Nous revoici à Bruniquel, où comme chaque année une oeuvre du maestro Offenbach est montée, avec toujours la même ferveur, le même enthousiasme de la troupe rassemblée autour de Frank T’Hézan et de Jean-Christophe Keck.

Voici cette fois un opéra-bouffe rarement joué, le Château à Toto, qui date de 1868.
(Pour tout dire il l’a été déjà en 2008 à Bruniquel)
Résumons l’affaire : le comte Hector (Toto) qu’une vie dissolue a mis sur la paille, revient au village pour vendre son château. Vieilles rivalités, intrigues, invraisemblables péripéties et autres loufoqueries n’empêcheront pas qu’à la fin, c’est l’amour qui gagne !

Ce n’est peut-être pas une oeuvre majeure du maître, mais elle a ses mérites, dont une jolie chanson à boire à la fin du 2ème acte : Après la vente du château, Toto (Aude Fabre) fait apporter du vin et offre une tournée générale !
On peut aussi écouter cette version plus complète enregistrée sous la direction d ‘Alfred Herzog en 2002-2003 (Laetitia Ithurbide est Hector de la Roche-Trompette, dit Toto). Et merci à l’ami Bernard de nous l’avoir transmise.
(On trouvera le livret de Meilhac et Halévy sur Wikisource)
C’est du vin, oui, du vin,
Et quel vin, du vin fin.
Ils tremblaient / Ils craignaient
Qu’on portât / De l’orgeat.
Car l’orgeat / On sait ça,
Fait mal à / L’estomac.
Le vin vieux / Vaut bien mieux
Et nous rend / Bien portant.
Boire trop /De sirop
Affadit, / Refroidit,
Mais on peut / Tant qu’on veut,
Sans danger, / Se gorger
De bon vin ; / C’est très-sain.
Et ça fait / Que l’on est
Tout à fait / Guilleret.
On appréciera ces vers à 3 pieds !

Bons villageois tendez vos verres
Et buvez le vin de mes pères.
Buvons, buvons, mes chers amis,
Buvons, et ceux qui seront gris
Dans des voitures seront mis,
Et chez eux seront reconduits ;
Dans leurs lits on les couchera,
Toute la nuit on dormira,
Et quand le jour reparaîtra,
Qui voudra se regrisera
(Sadressant aux bouteilles).
N’ayez pas peur, mes bonnes vieilles,
Avec respect on vous boira ?
Jeunes filles, vieilles bouteilles.
La vie est douce avec cela.
Buvons mes chers amis, etc.

Les participants, artistes, figurants, spectateurs le savent : le bonheur est là !
Si chaque spectacle se termine par un souper chantant dans les ruines du château et se conclut aux accents du Se Canto, il nous a semblé qu’il manquait une antienne pour accompagner le festival.
On propose donc cette petite composition ,à chanter sur l’air entrainant de la samba brésilienne de Francis Lopez.
Chaque année à Bruniquel
On rejoue les immortelles
Les opérettes à papa
Qui nous laissent baba
En dansant sur les pas
D’ Offenbach
Chaque été au festival
C’est la même bacchanale
De tous les enamourés
Qui reviennent chanter
Car le bonheur est là
Ici-bas
Il y a là les vieux de la vieille
Les jeunesses, les merveilles
Les artistes, les mécènes
Et tous ceux qui reviennent
Chaque soir par centaines
Vivre ça
C’est une oeuvre magnifique
Digne des jeux olympiques
Quoique de modeste ampleur
Car elle unit les coeurs
Et prouv’ que le bonheur
Il est là
C’est la fête à Bruniquel !