C’est ainsi que les chinois trinquent, littéralement cela veut dire cul sec.
Car même si la Chine est d’abord le pays du thé, on y boit des boissons alcoolisées depuis l’âge de bronze au moins, si l’on en croit Hugh Johnson et son histoire mondiale du vin.
Voici quelques bouteilles et gourdes de bronze ou de céramique vues au musée Cernuschi à Paris.



Ici un miroir aux motifs grappiformes.

En fait la vigne n’aurait été introduite en Chine qu’au deuxième siècle avant J.C. par le général Chang Chien, au retour d’une expédition en Bactriane -actuel Ouzbekistan- (des découvertes récentes attestent cependant la présence de vitis vinifera dès le 3eme siècle avant J.C. dans le Xinjiang).
Bonsai vu à la Cité Interdite

Cet objet qui date de la dynastie Song (vers l’an 1000) servait à réchauffer le « vin » dont on ne sait trop s’il était issu du riz, du raisin ou d’autres fruits…
que l’on buvait dans des gobelets de ce style
Mais dès le 13eme siècle Marco Polo écrivait : « dans la province de Chang-Hai poussent de nombreuses vignes excellentes, qui donnent beaucoup de vin.. » (Hugh Johnson, op.cité).
(voir aussi nos articles précédents : la voie du tao et un verre de bon vin du Xinjiang, et cet article suisse sur l’histoire de la viticulture en Chine)
Plus près de nous, les européens émigrés au début du vingtième siècle dans le Nord de la Chine y ont apporté leurs représentations et leurs us ; voici quelques fers forgés vus à Dalian et Harbin.





A l’heure actuelle, c’est la bière qui est consommée partout, on en a déjà parlé dans ces colonnes.



Mais l’usage du vin se répand et la production locale se développe. Voici quelques bouteilles vues ou dégustées.

Les grands producteurs sont Changyu, Dynasty, Great Wall et Dragon Seal (en savoir plus ici).
Quant à la qualité de ces vins, on peut lire sur peopledailycom.cn : Selon le célèbre dégustateur de vin britannique, Jonathan : « Changyu Cabernet a un goût de plume fort et particulier, qui fascine les gens.»
On sait que les vins étrangers et notamment français bénéficient d’un immense prestige, et les amateurs chinois font grimper les prix des fleurons de notre viticulture. Il faudra du temps, mais le marché chinois l’attend, comme nous l’a assuré Lambert, jeune manager du Bordeaux Café, récemment ouvert à Dalian.
Nous lui souhaitons le succès. Vive le Bordeaux Café de Dalian, qu’il vive longtemps, très longtemps !