Antoine Esclangon (1876-1959) était un de ces poètes félibriges qui tentaient de faire vivre la langue provençale dans les années 1900. Employé à la mairie de Toulon, il créa avec quelques autres, l’école félibréenne de la Targo.
Voici une « brinde » de sa composition (mot dont la proximité avec l’espagnol brindar et l’italien brindisi éclaire le sens sans nul doute. On donne à ce mot une origine allemande :Bring dir es…), trouvée dans Misé Lipeto, un livre de recettes de Marion Nazet.
Que se lèvo dòu vin e dei fremo
Se levo de lou fè de Dieu, disien lei Rière.
Dins nosto Prouvenço,
Lei fremo soun bello
E lei vin soun famous.
Sian i ped de Dieu !
A la bono vosto !
(Qui s’éloigne du vin et des femmes, s’éloigne de la foi de Dieu, disaient nos ancêtres. Dans notre Provence, les femmes sont belles et les vins fameux. Nous sommes aux pieds de Dieu ! A la bonne votre !)