


Ce blog est la chronique, dédiée à la vigne et au vin, d'un viticulteur amateur ivre de "fun" et de beauté.
Le 29 septembre 1972, à l’occasion du cent cinquantenaire de leur fondation, les établissements Nicolas publiaient, « à la gloire des vins de France », une plaquette de 13 gouaches d’André Derain : « le génie du vin »
Pour ceux qui voudraient savoir à quoi ressemblait Derain, le voici, par Balthus
Au bon clos nous avons réussi à nous en procurer un exemplaire et, en cette date anniversaire, sommes heureux de remettre à l’honneur quelques unes de ces gouaches.
Les voici :
les grappes et les animaux
la naissance de Dyonisos , fils de la princesse Sémélé, sortant de la cuisse de Jupiter
rapt de Dyonisos, enlevé, comme l’a narré Homère , par des pirates tyrrhéniens ; mais le dieu fait prodige sur prodige…
la grappe de chanaan, que les envoyés de Moïse ramenèrent selon la Bible (Nombres, 13,23 ) du pays de Canaan « à deux au moyen d’une perche »
(on trouvera une remarquable iconographie-dont cette oeuvre- sur le site de marc Heimermann, santovino.com)
la paix des coeurs – sont-ce les buveurs de Virgile ? comme l’indique Thierry Maulnier,
car la mort nous tire l’oreille, « vivez, dit-elle, je viens ! »
C’est une artiste (Angélique-Emmanuelle, graphiste illustratrice peintre) découverte au hasard d’une « explo » sur la toile. Voici quelques unes de ses oeuvres, qui ont toute leur place sur ce blog. C’est frais, charmant et ça ne manque pas d’humour.
On peut en savoir plus là
Voici un jeu de mot un peu facile, certes, mais qui savait qu’une vigne avait été plantée en 2005 en cet hopital montmartrois ?
La première vendange aurait eu lieu len 2007, la vendange 2009 la semaine dernière.
Tous les détails sont là
Saluons à cette occasion le site winetourisminfrance.com , dédié comme son nom l’indique au tourisme oenologique, qui présente cette information
Nous nous sommes rendus sur place et avons pris quelques photos de la vigne, qui a pour originalité d’être un vecteur de l’animation auprès des résidents de cet hôpital gériatrique,
constaté qu’ils restait encore quelques grappes à vendanger,
et admiré les peintures accrochées pour fêter les vendanges.
Celle-ci est dûe à Beth Anna Hynum dont on peut voir d’autres oeuvres sur facebook
Sur celle-ci la signature de Mariette Teisse Renc est très lisible.
Caroline Cerda-Yoza (dont on peut voir d’autres oeuvres là )a peint cet homme triste à montmartre en fête
et Pierre Poli (id. ici) ce repas de vendanges ?
Ce week-end de la mi-septembre, le village suisse fêtait les vendanges et les 120 ans de la Tour Eiffel toute proche, à sa façon.
Les reporters du bon clos ne pouvaient manquer une telle occasion de découvrir les objets d’art relatifs à la vigne et au vin que les nombreuses galeries et boutiques du village allaient mettre en avant.
Ils se sont donc rendus dans cette enclave d’antiquaires et de galeristes, bien connue des habitants du 15eme arrondissement de Paris, qui jadis fut un « faux vrai village suisse » construit pour l’exposition universelle de 1900, puis, après le démontage, un marché de l’occasion pour devenir dans les années 60 un centre moderne de l’art et de l’ancien.
Vignes et grappes les attendaient dès l’entrée
et dans les galeries.
Bingo ! Ce sont des dizaines d’objets, tableaux, tapisseries, sculptures, accessoires de table ou de maison qu’ils inscrirent à leur tableau de chasse. Et l’on est loin d’avoir épuisé le sujet vu le nombre de galeries qui resteraient à visiter.
En voici une sélection. (les numéros renvoient à la galerie, en fin d’article – aux erreurs près qui seront corrigées si nos amis galeristes nous en signalent)
Commençons par quelques natures mortes (16)(1)(7)
et paysages montmartrois de Roland Hamon et Mawig (6)
Voyons maintenant des scènes de vendanges et de libations,
gravures
la gayeté de Silène de Nicolas De Launay (1739-1792) (9)
sacrifice en l’honneur de Pan, par Jean Baptiste-Marie-Pierre (1714-1789) (9)
anges en vendanges ?(10)
tapisseries (1) (8)
tapisserie d’Aubusson (18eme) (8)
Bacchus, bacchantes et vendangeurs
bacchus et bacchante juchés sur des tonneaux (allemand 19eme) (10)
voici un couple de vendangeurs (porcelaine) qui prend du bon temps (15)
gironde vendangeuse (13)
groupe d’amours aux grappes de raisin (porcelaine, naples 19eme) (3)
vigneron japonais (4)
bacchus noir(15)
autres bacchus enfants (7)
(5)
(16)
les arts de la table
tonnelet en porcelaine(moulins 18eme) (5)
gourde/tambour (nevers début 18eme)(5)
pichet « saint-denis sur sarthon » (18eme) (5)
tastevin d’argent (11)
sa devise : « le vin réjouit le coeur »
coffre à caviar et champagne ()
broc d’étain art nouveau de Jean Baffier (scène de vendanges, à observer de près) (10)
ceci n’est pas un canon (?)
plutôt un porte bouteille
service ouvragé(2)
détail du pied
verreries (3)(16)(12)
Tantalus (la ceinture de chasteté des bouteilles (ré)inventée par Clacquesin ?)(14)
la vie domestique
vase (13)
soufflet-pressoir (15)
chenêt (15)
vasque art nouveau (16)
lampe art nouveau (15)
colonnes ouvragées (7)(12)
Plus près de nous, ces images nous ont fait sourire
(12)(déjà vu quelque part, mais où ?)
pub parue dans l’illustration en 1930 (6)
Fabuleux, non ?
Il fallait finir ce reportage autour d’un verre, c’est M.Fouet, viticulteur de Saumur, qui nous y convia, avec un excellent Crémant.
Merci ami vigneron !
Nous remercions également les galeries qui nous ont ouvert leurs portes et où les lecteurs de ce blog pourront découvrir celles de ces merveilles qui n’auront pas été vendues d’ici là.
1) ma caverne 94 grande allée
2) A l’âme du village (Eric Saget)
3) Galerie Delf
4) Galerie Meiji
5) Christiane Daniel
6) Galerie 39 place de berne Didier Heidet
7) Marchand d’Oubli (galerie 34/35)
8) Kryzstof Pernell 30 place de Berne
9) Galerie Jeanne Renan
10) Galerie JC Guilmard
11) Reves & Réalité Valérie Muné stand 31 place de Berne
12) Spinella/ Chantal Philippot 9 place de Genève
13) Galerie Adam /Michel Lebrand
14) Didier Landrieux 13 place de Genève
15) Broc-en-tout / Danielle et Sophie Haye
16) M.de Felix – Arnaud Huet
C’est une petite ville de Toscane, une cité historique où l’on vient du monde entier sculpter dans les « studii » la pierre de Carrare toute proche.
comme le californien charlie kaplan (Flight, 2009)
Les reporters du bon clos y ont découvert un festival d’art : Versilia Wine & Art festival
Hélas, quelques mois trop tard. La première édition du festival s’est tenue en mars dernier.
Mais la moisson (on devrait dire la vendange) est riche, grâce au livre-catalogue de lodovico gierut trouvé sur place (et que l’on peut se procurer ici ) dont nous sommes heureux de présenter quelques pépites.
Beaucoup peuvent être vues là sur le site du « museo dei bozetti »
comme ces grappes stylisées
luce (giovanni balderi, 2009)
uvalbina (alberto bongini, 2009)
naturamorta (giovanni acci, 1972)
I dolci frutti dell’ultima stagione (bruna nizzola, 2009)
ces buveurs
autoretratto (marcello tommasi, 1976)
il brindisi (riccardo bremer, 1990)
sogni e misteri (amedeo lanci, 2009)
Cenacolo (romano cosci, 1980)
ces divinités
Bacchus (giancarlo cannas, 2009)
bacco, omaggio a caravaggio (fabrizio giorgi, 2009)
Sangioveta (emmanuele de reggi, 2000)
dalla cantina alla vigna (mauro capitani, 2009)
et ces travailleurs
portatrice d’uva (gabriele duvai, 1972)
in cantina (franco del sarto, 2009)
in vino (paolo lapi, 2009)
Tout ça pour ça
coppa di bianco (giovanni cabras, 2008)
Magnifique exposition. Quand est la prochaine édition ?
Etonnant personnage que Paul Ricard .
Fils d’un négociant en vin marseillais,
le chai paternel
il n’a pas vingt-trois ans qu’il a déjà mis au point son goûteux pastis qui fera vite fureur autour du vieux port. Artiste, il dessine les affiches publicitaires et le bientôt légendaire broc Ricard,et il peint…
Il est capitaine d’industrie, menant son entreprise de succès en succès, patron social, distribuant des actions au personnel, mécène, édile, visionnaire…
Et pince-sans-rire : ne rétorquait-il pas, à ceux qui l’accusaient d’encourager l’alcoolisme, qu’il poussait plutôt à consommer de l’eau, puisqu’il en faut cinq volumes pour un seul de ricard pour faire un bon pastis ?
Ainsi fit-il de Bendor ,
petit ilot sis en face de Bandol, un lieu de villégiature dédié à la vigne et au vin.
On peut y voir actuellement ses oeuvres, qui se comptent par dizaines (beaucoup de portraits). C’est que le bonhomme, disparu en 1997, aurait eu cent ans cette année.
(aucun sectarisme comme on voit)
bacchanale ?
mais aussi d’étonnantes sculptures d’autres artistes , comme cet improbable saute-mouton en bronze de Pascal Noël
ou ce nu blanc de Gérard Vérin, qui nous a esbarusclé.
Ami du clos, passant, va à Bendor, l’expo dure jusqu’au 30 aout 2009.
Et va aussi aux Embiez, où un parcours-panégyrique nous a fait parpeléger. C’est là que le bonhomme repose, face à la mer.
Chantons-lui donc cette ricounienne adaptation du plus beau de tous les pasos, Paquito Chocolatero !
Louis Comfort Tiffany était un artiste américain célèbre surtout pour ses vitraux de style Art Nouveau.
En voici deux qui viennent rejoindre, dans la galerie du bon clos, celui réalisé par nos amis de Livry/Seine.
On peut les voir en vrai au « Charles Hosmer Morse Museum of American Art « , à Winter Park, Florida.
Ou mieux, en acquérir une copie sur un site comme celui-ci . Ce n’est pas donné mais imaginez votre sweet home avec un tel bijou !
Connaissant notre douce addiction, des lecteurs érudits ont attiré notre attention sur le peintre alsacien Sebastien Stoskopff (1597-1657), dont on peut voir des oeuvres au musée Notre-Dame à Strasbourg.
Qu’ils en soient remerciés.
Ces corbeilles de verres (par quelle démarche de pensée entreprit-il de les peindre ?) ont toutes leur place dans la galerie du Bon Clos.
Difficile de s’imaginer ce que l’auteur de cette eau-forte, où d’un tonneau surgit un arbre, sur un tapis d’objets divers et de verre,
avait en tête en la composant : est-ce un rébus, un jeu de kim ? nous invite-t-on à nous pénétrer de la vanité des artefacts humains que la nature tôt ou tard engloutira ?
On invoquera « l’altérité » quand on saura que l’auteur, Mitsuo Shiraishi est japonais. Installé en France du côté de Mulhouse, il y poursuit une oeuvre qui ne laisse pas indifférent certain ami du Clos, au pays des puys.
Serait-ce alors une réflexion sur l’art et la manière de se dés-altérer ?
Tentons ce haiku :
petit tonneau brun
tant de monde autour de toi
sur ton flanc un arbre
Peut-être la clé se trouve-t-elle dans d’autres oeuvres de l’auteur ?
Tout se complique… Ami du Clos, aide nous à y voir clair !