Voici une chanson trouvée sur un forum , et dont, magie d’internet, Michel, un aimable lecteur du bon clos nous a adressé le son… et l’image, plus d’un an après sa première publication dans nos colonnes ! Qu’il en soit remercié !
[audio:https://aubonclos.files.wordpress.com/2010/04/ad630-marquisdegueulenpente.mp3|titles=marquisdegueulenpente]
Raymond Souplex et les amis du tire-bouchon la chantaient donc.
Mais c’est Paul Sonniès, alias Paul Peyzonnie, ou Peyssonie, conseiller à la cour de cassation et membre de la société du cornet(*), à la Belle Epoque, qui en serait l’auteur, la musique étant d’Eugène David-Bernard (in Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux de Janvier 1957, colonne 59)(*) La société du Cornet fut fondée par Alfred Bertrand, dit Bertrand Millanvoye, auteur dramatique, romancier et journaliste, avec Paul Delmet et Georges Courteline.
Les membres de cette Société s’engageaient seulement à jouer aux dés, à l’aide du cornet de cuir d’usage, les apéritifs de la journée ; elle devint en quelques années un des dîners d’artistes les plus courus de Paris.
I
Le seul marquis que je fréquente
C’est le marquis de Gueule en Pente
Sa couronne, a pour gais fleurons,
Des ortolans perchés en rond ;
un saladier tient lieu de casque;
la mousse au marasquin s’y masque;
L’épée, une broche de fer,
perce un canard au feu d’enfer !
Ah ! comme il boit ! Ah ! comme il chante !
Le beau marquis de Gueule en Pente !
II
Deux cochons d’azur et de gueule,
Un tranche-lard avec sa meule
En chef un soleil d’or qui luit
Sont le blason parlant pour lui :
En pointe marche une bécasse,
Humant de son bec perspicace
Un flacon de vin radieux,
Seul nectar qui nous fasse Dieux !
Ah ! comme il boit ! Ah ! comme il chante !
Le beau marquis de Gueule en Pente !
III
Il a des lettres de noblesse ;
Ce sont des menus sans faiblesse.
Ses aïeux étaient bourguignons,
Tous salés et bons compagnons ;
Sa mère était une angevine,
Une authentique sacavine
Qui vit le jour entre Frémur,
Et les fiers côteaux de Saumur
Ah ! comme il boit ! Ah ! comme il chante !
Le beau marquis de Gueule en Pente !
IV
Il n’est pas insensible aux belles,
Mais s’il s’y trouve quelques rebelles
Par des hasards malencontreux,
Il a tant de vins généreux,
Il débouche tant de bouteilles,
Il boit tant de pures merveilles,
Que chaque amour enseveli
Va dormir au fleuve d’oubli !
Ah ! comme il boit ! Ah ! comme il chante !
Le beau marquis de Gueule en Pente !
V
Sa bonne mine est délectable !
Mais il est beau surtout à table ;
Regardez-le boire un grand vin :
Il le mire comme un derin,
Il le contemple, le respire.
Le porte à ses lèvres, l’aspire,
Le goûte avec ravissement,
Tout doucement, tout doucement,
Ah ! comme il boit ! Ah ! comme il chante !
Le beau marquis de Gueule en Pente !
VI
Il est de noble intelligence ;
Il fuit les soucis, la vengeance :
Quand sa femme l’a fait cocu,
Il n’en a pas moins bien vécu.
Des quatre enfants qu’il eut naguère,
Si trois ne lui ressemblent guère,
Il a pris la bonne façon :
Il en a fait une chanson…
Ah ! comme il boit ! Ah ! comme il chante !
Le beau marquis de Gueule en Pente !
Bonjour,
non seulement je connais la musique mais possède aussi un CD.
Cordialement.
Eric.
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Eric, ce serait gentil d’en faire profiter les lecteurs du bon clos !
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trouvé sur http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net
Surgères Beau marquis de gueule en pente, Le David, Bernard Sonniès, P. Cristal CP758 5481
le disque (un 78 tours) s’est vendu sur e-bay
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