Une exposition est consacrée actuellement au Musée des Arts Décoratifs à Paul Poiret, un créateur de mode connu pour avoir « décorseté » la femme, au début du 20ème siècle.
L’exposition rend compte des fêtes spectaculaires organisées par le couturier à travers plusieurs costumes. Sont évoquées Les Festes de Bacchus et la fameuse fête de La Mille et deuxième Nuit. Poiret y invite ses amis artistes (Kees van Dongen ou encore Dunoyer de Segonzac) avec le tout-Paris mondain. Ces soirées sont des moments de sociabilité dont la presse de l’époque se fait l’écho. Ils constituent aussi des évènements publicitaires pour sa maison de couture. (cf bulletin Sequana n°33 2008)
C’était donc un sacré noceur, ou du moins un organisateur de fêtes spectaculaires, comme ces Bacchanales en juin 1912 au pavillon Butard à la Celle-Saint-Cloud, un relais de chasse abandonné que Poiret rénova spécialement pour l’évènement..

Ce pavillon a été construit par l’architecte Gabriel pour Louis XV, dans les années 1750.
N’entrait pas qui voulait.

Le programme, reproduisait les festivités royales du Grand Siècle :`« divertissement offert au Dieu, par les Faunes, les Dryades, les Satyres, les Ménades, les Muses, les Centaures, les Nymphes et les Aegypans aussi bien que par toutes les autres Divinités, des Air de la Terre et de l’Onde, les Zéphyrs, les Heures et les Saisons dans la Forest de la Celle-Saint-Cloud au Rendez-vous du Butard. »

Le programme était particulièrement riche : concerts, ballets, danseries, pantomimes,etc.

Et voici les époux Poiret en couple divin (Jupiter et Junon)

C’était une autre époque !
P.S. L’histoire ne s’arrête pas là puisqu’un demi-siècle plus tard des « ballets roses » étaient organisés à la « petite folie de Butard », alors résidence secondaire du président de l’Assemblée Nationale. Merci à l’ami Alain (P) de nous le signaler.