C’est l’ami Ajit qui a dégoté dans un chateau de Saint-Emilion ce poème écrit par Louis Orizet, à la manière de Kipling.
Il commence ainsi :
Si tu peux résister à la griffe du froid
Et rester tout le jour ployé sur ton coteau…
et se termine par
Alors dans le cuvage, quand je ne serais plus,
Poursuivant après moi ton généreux office,
Tout comme nos aïeux ont régné sur ces fûts,
Tu seras Vigneron mon fils.
Louis Orizet (1913-1998), ingénieur agronome de formation et écrivain, fut inspecteur général de l’INAO, maire de Denicé et l’un des acteurs de la promotion du beaujolais nouveau avec Georges Dubœuf dans les années 1970 (ll fut l’inventeur du slogan « Le beaujolais nouveau est arrivé »).
Avec son fils l’écrivain Jean Orizet, il a publié « les cent plus beaux textes sur le vin« . Ils y ont glissé 4 de leurs textes, c’était trop tentant, non ?
Comme Vendanges, de Jean Orizet
Gladiateur masqué de chêne
Par toute ses lames le pressoir perd
Son sang pulvérisé un peu plus tard
Au tiède laser du soupirail
…
Dans quelques jours les feuilles
rougiront du viol…