On peut voir ces temps-ci cette farce grinçante de Molière avec ses intermèdes musicaux, comme elle fut jouée à Versailles en 1668 lors du Grand Divertissement Royal, en célébration de la paix signée avec l’Espagne à Aix-la-Chapelle, et de l’entrée de la Flandre dans les domaines royaux.
Voir le compte rendu sur le site Première Loge du spectacle présenté à l’Opéra Royal de Versailles.

Si l’histoire de ce paysan, bafoué après avoir troqué sa fortune contre un titre de noblesse et une épouse, est bien connue, les intermèdes musicaux signés Lully le sont moins.
C’est à la fin de la pièce, alors que Georges Dandin parle de se jeter à l’eau, que commence le 4ème intermède.
Vient un paysan de ses amis, qui lui conseille de noyer dans le vin toutes ses inquiétudes (scène 1).
Survient alors une troupe de bergers et bergères chantant le dieu de l’Amour (scène 2). Puis une troupe de satyres et bacchantes louant Bacchus (scène 3). Ils se disputent :
Ah ! quel plaisir d’aimer ! Ah ! quel plaisir de boire !
Le plus grand Dieu de tous
C’est l’Amour ! C’est Bacchus !
et finissent par se réconcilier :
L’Amour a des douceurs, Bacchus a des appâts ;
Ce sont deux déités qui sont fort bien ensemble ;
Ne les séparons pas.
Mêlons donc leurs douceurs aimables.
Mêlons nos voix en ces lieux agréables,
Et faisons répéter aux échos d’alentour
Qu’il n’est rien de plus doux que Bacchus et l’Amour.
Ecouter en ligne la version des Arts Florissants