Quelque milliers de festivaliers ont pu voir cet été à Avignon cet opéra d’Offenbach, chef d’oeuvre que le maître, mort en 1880, ne vit jamais en scène.
C’est l’envolée lyrique (compagnie a pour but de perpétuer le théâtre populaire à l’opéra) qui s’en est chargé, avec délice, dans le petit théâtre du Petit Louvre. Et ce n’est pas fini (voir sur ce site les dates et lieu de leur prochaine tournée).
Il y a là, dans le prologue, deux airs à boire qui se doivent de figurer dans la collection du bon clos. (les paroles sont issues du livret publié par stanford.edu)
Glouglou ! je suis le vin !
Glou glou glou glou glou glou glou.
Je suis la bière!
Glou glou glou glou glou glou glou.
Je suis le vin!
Mon écume argente le verre!
Ah!
Je le dore d’un flot divin!
Ah! Ah! Ah! Ah! Ah!
Glou glou! Glou glou! Glou glou! Glou! Ah!
Glou glou glou, nous sommes Les amis des hommes; nous chassons d’ici Langueur et souci, Langueur et souci,
en voici une version par The Opera Chorus
Drig Drig
Drig, drig, drig, drig, drig, drig, maître Luther! Tison d’enfer! à nous ta bière, à nous ton vin, à nous ton vin, | Drig, drig, drig, drig,
Jusqu’au matin
Remplis, remplis mon verre! Jusqu’au matin remplis les pots d’étain!
Jusqu’au matin remplis, remplis mon verre! À nous ta bière, à nous ton vin! Du vin! du vin! du vin! du vin!
Sa femme est fille d’Eve,
Tire lan laire, Tire lan laire, C’est demain qu’on l’enlève! Tire lan la!
En voici un extrait video dans la version de robert Carsen (bastille 2002)
Voici un vin original qu’un ami du clos nous a fait découvrir en Franche-Comté, ce dernier mercredi. Ah ! que revoilà (nous y avons festoyé il y a quelques années) un beau pays, de bois, de monts, de vins, de saucisses, de scierie et de vignes, où
Ce voyageur ne dit-il pas aussi que « de toutes les classes de citoyens la plus considérée, après la Noblesse, [y] était celle des Vignerons » ?
Mais parlons de la cuvée des Archevêques. Il s’agit en fait d’un vin jaune, issu de cépage savagnin vieilli en fût 6 ans et 6 mois sans ouillage, mais qui n’a pas le droit de le dire puisqu’il est produit hors de la zone de production, au château de Gy (résidence traditionnelle des archevêques) au nord de Besançon.
Ce « vin de table » a clairement le goût de jaune ! Sur un canard, c’est divin !
Quant à son prix, il est délicat d’en parler eu égard à une certaine éducation judéo-chrétienne. Car, dit le proverbe hébreu, « Qui donne ne doit jamais se souvenir, qui reçoit ne doit jamais oublier ».
Brisons là : c’est celui d’un jaune ! Notons quand même une bouteille de 75 cl et non 62. On n’est pas pingre à Gy !
Merci, ô Hôtes de Franche Comté, à qui nous lançons cette invitation :
Au bon clos, dîne !
PS Les noms d’hospitaliers comtois sont cachés dans ces lignes, sauront-ils s’y retrouver ?
Venant d’Italie, la Suisse commence au col du Grand Saint Bernard (2573m) dont la tradition de secours aux voyageurs avec ses chiens portant le nom du Saint et portant au cou un tonnelet d’alcool est bien connue. Tout cela est bien fini.
tonnelet de chien saint-bernard (musée de l’hospice du col du Grand Saint-Bernard)
On ne dira jamais assez que la Suisse est pays de vignoble, le voyageur qui remonte la vallée du Rhône depuis Martigny vers Sion ou qui la descend vers le Léman, au pied de coteaux vertigineux où la vigne prospère, en sait quelque chose.
Coup des chance : une exposition consacrée à Eros et Bacchus nous y attendait : elle se tient jusqu’au 28 février 2015, nous en reparlerons…
L’entrée à Aigle ne fait aucun mystère sur l’activité locale
Ce tramway gravit les coteaux pentus jusqu’à la station des DiableretsCette vitrine nous dit tout sur Aigle, son château et ses vins.
Et celle-ci met en avant un ouvrage illustré par un peintre déjà rencontré (Erni)
Quant à l’ouvrage qui suit, il nous rappelle que, depuis 1647, Vevey fête 4 ou 5 fois par siècle ses vignerons. En 1999, un spectacle a été donné devant 16000 spectateurs 15 jours durant. Rendez-vous en 2019 !
Sur le chemin du château
Le Musée présente de façon raisonnée des éléments d’histoire et de technique viticole,
fouloir romain (maquette)
cave à l’époque romainepressoir ancien à vis
et bien sûr quelques oeuvres de valeur comme ces bouteilles aux étiquettes BD.Et pour finir ce retour de vendanges du peintre Frédéric Rouge (1867-1950), un enfant du pays qui a son musée sur place.
Voilà que disparait, sans crier gare en plein été, le poète, le musicien qui fit rêver de liberté des millions de Max…
Hervé Cristiani avait aussi composé ce champagne éternel, publié dans l’album « 5 » en 1983, qui lui vaut d’être accueilli dans la discothèque du bon clos. Le Champagne comme métaphore du monde ; qui peut le comprendre ?
Entre ici, rocker mélodique, merveilleux poète.
Regarde le ciel Que la Lune est belle! Champagne éternel Y a dans les étoiles Des secrets qui dansent Au fond du silence
Quelque part, y a un géant qui danse Drapé dans le noir D´une belle indifférence C´est le hasard Et ses lois bizarres
Regarde le ciel Que la Lune est belle! Champagne éternel Tous ces grains de lumière Qui s´ balancent dans l´air Sont chargés du messages De leurs grands voyages
Mais qui peut le comprendre? Qui peut le comprendre? {x4}
Quelque part, y a un géant qui danse Drapé dans le noir D´une belle indifférence C´est le hasard Le roi de l´histoire
Profitons en pour faire entrer avec lui son ami Jacques Higelin, qui avait écrit champagne pour tout le monde en 1979, dans la même veine astrale.
La nuit promet d’être belle Car voici qu’au fond du ciel Apparaît la lune rousse Saisi d’une sainte frousse Tout le commun des mortels Croit voir le diable à ses trousses Valets volages et vulgaires Ouvrez mon sarcophage Et vous pages pervers Courrez au cimetière Prévenez de ma part Mes amis nécrophages Que ce soir nous sommes attendus dans les marécages
Voici mon message Cauchemars, fantômes et squelettes Laissez flotter vos idées noires Près de la mare aux oubliettes Tenue du suaire obligatoire
Lutins, lucioles, feux-follets, Elfes, faunes et farfadets S’effraient d’mes grands carnassiers Une muse un peu dodue Me dit d’un air entendu Vous auriez pu vous raser Comme je lui fais remarquer Deux, trois pendus attablés Qui sont venus sans cravate Elle me lance un ?il hagard Et vomit sans crier gare Quelques vipères écarlates
Vampires éblouis Par de lubriques vestales Egéries insatiables Chevauchant des Walkyries Infernales appétits de frénésies bacchanales Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie Envoi ! Satyres joufflus, boucs émissaires Gargouilles émues, fières gorgones Laissez ma couronne aux sorcières Et mes chimères à la licorne
Soudain les arbres frissonnent Car Lucifer en personne Fait une courte apparition L’air tellement accablé Qu’on lui donnerait volontiers Le bon Dieu sans confession S’il ne laissait malicieux Courir le bout de sa queue Devant ses yeux maléfiques Et ne se dressait d’un bond Dans un concert de jurons Disant d’un ton pathétique Que les damnés obscènes cyniques et corrompus Fassent griefs de leur peine à ceux qu’ils ont élus Car devant tant de problèmes Et de malentendus Les dieux et les diables en sont venus à douter d’eux-mêmes Dédain suprême
Mais déjà le ciel blanchit Esprits je vous remercie De m’avoir si bien reçu Cocher lugubre et bossu, déposez-moi au manoir Et lâchez le crucifix Décrochez-moi ces gousses d’ail Qui déshonorent mon portail Et me chercher sans retard L’ami qui soigne et guérit La folie qui m’accompagne Et jamais ne m’a trahi Champagne !