Gustave Doré(1832-1883) : on le connaissait peintre, illustrateur, c’était aussi un graveur et un sculpteur prolifique.
Ce gigantesque vase de près de 3 mètres de haut, à la gloire des vendanges, se trouve au musée Young, au Golden Gate Park à San Francisco. « Paroxysme de fantaisie échevelée sans équivalents dans l’art décoratif de la seconde moitié du XIXe siècle » (Edouard Papet) , il avait été présenté sans grand succès à l’exposition universelle de Paris en 1878, puis traversa l’Atlantique où il trouva preneur.
Ecoutons ce qu’en disait sa biographe et amie, la cantatrice américaine Blanche Roosevelt, qui écrivit :
« Le Vase est justement nommé le Poème de la Vigne, il retrace sur ses flancs rebondis tout un drame d’amour, d’ivresse, de volupté, de vie et de mystère. Doré y a mis toute la gamme de ses plus chères inspirations, de ses sentiments les plus élevés. Pendant des mois, il s’absorba tout entier dans cette œuvre si gracieuse, modelant, moulant même son travail, dépensant, sans compter, soixante mille francs pour sa parfaite exécution ; se disant sans cesse qu’il créait un plaisir pour les yeux de l’univers, et pensant à bon droit que son Vase ornerait un palais, un monument, une place de son beau Paris. »