Voici une sculpture bachique qui décore l’immeuble situé 67 avenue Niel à Paris 17ème (architecte Aristide Daniel 1913)
Catégorie : sculpture
A New York
Voici quelques images ramenées de New York.
A la porte d’un drugstore, cette affiche vante l’effet antioxydant du vin rouge.
A Bruxelles
Voici une ville plus connue pour ses chocolats et ses bières que pour ses vins. Mais il y a toujours à voir et à faire …
Tout d’abord, que penser de ces chais ?

Pompéi ou l’art de vivre
Nous n’ignorons pas au bon clos le raffinement des civilisations antiques, notamment en matière de bien vivre et … de bien boire. Qu’on se souvienne des expositions de la reine margot (le nectar des dieux, le jubilé) ou des vins d’Egypte, ou encore de Chio…
L’exposition Pompéi, un art de vivre , qui se tient au Musée Maillol à Paris 7eme devait apporter quelque pièce au dossier. A près une chasse aux images compliquée par la présence de cerbères soupçonneux, l’heure est venu d’en présenter le tableau aux lecteurs du bon clos.
Et en effet Bacchus Dionysos est partout. Le vin n’était-il pas boisson d’immortalité ?
Il nous accueille bien vite, assis sur son trône avec tous ses attributs : la panthère, les cymbales, le thyrse (long bâton, piqué d’une pomme de pin), le canthare en or (vase à boire).

Un peu plus loin, voici une grande fresque représentant Dionysos découvrant Ariane endormie, qui se trouvait dans la « maison du Cithariste »

Voici ce qu’en disent Jean Charbonneaux et alias dans Grèce Hellénistique, Gallimard 1970 (trouvé là)
Ariane est couchée sur les genoux de Hypnos, le génie ailé.
Éros la dévoile au regard de Dionysos, couronné de myrte, qui tient le thyrse. Au second plan, Pan, admiratif lui aussi, une ménade, un joueur de flûte, un satyre qui aide Silène à grimper la montagne avec sa canne ; un autre dieu Pan regarde au sommet du rocher un dernier personnage (Pan, lui aussi).
« C’est le ciel, mais un ciel chargé de nuages, qui règne au-dessus des rochers de l’île de Naxos. La découverte par Dionysos d’Ariane endormie est présentée avec une singulière poésie : le mouvement arrêté de Dionysos, qu’enveloppe le vent, la grâce du corps nu d’Ariane forment un premier plan qui laisse par derrière s’agiter la troupe insoucieuse des compagnons de Dionysos ; seul le vieux Pan a déjà conscience de la découverte d’Ariane et son geste souligne celui du jeune dieu. Le mouvement d’un satyre, qui se retourne pour appeler son compagnon, resté en arrière-plan, au sommet des rochers, accentue la profondeur d’un espace que la brume du matin rend presque fantomatique. Cette pâleur de l’aube ne marque les corps que d’ombres légères, mais les couleurs tendres, les ors, les verts, les bruns rouges, présentent une variété de tons infinis sous l’effet de la lumière : ici les ombres ne sont plus que des nuances de couleur et la lumière elle-même ne semble que le reflet de ces nuances. »
Jean Charbonneaux – Roland Martin – François Villard, Grèce hellénistique, Gallimard, 1970, p. 148.
Le voici aussi porté par son père nourricier, Silène

Une statue de Bacchus posant le pied sur une panthère
Cet éphèbe a été paré d’une vigne (maison de Fabius Rufus)

Celui-là d’un appendice naturel
Il y a aussi ces médaillons présentant des divinités

Cette applique ornait un lit de banquet (triclinum)

Florilège de vases et gobelets
En sortant, les soiffards peuvent se rafraîchir le gosier chez CDiscount ( autodégustation non stop)
et glisser un oeil chez Kin Liou au 81 rue du bac (Objets uniques objets anciens objets de charme)
pour dénicher ce superbe vendangeur noir en bronze (le tonneau est en bois) qui daterait du 19ème siècle (dites un prix pour voir)
la vendangeuse de Piégon
Voici une étonnant sculpture découverte par l’amie Sylvette à Piégon, dans la Drôme.
Ce petit village de 250 habitants est situé à une dizaine de kilomètres de Vaison-la-Romaine et de Nyons. Tous les ans, le deuxième dimanche de juillet, s’y déroule la fête de la belle vendangeuse et son vide-greniers.

Cette sculpture monumentale de 26 mètres de long dans le safre affleurant (oxyde de cobalt) est l’oeuvre du sculpteur JP Eichenberger, étonnant personnage, fondateur du Centre Artistique de Piégon, qui la réalisa et l’offrit à la commune en 1997 (en savoir plus là).
Addendum (août 2014)
nous y sommes passés en juillet 2014 et avons pris quelques photos supplémentaires
dans les rues de Paris : rue de l’Abbé Carton
Voici un bien étrange bas-relief que l’on peut voir sur le flanc de l’immeuble situé au 12 de la rue de l’abbé carton, à Paris 14eme, photographié par l’ami François.


Un homme tombe dans un puits, situé au fond d’une cave. Un autre s’enfuit. Ou vient à son secours ?
Quel drame s’est joué là ?
On distingue le nom de l’Amer Picon (breuvage bien connu des lecteurs du bon clos : voir là), inscrit sur une jarre. Publicité ?
Les tonneaux empilés forment un triangle. Message secret maçonnique ?
Un chat rôde, que ne peut-il parler !
dans les rues de Paris (15eme, 16eme)
Voici quelques images glanées dans le Sud-Ouest de Paris.
Au square Violet, c’est une treille grandiose qui habille les immeubles en pierre de taille de tout le pâté de maison.
En voici une autre, trouvée sur le très beau site parisapied.net de Marc Outin
Plus modestes, ces têtes sculptées aux entrées d’immeubles :
4 rue Peclet (Paris 15e)
52 rue de Vaugirard
Aux serres d’Auteuil, la bacchanale de Dalou habille la fontaine depuis plus de cent ans

A Issy-les-Moulineaux, cette fresque étonne boulevard des frères Voisin
Vin d’Egypte
Sera-t-on surpris d’apprendre qu’on produit du vin en Egypte aujourd’hui, et qu’il se laisse boire volontiers ?
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pas dans cette carafe de la 18eme dynastie (vers -1550-1300)
« une prouesse technique extraordinaire » selon Hugh Johnson (Histoire Mondiale du Vin)
qui nous rappelle une grappe de faïence émaillée vue à la reine margot
Après un court séjour en Egypte nous invitons les lecteurs du bon clos à une vertigineuse remontée dans le temps de plus de cinq mille ans.
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boutique Gianaclis à Alexandrie
Le vin que l’on peut boire actuellement, on le doit à Nestor Gianaclis , un entrepreneur grec qui dans les années 1880 planta un vignoble dans le delta du Nil, redonnant ainsi vie à une tradition multimillénaire. .
Blanc, Rosé, Rouge, mousseux, voici ce qu’on trouve dans les vitrines. Les cépages sont le bobal pour le rouge, la sultanine blanche pour le blanc.
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Se souvient-on que le célèbre opéra de Verdi qui se passe en Egypte était une commande du khédive Ismaïl Pacha, et fut créé au Caire en 1871, peu après l’inauguration du canal de Suez ?
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ce n’est pas un hommage à Uderzo et Goscinny, l’obélisque est une spécialité egyptienne
Voici un relief de vendangeuse qui doit dater des années trente, sur un bâtiment de la Chambre de Commerce, non loin de la place Tahrir au Caire,

et des peintures explicites vues chez un antiquaire du quartier
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Ces bouteilles d’hassan soliman sont à la très grande bibliothèque d’Alexandrie .
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Voici une lanterne devant une église copte du Caire
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Et voila un portail moderne vitiforme vu sur les bords du Nil du côté d’Edfu.
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Plus ancien sans doute ce « seau » à champagne vu au musée national d’Alexandrie,
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et carrément antiques ces frises et reliefs vus au même endroit
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c’est le pied de Dionysos…
Bien plus loin dans le temps, voici un véritable cellier rempli d’amphores que l’on a retrouvé dans la tombe de Scorpion I, pharaon « prédynastique » qui vivait il y a plus de cinq mille ans.
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Outre un usage récréatif et religieux, le vin était alors couramment utilisé comme excipient dans la pharmacopée .
Mais le plus beau reste à voir, conservé aux fonds des tombes des rois et dignitaires de l’Egypte ancienne.
Voici une fresque de la tombe de Khaemouaset, grand-prêtre sous le règne d’Amenhotep I (vers -1500), qui présente le traitement du raisin depuis la vendange jusqu’à l' »amphorage » et le transport

La « tombe aux vignes » de Sennefer (« Maire de la Cité du Sud, Intendant des jardins du temple d’Amon » vers -1400 : un des grands personnages du règne d’Amenhotep II) porte bien son nom
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La tombe de Nakht (prêtre du dieu Amon, vers -1400) est aussi justement célèbre pour ses vendangeurs et ses fouleurs de raisin

De la même époque (14eme siècle, règne de Thutmose 4) cette fresque de la tombe de Nebamon

oeuvre qualifiée de préimpressioniste par Arpag Mékhitarian, in la peinture egyptienne SKIRA-Flammarion, pour qui son auteur serait le plus original, le moins esclave des conventions des peintres de la 18eme dynastie
De la même époque cette fresque de la tombe d’Ouserhat (fonctionnaire de rang moyen-supérieur du milieu de la XVIIIème Dynastie)

(voir le site osirisnet.net qui constitue une base de données et d’images sur les tombes egyptiennes, pour une passionante description détaillée)
Nous y avons trouvé cette fresque de la tombe de Pahery (règne de Thoutmosis III, vers -1450) avec le commentaire ci-dessous.

« Le raisin est amené au pressoir où il est foulé par des hommes qui se tiennent à une corde accrochée à une barre. Le vin est ensuite mis en jarres.
Outre son caractère agricole, cette scène possède également une connotation religieuse. En effet, la vigne et le raisin sont associés au dieu Osiris et à l’inondation. Le sang du dieu assassiné avait en effet été mis en relation avec les premières eaux de l’inondation car celles ci sont rouges, en raison des alluvions ferriques qu’elles transportent venant de l’Atbara »
Le mode opératoire du pressurage a évolué depuis celui observé dans le « mastaba » de mererouka (vizir de la VIeme dynastie, vers -2300)

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foulage du raisin dans la tombe de mererouka: ils s’accrochent à une rampe et se tiennent par la hanche comme on peut voir encore au Portugal aujourd’hui
Voici la vinification décryptée par l’égyptologue Pierre Montet d’après la tombe de Ptahhotep (vers -2600):



commence alors le foulage au rhythme de la musique




Pour plus d’information, lire sur passion-egyptienne un article détaillé sur la vinification dans l’Egypte ancienne, et mieux, lire la partie consacré au vin de « Scenes de la Vie Privee dans les Tombeaux Egyptiens de L’ancien Empire » de Pierre Montet (Paris 1925).
Post-Scriptum (mars 2012)
voici deux images transmises par l’ami Jean-Louis, qui proviennent d’une nécropole de l’oasis de Kharga (période de l’hérésie nestorienne ajoute-t-il avec gourmandise) ; la chapelle des raisins (Anaïd al-Ainab) d’après passion-egyptienne
Philippe Mercier et la collection Motohama
Voilà un nom bien de chez nous, mais… c’est un allemand !
Issu d’une famille huguenote réfugiée en Allemagne après la révocation de l’Edit de Nantes, Philippe Mercier naquit à Berlin en 1689 et vécut longtemps en Angleterre où il suivit le prince Frédéric de Galles dont il avait fait le portrait, et où il mourut en 1760.
Ce jeune dégustateur serait au Louvre…

Et qui saurait où se trouve cette dégustatrice ?

Mercier aurait aussi peint ces quatre sens

et ce « sense of taste » où le vin coule à flot.
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Voici aussi une « tabagie » où l’on ne fait pas que fumer

On trouvera d’autres peintures sur le thème du vin sur le site de l’importateur franco-japonais Motohama , où l’on peut voir beaucoup de belles choses comme ces buveurs de vin

(noter le verre en lévitation)
Pour certains (cf le cabinet de curiosités d’Eric Poindron ) ce serait l’oeuvre de Jacques Autreau ( peintre, dramaturge, poète français : 1657-1745, pour d’autres (cf le vin à travers la peinture, de José Artur et alias, ACR Editions 1997) celle d’Etienne Jeaurat (1699-1789) : il s’agirait alors du poète Piron à table avec ses amis Vadé et Collé. Il faudra aller au Louvre pour en avoir le coeur net…
Voici une Cene d’ambiance assez étonnante, de Bassano (1542)

Mêmes carafes pour ce diner de Matisse !
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Il y a à boire et et à manger dans cette nature morte de Peter Claesz ( 1596/7-1661)
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Ambiance tristounette « A la mie » de Toulouse Lautrec(1891)
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Scènes de café avec Cézanne
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Finissons en majesté avec ce Bacchus de Michel-Ange (1497)

Vierge à la grappe
Revenons sur cette statue de vierge à la grappe vue au musée de la vigne et du vin d’Arbois.
C’est semble-t-il un thème assez courant aux 15-16eme siècles notamment dans les cités vinicoles.
Comme ici à Beaune (au musée du vin)

à Soisy sur Ecole (Essonne)
Il n’est pas inintéressant de lire les explications données sur Topic Topos, le site du patrimoine des communes de France
« La Vierge et l’Enfant affichent ici, malgré leur maintien un peu raide, des visages souriants qui reflètent l’idéal de bien-être redécouvert à la Renaissance. La grappe de raisin, image médiévale du sang qui doit être versé, se mue en symbole dionysiaque de l’instant à croquer et la colombe, présence de l’Esprit saint, reprend discrètement dans la main de l’Enfant sa connotation antique d’oiseau de l’amour entre les mains du petit Éros. »

Chalou-Moulineux (Essonne)
« Cette Vierge à l’Enfant tient dans sa main droite une grappe de raisin, symbole de la fête célébrée à la mi-août. À cette époque, les raisins ne sont pas encore mûrs. Les festivités sont destinées à demander la prospérité et la bénédiction des vendanges à venir. L’Enfant Jésus tient un oiseau, évoquant le Saint-Esprit. »

Ou encore à Troyes à la basilique saint-urbain

ou ci-dessous à aix en provence (photo jean-louis cambon)

ou ce bois sculpté ici avec Sainte Anne(vu sur une page de l’expert christian raud )

Et voici des peintures.
Une que l’on peut voir actuellement à l’expo Cranach au musée du Luxembourg

Lucas Cranch, vers 1520
Une autre du fils, Lucas Cranach le Jeune, avec Sainte Catherine

Mais la palme va à Pierre Mignard qui peignit cette Vierge aux raisins ( maintes fois copiée) vers 1640

Un exemple de copie, cette Vierge faisant la moue découverte chez un amateur clamartois (avez-vous vu le chapardeur à gauche ?).
Voici enfin une « Vierge des champs et des vignes » transmise par un de nos lecteurs, Marc Tissot, que nous remercions.
Elle se trouve à Chignin en Savoie où elle a été édifiée en 1897 en réaction à la propagation du phylloxéra.

















