13ème symposium des vignes d’Ile de France

L’association Cocorico (Comité de Coordination de la Région Ile de France des Confréries) organise tous les deux ans (en principe) un Symposium des vignes d’Ile de France. Cette année, ce sont les Confréries du Clos des Pierrottes (Livry/Seine) et celle des Compagnons d’Irminon (Combs-la-Ville) qui étaient à la manoeuvre.

Les Confréries (23 au total) ont été accueillies au Musée Safran de Réau et ont pu suivre une présentation de Joël Rochard, (de l’Institut Français de la Vigne et du vin), sur le climat, puis une de John Dyer de Cincinati Ohio, sur les vins américains comparés aux français.

  • Du premier on retiendra la complexité et la variété des phénomènes intervenant dans l’évolution du climat (périodes orbitales, météorites, éruptions volcaniques, activité solaire, effet de serre, acidification de la mer…), la certitude du réchauffement en cours, mais aussi  l’incertitude sur son ampleur (augmentation de la température de 0,3° à 5° selon les scénarios développés par le GIEC pour le siècle).

L’impact sur la viticulture est clairement la montée vers le nord (180 km par degré de réchauffement) déjà en oeuvre avec le développement de vignobles dans le sud de l’Angleterre. Mais aussi l’évolution du rendement (en augmentation dans le nord (meilleur ensoleillement), en baisse dans le sud en raison du stress thermique et hydrique et du raccourcissement du cycle)

  •  L’exposé de John Dyer nous rappela d’abord que le Président Thomas Jefferson était un amoureux du vin (ses préférés étaient Haut-Brion, Margaux, Latour (de ségur) et La Fite) dont il favorisa le développement aux Etats Unis.

La vigne fut d’abord implantée dans la vallée de l’Ohio, vers Cincinnati, au 19ème siècle. Phylloxera, prohibition, etc. n’ont pas empêché son développement, notamment en Californie dont les vins sont les plus fameux (vallées de Napa au climat chaud et régulier produisant cabernet-sauvignon et merlot ; et de Sonoma au climat plus océanique, où dominent pinot noir et chardonnay).

Le goût américain, de constitution plus récente que le goût français, privilégie le fruité, la maturité, la concentration, le degré alcoolique, comparativement aux vins français traditionnels jugés plus « austères ». La notion de terroir n’a pas l’importance qu’on lui accorde en Europe, les vins sont le plus souvent monocépages. La plupart sont européens, mais le Zinfandel, d’origine obscure,  est très populaire en raison de son rendement et d’un goût inconnu en Europe.

Ces présentations « sérieuses » étaient ponctuées d’interventions d’un conteur inspiré, Bernard Sorbier, qui a évoqué dans sa langue de terroir le vin, la vigne, et leur rapport à l’humain.

Citons le :

« laisse moi boire tes paysages et tes fertiles rivières pourpres qui coulent dans ton nid où je veux faire mon lit. »

« je suis en toi cheveux au vent, t’es mon idole, je passe un cassis et tu me fais oublier mes ex… grâce aux côteaux d’Aix, de Bandol et de Cassis…« 

On ne peut pas tout citer,  il faut lire « les mots du vin  » ou assister à un spectacle vivant de Bernard SorbierIl a été très applaudi, tout particulièrement après un irrésistible déferlement érotico-bachique qu’il a déclamé en prélude à l’élection de la Reine du Symposium devant des candidates impassibles.

De gauche à droite, la reine et ses trois dauphines, entourées des excellents grands-maîtres Gérard Laviec, Philippe Jouvin et Michel Courtois

Egalement très apprécié le chanteur Maurice Gueguen, au répertoire impressionnant  (du guinguette traditionnel à Bobby Lapointe !), a égrené ses chansons en s’accompagnant d’un orgue de Barbarie. (Et l’on n’a pas tout vu : il chante aussi en breton).

Bravo l’artiste !

La journée qui vit aussi un défilé en fanfare dans les rues de Livry/Seine

et la visite du clos des Pierrottes (planté en chardonnay : ci-dessous, la délégation clamartoise)

se termina comme il se doit par un banquet dansant ou fut annoncé le résultat du concours des vins d’Ile de France. Les lecteurs du bon clos savent déjà que Clamart y décrocha une médaille d’or, à l’issue d’une sélection sévère sous contrôle d’huissier.

Monique Josse, Présidente du Jury, (également Professeur à l’institut du Goût et Grand Pipetier du Conseil des Echansons de France) salue le vin rosé de Clamart 2012 en ces mots : « gouleyant, frais, net en vinification » ; un vin « sympathique », « un vin de soif à boire sur des charcuteries.. »

 

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