C’est une tradition de nos terroirs, qui s’est bien perdue mais qui vit encore dans nos souvenirs, la soupe de vin sucrée au pain. On l’appelle miot ou miotte en Touraine, nous rappelle l’ami Armand. Mais aussi bijane en Anjou, mijet en Poitou (ou mijhot), trempée, trempine en Vendée, trempusse en Bourgogne, tosti en Provence, Rôtie quand elle est chaude (en poitevin, on demandait : « É-t-o de la trempaïe ou de la routie ? comme est-ce du lard ou du cochon).
Elle rafraichissait les travailleurs dans les champs.
Sganarelle en prescrit à une fille muette dans le Médecin malgré lui, car “Il y a dans le vin et le pain, mêlés ensemble, une vertu sympathique qui fait parler ; ne voyez-vous pas bien qu’on ne donne autre chose aux perroquets, et qu’ils apprennent à parler en mangeant de cela ?”
Peut-être pour cela l’appelle-t-on soupe au perroquet en région bordelaise ?
La recette est simple : vin rouge, un peu d’eau, sucre ou miel, pain rassis.
Miot, miotte, miget viendraient de mie (de pain). Tremper signifiait mélanger au 13ème siècle ds liquides, d’où les trempées, etc. (cf. les mots de l’ivresse et du vin de Martine Courtois)
Les nostalgiques pouvaient aller à la fête du miget , chaque année début juillet à Coulon, dans le Marais Poitevin. Las, c’est fini depuis cette année ! mais la fête continue, annonce le Comité des Fêtes, et qu’on se rassure, « le miget, la grillée de mogettes et le préfou sont toujours au rendez-vous ! «