Voici revenu au Carrousel du Louvre ce salon commercial où se croisent artistes du monde entier, oeuvres bling bling et parfois des petits joyaux. Du vertige de parcourir les milliers d’oeuvres exposées émergent quelques unes qui nous touchent.
Voici un « verre à moitié plein », de l’italienne Arianna Pignatelli, également tatoueuse de talent, dont on a pu retrouver aussi une version en cours d’élaboration.
L’américaine Brittany Faning, qui a longtemps vécu en Corée, pointe la coexistence du plaisir et du danger avec ce « Pinot Gris et volcan »
Pinot Grigio and a volcano
et ce jeu avec un alligator
poking the alligator détail
Le coréen Youngil Hwang , avec sa série « waiting for myself » interroge notre espèce où chacun est confronté à ses choix de vie. Tous ses personnages portent un coeur sur l’oeil gauche.
La roumaine Smagdan (Magdalena Stanescu) a fait alliance avec le Clos de la Bierle, un domaine du Bugey qui produit un fameux « Frizant » de Cerdon du Bugey, médaillé plusieurs fois et sacré « meilleur vin du monde » ( Il fut même servi en 2014 au Président Xi lors d’un dîner de gala à l’hôtel de ville de Lyon).
Tout un stand à la gloire de ce rosé de Gamay pétillant !
Merci à nos amis californiens Jo Ann & Charlie, de passage à Paris, qui nous ont fait connaitre cette chanson populaire dans les milieux estudiantins de San Francisco.
En voici une version par les UC Men’s Octet
et voici celle du University of California Marching Band
La chanson est attestée dès 1939. Les paroles peuvent varier d’une version à l’autre.
Oh, they had a little party down in Newport; There was Harry, there was Mary, there was Grace. Oh, they had a little party down in Newport, And they had to carry Harry from the place.
Oh, they had to carry Harry to the ferry, And the ferry carried Harry to the shore; And the reason that they had to carry Harry to the ferry Was that Harry couldn’t carry any more.
For California, for California, The hills send back the cry, We’re out to do or die, For California, for California, We’ll win the game or know the reason why.
And when the game is over, We will buy a keg of booze, And drink to California ’till we wobble in our shoes.
So drink, tra la la, Drink, tra la la, Drink, drank, drunk last night, Drunk the night before; And I’m gonna get drunk tonight Like I never got drunk before; For when I’m blitzed, I’m as happy as can be For I am member of the Souse family.
Now the Souse family is the best family That ever came over from old Germany. There’s the Highland Dutch, and the Lowland Dutch, The Rotterdam Dutch, and the Irish.
Sing glorious, victorious, One keg of beer for the four of us. Sing glory be to God that there are no more of us, For one of us could drink it all alone. Damn near. Here’s to the Irish, dead drunk.
The lucky stiffs, they had 4 fifths and a sixpack too, of Irish brew and there was grandma swingin on the outhouse door without her nightie and grandpa yellin more more more, for she was nude.
Réputée pour son vin fortifié adoré des Anglais mais peu considéré, dit-on, par les Français, cette île portugaise située dans l’Océan Atlantique à hauteur du sud du Maroc étonne par son relief volcanique, sa végétation luxuriante, et ses traditions.
La confrérie, fondée en 2000, a pour mission de défendre, préserver, promouvoir, diffuser, honorer et mettre en valeur le patrimoine œnogastronomique de la région autonome de Madère, y compris ses coutumes et pratiques, ses traditions et les techniques et technologies inhérentes à leur production.
de g. à d: Gregorio Freitas, ex-président ; Lino Dionisio, ambassadeur ; Alcides Nobrega, président ; Olga Mendes, VP
Le costume comporte une cape rouge à rabat beige, inspirée du costume des juges de Madère du XVIIIe siècle ; sur la tête, la «Carapuça», la casquette madérienne, et autour du cou, un ruban beige avec des broderies d’animaux différents et une tomboladeira en forme de demi-barrique.
A chaque repas la devise « Comer e beber e divinal » est proclamée.
Mais parlons du vin de Madère. Le marché de l’Angleterre, de sa marine et de ses colonies, a été sa chance. C’est un vin issu des cépages Malvoisie, Boal, Verdelho et Sercial pour les plus prestigieux, fortifié (à l’alcool de canne au départ, de raisin aujourd’hui), étuvé, et élevé en contact avec l’air dans des barriques. Il en est des secs, demi-secs, demi-doux et doux, des « blended » (assemblés), plus ou moins vieillis en fût, et des millésimés, les plus recherchés.
Blandy’s, mais aussi Henriques et Henrique, Luis Pato, Barbeitos, etc. sont des producteurs réputés.
Une dégustation chez Blandy’s, un des plus importants producteurs. Chaque cépage avec un chocolat approprié ! (de g. à dr. Sercial (sec), Verdelho (demi-sec), Boal (demi-doux) et Malvasia (doux))
les principaux cépages
Instruments anciens, et foudres toujours en service chez Blandy’s
pressoir à l’ancienne
Un témoignage de l’ancienneté de la réputation du vin de Madère.
Ces fresques ornent la salle de dégustation.
Et voici quelques publicités anciennes.
Accueil en musique à l’Adaga da Quinta, à Camarão dos Lobos. Foulage du raisin, brochettes et beignets de sabre.
quem não fuma, quem não bebe, que alegria pode ter ?
A cachaça alegra a gente O fumar nos da prazer Quem nao fuma , quem nao bebe Que alegria puede ter ?
Au marché central de Funchal, cette « caraferie » a un drôle de plafond.
A la Quinta do Barbusano, dégustation des vins locaux (de table, non madérisés). Les vignes, à hauteur d’homme, laissant l’espace libre pour d’autres cultures au sol, sont vendangées à la main sur ces terrains pentus.
Un déjeuner dans une maison de particulier permet de découvrir le « panelo », sorte de potée des lendemains de fête, posée à même la nappe sur un lit de feuilles de chou, et qui a sa chanson !
O panelo ja chegou, bem de madrugada, vai bebendo devagar pra nāo tomares uma mamada… Deixa-me beber em paz, uma bebedeira não e nada, para o ano venho aqui curar esta mamada…
Madeira produit aussi du rhum, comme Engenhos do Norte à Porto Da Cruz, dont la machinerie marche encore à la vapeur.
Ce rhum est la base de la poncha, apéritif fait de rhum, additionné de jus de citron et miel, ou encore de jus de fruit.
A Arco de São Jorge, petit village posé sur une falaise au nord de l’île, un concentré des attributs de l’île :
où l’on peut voir le « borracho » (outre de 45 litres en peau de chèvre servant à transporter le moût ou le vin à dos d’homme) et les borracheros en action
Ne quittons pas Madère sans visiter la Quinta das Cruzes, ancienne demeure du découvreur de l’île Zarco, et voir quelques oeuvres pouvant intéresser les lecteurs du bon clos.
Cette intaille, en pâte de verre imitant le nickel, qui devait servir de sceau, mesure moins de 2 cm de long et date du 18ème siècle,
Scène de taverne d’auteur non identifié : l’une boit, un autre fume, un troisième se tait…
et d’intéressantes gravures qui racontent l’histoire du transport du vin, et dont on a retrouvé des bonnes reproductions tirées du livre « History of Madeira »
Officiellement, ce sont quatorze associations (*) qui se sont donné le mot pour organiser ce mâchon de rentrée le lundi 12 septembre à la Bonne Franquette, adresse réputée de la Butte.
aimer, manger, boire et chanter : la devise de la bonne franquette
Il s’agissait une fois de plus de célébrer la parution de « J’aime la saucisse« , d’Emilie Greenberg, « plus qu’un livre de cuisine, un mode de vie ! »
Nombreux étions nous à nous être levés tôt pour nous retrouver à l’heure où d’autres prennent leur petit déjeuner, un verre de Sauvignon blanc frappé ou de merlot lyonnais à la main,
prêts à trinquer avec le têtes connues et inconnues, non sans avoir échangé un rapide « ça va ?« , et à faire honneur aux charcutailles proposées à foison : mortadelle de Bologne, rosette à l’ancienne de Colette Sibilia, pâté basque, spianata piccante (pas tant que ça) de Calabre, andouille…
Chez les franc-mâchonnes on ne garde pas son drapeau dans sa poche
A table, ce sont, arrosées de beaujolais rouge et blanc, quatre recettes de saucisse qui furent proposées : Francfort et Strasbourg en choucroute, végétale aux spaghettis, Toulouse aux pochas (= haricots, sortes de coco), et montbéliarde aux lentilles cuite au gène (= marc de raisin en pays beaujolais) de Brouilly.
L’intronisation de l’héroïne du jour Emilie Greenberg, autrice de Vive la saucisse, dans la confrérie des compagnons du Beaujolais fut largement applaudie.
De même que Charlie, venu avec sa guitare chanter « les copains d’abord » , « le petit vin blanc » et bien d’autres airs festifs.
Est-ce l’effet des boissons ingurgitées ? Nous avons fait en sortant une drôle de rencontre dans les rues avoisinantes…
Merci à tous, organisateurs, restaurateurs, vignerons, participants pour cette belle fête.
(*) liste des organisations participantes :
Le devoir parisien des compagnons du Beaujolais La confrérie de Saint-Juliénas des Prés L’association des bistrots et cafés de France La sélection de Montmartre des Beaujolais La commune libre de Montmartre L’Académie Rabelais La commanderie du clos Montmartre Le clos des Arènes de Lutèce (200 pieds de vigne y ont été replantés) Le clos de la Doyenne L’Amicale du Gras (fondée en 2014) Les joyeux mâchonneurs du Vaudésir Le club de la saucisse libre L’Amicale du sauciflard (désigne chaque année le meilleur saucisson de France) Les Vegans dépressifs !!!
c’est boire pauvrement, Boire à la Célestine C’est boire largement, Boire à la Jacobine, C’est chopine à chopine, Mais boire en cordelier, C’est vuider le cellier !
Cette chansonnette ancienne moque gentiment les façons des moines et religieux, grands buveurs au Treillis Vert de la rue Saint-Hyacinthe. Que est son sens, son histoire et sur quel air la chantait-on ?
Nous l’avons découverte dans Héloïse ouille !, déchirante histoire contée par Jean Teulé dont l’action se passe au 12ème siècle, ce qui semble assez anachronique, l’ordre des capucins ayant été créé au 16ème siècle.
Elles est citée par Charles Monselet, dans Gastronomie, récits de table (1874), et par le prince Pierre Dolgoroukow, dans ses Mémoires, à propos de Lestocq, un personnage étonnant rencontré à la cour de Russie… Elle figure dans la revue MELUSINE, recueil de mythologie, littérature populaire, traditions et usages, publié dans les années 1880 par H.Gaidoz et E.Rolland (tome 3 p 430), avec une variante pour le deuxième quatrain (boire à la Célestine/ c’est pinte sur chopine/ en carme et cordelier/c’est vider le cellier), impliquant les Carmes, que l’usage a oublié ; et une attestation en 1701 dans un cahier de collégien à Lyon.
L’air « boire à la capucine » est cité pour la recette des « fricandeaux en ragoût » dans « le Festin Joyeux ou la Cuisine en Musique« , de J. Le Bas, paru en 1739, qui invitait les dames de la Cour à cuisiner en chantant.
Et, bingo! l’air « boire à la capucine » se trouve en fin de volume :
La chanson daterait donc du 17 ème siècle ou de la fin du 16ème, comme sans doute la ronde enfantine « dansons la capucine » (que Jean Baptiste Clément connut enfant, avant d’en faire une chanson révolutionnaire).
Revenons aux capucins. Ces franciscains à capuche vivaient dans la pauvreté et ne buvaient donc guère. Ce n’était apparemment pas le cas des Célestins (bénédictins) et des Jacobins (dominicains).
C’est avec bonheur que nous sommes repassés dans cette cité du Tarn, qui fête ses vins chaque année début août. Ils sont toujours aussi bons, et ont cette propriété de « permettre à chacun de rentrer chez soi avant d’avoir le cerveau brouillé » !
Est-ce dû à la vertu des cépages résolument locaux (Luenh de l’uelh -loin de l’oeil, mauzac pour le blanc ; fer servadou appelé aussi braucol -un cousin du cabernet, duras, prunelard pour le rouge… ) ?
La fête, avec ses dégustations
Pascal Bonno, directeur du château Labastidié, sur son stand
et ses concerts se tenait comme tous les ans au parc de Foucault. C’est là aussi que la Confrérie de l’Ordre de la Dive Bouteille de Gaillac tint son 43ème chapitre le dimanche 7 août. Nous avons eu la chance d’y participer, sous le chaud habit des Echansons de France.
Après un petit déjeuner roboratif,
ayant revêtu leurs habits d’apparat, les représentants de 24 confréries ont franchi l’arc triomphal élevé pour la circonstance,
et parcouru en musique les rues de la ville
pour rejoindre l’église Saint-Pierre et assister à l’office.
et gastronomiques comme celle de nos amis du Brie de Melun
Il faisait chaud et le perlant de Labastide généreusement servi à la sortie permit d’étancher la soif lancinante.
De retour au parc, commença le chapitre proprement dit, sous la houlette du Grand Chancelier Henri Plageoles,
assisté par le Commandeur Michel Houdet est les autres membres de la confrérie.
Après l’intronisation de personnalités locales (parmi lesquelles le tout nouveau préfet du Tarn FX Lauch, et le curé de Gaillac Pierre-André Vigouroux),
ce fut le tour des « confrères » comme ces deux Echansons Daniel et Marc venus de Paris.
Tous ont été adoubés par Bacchus, Noé, Saint-Vincent et Rabelais, et ont prêté serment après avoir bu (sec) la coupe de vin blanc sec.
Le repas qui s’ensuivit donna l’occasion de faire connaître quelques chansons connues des lecteurs du bon clos.
Merci amis de Gaillac, pour cette belle fête et l’honneur qui nous a été fait.
Pour les amateurs, il faut savoir qu’en même temps que cette fête, se déroule celle de l’ail rose de Lautrec, occasion de découvrir un village historique,
d’y déguster la fameuse soupe à l’ail, et d’assister au record de la plus longue tresse (24,20 m).
A Albi tout proche ne pas rater cette fresque en trompe l’oeil.
« Bon jus de la treille, vins, charbon à domicile »
Le musée Lautrec nous remémore la citation du maître : « je boirai du lait quand les vaches brouteront du vin » et recèle quelques toiles intéressantes, comme ces vendanges à Celeyran où le maître a passé une partie de sa jeunesse (vers 1880-83)
et cette scène « au café » (femme au bar, après 1884) )de son ami Federico Zandomeneghi
Frank T’Hézan et sa bande réunie chaque année à Bruniquel ne risquaient pas grand chose à monter cette Belle Hélène, joyau de la couronne des oeuvres du Maître, loufoquerie d’une grande finesse toujours actuelle, dans le cadre splendide du château et avec le concours de la population locale.
Emmanuelle Zoldan dans le rôle d’Hélène, ça tombait sous le sens, Dominique Desmons en Ménélas, ça promettait, mais Christophe Crapez en Achille, Jeanne-Marie Lévy en Ajax 2, Aude Fabre en Oreste, voila qui était inattendu… et réussi !
On ne peut pas hélas citer tous les participants de la troupe, qui eurent l’occasion comme d’habitude de prolonger le spectacle, au cours des fameuses tables d’hôte, de leurs facéties et morceaux de bravoure jusqu’à potron-minet.
Mais venons en au fait. La fatalité poursuit la belle Hélène de Sparte qui résiste tant bien que mal aux assauts du berger Paris, fils du roi Priam de Troie. Vénus furieuse de voir ses plans contrariés , met au coeur des femmes de Grèce un immense besoin de plaisir et d’amour… Les maris quittent leurs femmes, les femmes quittent leur s maris, c’est une débâcle générale.
Montauban n’est qu’à quelques lieues de Bruniquel, et son musée Ingres Bourdelle mérite une visite. On peut y voir cette « enfance de Bacchus« , de Raymond Balze (1840)
et ce « Silène et les quatre saisons » de l’atelier de Jordaens (après 1640)
On peut admirer aussi ces « plaques Campana », céramiques antiques d’Italie centrale, du nom de leur collectionneur : des satyres vendangeurs et fouleurs. Un air de déjà-vu ?
Cette Bacchante au raisin d’Emile-antoine Bourdelle (1907)
Filons maintenant vers le nord, pour retrouver le château de Castelnau-Bretenoux où se jouait la Dame Blanche de François Adrien Boieldieu, sur un livret de Scribe, d’après Walter Scott, créé en 1825 et qui connut un immense succès.
Nous ne détaillerons pas l’argument (le retour d’un héritier légitime aux yeux des paysans au moment de la mise aux enchères du château familial hanté par une mystérieuse Dame Blanche) et filerons à la grande scène de l’hospitalité qui voit le héros adoubé comme parrain d’un nouveau-né.
II faut rire, il faut boire à l’hospitalité. A l’amour, à la gloire, Ainsi qu’à la beauté!
Une fois n’est pas coutume, le spectacle joué pendant la pandémie à Rennes a été mis en ligne, pour notre grand plaisir.
Août est déjà bien entamé et nous n’avons pas encore signalé l’émission de Clément Rochefort sur France Musique : « Au bout du goulot » consacrée aux chansons à boire.
Si beaucoup étaient connues des lecteurs du bon clos , il s’en est trouvé quelques autres.
Ainsi Vinum bonus et suave , parodie d’un cantique à la Vierge de Roland de Lassus, proposée le 4 juillet.
La version proposée par le choeur de chambre de Namur commence à 02m:18s
Le texte dit : « Vinum bonum et suave, nunquam bibi vinum tale, vinum cor lætificat », soit : « Vin bon et doux, jamais je n’ai bu un tel vin. Le vin réjouit le cœur »
En voici une autre version par le choeur Ex Cathedra, dir. Jeffrey Skidmore
Les amateurs de Carmina Burina ne confondront pas avec une autre oeuvre commençant par les mêmes mots, ci-dessous par l’ensemble Alegria
ou encore celle-ci dont l’accompagnement musical laisse mieux saisir les paroles
Le 6 juillet, c’est « quand la mer rouge apparut« , une des chansons à boire les plus connues du 18ème siècle qui était proposée. L’air fut repris par l’organiste et compositeur Michel Corrette pour en faire un chant de Noël nous dit-on. A moins que ce ne soit le contraire…
Le 7 juillet, nous avons eu droit à « Amis enivrons du vin d’Espagne en France » un air du 17ème d’Etienne Moulinié, que nous connaissons ; et à « quand je tiens ma chère bouteille », de Jean Boyer, violiste et compositeur de la même époque, (à 2m:18).
On en a retrouvé la partition.
Le 8 juillet, c’étaient des airs à boire du très sérieux Marc-Antoine Charpentier (dont le Te Deum est bien connu des téléspectateurs des années 60) : « Veux-tu Compère Grégoire » (à 1m:38s), et « Ayant bu du vin clairet » (par les Arts Florissants)
Voici aussi la version du château de Versailles de Compère Grégoire
De la même époque « Je ne mettrai plus d’eau dans mon vin » conte l’histoire d’un mari que le décès de sa femme libère…
la voici,(émission du 20 juillet), chantée par les Frères Jacques (à 1m:25s)
Un siècle plus tard, voici « l’enlèvement au sérail » du génial Wolfgang Amadeus, dont on connaît les savoureux airs à boire. Au cours de cet opéra-bouffe, le geôlier de 2 prisonnières du pacha Selim boit du vin (contenant un somnifère) offert par leurs amoureux qui se proposent de les enlever.
Vivat, Bachus! Bachus lebe! Bachus, der den Wein erfand! (Bachus, qui inventa le vin !
Revoici cette petite merveille de maître Jacques, (vue il y a quelques lustres au théâtre Marsoulan), mis en scène par le nivernais Théâtre du Temps pluriel, pour quelques semaines au festival off d’Avignon, au théâtre Girasole, tous les soirs (sauf les lundis) à 21h15 jusqu’au 30 juillet.
Le 9 juillet, c’était la première, et, vu de la salle, tout s’est passé à merveille. On a pu réentendre l’air du gril, bien sûr, et l’air à boire, un des plus beaux d’Offenbach : Ah ! versez, versez, versez encore ! Allez, allez jusqu’au bord…
L’histoire, s’il faut la résumer, c’est le huis clos amoureux d’un bellâtre (Franck Vincent), oncle d’un freluquet (Joris Conquet) qu’il a obligé à mettre fin à son amourette avec Pomme d’Api (étonnante et puissante Alice Fagard), laquelle, éplorée mais endurcie par l’épreuve, est envoyée comme bonne par le Pôle emploi de l’époque. On imagine la suite…
On ne reprochera pas au metteur en scène Olivier Broda d’avoir truffé le spectacle de gags et d’extraits d’air de griserie (la Périchole, le baron de la Vie Parisienne), c’est la coutume et la licence artistique permise, et il faut bien aller chercher les petites cuillers ! Mais quid du poème en allemand dit par Catherine ?
La réponse est arrivée : c’est le Wünschelrute de Eichendorff, clin d’oeil au Maître de la germaniste Alice
On n’omettra pas non plus de saluer la pianiste et directrice musicale Delphine Dussaux qui met aussi la main à la pâte… de la farce.
Merci à tous pour cette belle prestation !
Et en attendant des videos du spectacle, voici quelques airs sympathiques de productions plus anciennes.
Juin à Bordeaux, c’est tous les deux ans, depuis 1998, les fêtes du vin, du 23 au 26 juin cette année. Les quais, où de vieux gréements sont amarrés, sont investis par des stands où l’on peut déguster des vins de toute la « Nouvelle-Aquitaine ». Les Médoc, Graves-Sauternes, et Saint-Emilion-Pomerol sont bien sûr les plus courus ; il vaut mieux anticiper et venir dès le jeudi, muni d’une carte (et d’un verre de dégustation remis avec), donnant droit à onze « shots » de 6 cl. Et ce sont aussi des expositions en ville, et à l’incontournable Cité du Vin avec Picasso et l’effervescence des formes (jusqu’au 28 août) .
Sur les quais, une grande carte du vignoble a été livrée au public, le résultat sera-t-il mis aux enchères ?
Pour déguster on n’a que l’embarras du choix…
Les discussions vont bon train entre dégustateurs/rices.
Entre deux dégustations on peut utiliser les jeux mis à la disposition du public
jeu des tonneletsjeu du tir-bouchon
ou suivre des cours de dégustation
puis mettre son savoir à l’épreuve en répondant au Quiz
L’association pour l’information et la prévention de l’alcoolisation festive (APIPAF) prodigue ses conseils et propose un test à qui veut
Les grilles du Jardin Public présentent les gestes du vin
Et la Cité du Vin nous offre une exposition de photos de viticulteurs,
où l’on découvre aussi la Connétablie de Guyenne, confrérie fondée en 1952, qui défend les vins « des Côtes et des Graves »dans leurs différentes appellations comme ici Blaye.
Venons-en à l’exposition l’Effervescence des formes,
que l’on parcourra sans pouvoir échapper aux accents obsédants et très olé-olé de la Matchiche, cette danse nouvelle de 1906.
Mais c’est une autre danse que cette scène (« répétition de jota« , aquarelle et encre, 1903) représente,
où l’on voit (en haut à droite) un « porro » catalan et comment s’en servir.
Mais il y aura plus tard d’autres pichets pour boire, comme ces pièces de céramiques produites dans les années 40-50…
Ce couple de buveurs devant une bouteille a été crayonné vers 1899-1900.
L’ami Juan Gris vivait en ce temps-là de dessins humoristiques publiés dans des gazettes comme l’Assiette au Beurre ou Frou-Frou (à laquelle collaborait aussi Picasso). En voici quelques uns.
le jour de l’an des cheminots révoqués (Charivari, 1911) (« Dire que Jaurès, lui, bouffe de la dinde et boit du champagne! ») paru aussi dans l’Indiscret en 1912 (« Sûr que ça ne vaut pas l’ordinaire de l’Elysée !« )
Sur cette eau-forte de 1934, on retrouve le trait magistral du Maître illustrant le thème antique de la fraternité des buveurs
C’est l’époque aussi oui Leonetto Cappiello (que les lecteurs du bon clos ont déjà rencontré) brille dans la publicité
Cette eau-forte de Picasso, un émouvant « repas frugal », date de 1904. « Le vin des pauvres, chez Picasso, n’est pas avilissement. Il est revanche sur l’existence », dit le commentaire.
Honneur au vin dans cette nature morte de 1923
Ce curieux bricolage en bois est intitulé « bouteille d’anis del Mono et compotier avec grappe de raisin ». Il date de 1915.
En 1914, le cubisme est bien loin avec ces verres et bouteilles pour la fête d’Avignon
En 1949, l’humanité progressiste fête les 70 ans du petit père des peuples. Picasso s’exécute à sa façon.
Le poète catalan Jaime Sabartes fut à partir des années 30 le secrétaire du Maître , qui le charge ici pour son amour du vin.
feutre sur papier, 1959
En 1933 Picasso dessine ce Minotaure tenant une coupe et une amante. La vie est belle, semble-t-il nous dire.
Ce thème inspire le Maître. Voici une autre scène bachique (carrément orgiaque) de la même époque.
Celle-ci est un peu plus sage…
Minotaure buvant et femmes
Vingt ans après (décembre 1956), voici un carreau de céramique représentant Silène buvant (au porro ?) auprès d’un jeune homme qui tient une coupe. Le trait est fin. Du grand art !
Vers la fin de sa vie (années 1969-73), c’est la frénésie créatrice où revient le thème du couple, semblant « lever une coupe éternelle en direction du spectateur »…