A Tenerife

Cette grande île des Canaries bénéficiait d’un climat clément en ce mois de mars, alors qu’ailleurs on se gelait. Une bonne raison pour y faire un tour et voir ce qui pourrait intéresser les lecteurs du bon clos…

Il y avait de quoi faire en effet dans cette île conquise par les Espagnols à la fin du 15ème siècle, et où la vigne et le vin ont été de première importance et largement exportés pendant 200 ans, jusqu’à ce que les vins du Portugal et d’Andalousie viennent les concurrencer auprès des Anglais.

Nous y avons médité sur d’antiques adages…

« avec du bon vin, on fait du chemin »

« Qu’il ne se plaigne de son destin, celui qui vit d’amour et de vin »

 « Vin et tabac, sont comme chien et chat. Ne fumez pas à mes côtés, je vous en saurai gré. »`

Voici quelques vieilles bouteilles conservées au musée de la Laguna

A la Casa del Vino « la Baranda« , à El Sauzal,

on peut tout apprendre sur les vins de Tenerife, loués par William Shakespeare dans les Joyeuses Commères de Windsor, la Nuit des Rois, Henry IV…

(You have drunk too much Canaries; and that’s a marvellous searching wine*, and it perfumes the blood ere one can say ‘What’s this?’)

* un vin merveilleusement pénétrant, et qui vous parfume le sang avant qu’on puisse dire : »qu’est-ce donc ? » (trad. F.V.Hugo)

On apprend que le poète officiel de la Cour d’Angleterre  recevait chaque année en salaire un barril  de ce vin de malvoisie, qualifié d’excellent et de célèbre par l’explorateur Alexander von Humboldt qui fit escale à Tenerife en 1799.

John Keats n’est pas en reste (Lines on the Mermaid Tavern, 1819):

Have ye tippled drink more fine
Than mine host’s Canary wine?

On apprend aussi que lors de l’accord de paix entre l’amiral Nelson et le Général Gutierrez en 1797, c’est ce même vin de malvoisie qui fut offert par Tenerife, les anglais offrant du fromage et de la bière…

Fin XIXème siècle, les vins de Tenerife tenaient très bien leur rang

Au Nord de l’île, à San Gonzalo près de Tegueste, nous avons rencontré Thomas,

fils d’un de ces « venezolanos » qui revint au pays après avoir tenté sa chance au nouveau monde.

Avec le listel blanco et negro, et quelques « secrets de fabrication », il produit d’agréables vins qui aiment à se mesurer aux vins voisins du Tacoronte-Acentejo.

A sa propriété est attachée un « comedor » qui donne sur les vignes,

les premières feuilles pointent déjà début mars

richement décorée par un peintre italien

Une des spécialités de l’île est le gofio, sorte de farine de blé et de maïs torréfié au goût prononcé d’origine guanche (anciens habitants d’origine berbère des Canaries) , très populaire aussi en Amérique Latine.

Voici Lolo rencontré à La Orotava, qui nous a donné sa recette du « ponche de vino tinto »

Au Sud de l’île,  plus pou moins colonisé par les britanniques, à Puerto Santiago,nous avons découvert au restaurant El Pescador II

ces petits tableaux qui nous ont bien plu.

Ils sont signés Jennifer Garant, une artiste américaine renommée dont le vin semble un des thèmes de prédilection. Nous y reviendrons.

Sur la route du Teide, volcan qui domine l’île  du haut de ses  près de 4000m, à l’entrée de Vilaflor, Vera propose produits typiques et du terroir.

Nous y dégustons une douzaine de crus (de cépage boboso, l’un des plus typiques, listel, et bien sûr malvoisie) dans des … verres à vodka ! (Vera n’est pas russe pour rien)…

…et repartons convaincus de la valeur et de la variété des vins du cru  !

 

 

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