On se souvient de ce petit pays de l’ex-Yougoslavie, entouré de montagnes et planté de vignes. Nous l’avons parcouru en 2016. Des circonstances favorables nous y ont ramenés.
Nous avons retrouvé Ljubliana et son charme austro-hongrois. Nous y avons été accueillis par Janesz, un membre de la ZDRUZENJE SLOVENSKEGA REDA VITEZOV VINA (l’Association de l’Ordre slovène des chevaliers du vin), grand amateur de vin bien sûr. Il est Vice-Président de la FICB (Fédération Internationale des confréries bachiques). Il nous a fait déguster un pinot noir domaine Jamešk de la vipavska dolina, vallée à l’ouest de la Slovénie jouxtant l’Italie où sont les meilleurs crus ;

Janesz nous présente aussi son ami Marin Berovič, un homme aux multiples talents : professeur d’université en biotechnologie, membre de jurys internationaux de dégustation, peintre, guide touristique… ; Marin est aussi Ambassadeur de sa Confrérie, le « Consulat de Slovénie de l’Ordo Equestris Vini Europae », où il nous accueillera le lendemain pour participer à un chapitre exceptionnel.

Avant de rallier Celje, nous sommes entraînés au château qui domine la ville. Là nous rencontrons Milan Podgačnik, grand-maître (Ambassador) de la ZDRUZENJE SLOVENSKEGA REDA VITEZOV VINA, qui nous a invité à déjeuner. Docteur vétérinaire de formation, il été ministre de l’agriculture et promeut tant qu’il le peut les vins de son pays !
Le chemin de la gare passe par les jardins de la maison des écrivains, où se tenait un salon des vins effervescents (penečih vin). Nous en avons bu d’excellents, comme celui de Mika ou d’Anna…



A l’arrivée en soirée à Celje, à une heure de route, c’est Tomislav, Senator du Consulat Slovène de l’OEVE, qui nous accueille et nous remet un carton de pinot gris, des fois que nous aurions une petite soif.

Le lendemain samedi, rassemblement des « légatures » venues de toute la Slovénie, ainsi que des délégations d’Autriche, de Croatie, de Slovaquie, d’Italie… qui vont défiler au son de l’harmonie jusqu’à l’église abbatiale Saint Daniel, lieu de la cérémonie.

Nous y rencontrons le Professeur Julij Nemanič, universitaire, longtemps représentant de son pays à l’OIV, qui va y recevoir le diplôme d’honneur de la FICB.

Nous assistons aux intronisations de dizaines d’impétrants

et sommes charmés par le concert donné par deux harpistes.

C’est au Celjski Dom que sera servi le déjeuner attendu par tous. Mais il faudra auparavant boire le verre de la fraternité

avec les chanteurs du groupe Erosi

qui régalent le public de chants slovènes traditionnels, dont certains titres sont évocateurs.
– En starček je živel (un vieil homme vivait dans un vignoble de montagne…)
– En hribček bom kupil (je vais acheter une colline pour y planter des vignes…)
– Le pij, le pij (bois, bois et verse encore…)
– Mi Slovenci vinca ne prodamo (nous les slovènes ne vendons pas de vin, parce que nous savons bien boire. On se réunit, on est de bonne humeur, et on chante gaiement.)
– Ta glažek je prazen (ce verre est vide, on rentre à la maison)
Le repas gastronomique fut servi avec les vins ad hoc. On s’en convaincra en découvrant le menu

Ce déjeuner bien arrosé commencé vers 15h se termina vers 18h. Rentré à l’hôtel, le Professeur Sénateur Karl (historien officiant à Klagenfurt) nous a convaincu de partager une bouteille de ce pinot gris dont on a parlé plus haut.

Ce qui fut fait !
Terminons cette visite éclair en Slovénie avec quelques belles pièces découvertes dans les musées et échoppes.
L’ancien manoir des comtes de Celje qui abrite une partie des collections du musée régional est fameux pour son plafond (Celjski strop), représentant des scènes de vendanges repérées lors d’un précédent séjour.

Nous y avons cette fois-ci trouvé cette scène d’auteur inconnu représentant Bacchus en bonne compagnie.

Et voici un buveur, lui aussi d’auteur inconnu, du 17ème siècle (ces tableaux auraient été récupérés par les partisans à l’issue de la dernière guerre).

Ce jeton circulaire fait partie d’une série de 12 tous différents et représente un jeune homme buvant au tonneau ; il ne mesure que quelques centimètres de diamètre.

et voici quelques chopes et verres.


Ce n’est pas les mains vides, mais avec ce précieux rouge mousseux, offert par un grand amateur, issu de vignes de la région karstique au-dessus de Trieste, et élevé 10 ans sur lies,

et avec le désir sincère d’y retourner, que nous quittons cette terre de vin et de miel.

