traité de bon usage de vin

C’est à une cérémonie atypique que la Confrérie des Enlumineurs de museaux nous convie, pour quelques jours seulement, au théâtre de la vieille grille.

Disons plus précisément une conférence magistrale, en chansons, mettant à notre portée un fameux traité (inédit dont l’original reste à découvrir) de François Rabelais, véritable plaidoyer pro vino. Ne donne-t-il pas, les jours durant, des selles fermes et assurées ? pisse saine et rose ? et verge puissante et belle…

Le traité aurait été publié sous le nom de maître Alcofribas (pseudonyme de Rabelais), et il n’en reste, nous dit-on, que trois exemplaires en…tchèque, dûs à un certain Martin Kraus de Krausenthal qui l’aurait traduit en 1622. Une traduction en français rabelaisien actuel, dûe à Marianne Canavaggio, est parue en 2009.

Fichtre ! On voudrait nous faire croire cela ! Tout est fait pour, comme cette étude d’Olga Spilar (un aller-retour pour maître Alcofribas) (sur le site de l’écrivain tchèque Patrick Ourednik), qui cite force sources savantes, recherches et documents anciens.

Mais que vient faire cet écrivain  en cette affaire ?

Emule de Perec, traducteur de Vian, Queneau, Beckett, on le voit bien s’adonnant, tel le Gaspard Winckler du Condottiere, aux délices du pastiche et de la contrefaçon. Sa fiche wikipedia ne dévoile-t-elle pas le pot aux roses, avec la soi-disant traduction en 1995, du français au tchèque, du fameux traité ?

Bien joué, nous le lirons!

Revenons au spectacle, qui tourne depuis quelques années. En voici un avant-goût..

Les néophytes y prendront de la graine, les oenophiles confirmés réviseront leurs classiques (avec une mention spéciale pour les citations de l’Ecclesiaste), et tous pourront entonner un répertoire de chansons bachiques.

Et ça se termine avec la fête continue de Jacques Prévert (Paroles).

dessin de gabriel lefevre

Debout devant le zinc
Sur le coup de dix heures
Un grand plombier zingueur
Habillé en dimanche et pourtant c’est lundi
Chante pour lui tout seul
Chante que c’est jeudi
Qu’il n’ira pas en classe
Que la guerre est finie
Et le travail aussi
Que la vie est si belle
Et les filles si jolies
Et titubant devant le zinc
Mais guidé par son fil à plomb
Il s’arrête pile devant le patron
Trois paysans passeront et vous paieront
Puis disparaît dans le soleil
Sans régler les consommations
Disparaît dans le soleil tout en continuant sa chanson

la voici chantée par jacques douai

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