Venus en Slovénie pour célébrer la fête du vin à Maribor, nous avons parcouru le pays avec un groupe d’Echansons, arpenté les côteaux des vignobles, dégusté les crus de cépages connus et inconnus, admiré les témoignages artistiques d’une passion millénaire.
En effet, la vigne fut introduite il y a plusieurs milliers d’années par les Illyriens et les Celtes, bien avant d’être cultivée par les Romains puis par les Slaves et les Slovènes. Sur les côteaux, on voit curieusement monter ou s’étager les rangs de vigne.
Il s’en trouve au Nord-Est, aux frontières autrichienne et hongroise ; à l’Est, vers la Croatie; au Sud-Ouest enfin, entre Italie et Croatie. Il faut dire que la Slovénie est un pays de petite taille (20 000 km2, l’équivalent du Dauphiné) et qu’on est vite à la frontière.
Chez Dreisiebner, à Špičnik, on est encore en Slovénie, même si l’Autriche-Hongrie a laissé des souvenirs dans la langue.
la route du coeur à la frontière autrichienne
Ce « klapotec » au cliquetis de crécelle sert à éloigner les oiseaux
La ferme auberge du vignoble accueille touristes et randonneurs, qui dégustent les vins de cépage : riesling du rhin et italien, traminer, kerner, sauvignon, chardonnay, muscat rumeni (blond), pinot blanc et gris…
les bonnes bouteilles sont sous clé dans les caves…
vin de mariage
vus dans la cave
un « vin doux à boire qui rend heureux »
un vin qui nous est doux, vivifie le sang et fait oublier les soucis…
Janko a fêté son anniversaire !
Un peu plus à l’Est, vers les frontières croate et hongroise, nous voici à Jeruzalem qui aurait reçu ce nom des croisés qui s’y seraient vus attribuer des terres à leur retour (ou plus prosaïquement s’y seraient arrêtés en route)
C’est l’endroit idéal pour déguster le Šipon, ce vin « si bon » baptisé ainsi après le passage des soldats de Napoléon, dit la légende. (on pourra lire un compte-rendu de dégustation sur le blog d’André Fuster « vitinéraires« )
Voci une vue d’artiste de Jeruzalem dûe au peintre Ante Trstenjak
Ptuj est un passage obligé sur la route de Maribor. Cette jolie petite ville (la plus ancienne du pays ?) abrite un musée dans son château, et possède des caves étonnantes.
Ces deux buveurs devisent sur un rond-point à la périphérie de la ville. Leur auteur, dgardo Carmona, est bien connu des habitants de Clamart où il a exposé ses personnages de métal il y a quelques années. Inattendu !
Décidément on boit beaucoup à Ptuj (dessus de porte) !
Au château qui domine la ville, on cueille du raisin,
Et l’on trinque !
Cette scène bachique en bois verni décore un joli meuble.
Revenons en ville. Cette porte conduit dans un univers souterrain
Dans les caves Pullus, les veilles bouteilles sont conservées
et des dizaines de foudres de 3000 litres, aux flancs sculptés de scènes représentant les travaux de la vigne et du vin, s’alignent.
les traitements, les vendanges
in vino veritas
Quittons cette région viticole, et dirigeons nous vers Celje, la capitale de la Basse-Styrie.
Voici des scènes de vendanges vues au plafond du château monumental qui domine la ville.
et des stèles et monuments funéraires vus dans la nécropole romaine de Sempeter
Ne dédaignons pas le musée de la bière situé à proximité, dans une région vouée à la culture du houblon. Tout le processus de fabrication est expliqué sur plusieurs niveaux, et la visite se termine bien sûr une chope à la main !
Une des bières les plus prisées est la Lasko
voici une ancienne affiche qui date de la Yougoslavie socialiste (1962)
Cette scène de vendange peinte sur une table laisse penser que les buveurs de bière ne sont pas sectaires !
Il faut aussi parler musique. L’ensemble Avsenik (accordéon, et autres instruments d’harmonie), jouit d’une véritable gloire en Slovénie où il a fait de nombreux émules, et dans les pays germaniques où l’on croit que c’est de la musique allemande, mais non !
Ecoutons wir haben grossen durst (nous avons grand-soif)
Il est question d’un tonneau qui se vide mais rapidement un autre arrive..
Nous concluons cette visite de la Slovénie par sa capitale Ljubljana la « bien-aimée » comme son nom l’indique.
Ce personnage est un des trois fleuves de la Carniole ( Sava, Ljubljica et Krka) de la fontaine eponyme, dûe à Francesco Robba, qui s’inspira de celles des 4 fleuves du Bernin à Rome.
La Krka, sans doute, qui s’écoule en Basse-Carniole et » le long de laquelle se suivent collines coiffées d’églises au toit rouge, vignobles et forêts » (lonely planet), avant de se jeter dans la Save près de la frontière croate.
Cette femme avenante présentant sa grappe de raisin siège sur la façade du Parlement de Slovénie.
« Le parlement a été conçu en 1959 par l’architecte slovène Edvar Ravnikar (1907-1993), élève de Jože Plečnik. Les sculptures autour des portes sont l’œuvre de Karel Putrih et de Zdenko Kalin, elles se veulent être un hymne aux travailleurs et relèvent du réalisme socialiste », nous dit Jean-Pierre Dalbéra sur flickr. La nudité symboliserait l’égalité.
Ce faune au sac de raisins percé se dresse à la Galerie Nationale (Nardona Galerija)Voici aussi un serveur plein de grâce
qui nous feront garder en bouche la saveur des vins slovènes comme cette malvoisie qui fut notre première et ultime révélation.
Et pour finir une flûte où fut célébrée la proclamation de l’indépendance de la république slovène en 1991.