la prisonnière du Caucase

Remercions la direction du cinéma le Balzac, aux Champs-Elysées, qui tous les ans nous gratifie, à l’occasion du Nouvel An russe, d’une pépite du cinéma soviétique peu ou pas connue sous nos latitudes. Cette année, c’était la prisonnière du Caucase, de Leonid Gaïdaï, énorme succès qui eut plus de 70 millions de spectateurs lors de sa sortie en 1967.

afficheDans ces montagnes reculées le droit des femmes n’est guère reconnue et Nina, jeune fille moderne, sportive et membre des Komsomols a fort à faire pour échapper aux malandrins qui veulent l’enlever pour la marier contre son gré.

unsacsurlateteVue de Russie, cette contrée, le Caucase, est le pays de la vigne

souslatreilleet ses habitants, des buveurs de vin impénitents.

toastAussi boit-on dans toutes les occasions !

Ce n’est pas une légende. Alexandre Dumas, qui voyagea en Géorgie en 1858, en rapporta ces impressions (in Le Caucase chap. 47):

Un dîner géorgien est un repas où les petits buveurs boivent leurs cinq ou six bouteilles de vin, et les grands leurs douze ou quinze. Quelques-uns ne boivent même pas à la bouteille, ils boivent à l’outre ; ceux-là vont à vingt-cinq bouteilles. C’est en Géorgie une gloire de boire plus que son voisin. Or, la moyenne du voisin c’est toujours une quinzaine de bouteilles.    atableDieu, qui mesure la rigueur du vent en faveur de l’agneau nouvellement tondu, a donné aux buveurs géorgiens le vin de Kakétie, c’est-à-dire un vin charmant, qui ne grise pas, ou plutôt, entendons-nous bien, qui ne monte pas au cerveau.  undetailAussi, les Géorgiens ont été humiliés de pouvoir boire dix ou douze bouteilles sans se griser. Ils ont inventé un récipient qui les grise malgré eux, ou plutôt malgré le vin. C’est une espèce d’amphore que l’on appelle une goulah. La goulah, qui est, en général, une bouteille à gros ventre et à long goulot, emboîte le nez en même temps que la bouche, de façon qu’en buvant on ne perd non seulement rien du vin, mais encore rien de sa vapeur. Il en résulte que, tandis que le vin descend, la vapeur monte, de sorte qu’il y en a pour tout le monde : pour l’estomac et pour le cerveau. Mais, à part la goulah, les buveurs géorgiens ont encore une foule d’autres vases des formes les plus fantastiques : ils ont des courges à long tuyau ; des cuillers à soupe au fond desquelles, je ne sais pourquoi, il y a une tête de cerf en vermeil dont les bois sont mobiles : elles s’appellent quabi ; des coupes, larges comme des soupières ; des cornes montées en argent, longues comme la trompe de Roland.

fairelavieLe moindre de ces récipients contient une bouteille, qu’il faut toujours boire d’un seul coup et sans se reprendre. D’ailleurs, le convive géorgien ou étranger qui s’assied, je me trompe, qui s’accroupit à une taille géorgienne, toujours maître de ce qu’il mange, n’est jamais maître de ce qu’il boit.

duvinchershotesC’est celui qui lui porte un toast qui décide de la capacité de son estomac. Si le toast est porté avec une goulah pleine, avec une courge pleine, avec une quabi pleine, avec une coupe pleine, avec une corne pleine, celui qui accepte le toast doit vider jusqu’à la dernière goutte la goulah, la courge, la coupe, la quabi ou la corne.
Celui qui porte le toast dit ces paroles sacramentelles : « Allah verdi. »
exterieurCelui qui accepte le toast répond : « Yack schioldi. »
Ce défi lancé, il faut boire ou crever.

 

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