On s’inquiétait mais non, l’été caniculaire et sec n’avait pas eu raison de la vigne clamartoise. On était quand même bien en peine pour celle du clos Franquet, attaquée par le mildiou malgré tous les efforts.
Les vignerons clamartois se sont donc retrouvés comme tous les ans en ce mois de septembre pour continuer à faire ce petit vin d’Ile de France en apportant le produit de leur treille. Les 12 et 13 septembre pour les détenteurs de raisins précoces (essentiellement du baco), quinze jours plus tard pour les autres. Entre les deux, les journées du patrimoine donnèrent l’occasion à de nombreux curieux de visiter la grange-musée et le clos attenant.
Et le 29 septembre ce fut la vendange de la vigne municipale, le clos Franquet, à laquelle tous les clamartois étaient conviés.
Ce fut un succès, les clamartois vinrent seuls ou en famille pour participer à ce rite ancestral.
Certains avaient apprécié le vin de Clamart découvert chez des amis et brûlaient de le connaitre intimement !
De vieux amis passèrent (ci-dessous Pascale, notre amie chanteuse).
Une élève journaliste ne perdait pas une goutte de l’événement.
Nos vignerons ont du talent. L’un nous apprit que l’on appelait improprement noah ce raisin noir au gout framboisé ou de bonbon anglais que plusieurs clamartois apportent. Le noah est un raisin blanc. Ce raisin noir que l’on trouve à Clamart serait de cépage isabelle !
On retroussa joyeusement ses manches aux tables de tri, travail fastidieux mais essentiel si l’on veut faire un « vin comme nous l’aimons ».
On doit éliminer tout ce qui est abîmé bien sûr, et ne garder que les grains sur les grappes. Et quand on doute on goûte ! Les grains doivent être bons !
Et l’on dégusta jus de raisin (le jus de goutte, donc exposé toute la nuit à l’air que l’on ne met pas en cuve et qui, une fois cuit pour le stériliser, se révèle délicieux), les vins bien sûrs, et aussi le ratafia de Clamart…
On pesa, on foula (le plus tard possible pour limiter au maximum l’exposition du moût à l’air),
on pressa. Sans oublier le nettoyage du matériel !
On se fit quand même un peu peur un vendredi où il y eut si peu de « grain à moudre » qu’on dut faire usage du petit pressoir qui montra là son utilité.
Au final 500 litres ont été mis en cuve pour le Clos de Clamart, 150 pour le Clos Franquet. Une petite année en quantité. Mais le raisin était bien sucré, on est donc plein d’espoir pour la suite ! Comme l’an dernier, des mini-cuvées de quelques litres seront vinifiés « naturellement », sans aucun ajout. Pour voir !

Et l’on fera aussi de la piquette, (la boisson préférée du père de l’ami Jean, dit-il), pour voir !