Nous parlions récemment de ce manuscrit dit de Bayeux à propos de la chanson gentils galants. Il en comporte plus de cent, qui furent rassemblées au début du 16ème siècle pour le prince Charles de Bourbon, apprend-on. Sans mention d’auteur, certaines seraient d’Olivier Basselin.
Quelques unes nous intéressent bigrement. Ainsi buvons ma commère, mais aussi bon vin je ne te puis laisser et buvons fort jusqu’au bort.
Bevons ma commère , le chant 15 du manuscrit, est d’auteur inconnu ; il évoque le dit des trois dames de Paris qui vont au cabaret et s’enivrent jusqu’à plus soif dont nous avons déjà parlé,et dont on peut trouver une relation détaillée sur le blog monparismédiéval.
Voici la transcription de la chanson (paroles et musique), par M.Théodore Gerold en 1921On le voit, on reste un peu sur sa faim, il devait y avoir bien plus de couplets si l’on se réfère à l’histoire des trois dames, qui finissent dévêtues dans le caniveau…
Bevons ma commère, nous ne buvons point….
Ilz estoient trois dames d’acord et d’apoint,
Disant l’ung à I’aultre Nous ne bevons point,
Il y vint ung rustre tout en beau pourpoint,
Pour servir les dames tres bien et à point.
Se dirent les dames: « Vecy bien à point;
Faison bonne chere, ne nous faignons point.
Le mignon commence, il ne tarda point.
De servir s’avance tout â leur bon point.
De chanter s’avance en doulx contrepoint,
Et en grant plaisance vint fraper au point.
.
Des maris doubtance nous n’en avons point.
D’eux n’airons grevance, car ils n’y sont point.
Voici la version de l’ensemble Insula Magica de Novosibirsk
et celle des Menestreux de la Branche Rouge
et celle du groupe normand Sélune
voici d’autres paroles (rapportées par Achille Millien – Chants et chansons populaires, vol. III page 34 – 1910)
Nos homm’ sont aux vignes,
Qui, qui, qui, qui, qui,
Nos homm’ sont aux vignes,
Qui travaillent bien...
Boivent la piquette,
Et nous, nous, nous, nous, nous,
Boivent la piquette,
Et nous le bon vin.