Sait-on que ces deux villes qui se font face de part et d’autre du Douro ont donné leur nom au Portugal ? Nous y avons passé quelques jours à l’occasion du 52ème Congrès de la Fédération Internationale des Confréries Bachiques, événement qui a lieu tous les 2-3 ans et qui était oreganisé cette année par les confréries portugaises.
On pourra en savoir plus sur ce Congrès sur le site de la dite FICB.
Commençons par Porto, ville bâtie sur des collines au bord du Douro.
Le Palacio da Bolsa, célèbre pour son salon arabe, contient quelques peintures de grande taille de Jose Maria Veloso Salgado représentant transport maritime

ou encore les vendanges

Une autre scène de vendanges, toute en azulejos, peut être vue à la gare San Bento

où nous avons aussi croisé ces soldats au repos et ce camion de livraison de Trovador Rosé (un vin du nord du Portugal). C’était une autre époque (la scène doit dater de la révolution des oeillets, en 1974)

La maison du collectionneur Fernando de Castro est maintenant un musée,( incroyable capharnaüm de mobilier et décorations d’église),

où l’on trouve aussi quelque pièces intéressantes de notre point de vue, comme ce petit chariot transportant un tonneau

et ces céramiques de buveurs



et plus rare, ce couple en grande conversation.

Voici aussi un dessin d’humour représentant un Dr Artaete attablé

6 ponts permettent de rallier Villa nova de Gaia depuis Porto. C’est là que sont les maisons de vin de Porto, à pied d’oeuvre pour expédier les barriques.

Une bouteille perchée l’annonce fièrement au visiteur franchissant le pont Luis.

Chez Ramos Pinto, on peut apprécier ces affiches publicitaires qui datent du début du 20ème siècle et dont nous avons identifié quelques auteurs comme Leopoldo Metlicovitz ou René Vincent…







Les passants sont invités à prendre place !

Mais c’est au WoW que nous avons fait les plus belles découvertes. Ce complexe comporte boutiques, restaurants et musées. L’un d’eux abrite la collection d’Adrian Bridge ; ce musée archéologique présente près de deux mille pièces de vaisselle antiques ou plus récentes, de différentes cultures : 9000 ans de libations !

Nous sommes accueillis par cette vendangeuse

et cette table de dégustation d’un domaine bordelais apparemment disparu…

C’est en Chine, à Jiahu que serait attestée la plus ancienne trace de vin, il y a 9000 ans, soit 1000 ans avant les traces trouvées en Géorgie à Gadachrili Gora et Shulaveris. Mais les récipients présentés ne remontent pas aussi loin !
Cette figurine en terre cuite portant deux coupes provient de la vallée de l’Indus (vers – 2500-2000)

Cette coupe en argent finement ouvragée aux frises de vigne a été trouvée à Marlik dans l’ancienne Perse (vers -1400-1000)

Cette phiale en or provient de Phénicie (vers -700-500)

Cet archetype de vase grec représente Herakles et Dionyisos kantharos en main, en joyeuse compagnie…

Nous voici à Rome, avec cette statuette en bronze, ce calice aux 3 rangs d’écailles de pin, et une terre cuite romaine représentant Bacchus thyrse et coupe en main



Plus proche de nous, mais plus loin géographiquement, ce calice inca

Ce keru en cuivre de la même origine était clairement destiné aux libations comme on peut le voir en observant le détail


Bien plus proches de nous, ces verres servaient pour des jeux de boisson (il fallait boire d’un seul coup d’un trait à l’autre)

Ce grand verre de l’époque des mousquetaires (?) est joliment décoré

Rien n’arrête l’imagination, avec ce gobelet à deux coupes représentant une jeune mariée, qui permettait à un couple de boire de concert.


Ce gobelet a usage militaire (20ème siècle) est pratique car, téléscopique, il tient dans un petit étui.

Ces personnages en céramique émaillée nous rappellent ceux vus au musée Fernando de Castro


Admirons aussi cette carafe finement ouvragée



et cette chope en marbre qui ne l’est pas moins

La visite se conclut avec cette vitrine de verres radioactifs qui brillent d’une lumière fluorescente verte quand ils sont placés sous une lumière ultraviolette

En ce qui concerne le Portugal, on a eu des informations intéressantes lors de la conférence donnée par le Professeur J.A. Gonçalves Guimarães sur le thème « Vin et culture au Portugal » dans le cadre du congrès de la FICB, où plusieurs pièces intéressantes, témoignant de l’antiquité de la culture de la vigne, ont été présentées.
Voici un sarcophage romain avec des scènes de vigne, du 3ème siècle, trouvé à Castanheira do Ribateijo (au musée national d’archéologie de Lisbonne)

Cet élément de colonne wisigoth date du 5-6ème siècle (Vale de Aguieiro)

cette pierre du 8ème (Lisbonne)

et ce linteau du 11 ème (Castelo de Soure, près de Coimbra)

Scène de vendange, Oeuvre du Moine Egas (1189), au monastère de Lorvão, à Coimbra

Taille de la vigne, livre d’heures du roi D.Manuel, par Antonio de Holanda (1517-1538)

Cette sculpture dorée est au monastère San Bento da Victoria à Porto (17ème siècle)

les saints patrons de la vigne et du vin au Portugal sont Saint Vincent de Saragosse, St Martin de Tours, et St Gonçalo d’Amarante (12ème siècle, qui aurait fait jaillir du vin d’un rocher en le frappant d’un bâton pour nourrir des ouvriers ; son nom est aussi associé à des patisseries érotiques et des rites de fertilité)

Voici enfin des vues du port de Porto au 19ème siècle et au 20ème.


La conférence s’est terminée sur ce « toast aux jeunes mariés »(Saúde aos Noivos) du peintre portugais Carlos Reis. Saúde !( et merci au conférencier !)

On connait aussi de Carlos Reis Plus de vin (connu aussi comme the empty flagon, 1932)

Tout cela donne soif, c’est l’heure des dégustation des vins du Portugal, mais aussi des vins venus du monde entier. Tchin !




Et on peut continuer dans les rues de Gaia.
