Voici le poète le plus prolifique du 14ème siècle, il a écrit par centaines rondeaux, ballades et virelays, ses oeuvres complètes tiennent en onze volumes. Etablies et commentées par le marquis de Queux de Saint-Hilaire et Gaston Raynaud, elles sont consultables à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.
cette image est présentée sur plusieurs sites comme représentant Eustache Deschamps– sans garantie
Nous l’avons rencontré il y a quelques semaines lors d’une conférence à la Tour Jean Sans Peur sur les vins « français » au Moyen-Age, décriant la Brie et sa froidure.
« Le corps me rompt, le cuer me crie,
Quand je pense au pays de Brie:
Durs vins y a, neant charnus,
Apres de goust, de liqueur nus ; »
Eustache Morel dit « des champs » naquit dans les années 1340 à Vertus en Champagne.
Je fu jadiz de terre vertueuses
Nez de Vertus, le païz renommé,
Ou il avoit ville tres gracieuse
Dont li bon vin sont en maint lieux nommé…
Dehors Vertus ay maison gracieuse
Maison des Champs l’ont pluseur appelé.
Ballade 250.
Sa langue est assez différente de la notre, mais quand même assez intelligible avec un peu de concentration.
Il est considéré comme le père de la chanson à boire, et a inspiré, dit-on, Olivier Basselin. En tout cas, cet homme ne se mettra pas à table si le vin n’y est pas !
Le voilà qui apprécie la profession de foi de frère Bernars : tousjours assez boire de vin, plutôt que de conquérir les pays étrangers, d’avoir louange et prix, richesse, puissance, amis…
Marié lui-même, avec bonheur semble-t-il, Eustache Deschamps n’a cesse de décrier le mariage. « Avoir tel femme n’est pas sain » qui n’est satisfaite que si elle dispose de…
Pour rester en bonne santé, il nous conseille le vin rouge léger coupé d’eau fraîche… hélas, il faudra renoncer aux vieux fromages, et au gros vin vermeil…
Le vin peut aussi servir de remède…
Mais attention au vin trop vert, « dont je suis presque mors » !
Et que boire quand il fait chaud ? « remede nul n’y a que boire fort » !
Ne quittons pas Eustache Deschamps sans passer par le château de Cachan, aujourd’hui disparu. Entouré de vignes, à une lieue seulement de Paris, « je n’en scay nul plus propre que Cachant »