper donnerait-il des idées ?