Nous avons rencontré l’Épitre à Ambroise de la Porte, parisien, où Ronsard faisait l’éloge de certains vins de Brie, suite à notre passage à Coulommiers. (On a vu que d’Eustache Deschamps à Boileau, les avis sont plutôt contraires.)
Mais Ronsard a des mots réjouissants pour décrire les plaisirs de la vendange…
Le bon Bacchus que tous les autres dieux
Sur tous plaisirs la vendange m’agrée,
A voir tomber cette manne pourprée
Qu’à pieds déchaux un gâcheur fait couler
Dedans la cuve à force de fouler.
Sur les coteaux marche d’ordre une troupe;
L’un les raisins d’une serpette coupe,
L’autre les porte en sa hotte au pressouer,
L’un tout autour du pivot fait rouer
La vis qui geint, l’autre le marc asserre
En un monceau et d’ais pressés le serre,
L’un met à l’anche un panier attaché,
L’autre reçoit le pépin escaché,
L’un tient le muid, l’autre le vin entonne,
Un bruit se fait, le pressoir en résonne…
On trouvera une version presque complète dans l’étude de Didier Lebègue sur les vignerons de Brie, et la version originale en langue d’époque dans le Bocage de P. de Ronsard Vandomois publié en 1554.