Au début du 20ème siècle, nombreux étaient les artistes, peintres, sculpteurs, qui ont rallié Paris et se sont installés à Montparnasse ; beaucoup étaient des juifs fuyant la la misère et les pogromes de l’Empire russe. Parmi eux Chagall, Soutine, Modigliani, etc. Bien que de styles et d’inspiration très diverses, on les appelle l’Ecole de Paris. Le musée d’art et d’histoire du judaïsme leur consacre une exposition. Nous en rapportons quelques images.
Comme cette nature morte de Chaïm Soutine qui date de 1916
Ce petit tableau (à Montparnasse) est d’Oser Warszawski. Né en Pologne en 1896, il se met à peindre à Paris dans les années 20. réfugié en Italie pendant la guerre, il sera quand même déporté et ne reviendra pas.
Voici une litho de Lou Lazard, « à Montmartre« (1925)
On doit la photo qui suit à Marc Vaux,qui photographia les oeuvres des artistes de Montparnasse. L’oeuvre est d’Adolphe Feder, qui naquit à Odessa vers 1886 et mourut à Auschwitz.
Georges Wolinski n’était pas de cette génération. Grand dessinateur au destin tragique lui aussi, il nous fait toujours sourire. Voici un dessin vu aux Beaux Arts de Paris où il y a actuellement une exposition en son hommage.
Ce tableau découvert sur le mur d’une rue près de la Cité du Vin à Bordeaux nous a intrigué.
L’auteur, Pyquet, est un artiste de street art assez prolifique dont on peut voir des oeuvres sur Instagram. Il aime à illustrer chansons et chanteurs dans un style à la fois expressif et coloré, parfois naïf.
Ici le sujet est « le vin », d’Orloge Simard.
Orloge Simard est un groupe québécois créé en 2012 par Olivier Simard, assez populaire (plus de 30 000 auditeurs par mois sur Spotify). « Le vin » est une chanson de l’album « beuvez toujours ne mourrez jamais » sorti en 2017.
La chanson est disponible sur youtube
Le vin rend les lèvres bleues Il ne rend pas meilleur Il rend un peu enjôleur Il ne rend pas serein Il te fait pleurer pour un rien
Le vin rend les lèvres bleues Il rend les idées noires Y met ta tête un peu d’travers Il ne rend pas plus beau Ça dépend qui prend la photo
Si la couleur du vin C’est la couleur de ton teint Il faut savoir que tout homme Tend à dévier du métronome
Le vin (papapaw) Le vin rend les lèvres bleues (Papapaw, papapaw) Rend la parole fumeuse Te laisse des cernes sous les veilleuses Il ne rend pas plus beau Il te met en mode crescendo (Wo)
Et si Dionysos Aimait ben prendre une bonne brosse Il en va de même pour l’ivrogne Tassez-vous si la souèf y pogne Le vin (papapaw) Le vin rend les lèvres bleues (Ooh… La la la…)
On peut aussi écouter l’Hymne à la bière (les paroles sont là)
Les lecteurs du bon clos se souviennent peut-être d’un autre Simard, Bernard, vu à Paimpol il y a quelques lustres, et de son « vin pour ma tante« . Serait-il apparenté à Olivier Simard, ou encore à René et Nathalie, les P’tits Simard ?
C’est l’occasion de découvrir le bon buveur, du groupele vent du nord dont Bernard Simard a été membre.
Ami buvons caressons la bouteille Pour passer notre temps
Un bon buveur C’est l’ami de la bouteille
Le soir et le matin à moi Il me dit à l’oreille
J’aime la bouteille, moi J’aime la bouteille
Et tous ces vieux garçons Qui s’en vont voir les filles Ils disent qu’ils sont des fous
Et moi je dis Qu’ils cherchent leur avantage
Je les trouve sages moi Dans l’bas du village
J’aime la bouteille moi J’aime la bouteille
Et vous, mon bon popâ Qui vivez à votre aise Vous êtes marié
Quand vous voulez Que maman vous embrasse
Et vous n’avez qu’à parler Et moi, dans ma chambrette
Je flatte en cachette, moi Dans la p’tite’ cabinette
Quand j’ reviens de l’ouvrage Souvent je la regarde Je lui fais les yeux doux
La vie parisienne, le spectacle proposé cette année par Frank T’Hézan, Jean-Christophe Keck et leur bande allait-il attirer les foules à Bruniquel comme l’an dernier la Grande Duchesse de Gerolstein ?
La réponse est oui, mais malheureusement le temps n’était pas un rendez-vous. Le 31 juillet est un jour à marquer d’une pierre noire car le spectacle fut annulé, et les imprévoyants d’un soir furent privés de leur annuel plaisir. Bruniquel m’a tuer !
Malin, l’ami Bernard avait prévu d’y rester quelques jours et put donc voir par deux fois cette Vie Parisienne.
(ci-dessous des affiches de 1922, 1927 et 1919 !)
Voici ses mots : »pas la moindre goutte. Carole Delga, JM Baylet présents. Triomphe. »
Mieux. Averti par l’auteur de ces lignes, il s’est rendu au récital de chansons humoristiques donné par Dominique Desmons au domaine Vayssette à Gaillac.
Dominique Desmons trinquant avec son compère Jean-Christophe Keck
Dominique Desmons ! (assisté de Jean Christophe Keck pour les bruitages).
Nous attendrons donc la sortie du DVD pour découvrir la version 2021 de la Vie Parisienne, et nous consolons avec ces quelques photos anciennes et actuelles de Bruniquel .
l’hôtel café Rigal, successeur Doubac, promenade du Ravelin, il y a un siècle
Construit en 1762 à la demande de Louis XV, ce petit château de plan carré est reconnu comme un chef d’oeuvre du néo-classicisme naissant…
Construit sous Louis XV, inauguré par la comtesse du Barry, il fut plus tard offert à Marie-Antoinette qui en fit sa maison de campagne, avec ferme, hameau, jardin à l’anglaise et à la française etc.
Voici la vigne :
et une longue et jolie tonnelle :
Ce tableau de Noël Hallé (1776), aux détails truculents (voir le putto qui boit à la paille dans une jarre) orne la salle à manger du château,
(Ce peintre que décriait Diderot a peint aussi un Triomphe de Bacchus qui se trouve à Rouen)
L’on peut aussi voir ce miroir bachique monumental :
Oublié le confinement, la foule avait envahi ce dimanche de Pentecôte les rues du Marais où la Halle des Blancs Manteaux avait rouvert ses portes pour accueillir de nouveau l’ Expo4Art et 70 artistes et créateurs.
Parmi ceux-ci deux dames.
Michèle Pincemin peint des aquarelles surréalistes et colorées, elle illustre aussi des livres pour enfants.
A qui s’adresse celle-ci ?
Françoise Minet, portraitiste belge, était là elle aussi. Ce tableau a retenu notre attention.
Un peu plus loin nous avons retrouvé Germain Henneka, rencontré en septembre dernier. Ses tableaux de verres ayant du succès, il a poursuivi dans cette voie.
C’est le décès tout récent du peintre Walter Spitzer qui nous conduit sur ce thème biblique, où ivresse rime avec inceste.
Le vieux Loth, neveu d’Abraham, fuyant Sodome vouée à la destruction, ayant perdu sa femme changée en statue de sel pour s’être retournée afin de voir la ville en flammes, est saoulé par ses filles qui, désespérant de trouver des époux, décident d’abuser de lui pour lui donner une descendance. L’une donnera naissance aux Moabites, l’autre aux Ammonites.
Loth et ses filles, par Walter Spitzer
Walter Spitzer, juif polonais déporté à 16 ans, que son talent de dessinateur (il fut protégé par ses camarades dans les camps pour plus tard témoigner) et sa résistance extrême aidèrent à survivre , fit sa vie en France, s’y illustra comme peintre, sculpteur (il est l’auteur du monument commémoratif à la rafle du vel d’hiv) et illustrateur.
Il faut salué par les plus grands. Pour Joseph Kessel, ce fut un coup de foudre :
» Un monde à la fois réel et fantastique, construit avec rigueur et pourtant léger comme un conte avec ses enluminures d’Orient, ses nàivetés de folklore, la crudité de l’étal, la vagabonde liberté des’ nomades, les grâces d’ûne noce villageoise. Un monde chaud, léger, éclatant, presque féérique mais tenant solidement à la terre par la densité des champs et des pierres, la tendre sensualité des chairs et un sens étonnant de l’humain … «
Des générations de peintres ont mis l’ histoire de Loth en images. On trouvera sur le site du musée virtuel du vin les reproductions de dizaines d’oeuvres sur le même thème, comme celle-ci de Marc Chagall (1931)
En parcourant le marché Dauphine aux Puces de Saint-Ouen, nous sommes tombés sur ce tableau surprenant.
Graâce à la recherche d’images de Google, nous avons pu identifier son auteur : il s’agit de Christophe Blanc, un peintre qui expose notamment à la galerie Sebban. C’est un peu « space », comme on dit, dans le style expressionniste. En voici deux autres vus sur place.
Un visite du site de Christophe Blanc, et notamment la série des « affables », laisse entrevoir un monde masculin de convivialité, de célébration, à vrai dire un peu inquiétant. Ses personnages boivent, chantent, attendent… on ne sait quoi.
Plus douce est l’atmosphère des tableaux de Fatka, vus au marché Serpette, qui nous transportent un siècle en arrière dans l’atmosphère des bistrots parisiens.
Fatka est une artiste russe, une portraitiste. Reconnaitra-t-on celui-la ?
C’est un grand dessinateur britanique qui est actuellement à l’honneur au Musée d’Orsay. Il vécut brièvement, connaissant cinq années de succès (1893-97) avant de mourir prématurément de la tuberculose. Il est vu comme un précurseur de l’art nouveau.
Beardsley vers 1895
D’un style unique, élégant, très reconnaissable, il a illustré en noir et blanc recueils de poésies et pièces de théâtre, scandalisant souvent la bonne société victorienne. Voici une couverture du Yellow Book, revue de poésie et de dessins qu’il avait fondée.
Voici quelques autres images rapportées pour les lecteurs du Bon Clos. Ci-dessous Oscar Wilde en Bacchus.
Oscar Wilde en Bacchus
Oscar Wilde, rencontré chez le peintre préraphaélite Burne-Jones, l’avait encouragé à étudier à la Westminster School of Art. Beardsley illustra sa scandaleuse Salomé, censurée en Angleterre.
Cette « fat woman » attablée devant sa bouteille serait l’épouse du peintre James Whistler.
Touchante scène, avec un faune faisant la lecture à une jeune personne.
Voici une scène de vendanges un peu olé-olé..
A snare of vintage, dessin non publié
Ces personnages illustrent l’Histoire Véritable, un récit de voyage imaginaire de Lucien (de Samosate, 2ème siècle(sic) dont la première étape est une ile aux vignes magiques. Une histoire à raconter un jour…
Le fruit de la vigne est souvent représenté, comme ci-dessous avec ces majestueux porteurs et cette adulatrice.
Beardsley mourut à 25 ans à Menton, où il se soignait. Converti au catholicisme, il ordonna qu’on brûlât ses oeuvres licencieuses. Mais son éditeur n’en fit rien. Qui s ‘en plaindra ?
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Ne quittons pas le Musée d’Orsay sans jeter un coup d’oeil à l’exposition Léon Spilliaert, un flamand un peu inquiétant qui vécut à la même époque.
Un personnage féminin apporte une grappe de raisin à un homme au lit. Pourquoi ? Que va-t-il se passer ?
70 artistes présentaient ce week-end leurs oeuvres dans ce bel espace au coeur du Marais.
On pouvait y retrouver l’artiste pître (auteur d’une Cène mémorable vue il y a quelques années) et sa bande lors du vernissage vendredi soir, venu y présenter ses D(H)ommages aux Maîtres, série d’oeuvres dont un jeu proposait de découvrir les auteurs visés.
Mais on pouvait aussi y rencontrer dans le stand d’à côté Germain Henneka, un peintre un peu sonné par le charivari attenant. Les oeuvres qu’il présentait, mettant en scène des armées de verres à pied, ne pouvaient pas ne pas attirer notre attention. En voici quelques exemples.
Certains tableaux posent de sérieux problèmes de dénombrement !
Germain Henneka, qui signe NK, est français mais vit et peint entre Paris et Amsterdam. Pas convaincu par la gastronomie néerlandaise (une sorte d’oxymore ?), il a développé cette fixation vers un ustensile qui permet au moins de se délecter de vin !