On n’entendait plus guère parler de ce roi de la déconnade, digne héritier des loufoques de tout (tuyau d’) poil. Voilà qu’une exposition le remet en scène.
Notez bien : c’est jusqu’au 27 juillet au musée d’art et d’histoire du judaïsme.
Dessinateur génial, cet humoriste cher à notre coeur a travaillé aussi pour les lecteurs du bon clos.
N’a-t-il pas conté les débuts du futur Henri Quatre , dont on sait qu’il eut bébé les lèvres baptisées au jurançon ?
Son album Jactances 2 rassemble 70 des meilleurs éditos publiés par Fluide Glacial pendant 25 ans.
En voici un consacré aux mystères de la traduction assistée par ordinateur mettant en scène les tribulations d’un verre de vin au temps béni du Minitel.
My Minitel is rich
Au commencement, il y avait la sonnette. Un seul bouton, on appuyait dessus et ça marchait. C’était le Vert Paradis de la Technologie. Ensuite ça s’est compliqué pour en arriver à l’hyper-sotisphication des super-machines d’aujourd’hui, comme le Minitel.
A priori, le Minitel, c’est pas fait pour moi. J’ai déjà assez de mal à utiliser un distributeur de billets le dimanche, quand la banque est fermée. J’ai quand même plongé. Mais que faire avec un Minitel? J’ai essayé d’appeler « 3615 Maud » mais il y avait une liste d’attente de 40 personnes, pire qu’un guichet d’Air Inter.
C’est alors que j’ai appris l’existence d’un service de traduction automatique! Voilà une idée intéressante! Je vais essayer ça. J’ai choisi arbitrairement un ballon extrait d’un album de BD, ballon libellé comme suit: « Un coup de rouge, Mémère, c’est bon pour le travail de force. Rien que pour trinquer. »
Il se trouve que cette phrase a déjà été traduite en anglais, (l’album en question étant publié aux USA) par: « Hey granny, how about a glass of wine? It’s great when you are working hard. Come on, just a small one for the road. »
Pour m’amuser (car je suis un grand enfant), j’ai rentré cette phrase anglaise dans le Minitle et j’en ai demandé une traduction française que voici: « Hey granny, comment environ un verre de vin? Il est grand quand vous travaillez dur. Venu dessus, juste un petit pour le road. » Traduction qui m’a laissé perplexe.
Voulant en savoir plus, j’ai redemandé la traduction anglaise de cette dernière phrase, ce qui a donné: « Hey granny, how approximately a glass of the wine? It is large when you work hard. Come above, right small for the road. » De plus en plus intéressant.
Aussi sec, je redemande la traduction de cette dernière phrase en français. Minitel me donne: « Hey granny, comment approximativement un verre de vin? Il est grand quand vous travaillez dur. Venu au-dessus de petit droit pour la route. » Ca commençait à prendre tournure. Nouvelle demande de traduction en anglais. Je reçois en retour: « Hey granny how roughly a glass of wine? It is large when you work hard. Come above right for the road. »
D’après certains spécialistes que j’ai consultés par la suite, ces changements de mots, d’une traduction à l’autre (« great » puis « large ») seraient dus à des glissements sémantiques provenant de termes synonymes ou homonymes (« glass » signifie « verre à boire » mais aussi « verre à vitre »). D’après moi qui ne suis pas un spécialiste, ces changements de mots d’une traduction à l’autre seraient dus à des couilles dans le réseau.
Quoi qu’il en soit, j’ai continué sur ma lancée, anglais, français, anglais, français, etc. Voici, dans l’ordre, les traductions que j’ai obtenues au fur et à mesure (je vous fais grâce des phrases anglaises).
1/ Hey granny, comment rugueusement une vitre du le vin? Il est grand quand vous travaillez hard. Venez là pour un petit coup sur la route.
2/ Hey granny, comment ce vitrail du le des la de vin est rugueuse? J’en ai une grande pour vous travailler dans le hard. Venez, on va tringler sur la route.
3/ Hey granny, le vin rouge comme un miroir. Je sors ma grosse. Mettez-vous sur levrette comme une bête pour un petit coup sur la périphérique.
4/ Hey granny, goûtons-voir si le vin est bon. et des comme ça, t’en as déjà vu des comme ça? Tiens, fume c’est du belgian.
Après, j’ai arrêté car ma note de téléphone se montait déjà à 28 397 524,98 de nos anciens francs. J’ai trouvé qu’il y avait disproportion au niveau du rapport qualité/prix.
Terminons avec ce rébus bien « gotlibien » trouvé sur le site de fluide glacial (proposé par bruno léandri et publié par totodernoncourt ; on y trouvera la solution…)
Arrêtons nous là avec la coccinelle car il commence à faire soif ! A bientôt ami Gotlib !