Belle exposition que ces « Bacchanales modernes » que l’on peut voir jusqu’au 23 mai au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Il y est question de « nu, d’ivresse et de danse » dans « l’art français du 19ème siècle ».
La figure de la Bacchante semble avoir inspiré particulièrement les sculpteurs de cette époque. Voyons l’effet qu’elle fait à James Pradier (que nous avons déjà rencontré), dans les bras d’un satyre en 1834
James Pradier satyre et bacchante 1834
ou jouant avec le jeune Bacchus en 1844.
James Pradier bacchante couchée et bacchus enfant 1844 plâtre patiné venu de Genève
Voici maintenant l’Automne (tête de bacchante) de Charles-Auguste Arnaud (1857)
Cette nymphe dénichant des faunes est de Gustave Doré (vers 1880) dont nous connaissons le poème de la vigne. D’un érotisme moins flagrant que les précédentes, elle apporte une touche d’humour.
De Gustave Doré également le dessin ci-dessous.
Voyons maintenant la Bacchanale d’Aimé-Jules Dalou (1899 bronze), qui ressemble diablement à celle exposée aux Serres d’Auteuil, elle-même reprise d’un grand médaillon en plâtre présenté en 1879 à Londres et conservée au V&A Hall.
Toujours en bronze, « je ris, je chante, vive le vin » (1910), du girondin Raoul Larche
Et voici maintenant comment Bourdelle voit la Bacchante
Jeune bacchante aux raisins (1907)
bacchante aux jambes croisées (1911)
Ci-dessous les poèmes idylliques païens, superbe terre cuite de Jean-Antoine Injalbert (1904) où il s’en passe de belles !
Du côté des peintres, c’est plus calme.
La Bacchante d’André Lhote (1912) semble faire la sieste.
Les jeunes dieux Bacchus et l’Amour trinquent comme des garnements que les parents (à droite) auraient oublié de surveiller (Jean-Léon Gérôme, 1850).
Bacchus et l’Amour ivres, Jean-Léon Gérôme 1850
Mais revoici l’humour avec Edouard-Antoine Marsal et sa version de satyre et bacchante (1887) Il est vrai que c’est l’époque d’Alphonse Allais, des fumistes et des arts incohérents.
Revenons aux temps héroïques de la photographie, avec François Benjamin Lamiche et ses diableries, vers 1860. Ce sont des vues stéréoscopiques en daguerréotype
Avec ces vendanges en enfer, ce souper et ce bal chez satan, on retrouve l’univers de Dave Lebow découvert à l’expo Hey3.
Quittons Bordeaux par ces portes art déco du quartier de l’avenue de la République
A la popote de l’antiquaire, une sympathique table à Pugnac, près de Bourg sur Gironde, nous avons déniché ce biscuit bachique. Quelle en est l’histoire ?
Hasard des pérégrinations ? Au F de Fontaines à Taussat, sur la baie d’Arcachon, nous reconnaissons ces tableaux de Martine Gonnin, rencontrée au GMAC l’an dernier. Elle a sa galerie à Andernos…