Viens (boire un p’tit coup) à la taverne, pourrait-on traduire. C’est le titre d’une chanson entendue à la Maison de la Culture Yiddish au cours d’un shabes-tish très laïque (repas du vendredi soir qui marque traditionnellement le début du repos hebdomadaire) consacré aux chansons à boire.
Informé, le bon clos se devait d’y être présent !

Le yiddish, cette langue d’un monde disparu que quelques passionnés s’acharnent à faire survivre, a été la langue vernaculaire de la population juive du Yiddishland, qui s’étendait de la Pologne à la Biélorussie, la Lithuanie, l’Ukraine … Dialecte germanique mâtiné d’emprunts aux langues voisines, écrit en caractères hébraïques, il a donné naissance à une littérature, et des productions artistiques incomparables.
Des centaines de chansons populaires nous sont parvenues. Elles sont savoureuses par leur style, l’usage des onomatopées (Bim bam bam Ay di di di day day tchiribim) et leur humour souvent (bois donc un coup, il n’est pas sûr qu’il y en ait dans l’autre monde). Tout cela ne dépaysera pas les amateurs d’Offenbach qui connaissent par exemple l’air de Castilbeta dans les deux pêcheurs (bom bi di bom…). Les chansons parlent de vodka, bien sûr, mais aussi de vin ! Certaines racontent des histoires, d’autres sont pleines de philosophie…
En voici quelques unes, en alphabet latin, avec la traduction de Yitzkhok Niborski,
un des meilleurs connaisseurs au monde du yiddish, qui animait la soirée.
en voici une video par le groupe klezmer levine and his flying machine


Voici la version des Klezmatics
Voici une interprétation par le Vancouver Jewish Folk Choir
Voici une interprétation récente par Shaun Williams et ses amis à l’université d’Indiana
On trouvera mélodies et accords dans les 3 ouvrages ci-dessous