Merci aux jeunes artistes des Conservatoires des 11ème et 15ème arrondissements qui nous ont donné à voir fin mars un Orphée aux Enfers plein de santé de notre bien-aimé maître Jacques Offenbach.
Heureux lecteurs du bon clos qui ne l’auraient pas vu, sachez qu’une deuxième chance vous est donnée les 10 et 11 avril prochain au Conservatoire Frédéric Chopin du 15ème arrondissement. D’autres représentations sont prévues en juin, voir le programme et la distribution là (entrée gratuite sur réservation).
Si nous en parlons, c’est qu’Orphée aux Enfers recèle deux airs bachiques qui ont toute leur place dans la discothèque du bon clos.
Résumons l’affaire : Eurydice, lasse de son violoneux de mari Orphée, est courtisée par un berger qui n’est autre que Pluton, lequel l’enlève aux Enfers. Orphée vient se plaindre auprès de Jupiter, lui-même tenté par la belle. Pour réparer cette injustice et délivrer Eurydice, l’Olympe au grand complet descend aux Enfers.
Bacchanale
Choeur.
Vive le vin! Vive Pluton!
Et nargue du qu’en dira-t-on.
La divine cohorte
que ce vieux vin transporte,
chante le Dieu qui porte
la couronne de fer.
Sa demeure chérie
sera notre patrie ;
si l’on comprend la vie,
amis, c’est en enfer!
Vive le vin! Vive Pluton!
Et nargue du qu’en dira-t-on!
Jupiter (à Eurydice)
allons! Ma belle bacchante,
mortelle émule de Vénus,
chante-nous de ta voix charmante,
chante-nous l’hymne de Bacchus!
Tous.
Chante! Chante!
Belle bacchante!
Eurydice
J’ai vu le dieu Bacchus, sur sa roche fertile,
donnant à ses sujets ses joyeuses leçons:
le faune au pied de chèvre et la nymphe docile
répétaient ses chansons.
Tous
évohé! Bacchus m’inspire,
je sens en moi son saint délire,
évohé! Bacchus est roi!
Eurydice
Laissez, leur disait-il, les tristesses moroses,
laissez les noirs soucis aux profanes humains.
Et vous, couronnez-vous des pampres et des roses
qui tombent de mes mains!
évohé..
Voici la version de l’Atelier Lyrique Angevin (janvier 2010 à Angers)
Déguisé en mouche, Jupiter approche l’objet de son désir, mais se trouve contraint de la laisser repartir avec Orphée à condition que celui-ci ne se retourne pas. On connait la suite !
Elle me reste donc ! dira Pluton. Pas plus qu’à moi, répond Jupin, j’en fais une bacchante ! Mais ce n’est pas dans la mythologie, se défend Pluton. Et bien, on la refera, la mythologie, conclut Jupin.
Une scène culte donc, comme on le voit. Et c’est Eurydice qui aura le dernier mot, sur l’air culte du galop :
Bacchus!
Mon âme légère
qui n’a pu se faire
un bonheur sur terre,
aspire à toi, divin Bacchus!
Reçois la prêtresse
dont la voix sans cesse
veux chanter l’ivresse
à tes élus ! …
LaLa
LaLaLaLaLa
LaLaLaLaLa
LaLaLaLaLa
LaLaLaLaLaLaLaLa
(Bacchus paraît au fond sur un trône orné de pampres, porté par quatre faunes.
Eurydice monte jusqu’à lui sur les bras des dieux qui s’empressent à sa rencontre. le théâtre s’embrase)
(paroles extraites du livret que l’on peut trouver sur livretpartition.com)