Le centre d’art Albert Chanot de Clamart accueille depuis le 7 mars et jusqu’au 13 avril cinq artistes clamartois, qui jouent donc … à domicile. C’est la deuxième saison de ce rendez-vous avec des artistes clamartois.
Les oeuvres de notre ami Jean Dessirier occupaient une place de choix, nous y avons retrouvé ce faune,
attiré peut-être par la bacchanale qui se jouait dans la pièce attenante.
Elle est l’oeuvre de Guillaume-André Morinet, qui s’est inspiré des oeuvres de Nicolas Poussin, comme leTriomphe de Pan. Qu’on en juge :
L’artiste clamartois utilise le carton pour supporter ses oeuvres, ce qui permet notamment des effets de volume, « avec des personnages au premier plan et un arrière-plan végétal ».
On en saura plus sur sa production sur le site qui lui est dédié.
Elle n’a duré que 8 ans, mais annonce les temps nouveaux.
EN 1715, à la mort de Louis XIV, son arrière-petit -fils Louis XV n’a que 5 ans, et c’est le neveu Philippe d’Orléans qui assure l’interim jusqu’aux 13 ans du roi (sa majorité).
Après le très chrétien Roi Soleil, c’est un libre penseur, un libertin, un artiste (peintre et musicien) qui quitte Versailles pour Paris et prend les commandes de la France.
C’est cette courte histoire que nous fait revivre le musée Carnavalet avec l’exposition « la Régence à Paris ».
Voici le temps desfêtes, bacchanales et débauches, illustré par Bernard Picart.
Suivons Bacchus avalons sa liqueur Ah ! qu’elle a de douceur
Initié à la peinture par Charles Coypel, le Régent dessine les cartons de tapisseries illustrant les amours de Daphnis et Chloé. Voici celle intitulée les Vendanges.
Ces deux détails sont extraits de « Daphnis et Chloé : les Noces ». (à gauche, le banquet de noces, à droite la reconnaissance de Chloé)
Nous retrouvons Alexis Grimou, une vieille connaissance, avec ce « marquis d’Artaguiette en buveur« , qui date de 1720.
Ces deux épicuriens sont attribués à Jacques Autreau, un auteur de théâtre fameux à l’époque.
François Boucher, né en 1703, était tout jeune lorsqu’il a fait cette gravure d’après Watteau d’un « jeune homme portant un plateau et d’un valet tirant des bouteilles d’une corbeille » (1730).
Des bouteilles du sacre peut-être ?
Bouteille portant le sceau du sacre de Louis XV, 1722
(Il serait intéressant de savoir où cette bouteille a été fabriquée, la première verrerie royale « à la façon d’Angleterre » ayant été fondée en 1723 à Bordeaux par l’anglo-irlandais Pierre Mitchell )
Louis XV fut consacré à Reims le 25 octobre 2022, à l’âge de 12 ans.
« Le vin servi ce jour-là est du vin de Champagne, effervescent (pétillant), ou tranquille (sans bulles). Le champagne est le vin préféré de la cour et particulièrement du Régent, comme l’écrit sa mère, la Princesse Palatine : Quand mon fils boit un peu trop, il ne fait pas usage de fortes liqueurs, mais de vin de Champagne.«
Ici finit l’histoire de la régence, et Philippe , nommé »principal ministre », décédera un an plus tard.
Post Scriptum : la bouteille présentée ci-dessus serait l’unique rescapée des 6000 bouteilles bues à l’occasion du sacre. Vendue avec d’autres vieux flacons par une collectionneuse américaine en 2020,elle a été acquise par la famille Tartiner qui en a fait don au Palais de Tau, l’ancienne résidence épicopale à Reims.( Voir l’article de francetvinfo)
Voici revenu au Carrousel du Louvre ce salon commercial où se croisent artistes du monde entier, oeuvres bling bling et parfois des petits joyaux. Du vertige de parcourir les milliers d’oeuvres exposées émergent quelques unes qui nous touchent.
Voici un « verre à moitié plein », de l’italienne Arianna Pignatelli, également tatoueuse de talent, dont on a pu retrouver aussi une version en cours d’élaboration.
L’américaine Brittany Faning, qui a longtemps vécu en Corée, pointe la coexistence du plaisir et du danger avec ce « Pinot Gris et volcan »
Pinot Grigio and a volcano
et ce jeu avec un alligator
poking the alligator détail
Le coréen Youngil Hwang , avec sa série « waiting for myself » interroge notre espèce où chacun est confronté à ses choix de vie. Tous ses personnages portent un coeur sur l’oeil gauche.
La roumaine Smagdan (Magdalena Stanescu) a fait alliance avec le Clos de la Bierle, un domaine du Bugey qui produit un fameux « Frizant » de Cerdon du Bugey, médaillé plusieurs fois et sacré « meilleur vin du monde » ( Il fut même servi en 2014 au Président Xi lors d’un dîner de gala à l’hôtel de ville de Lyon).
Tout un stand à la gloire de ce rosé de Gamay pétillant !
Juin à Bordeaux, c’est tous les deux ans, depuis 1998, les fêtes du vin, du 23 au 26 juin cette année. Les quais, où de vieux gréements sont amarrés, sont investis par des stands où l’on peut déguster des vins de toute la « Nouvelle-Aquitaine ». Les Médoc, Graves-Sauternes, et Saint-Emilion-Pomerol sont bien sûr les plus courus ; il vaut mieux anticiper et venir dès le jeudi, muni d’une carte (et d’un verre de dégustation remis avec), donnant droit à onze « shots » de 6 cl. Et ce sont aussi des expositions en ville, et à l’incontournable Cité du Vin avec Picasso et l’effervescence des formes (jusqu’au 28 août) .
Sur les quais, une grande carte du vignoble a été livrée au public, le résultat sera-t-il mis aux enchères ?
Pour déguster on n’a que l’embarras du choix…
Les discussions vont bon train entre dégustateurs/rices.
Entre deux dégustations on peut utiliser les jeux mis à la disposition du public
jeu des tonneletsjeu du tir-bouchon
ou suivre des cours de dégustation
puis mettre son savoir à l’épreuve en répondant au Quiz
L’association pour l’information et la prévention de l’alcoolisation festive (APIPAF) prodigue ses conseils et propose un test à qui veut
Les grilles du Jardin Public présentent les gestes du vin
Et la Cité du Vin nous offre une exposition de photos de viticulteurs,
où l’on découvre aussi la Connétablie de Guyenne, confrérie fondée en 1952, qui défend les vins « des Côtes et des Graves »dans leurs différentes appellations comme ici Blaye.
Venons-en à l’exposition l’Effervescence des formes,
que l’on parcourra sans pouvoir échapper aux accents obsédants et très olé-olé de la Matchiche, cette danse nouvelle de 1906.
Mais c’est une autre danse que cette scène (« répétition de jota« , aquarelle et encre, 1903) représente,
où l’on voit (en haut à droite) un « porro » catalan et comment s’en servir.
Mais il y aura plus tard d’autres pichets pour boire, comme ces pièces de céramiques produites dans les années 40-50…
Ce couple de buveurs devant une bouteille a été crayonné vers 1899-1900.
L’ami Juan Gris vivait en ce temps-là de dessins humoristiques publiés dans des gazettes comme l’Assiette au Beurre ou Frou-Frou (à laquelle collaborait aussi Picasso). En voici quelques uns.
le jour de l’an des cheminots révoqués (Charivari, 1911) (« Dire que Jaurès, lui, bouffe de la dinde et boit du champagne! ») paru aussi dans l’Indiscret en 1912 (« Sûr que ça ne vaut pas l’ordinaire de l’Elysée !« )
Sur cette eau-forte de 1934, on retrouve le trait magistral du Maître illustrant le thème antique de la fraternité des buveurs
C’est l’époque aussi oui Leonetto Cappiello (que les lecteurs du bon clos ont déjà rencontré) brille dans la publicité
Cette eau-forte de Picasso, un émouvant « repas frugal », date de 1904. « Le vin des pauvres, chez Picasso, n’est pas avilissement. Il est revanche sur l’existence », dit le commentaire.
Honneur au vin dans cette nature morte de 1923
Ce curieux bricolage en bois est intitulé « bouteille d’anis del Mono et compotier avec grappe de raisin ». Il date de 1915.
En 1914, le cubisme est bien loin avec ces verres et bouteilles pour la fête d’Avignon
En 1949, l’humanité progressiste fête les 70 ans du petit père des peuples. Picasso s’exécute à sa façon.
Le poète catalan Jaime Sabartes fut à partir des années 30 le secrétaire du Maître , qui le charge ici pour son amour du vin.
feutre sur papier, 1959
En 1933 Picasso dessine ce Minotaure tenant une coupe et une amante. La vie est belle, semble-t-il nous dire.
Ce thème inspire le Maître. Voici une autre scène bachique (carrément orgiaque) de la même époque.
Celle-ci est un peu plus sage…
Minotaure buvant et femmes
Vingt ans après (décembre 1956), voici un carreau de céramique représentant Silène buvant (au porro ?) auprès d’un jeune homme qui tient une coupe. Le trait est fin. Du grand art !
Vers la fin de sa vie (années 1969-73), c’est la frénésie créatrice où revient le thème du couple, semblant « lever une coupe éternelle en direction du spectateur »…
C’est un conte drolatique, Vert Vert oules voyages du perroquet de la visitation de Nevers, poème héroïque publié en 1734 par Jean-Baptiste Gresset, dont le héros est un perroquet. Il fit grand bruit à l’époque, et eut une nombreuse descendance au théâtre, à l’opéra-comique mais aussi en peinture, et jusque dans des performances et expositions d’art contemporain (on parlera en fin d’article d’ Oral Texte)..
C’est l’opéra-comique d’Offenbach monté en 1869 qui nous intéresse ici, car il recèle un sympathique air à boire…
Mais racontons d’abord l’histoire : Vert Vert, perroquet ramené d’Amérique, est la mascotte d’un couvent de Visitandines à Nevers, tant il est prolixe en prières et paroles d’Evangile. Il parle latin!
Mais, requis par un autre couvent, à Nantes, il est embarqué sur un bateau qui descend la Loire. Durant le long voyage, aux côtés de « deux nymphes, trois dragons, une nourrice, un moine, deux gascons », c’est à un tout autre langage qu’il est confronté :
car, les dragons, race assez peu dévote, ne parloient là que langue de gargotte ; charmant au mieux les ennuis du chemin, ils ne fêtoient que le patron du vin ; puis les gascons et les trois peronelles y concertoient sur des tons de ruelles : de leur côté, les bateliers juroient, rimoient en Dieu, blasphémoient et sacroient.
On imagine la suite : Vert perd son latin et ne fait que jurer, grand scandale au couvent ; on le renvoie à Nevers, où on l’attend pour le juger. Le voilà encagé, privé de tout. Le châtiment fait son effet :
Couvert de honte, instruit par l’infortune… …l’oiseau contrit se reconnut enfin : il oublia les dragons et le moine ; et pleinement remis à l’unisson avec nos sœurs, pour l’air et pour le ton, il redevint plus dévot qu’un chanoine.
Las. Le retour à la vie de plaisirs va lui être fatale :
Du sein des maux d’une longue diette, passant trop-tôt dans des flots de douceurs, bourré de sucre, et brûlé de liqueurs, Ver-Vert, tombant sur un tas de dragées, en noirs cyprès vit ses roses changées.
Vert Vert meurt, et c’est là qu’Offenbach a choisi de faire commencer son histoire.
Son Vert Vert est un jeune homme, neveu de la directrice du couvent où vient de mourir le perroquet. Peut-être sa réincarnation ? On ne racontera pas l’argument en détail, il suffit de savoir qu’il y a des amoureux, des couples qui veulent se retrouver, et comme dit la RTBF, « on y retrouve des personnages truculents et des quiproquos dans une ambiance très vaudevillesque. »
On se retrouve ainsi à la fin du 2ème acte (scène 14) dans une auberge où l’on va découvrir les talents vocaux de Vert Vert, requis par Corilla la chanteuse de remplacer au pied levé un chanteur défaillant.
Allons ! du vin partout et des chansons légères ! Et ceux qui le voudront pourront casser leurs verres ! Au diable les belles manières, Avec nous, Avec eux, jamais de façons !
Amusons-nous, gais compagnons, A la dragonne, entre dragons ! Buvons ! chantons !
Et pif ! et paf ! et versez donc, Madame l’hôtelière ! Vos deux mains sont-elles de plomb ? Vous ne les levez guère. Si la bouteille que voilà ! Est trop lourde, ma chère, Donnez ! chacun se chargera De la rendre légère !
vient la Chanson
VERT-VERT.
Quand du flacon en flots d’or il s’échappe Comme un reflet du chaud soleil, Dont les rayons ont fait mûrir la grappe, Que j’aime à voir ce vin vermeil. Je bois à vous, ma belle dame !
LA CORILLA. Beau cavalier ! je bois à vous.
VERT-VERT. Le présent enivre mon âme !
LA CORILLA. Et l’avenir sera plus doux !…
ENSEMBLE. Versez ! amis ! versez ! toujours ! Ce vin béni par les amours !…
LA CORILLA. Tout en chantant l’amour et la jeunesse Buvons ce vin qui vient de loin. Et de chasser l’importune tristesse, Gaîment remettons-lui le soin !
VERT-VERT. Je bois à vous, ma belle dame !
LA CORILLA. Beau cavalier ! je bois à vous !
VERT-VERT. Le présent enivre mon âme,
LA CORILLA. Et l’avenir sera plus doux !
ENSEMBLE. Versez ! amis ! Versez, toujours. Ce vin béni par les amours.
Etc.
Signalons le CD d’ Opera Rara selon l’édition de J.C.Keck
Concluons en signalant que les amateurs d’art contemporain ont jusqu’au 23 juillet 2022 pour visiter l’exposition Oral Texte à la Fondation Pernod Ricard , qui propose de revenir sur les origines du langage articulé avec les propositions d’une douzaine d’artistes comme Angélique Buisson qui s’est inspirée du conte de Vert Vert.
Au début du 20ème siècle, nombreux étaient les artistes, peintres, sculpteurs, qui ont rallié Paris et se sont installés à Montparnasse ; beaucoup étaient des juifs fuyant la la misère et les pogromes de l’Empire russe. Parmi eux Chagall, Soutine, Modigliani, etc. Bien que de styles et d’inspiration très diverses, on les appelle l’Ecole de Paris. Le musée d’art et d’histoire du judaïsme leur consacre une exposition. Nous en rapportons quelques images.
Comme cette nature morte de Chaïm Soutine qui date de 1916
Ce petit tableau (à Montparnasse) est d’Oser Warszawski. Né en Pologne en 1896, il se met à peindre à Paris dans les années 20. réfugié en Italie pendant la guerre, il sera quand même déporté et ne reviendra pas.
Voici une litho de Lou Lazard, « à Montmartre« (1925)
On doit la photo qui suit à Marc Vaux,qui photographia les oeuvres des artistes de Montparnasse. L’oeuvre est d’Adolphe Feder, qui naquit à Odessa vers 1886 et mourut à Auschwitz.
Georges Wolinski n’était pas de cette génération. Grand dessinateur au destin tragique lui aussi, il nous fait toujours sourire. Voici un dessin vu aux Beaux Arts de Paris où il y a actuellement une exposition en son hommage.
Nous en avons été privés l’an dernier, les voici revenues ces expos de photos qui donnent l’occasion de passer et repasser dans la cité romaine pendant tout l’été. Et comme chaque année il y avait des grains à presser pour les habitués du bon clos…
A l’espace Van Gogh c’est l’Orient Express et la Compagnie Internationale des Wagons-Lits qui ressuscitaient, avec ces vues des caves des ateliers de Saint-Ouen.
bouteilles et fûts dans les ateliers de Saint-Ouen, vers 1960
C’est qu’il fallait nourrir et bien sûr donner à boire aux voyageurs au long cours.
Wagon bi-foudre pour le transport du vin destiné aux passagers de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits
Dans quel pays se trouvait ce birou de voiaj ?
Un hommage appuyé était rendu à Sabine Weiss qui, à 96 ans, se revendique toujours comme « photographe-artisan » plutôt qu’artiste. La voici festoyant avec ses camarades de l’agence Rapho à gauche sur cette photo de Robert Doisneau en 1953
Ces photos de Brassai représentent des couples attablés date des années 1930 et ont été publiées dans l’éphémère revue NEUF, qui incarna « toute l’effervescence artistique et intellectuelle des années 1950, donnant une place centrale à la photographie et à ses auteurs ».
La même revue NEUF a donné carte blanche à des dessinateurs comme André François qui publia dans le numéro IX une histoire de crocodile domestiqué (enfin, pas complètement)…
ils savent raconter de jolies histoires…
Mais c’est avec l’architecte, designer et amateur de photos Charlotte Perriand (1903-1999), dont les collections sont humblement exposées dans une salle du Monoprix, que la vendange fut la plus conséquente.
On a retrouvé cette touchante photo d’auteur inconnu dans ses archives. Trois hommes, aux couvre-chefs marquant sans doute des origines diverses (casquette, béret, feutre), qu’on imagine touchés par la crise économique, assis sur un banc public…
Paris vers 1930
Voici quelques autres photos des années 30 de Wide World Photos, publiées par le New York Times, représentant des vendangeuses du Bordelais, d’Oléron, d’Italie…
en haut.à g. la bordelaise porte la quichenotte, qui protège la nuque du soleil. En bas c’est « le repos aux heures chaudes ».
Cette grappe a été prise par Emmanuel Sougez
et cette vue des vignes de Gevrey-Chambertin en 1931-32 par François Kollar
Dans ces foudres de Cognac, les eaux-de-vie attendent le filtrage (1930, auteur inconnu)
tandis qu’à Londres, les tonneaux de la brasserie Whitbreads sont fabriqués à la main par 3 hommes.
1934, agence non identifiée
Très engagée pour le progrès social dans les années suivant la crise de 1929, Charlotte Perrinad contribue à différents salons et expositions comme l’exposition internationale des arts et techniques de la vie moderne, (Paris 1937) avec notamment cette fresque appelant, sur un paysage de vignes et de champs, à faire bénéficier les travailleurs de la campagne comme de la ville de la législation sociale.
La vie parisienne, le spectacle proposé cette année par Frank T’Hézan, Jean-Christophe Keck et leur bande allait-il attirer les foules à Bruniquel comme l’an dernier la Grande Duchesse de Gerolstein ?
La réponse est oui, mais malheureusement le temps n’était pas un rendez-vous. Le 31 juillet est un jour à marquer d’une pierre noire car le spectacle fut annulé, et les imprévoyants d’un soir furent privés de leur annuel plaisir. Bruniquel m’a tuer !
Malin, l’ami Bernard avait prévu d’y rester quelques jours et put donc voir par deux fois cette Vie Parisienne.
(ci-dessous des affiches de 1922, 1927 et 1919 !)
Voici ses mots : »pas la moindre goutte. Carole Delga, JM Baylet présents. Triomphe. »
Mieux. Averti par l’auteur de ces lignes, il s’est rendu au récital de chansons humoristiques donné par Dominique Desmons au domaine Vayssette à Gaillac.
Dominique Desmons trinquant avec son compère Jean-Christophe Keck
Dominique Desmons ! (assisté de Jean Christophe Keck pour les bruitages).
Nous attendrons donc la sortie du DVD pour découvrir la version 2021 de la Vie Parisienne, et nous consolons avec ces quelques photos anciennes et actuelles de Bruniquel .
l’hôtel café Rigal, successeur Doubac, promenade du Ravelin, il y a un siècle
Que voici une belle exposition sur le vin dans l’Antiquité, proposée par la Cité du Vin !
Nous y avions suivi il y a quelques semaines une conférence en ligne du professeur François Lissarague sur « le banquet des grecs« , où l’on apprenait que les symposiums (boire ensemble) commençaient généralement par des libations aux dieux.
Cette exposition nous donne à voir les représentations de ces dieux, essentiellement Dionysos et son avatar romain Bacchus, sur des amphores, rhytons et autres jarres, mais aussi sur des reliefs, des sculptures et des objets décoratifs.
On est accueilli par ces mots d’Euripide :
Dionysos, fils de Sémélé, prince divin des Bienheureux, maître des gais banquets tout fleuris de couronnes, dont l’apanage est de conduire les choeurs au son des flûtes, de rire, et d’endormir nos soucis, quand le jus du raisin brille au festin sacré…
Le voyage commence en Egypte avec cette stèle calcaire(-VII à -IVème siècle) représentant des femmes vendangeant et foulant le raisin
à mettre en regard avec cette autre scène de vendange et foulage du raisin en musique par des satyres (Italie du sud, IVème siècle avant J.C.)
Le voyage se poursuit en Perse (au Louristan) avec cette situle (seau à vin) ornée d’une scène où deux époux font le geste de trinquer (vers -1000) devant un serviteur portant la jarre.
voir le déroulé di-dessous
Mais l’essentiel se passe en Grèce. Ce rhyton et cette jarre trouvés à Santorin datent de -1600…
Ce rhyton à tête de mulet, percé, permettait de boire à la régalade (IVème siècle av. J.C., Attique)
Le vin est un don de Dionysos aux hommes. Sur ce situle dit « Rothschild »(du nom du donateur d’une importante collection) venant d’ Italie du Sud (vers -350) et conservé à Genève, on voit le dieu entouré d’Aphrodite, Eros et Eirenè (la Paix), en offrir au roi de Thrace Maron convaincu par Peithô (la Persuasion).
Il faut donc remercier les dieux ce qu’on fait à chaque libation en versant quelques gouttes de vin sur le sol, avant de le boire mélangé à de l’eau.
Dionysos, dieu errant, offrait la vigne et le vin à ceux qui l’accueillaient, comme sur cette amphore trouvée en Attique (-550 -530) où on le voit apportant du vin à des jeunes hommes porteurs de présents.
Voici aussi un vase (pelikè) représentant Dionysos sur un char (Attique, vers -380)
Sur ce pied de table en marbre, Dionysos est représenté la main sur la tête en signe d’extase.
Ce cratère à volutes représente Héraclès et Dionysos (Italie du Sud, -350). Tous deux ont acquis l’immortalité en récompense de leur oeuvre civilisatrice.
Ce psykter (vase à rafraichir le vin) représente les deux compères (Héraclès est reconnaissable à sa peau de lion) avant un concours de boisson…
Voici encore Dionysos sur une « nestoris » (Italie du sud, vers -350) avec Eros (le vin passait pour être aphrodisiaque) : Dionysos est étendu sur un lit, face à un satyre, tandis qu’au dessus Eros tient dans ses mains un cerceau (filtre d’amour ?).
Le dieu caprin Pan se joint volontiers à Dionysos-Bacchus. Celui-ci en bronze vient de Suisse (à g. 150-200 ap.J.C.). Voici aussi Silène, vieux satyre, précepteur de Dionysos, pressant contre lui une outre à vin (Grèce, marbre, 1er siècle).
Voici maintenant deux masques représentant Dionysos sous deux formes très différentes : jeune homme pressant le raisin dans ses mains( Botrys -la grappe, à gauche) et vieillard barbu à cornes de taureau (Tauros). Asie Mineure, IIème-Ier siècle avant JC)
Cette applique de lit en bronze représente un autre Dionysos Tauros (Alexandrie IIème siècle av.JC)
Le thème de la mort est là évidemment, avec cette hydrie funéraire en bronze dorée (Grèce, fin du 4ème siècle avant JC) qui représente Dionysos et son amant Ampélos, « dont la mort prématurée causée par un taureau laissa le dieu inconsolable », et qui se serait métamorphosé en vigne.
Plus monumental encore est ce cratère découvert à Vix dans la tombe d’une princesse celte (fin du VIème siècle av. J.C.), qui témoigne des échanges existant alors entre Bourgogne et Italie. C’est le plus grand vase que l’Antiquité nous ait légué, il pouvait contenir 1100 litres.
Ci-dessous deux vases provenant d’un sanctuaire des Cabires, à Thèbes représentant ces divinités proches de Dionysos donnant du vin au cours d’un banquet à un serpent et à un cygne, deux animaux « symboliquement en lien avec la mort ». (Vème siècle av. JC). Le vin et le banquet seraient donc ici associés à l’idée de vie sublimée après la mort.
Cette mosaïque ornait la salle de banquet d’une riche villa, semblant inviter à jouir de la vie… : carpe diem
Un proverbe latin ne dit-il pas :
Les bains, les vins, Vénus nous ruinent la santé. Mais la vie, c’est les bains, les vins, Vénus…
Et pour finir, voici la stèle d’un cabaretier de Bordeaux tenant la cruche d’une main et le gobelet de l’autre semblant inviter le passant à boire.(II-IIIème siècle)
Bien d’autres oeuvres valent le déplacement, notamment des modernes, on a jusqu’au 30 août 2021 pour les voir Avant qu’elles ne joignent les collections du Louvre, du Musée Archéologique d’Athènes, de la Fondation Gandur et autres musées genevois et collections privées dont elles proviennent. Avis aux amateurs !
Oublié le confinement, la foule avait envahi ce dimanche de Pentecôte les rues du Marais où la Halle des Blancs Manteaux avait rouvert ses portes pour accueillir de nouveau l’ Expo4Art et 70 artistes et créateurs.
Parmi ceux-ci deux dames.
Michèle Pincemin peint des aquarelles surréalistes et colorées, elle illustre aussi des livres pour enfants.
A qui s’adresse celle-ci ?
Françoise Minet, portraitiste belge, était là elle aussi. Ce tableau a retenu notre attention.
Un peu plus loin nous avons retrouvé Germain Henneka, rencontré en septembre dernier. Ses tableaux de verres ayant du succès, il a poursuivi dans cette voie.